Ce week-end a eu lieu cette belle rencontre avec Thierry et Mirabaï Martin.
Comme prévu, Thierry a animé seul les deux premières réunions du samedi et la première du dimanche matin.
Et pour notre plus grand plaisir et intérêt, Mirabaï est venue lui prêter main forte après le thé du samedi et après la pause du dimanche matin.
Tout au long des deux jours, les questions étaient particulièrement « impliquées » et de ce fait les réponses étaient elles-mêmes très en prise avec les difficultés de chacun ! Personnellement, je n’ai pu participer qu’à la journée du samedi mais cela a amplement suffit à me nourrir. Un point a en particulier retenu mon attention et motivé ma pratique, l’importance rappelée du travail sur les pensées. Un rappel qui a été martelé par cette formule « le secret de la pratique, c’est… de s’y mettre! »
Devant l’affluence inhabituelle (près de 80 participants), nous avions du prévoir en amont de quoi accueillir dignement tout ce monde et l’équipe organisatrice a donc été bien occupée tout le vendredi après-midi ainsi que de bon matin le samedi.
L’ambiance était particulièrement chaleureuse lors des pauses avec le plaisir évident de revoir des « têtes connues » parfois perdues de vue depuis plusieurs années…
Petit coup de pression en fin de la première journée, une alerte météo nous ayant contraint à démonter en urgence les deux barnums à la nuit tombante, juste après la dernière réunion …
Quant à la matinée du dimanche, mon petit doigt m’a dit que les présents ne sont pas prêts d’oublier l’histoire hilarante du canard entrant dans un bar, racontée par Mirabaï dans l’anglais de Mr Lee, et traduite en direct par Thierry. Mais, comme je n’étais pas présent, je laisse la plume à qui voudra la retranscrire. Quant aux autres participant(es), je les invite à partager eux aussi leurs impressions et les paroles clés qui les auront le plus marqués dans les commentaires afin d’en faire aussi profiter les absents…
Pour les 30 ans de La Bertais, nous avons retrouvé une cassette VHS datant du siècle dernier, plus précisément de 1992. Il s’agit d’une vidéo tournée lors de la première visite des lieux : La Bertais était alors une ferme encore en activité. Sur la seconde partie de cette cassette se trouvaient aussi les images d’un des premiers week-ends chantiers, plus précisément celui où a été percée la porte d’entrée actuelle de notre ashram : un « grand moment » à voir ou revoir !
De cette cassette d’une durée d’1h30 environ, j’en ai extrait certaines parties, j’espère l’essentiel, pour en faire un petit film d’un peu plus de 13min qui a été projeté le samedi soir de la fête.
Pour ceux qui n’étaient pas présents lors de cette soirée, vous allez découvrir une Bertais méconnaissable ! Et à partir de la 8ème minute, vous reconnaitrez forcément certaines personnes, avec 30 années de moins 😆
Dans « les lettres à ses élèves » Tome 2, Arnaud écrivait à un de ses élèves, qu’il était en train de livre l’ouvrage de Jack Kornfiel « Après l’extase la lessive ».
Le titre m’a paru très inspirant, et comme il le conseillait au destinataire de la lettre, je me suis dit qu’après ce livre nous sommes désormais tous destinataires de ce conseil. J’ai donc acquis cet ouvrage…
Voici un extrait de l’introduction que je trouve très éclairant en ce qui concerne la « lessive » par laquelle nous devons passer… 🙄
Jack Kornfiel présente le récit d’un maitre Zen occidental…
J’avais déjà expérimenté la félicité auparavant – durant certaines retraites, des grandes vagues de bonheur lorsque mes douleurs physiquesse dénouaient – mais celle-ci était d’un autre ordre.
Toute lutte cessa et mon esprit devint lumineux, rayonnant, aussi vaste que le ciel, ampli du plus exquis parfum de liberté et d’éveil. Je me sentais tel le Bouddha assis sans effort, heure après heure, soutenu et protégé par l’univers entier. Je vivais dans un monde de paix infinie et de joie indicible. Les grandes vérités de la vie étaient tellement claires : la manière dont la saisie cause la souffrance, le fait que, menés par cette étroite idée de nous-mêmes, cet ego fictif, nous nous agitons dans tous les sens comme des petits propriétaires se querellant pour un Rien.
Je pleurais sur toutes nos peines inutiles. Puis durant des heures, je ne cessais de sourire et de rire. Je vis à quel point tout est parfait et comment chaque instant est éveil, pour peu qu’on s’ouvre à lui.
Je restais ainsi, prenant des jours, dans cette paix complète et intemporelle. Mon corps flottait, mon esprit était vide. Quand je me réveillais, des vagues d’amour et une énergie joyeuse coulaient à travers ma conscience. Puis les prises de conscience et les révélations se succédèrent. Je vis comment le flot de la vie se déroule en une trame que nous modulons selon le courant de notre karma. Je vis toutes idées de renoncement spirituel comme une sorte de jeu consistant à vouloir contraindre notre être à abandonner la vie ordinaire et les plaisirs. En fait, le nirvana est ouvert, tellement ouvert, joyeux, tellement joyeux, tellement au-delà de tous ces petits plaisirs auxquels nous nous accrochons. Vous ne renoncez pas au monde, vous recevez le monde.
La description d’un éveil de cet ordre apparaît habituellement à la fin des récits spirituels. L’éveil est obtenu, l’individu entre dans le courant des êtres de sagesse, tout se déroule ensuite naturellement. Concrètement, nous restons sur l’impression que la personne éveillée vit désormais heureuse en permanence. Mais que se passe-t-il si, au lieu de quitter ce récit, nous demandons à en entendre quelques chapitres supplémentaires ?
Quelques mois après cette extase, je me sentis déprimé et vécus dans le même temps quelques trahisons d’ordre professionnel assez significatives. J’avais aussi continuellement des problèmes avec mes enfants et ma famille. Oh ! Mes enseignements étaient bien. Je donnais des conférences très inspirées. Mais si vous parlez avec ma femme, elle vous dira que plus le temps passait, plus je devenais grincheux, impatient comme jamais. Je savais que cette vision spirituelle grandiose était la vérité est qu’elle était là, sous-jacentes, mais je reconnaissais également que bon nombre de choses n’avaient pas du tout changé. À dire la vérité, mon esprit et ma personnalité étaient restés pratiquement identiques, mes névroses également. Peut-être était-ce même pire, car maintenant je les voyais clairement. Il y avait ces révélations cosmiques et moi, je continuais avoir besoin d’une thérapie simplement pour me débrouiller parmi les erreurs et les leçons d’une simple vie quotidienne d’être humain (…)
Derrière ce titre étrange se cache ce qui nous touche tous depuis plus d’un an.
« Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites. »
Il y a quelques semaines, je tentais d’expliquer à mes élèves (collèges) comment la déforestation pouvait être à l’origine de pandémies. Il me manquait encore des sources et puispar hasard je tombe sur l’émission de France Inter « Grand bien vous fasse » du 8 avril dernier !
La réalisatrice Marie Monique Robin (celle qui a fait le film « Le Monde selon Monsanto ») y était invitée pour la sortie de son livre « La Fabrique des Pandémies ». Habituellement ses livres sortent après le documentaire qui va avec, mais covid oblige, cette fois-ci c’est d’abord le livre.
Marie Monique Robin est une réalisatrice engagée qui mène des enquêtes sourcées et pertinentes. Dans le cas présent, elle a interrogé soixante scientifiques qui ont démontré le lien entre déforestation et apparition de zoonoses comme Ebola, le Sars, Zika, Sida, et à priori le Covid19…
Je viens de commencer le livre qui se révèle passionnant. Et indépendamment de cette lecture, j’ai trouvé tout aussi passionnant cet épisode de « Grand bien vous fasse », alors je tenais à le partager avec vous, ça dure 50 min, mais on ne voit pas passer le temps !!!
cliquez sur l’image pour l’écouter
Mon voisin vient de me dire à propos de cet ouvrage qui lie déforestation, élevage intensif, réchauffement climatique, pandémie… bref, qui remet en cause notre mode de vie : « C’est encore un livre qui va me casser le moral »… ben oui, c’est une vision des choses, mais personnellement je ne le trouve pas démoralisant, c’est plutôt une source d’informations importantes pour comprendre notre monde et notre relation à la nature.
C’est aussi se rappeler que nous sommes aussi la nature, et faire comme si nous étions séparés c’est, aujourd’hui, remettre en cause l’existence des humains sur la planète Terre.
Bonus : en cliquant ci-dessous sur le photo de Monique Robin, vous aurez accès à une page regroupant ses principaux documentaires (dont son fameux « Le monde selon Monsanto » qui, il y a 7 ans a contribué à la faire reconnaitre…)
Lors de mon dernier séjour à La Bertais en Aout dernier, Yann nous a fait découvrir deux épisodes d’une série indienne sur l’histoire de Shiva « Maha Deva ». Dans ces deux épisodes, on découvre comment Sati, fille du roi régnant sur la Terre, va devenir l’épouse de Shiva. En fait, le père de Sati n’est pas du tout d’accord avec cette union, et on comprend qu’il n’y ait pas moins de 30 épisodes (ou 60 ? Je ne m’en souviens plus… ) pour que l’union sacrée puisse se réaliser.
Une série dans le style indien un peu Bollywood, qui, à priori ne devait pas laisser chez moi de trace mémorable…
Hors, non seulement j’ai été touché par le thème de Shiva et l’ambiance du film, mais aussi, une image s’est imposée à moi… Celle d’une sculpture à double visage, masculin et féminin, les deux aspects de Shiva, Shiva-Shakti, Conscience-Energie.
Comme mon thème de prédilection en sculpture, ce sont les « têtes méditatives », eh bien, à cause de Yann, une sculpture est née !
En réalité, pas qu’une ! Mais plusieurs… deux sont terminées et en photo ci-après, 2 autres sont en cours…
Vue que la première est née d’abord en songe à La Bertais, je tenais à vous la présenter.
Je l’ai appelée, « Reflet de Shiva », ne me demandez pas pourquoi j’en ai fait un « reflet », c’est ce qui s’est imposé sans me demander la permission. Il s’agit de 2 têtes à double visages, l’un masculin et l’autre féminin. Une tête à l’endroit, et l’autre à l’envers…
Coté technique, c’est une sculpture en céramique. L’argile est celle de mon terrain, une argile rouge. Je la tamise pour en enlever les plus gros cailloux, je lui rajoute ensuite de la ouate de cellulose pour qu’elle soit plus résistante lors de la cuisson (en cuisant, la ouate disparaît et permet aux gaz présents dans la terre de s’évacuer plus facilement, ce qui réduit le risque de casse lors de choc thermique).
Pour les visages, j’utilise des moules que j’ai fabriqués de façon à pouvoir faire des séries.
Une fois les visages assemblés (il faut compter 4 à 5 jours), j’ai rajouté au pinceau un engobe noir (terre liquide qui, ici, sert à recouvrir la couleur rouge de la terre) dans lequel j’ai mis une pincée d’oxyde de cobalt et d’oxyde de cuivre. Le 1er oxyde donne en général du bleu, et le 2eme, du vert ou du rouge. Ces oxydes, une fois cuits ensemble donnent parfois des surprises, d’autant plus que dans la terre d’origine, il y a beaucoup d’oxyde de fer…
1000° C en 3 heures, on me dit toujours qu’on ne doit jamais aller aussi vite, et qu’il faudrait une montée en température d’au moins 10 heures ! Mais, que voulez vous, je suis pressé, c’est bien pour cela que je fabrique ma terre de façon à ce qu’elle soit résistante aux cuissons sauvages… 😈
Une fois refroidie (je n’ai pas de photo de la sortie du four car trop pressé 😉 ), elle avait un aspect plutôt clair, gris bleuté. Je l’ai cirée avec une encaustique maison : de la cire d’abeille mélangée à de l’essence de térébenthine. C’est alors qu’elle a pris une couleur plus foncée avec pas mal de nuances intéressantes… Je constate que l’oxyde de fer a pris le dessus. J’espérai que l’oxyde de cuivre allait donner quelques reflets verdâtres ou métalliques, il n’en est rien mais le rendu me plait assez ! 😀
Je vous laisse la découvrir, ainsi qu’une autre version plus simple faite dans la foulée…
Ses dimensions : 50 X 25 X 18, cliquez pour agrandir…
En voici une autre version « sablier », on peut la retourner dans un sens ou dans l’autre, suivant notre tendance du jour « féminine ou masculine » !
Celle-ci est émaillée, ce qui donne son aspect brillant. Deux autres versions sont en cours de fabrication….
Chapitre écrit par Sophie « émerger de la négativité »
Ce passage concerne la pratique sur les pensées, et vaut à lui seul, un bel exercice d’observation et de pratique. Idéal si on est confiné à la maison, car après le 11 mai… On risque d’oublier !!! 😈 😉
Dans notre expérience d’enseignants, il arrive qu’un élève vienne nous confier son étonnement après qu’il a adopté une juste fermeté vis-à-vis de son mental, ne laissant plus ses pensées divaguer sans retenue. Il découvre avec surprise que cela s’avère plus simple qu’il ne le pensait et s’étonne de constater combien les bienfaits sont immédiats. C’est à ce moment qu’une question survient parfois, exprimant ce doute : Est-ce que la maîtrise des pensées par la fermeté ne serait pas une forme pernicieuse de refoulement ou de déni ?
Non ! C’est une hygiène de base !
C’est la condition sine qua non pour retrouver une attitude saine.
Mais cette fermeté menace si radicalement le mental que, tel l’avocat de Satan, il tente sa dernière chance : « Objection, votre honneur! Tout cela n’est-il pas de la pure et simple répression ? , proteste-t-il, c’est de l’anti enseignement ! »…
Vous n’avez peut être pas encore découvert le dernier livre de Sophie et Eric Edelmann ?
Dites-leur de viser haut !
Promesse et défis e la voie spirituelle
Je le trouve très riche en enseignement. Ils alternent différents thèmes chacun leur tour avec le style qui leur est propre, et développent certains aspects de l’enseignement, nous offrant des outils précieux de mise en pratique.
Je vous en livre deux passages concernant les désirs, et, pourquoi pas, un autre thème dans un prochain article…
« Honorer le désir » par Sophie
… Ce n’est pas parce que la publicité, les magazines ou l’internet sollicite une pléthore d’envies que la société a donné sa juste place au désir, tout au contraire.
Ces médias excitent l’appétit d’expériences ou de possessions en tout genre, mais ce ne sont que des distractions pour mieux faire oublier ce qui, depuis la profondeur, nous importe vraiment de réaliser en cette vie.
Quelles sont les réalisations, les expériences dont je sens qu’elles ne me laisseront jamais en paix tant que je ne les aurai pas accomplies ? Y-a-t-il-en moi une aspiration artistique qui me taraude et vis-à-vis de laquelle je fais la sourde oreille? Quelles sont mes demandes de succès, de réussite ? Suis-je sans cesse harcelé par le même scénario tout à fait réaliste, comme celui d’habiter à la campagne, de travailler depuis chez moi, de m’offrir un objet un peu coûteux ou de partir pour un longs séjours à l’étranger ?
Le problème ne vient pas de ce que nous désirons trop, mais de ce que nous ne désirons pas assez. Non pas en quantité, car c’est plutôt de l’éparpillement et du manque d’intensité qui en découle qu’il est ici question. En dispersant l’énergie tout azimut, nous nous voilons la face sur les quelques désirs centraux que nous n’osons pas reconnaître et nous dilapidons une précieuse énergie qui permettrait justement de les accomplir.
Il est, en ce sens, plus confortable de se laisser séduire par l’attrait d’expériences amoureuses aussi brèves que variées que de reconnaître en toute vulnérabilité la force d’un désir pour une union durable, empreinte de confiance et de complicité…
Dans ce 2eme passage, Sophie oriente notre pratique par des questions concrètes à se poser lors de la réalisation des désirs.
… Si nous reprenons le thème de la recherche de reconnaissance, nous voyons que cette quête nous condamne au terrible jeude la comparaison et nous plonge dans les hauts et les bas d’une estime de soi sans arrêt indexée sur le regard d’autrui. Comment cheminer peu à peu vers une sécurité intérieure, indépendante de l’appréciation extérieure, alors que cette demande impérieuse d’être reconnu crie encore en nous ?
Réussir dans les domaines qui nous importent, se donner sans réserve pour recevoir la reconnaissance qui nous a tant manqué, est certes le premier secret.
C’est nécessaire, mais non suffisant. Si cela seul devait nous conduire à l’éveil du Bouddha, Hollywood serait le premier lieu de pèlerinage du monde où afflueraient les chercheurs spirituels venus à la rencontre des plus grands sages contemporains : stars adulées du cinéma ou de la musique.
La seconde condition – Essentielle pour émerger de cette insatiable quête – réside ailleurs. Et c’est le secret le mieux gardé : la qualité de présence de celui qui « savoure » un compliment, un succès, une gloire fait, à la longue, toute la différence. Mais cela implique un sursaut de vigilance alors même que les forces d’emportement nous aspirent dans une sorte de spirale enivrante.
Observez par vous même votre état intérieur quand vous recevez enfin ce à quoi vous aspirez. Etes-vous vraiment en train d’accueillir sans restriction ? Êtes-vous ouvert, détendu, ou au contraire mal à l’aise ? Prenez-vous sans aucune gêne le succès pour vous-même, comme vous appartenant, comme vous étant destiné personnellement ? Prenez-vous le temps d’apprécier la constance, les efforts que vous avez consacrés pour obtenir quelque chose et d’en concevoir enfin de la gratitude pour vous-même ? Êtes-vous établi dans le présent, ici et maintenant, immergé dans une sensation de contentement, de satiété, de complétude ? ….
« Le mental recherche toujours la nouveauté. C’est ainsi que le mental vous attache toujours au futur. Il maintient en vous l’espoir, mais il ne livre jamais la marchandise, il ne peut pas. Il ne peut que créer de nouveaux espoirs, de nouveaux désirs. »
Pour rappel, la 1ère partie du résumé se trouve sur ce lien.
Nous en étions à la question cruciale :
Pouvons-nous reprendre le contrôle de notre destin?
Je cite l’auteur : Les tentatives pour échapper à l’influence du striatum, ont à ce jour, toutes échoué. Pendant un temps, elles se sont efforcées de contrer les impulsions profondes de notre système de récompense. Les stratégies déployées par les anciens, qu’il s’agisse des grecs comme Platon ou Socrate, des latins comme Lucrèce, ou des grands courants religieux comme le christianisme ou l’islam, consistèrent à bloquer l’activité du striatum par des commandements moraux et par l‘effort de la volonté dressée contre la tentation.
Ainsi, ce que l’auteur appelle les grands renforceurs primaires, correspondent curieusement en partie aux péchés capitaux : La gourmandise (on reconnaît le renforceur de la nourriture), la luxure (deuxième renforceur : le sexe), l‘orgueil (troisième renforceur, le statut social), la paresse (quatrième renforceur, le moindre effort), le péché d’envie étant probablement à rattacherau renforceur du statut social, et le péché de colère étant associé, d‘un point de vue neurologique, à d’autres circuits cérébraux.
Enfin des solutions ?
Pour sortir de ce piège, deux options s’offrent à nous :
1 – Détourner l’énergie du striatum comme on détourne un fleuve…
2 – Faire appel à une capacité unique de l’être humain : la conscience. Car la force du striatum vient de ce que ses commandements sont non conscients. Et, dès lors qu’ils sont mis en lumière, il s’évanouissent…
1 – Détourner l’énergie Du striatum comme on détourne un fleuve…
L’auteur nous parle du cas de mère Térésa qui a consacré sa vie aux autres et est considérée par les représentants de toutes les religions de l’Inde comme une sainte. Elle avait bien un striatum… Elle ne l’utilisait ni pour se gaver de chicken wings, ni pour surfer sur les sites pornographiques, ni pour jouer à call of duty pendant des nuits entières, ni pour augmenter son nombre de likes sur Facebook… Et pourtant son striatum n’était pas mort, il était probablement très vigoureux.
Les expériences scientifiques ont exploré le comportement de générosité, elles montrent que non seulement les femmes avaient tendance plus que les hommes à être généreuses, mais aussi que leur striatum s’activait au moment du partage, c’est-à-dire que l’altruisme mobilisait chez elle le circuit de la récompense et du plaisir habituellement réservé aux cinq grands renforceurs primaires.
Alors, pour vérifier l’action du striatum, les chercheurs ont injecté à ces femmes un produit bloquant son action… Et là, elles se sont montrées aussi égoïstes que les hommes… !
(Ce qui a fait douter l’auteur sur l’existence du véritable altruisme…).
Le cas de Mère Térésa est intéressant, quand on sait que dès l’âge de six ans, sa mère l’emmenait visiter les plus démunis en lui recommandant de toujours partager avec autrui.
L’éducation, que l’auteur appelle ici « conditionnement opérant », a appris au striatum à libérer de la dopamine à des fins constructives collectivement. Cela révèle aussi que le striatum a une certaine souplesse.
Il est donc possible d’utiliser le striatum pour d’autres comportements que la recherche de nourriture, de sexe, de farniente ou de pouvoir. « Ces renforceurs primaires sont actuellement les rois du monde parce que l’industrie parvient plus facilement à les exploiter et à les monnayer.»
« Par un discours à la maison, à l’école, dans les médias, en politique, valorisant socialement des comportements comme l‘altruisme, la modération, le respect de l’environnement, on peut amener nos striatums à voir les choses sous un angle nouveau. »
C’est-à-dire l’inverse de ce que produit notre société actuellement….
Seulement, comment fabriquer plus de plaisir avec moins de stimulation ? Générer plus de dopamine en mangeant moins de viande, en roulant avec une plus petite voiture, en utilisant un portable démodé ? Aujourd’hui… c’est un rêve !
2 – Faire appel à la conscience – Chapitre « la puissance de la conscience »
L’auteur nous rappelle ici une expérience que certains d’entre vous ont déjà pratiquée… l’expérience du grain de raisin… cliquez sur l’image si vous voulez essayer !
Le but est ici de rajouter un peu de conscience dans nos actes du quotidien, car l’observation attentive de soi montre à quel point nous vivons dans des gestes automatiques, sans conscience, tout au long de la journée.
Si on est suffisamment attentif à ce qui se passe en nous et autour de nous, tout prend une dimension beaucoup plus intense.
En développant notre caisse de résonance sensorielle nous pourrions faire croire à notre striatum qu’il obtient davantage de plaisir alors que nous lui en donnons moins quantitativement (cf. Le grain de raisin).
Développer notre conscience de ce qui nous entoure, donne une autre dimension à la réalité et permet de reprendre le pouvoir sur le striatum.
L’auteur met en avant ici la technique de la méditation de pleine conscience, qu’il illustre par les observations scientifiques montrant des effets bénéfiques notamment dans le cas de rapport compulsif à la nourriture.
Il faut constater à quel point nous utilisons très peu de conscience dans les actes de la vie de tous les jours. « En somme, nous nous comportons comme des êtres dotés d’un haut niveau d’intelligence mais d‘un faible niveau de conscience. C’est une différence essentielle…. L’être humain, estdoté d’une conscience, mais celle-ci est souvent négligée et nous la développons beaucoup moins que l’intelligence. Cette dernière est promu à tous les échelons de la société, que ce soit pour réussir à l’école, pour devenir avocat, ingénieur au chef de projet dans n’importe quelle branche de l’économie. Mais à quel moment demande-t-on à un ingénieur réseau, à un développeur de ligne de cosmétiques, ou à un dirigeant d’entreprise automobile : Avez-vous conscience de ce que vous faites ? »
Développer sa conscience est donc pour l’auteur, la seule issue pour notre survie.
Nous arrivons à la fin du livre et là où j’imaginais une note d’optimisme, vue la découverte de « LA solution »… Sébastien Bohler constate amèrement que l’orientation actuelle de la société va à l’encontre de l’idée même de mettre un peu plus de conscience dans notre vie… où de simplement changer le discours général toujours axé sur les 5 renforceurs primaires…
Le podcast de France Inter en cliquant sur l’image
Notes personnelles concernant la pratique
– Je trouve intéressant de constater à travers ce livre que les spiritualités ont toujours œuvré pour établir plus de conscience. Intuitivement, il a été compris très tôt que les « travers » de l’être humain ne peuvent le conduire qu’à sa perte. La spiritualité consisterait donc à échapper à cette partie « animale » en nous, pour aller vers la Conscience… ? Nous sommes pourtant bien des animaux… Mais alors Qui sommes nous ? D’où venons nous ? Où allons nous ?
– La conscientisation de certaines de mes réactions et gestes automatiques, mise en relation avec ce conditionnement, leur enlève effectivement une partie de leur force ou tout au moins, permet de voir leur puissance. Cela rajoute à « la pratique » ce point d’appui intellectuel, cette connaissance, permettant de mieux accepter la réalité de « Ce qui est ».
« Oui, je ne peux pas m’empêcher d’aller sur Facebook m’informer des publications des autres et voir si les photos de mes créations ont reçu des likes… » 😉 😀 . Cet automatisme, qui était source d’une vision négative de ma pratique, vécu plus ou moins consciemment comme un échec, est vécu désormais avec plus de sérénité, et avec un certain amusement…
– quant à la conclusion de l’auteur en fin d’ouvrage… Elle est très pessimiste puisqu’il constate, comme beaucoup, que toute la dynamique de nos sociétés est dirigée vers le renforcement de notre striatum. Cela même alors que nos connaissances sur les causes du problème et leurs remèdes sont connues. Sur 7 milliards d’individus, combien ont l’idée de mettre plus de conscience dans leurs actions ? De ce point de vue, je m’amuse à me dire que finalement ce livre ne sert à rien, juste à rajouter une connaissance sur un tas de connaissances intéressantes et qui toucheront très peu de personnes !
Mais au niveau d’une pratique individuelle, dans le cadre d’un enseignement dans lequel il y a un suivi, ce qu’apporte cet ouvrage trouve tout son sens… A condition bien sûr de s’en rappeler !!! 🙄
N’hésitez pas dans vos commentaires à apporter votre point de vue, cela m’intéresse ! et m’enverra surement quelques jets de dopamine 😉
Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher. »
Sebastien Bohler – Ed Robert Laffont
J’ai été très touché par ce livre qui répond en partie à certains de mes questionnements. Je me demande souvent, pourquoi un engagement concret si limité de ma part, alors que je peux tenir un discours très engagé sur ce qui est bien ou pas bien de faire concernant le réchauffement climatique. En gros, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. Je constate mes limites dans de nombreux actes de la vie quotidienne, certes il y a des aspects liés à ma psychologie, à mon égoïsme, mon aveuglement… mais aussi, et tout est lié, à un héritage ancien, passé hors du contrôle de la conscience, qui est l’objet de ce livre.
J’ai souhaité en faire le résumé en 2 parties et les partager avec vous.
Je ne suis pas rentré dans tous les détails des différents chapitres, mais j’ai pris certains points à mon avis très significatifs. Je ne me suis pas privé de retranscrire certains passages très bien formulés ;-).
En fin de résumé vous aurez un lien vers un podcast de l’émission de France Inter « Grand bien vous fasse », grâce auquel j’ai découvert ce livre.
Première partie du résumé
Le cerveau humain est programmé pour poursuivre cinq objectifs basiques liés à la survie à brève échéance :
Manger,
Se reproduire,
Obtenir du pouvoir,
Le faire avec le minimum d’effort,
Obtenir un maximum d’informations sur son environnement.
Le livre présente ces cinq tendances éclairées par l’expérimentation scientifique qui les met clairement en évidence dans le fonctionnement de notre cerveau. Il démontre comment elles sont aujourd’hui toujours aussi actives, voire de façon exponentielle.
Cela a commencé dès l’apparition des premiers animaux il y a 500 millions d’années. Prenons l’exemple de la lamproie:
C’est un animal qui est apparu aux confins de la vie avant les dinosaures, et qui continuera probablement de vivre longtemps après que nous aurons quitté la surface de la Terre. Son cerveau est minuscule, pas plus gros qu’un dé à coudre, il est en grande partie organisé autour d’une structure nerveuse appelée striatum.
Lorsque notre poisson cherche des zones riches en micro-organismes marins, ou se met en quête d’un plus gros animal dont il pourrait sucer le sang, ses mouvements sont coordonnés par des relais nerveux situés dans sa colonne vertébrale, lesquels sont placés sous le contrôle du striatum.
Si la chasse est couronnée de succès, le striatum libèreunemolécule, la dopamine, qui a deux effets :
Procurer un sentiment de plaisir, et renforcer les circuits de commandes neuronaux qui ont supervisé l’opération avec succès. Le résultat pratique est d’une importance cruciale pour la lamproie : les circuits de commande motrice qui ont assuré sa subsistance, une fois renforcés, sont remis à profit lors de la prochaine sortie et augmenteront d’autant ses chances de survie. Le striatum dit en substance à la lamproie : «Pars en chasse, et si tu réussis je te récompenserai par un shoot de dopamine qui te fera connaître le bonheur… »
Ce système de renforcement a été si efficace qu’il s’est transmis à toutes les espèces de vertébrés.
Le rôle striatum, principal objet de ce livre, est d’agir pour renforcer les cinq objectifs basiques cités plus haut.
Son fonctionnement ?
Quand un comportement se traduit par de meilleures chances de survie (nourriture, sexe, etc.), le striatum est inondé de dopamine et le comportement en question est renforcé. La dopamine est fabriquée dans une zone encore plus profonde du cerveau appelée « aire segmentale ventrale ».
Les neurones localisés dans cette aire étendent leur prolongement vers le striatum où ils libèrent la dopamine pour récompenser l’animal en cas de succès. En tant que primate, l’humain est doté du même striatum…
Coupe du cerveau montrant la localisation du striatum
Plus tard lors de l’évolution est apparu le cortex. Toutes les espèces de mammifères ont un cortex.
Le cortex permet de mémoriser, de planifier, d’identifier, d’organiser, il permet aussi l’organisation sociale et l’abstraction. Il est le siège de la raison. En gros c’est un super outil qui s’est développé depuis des millions d’années.
Mais attention ! Son « propriétaire » est le striatum, noyau cérébral profond qui s’est transmis à travers les âges.
Le striatum est en relation étroite avec le cortex, en quelque sorte c’est lui qui détient le pouvoir. Les neurones à dopamine irriguent les différentes parties du cortex et dictent leur loi.
Donc le cortex, même s’il est considéré par l’auteur comme « l’arme fatale » qui a assuré le succès des primates évolués que nous sommes leur donnant une puissance inégalée, est soumis au striatum qui continue à tenir les commandes.
Ce qui implique que les cinq grandes tendances, qu’il appelle aussi les cinq « renforceurs primaires » :
Manger,
se reproduire,
obtenir du pouvoir,
le faire avec le minimum d’effort,
obtenir un maximum d’informations sur son environnement.
sont toujours une priorité pour cette zone profonde du cerveau, même si, aujourd’hui leurs demandes sont en général bien « satisfaites ».
La conclusion de la première partie du livre n’est pas des plus optimistes… : « En élaborant des technologies sophistiquées, que ce soit dans le domaine alimentaire, de l’information ou de la production de biens matériels, ce cortex est aujourd’hui capable de procurer au striatum presque tout ce qu’il désire, parfois sans effort. Et le problème, c’est que le striatum ne demande que cela.
À aucun moment il ne lui viendrait l’idée de se limiter. Il n’est pas fait pour cela.
Il n’a jamais intégré cette donnée, cela n’a pas été spécifié dans ses plans de construction ».
Prenons l’exemple de la nourriture
Lorsque les chasseurs du néolithique capturaient une grosse proie, ils passaient des jours entiers à la manger avant qu’elle ne se décompose. Et la capacité à stocker des grandes quantités de calories en un temps limité a sûrement été le garant de la survie de nos ancêtres pendant des milliers d’années, spécialement là où ils n’étaient pas assurés de trouver de la nourriture aisément.
Aujourd’hui alors que nous sommes rassasiés, le striatum continue d’envoyer des incitations à rechercher de la nourriture et en récompense les recherches fructueuses par de la dopamine source de plaisir.
Concrètement au niveau seul de la nourriture, cette programmation du cerveau humain a entraîné l’industrie agroalimentaire au désastre écologique que l’on connaît aujourd’hui et dont l’impact sur l’environnement croît de façon exponentielle (2 tonnes de viande bovine produites à chaque seconde) avec près de 2 milliards d’humains en surpoids en 2016 !
Mais alors, pourquoi ne pas court-circuiter l’envoi de dopamine, me diriez-vous ? Des expériences sur des souris montrent que lorsque la stimulation par la dopamine a été stoppée, les souris se laissent mourir, elles n’ont plus le désir de se nourrir. Cela montre que ces circuits neuronaux sont vitaux pour la survie.
Évolution de l’obésité
Mais alors que fait notre cortex capable de réflexion, de projection et de jugement ?
Il ne fait pas le poids devant la « pulsion immuable du striatum ». D’ailleurs, satisfaire l’une des cinq tendances basiques, active ce qu’on appelle « le circuit de la récompense ».
Ce circuit entraîne une augmentation du désir irrépressible…
Prenons un autre exemple, celui des activités humaines liées au sexe…
35 % des vidéos vues sur le Web sont pornos. A la seconde où vous lisez ces lignes, 28 000 personnes sont en train de visionner une vidéo porno. Soit 150 millions de tonnes de CO2 émises chaque année et cela augmente de façon exponentielle. À noter que 75 % de ces vidéos sont visualisées par les hommes… Dont le striatum est beaucoup plus assoiffé de sexe que celui des femmes. Un chapitre lié à la différence homme/femme est très intéressant et pourra faire l’objet d’un prochain article. 😉
Dans ce livre, vous l’aurez compris, l’auteur démontre que chacun des cinq renforceurs primaires est en relation avec le striatum et son circuit de la récompense.
Que ce soit la nourriture, le sexe, le pouvoir, la hiérarchie, le besoin de domination, le statut social, le besoin d’informations… Chacun de ces points est illustré par des découvertes scientifiques tout au long de l’ouvrage. Je ne les détaille pas dans ce résumé, ce serait trop long. Concernant le statut social et le besoin d’information, l’immense succès des réseaux sociaux et des chaines d’information continue illustre les propos de l’auteur.
Ce qui est a retenir, c’est que ces circuits neuronaux se sont mis en place et renforcés depuis des milliers d’années et sont rassasiés par le fonctionnement de nos sociétés industrielles.
Les acteurs économiques ont bien compris ce fonctionnement dès les années 20, en théorisant le discours publicitaire. En 1929, le président des États-Unis H. Hoover, commande un rapport sur les changements dans l’économie, dont Jeremy Rifkin livre un extrait dans son ouvrage « la fin du travail ». Voici l’extrait :
« … l’enquête démontre de façon sûre ce qu’on avait longtemps tenu pour vrai en théorie, à savoir que les désirs sont insatiables ; qu’un désir satisfait ouvre la voie à un autre. Pour conclure, nous dirons qu’au plan économique un champ sans limites s‘offre à nous ; de nouveaux besoins ouvriront sans cesse la voie à d’autres, plus nouveaux encore, dès que les premiers seront satisfaits. La publicité et autres moyens promotionnels ontattelé la production à une puissance motrice quantifiable… Notre situation est heureuse, notre élan extraordinaire. »
Ce discours des années 20 en dit long sur la suite que nous connaissons aujourd’hui.
Au passage, un clin d’oeil à Swamiji, qui nous demande de vérifier par nous même cette insatiabilité du désir… !
Un 2eme bilan est dressé avec le chapitre «Le syndrome de l’enfant surarmé »
S’il fallait brosser un portrait-robot de l’être humain au XXIe siècle dans une large partie du monde industrialisé, ce serait celui d’un individu en surpoids, se déplaçant peu, travaillant de moins en moins, se distrayant par des jeux vidéos sans se lever de son siège, se gavant d’informations sur des écrans, faisant une forte consommation de pornographie virtuelle et vérifiant toutes les 10 minutes si l’image qu’il envoie au monde entier par les moyens de télécommunications numériques est aussi avantageuse qui le souhaiterait.
(je ne peux pas m’empêcher de vous préciser qu’en écrivant ce résumé, je suis allé voir si les dernières photos que j’ai postées sur Facebook et Instagram avaient reçu assez de « likes » 😆 )
Plus loin l’auteur rappelle les cinq grands piliers de l’activité animale : Nourriture, sexe, Effort minimal, statut social, et information-distraction, comme les pôles qui aimantent toutes les actions individuelles et collectives.
Ces piliers, pour la première fois, sont en mesure d’être satisfaits par nos moyens technologiques, mais sans possibilité pour le cerveau de se réfréner lui-même.
« Les philosophes et la religion ont essayé de réfréner certaines pulsions. Mais ce n’est pas un livre sacré ou une doctrine qui peut lutter contre un système neuronal forgé à coup de centaines de millions d’années de survie… Nous pourrions bien être dans une impasse. »
Prisonnier du désir ?
Le chapitre « Nous sommes prisonniers du présent » illustre le fameux « Je veux tout, tout de suite, tout le temps ». La satisfaction d’un désir selon le striatum, doit être réalisée tout de suite, sans tenir compte du futur, donc des conséquences.
Cela à l’encontre du cortex frontal, siège de la volonté. Le cortex est apparu bien après le striatum, qui a gardé l’ascendant : « au terme de ce processus, l’être humain est devenu un danger mortel pour lui-même. Son programme neuronal profond continue aveuglément de poursuivre des buts qui ont été payants pendant une grande partie de son évolution, mais qui ne sont plus du tout adaptés à l’époque où il s’est projeté ».
Rappelons que notre striatum est le même que celui
d’un singe ou celui d’un rat.
Voici pour cette 1ère partie… la suite bientôt avec le chapitre qui pose la question cruciale :
Pouvons-nous reprendre le contrôle de notre destin?
Après l’article de Mireille sur la sortie du livre « Une boussole dans le brouillard », je l’ai commandé et suis en train de le dévorer…
Ce livre est plus qu’une mise au point, c’est une aide précieuse pour la pratique. En voici un extrait tiré du chapitre « Désir, vous avez dit désir ? »
… Le candidat à l’état de disciple est bel et bien « sur la voie » ; mais son parcours, plus ou moins long dans le temps, le prépare à cette étape de cristallisation des énergies, à la phase où il devient disciple. Non qu’il ne pratique pas auparavant ; il pratique dès l’instant où il comprend et met en acte la nécessite de la pratique, au degré où il est capable de la comprendre et de la mettre en acte. Mais pendant longtemps, toutes ses énergies ne vont pas dans le sens de la pratique : il y a donc beaucoup de « fuites » et autres « écoulements énergétiques ». L’intention qui est la clef, peut être là à l’état embryonnaire, mais elle est soumise à quantité d’interférences. Le travail dit « d’érosion des désirs » participe de cette préparation, puisque que ce sont les désirs, consommateurs d’énergie, qui dispersent.
C’est parce que la majeure partie de l’énergie disponible grossière et subtile, se trouve investie dans divers désirs que l’intention reste partielle, et par conséquent la pratique ponctuelle, pour ne pas dire occasionnelle …
… Reste que cette étape de la « conversion », ou métanoïa, au sens énergétique du terme est au final une étape nécessaire pour tous les types de parcours spirituels quelque peu aboutis.
Phrase d’Arnaud tirée de « La voix et ses pièges »… Je l’ai lu de nombreuses fois, je ne l’ai toujours pas vraiment intégrée, mais elle résonne en moi avec fracas…
"Revenez à cette conscience témoin de plus en plus souvent,
de plus en plus longtemps et dans des circonstances fortes,
dont la puissance d'identification requiert de votre part
une capacité de désengagement au moins égale."
Quand j’étais étudiant, dans les années 90, je pratiquais la peinture et j’avais même fait plusieurs expos 😆 . Puis les choses de la vie étant ce qu’elles sont, j’ai bifurqué vers l’enseignement et ai mis de coté le personnage de l’artiste, reniant du même coup ce qu’aujourd’hui je peux appeler cette « tendance latente », cette vasana.
Je n’avais pas complètement abandonné l’art, j’avais découvert la céramique et pratiquais la sculpture dès que je pouvais. Seulement je glandouillais, je n’arrivais pas à produire quelque chose de cohérent, repoussant toujours au lendemain le réveil du « personnage de l’artiste».
En 2004, je découvrais les livres d’Arnaud et peu à peu j’ai tenté grâce à l’aide qui est apportée à La Bertais, de réorganiser ma vie à la lumière de l’enseignement.
Aujourd’hui le 4ème pilier de l’Adhyatma Yoga, vasanakshaya prend une tournure très concrète avec une 1ère expo dans une galerie à Lorient ! J’ai eu envie de partager avec vous le processus qui m’a amené au Vernissage du 03 mars dernier. Le blog est avant tout « l’Orangerie » de La Bertais… Alors je me lance !
Après la construction de ma maison (en paille… voir les articles) en 2013, j’ai rapidement construit mon atelier afin d’avoir enfin un espace dédié à la céramique.
Dans la même période, lors d’un WE méditation à La Bertais je suis tombé sur une copie d’un Bouddha qui m’a marqué profondément. Je me suis dit : il me le faut, je dois retrouver l’impression qu’il m’a fait en le modelant. Je tente une pratique de la sculpture « en conscience » (facile à dire… 😉 ) C’est là qu’est née la « série des Bouddhas ». J’ai mis 6 mois à faire un original dont j’ai ensuite fait un moule en plâtre afin d’en réaliser des variations. Je les ai « stockés » sur ce site (que je trouve maintenant assez nul).
Cela a duré environ 2 années, je ne faisais que des variations de têtes de bouddha, rien d’autre ne m’intéressait, une vraie obsession.
Fin 2016, mon couple s’écroule, un moment de crise débute, les bouddhas ne m‘inspirent plus, je ne sais plus quoi produire qui émane vraiment de moi même. C’est alors que s’impose une sorte de mantra, que je me répète à longueur de journée : « Je suis moi-même », « Je suis moi-même »…. C’est plus fort que moi, j’ai la sensation qu’il y a urgence, je le répète sans arrêt … « Je suis moi-même » …
En à peine une semaine, la réponse arrive avec évidence, il faut que je dessine sur des têtes 😯 . J’utiliserai un modèle qui sera mon support principal comme l’est la toile pour le peintre. Je garde en tête le « mantra », c’est moi, authentiquement moi qui doit m’exprimer et non quelque chose qui doit plaire à quelqu’un.
Les premières têtes sortent du four, j’en suis complètement satisfait (chose très rare). Oui ! les dessins mettent mal à l’aise plusieurs visiteurs, qu’importe, c’est moi, c’est ce qui sort de moi, je l’assume. Je me suis amusé aussi à faire quelques vidéos pour mettre sur mon facedebouc…
Je décide de construire un site internet (cliquez sur le lien) sur lequel j’ose mettre mon nom, pour moi c’est une Révolution, oser m’affirmer en affichant nom et prénom, je n’en reviens toujours pas.
Vasanakshaya !
Fin 2017, il me faut aller au bout : exposer ! Le démarchage commence, je vise les galeries parisiennes, tant qu’à faire autant griller les étapes ! Mais très vite je me rends compte que ce n’est pas si simple quand on ne connait personne dans le milieu. Sur les 30 demandes, il y a des réponses encourageantes, mais aucune expo en vue. Je tente d’autres villes et tombe par hasard sur la Galerie Pom à Lorient.
Ce n’est pas la galerie dont je rêvais et en plus on sera 3 à exposer, une peintre, un photographe et un céramiste. Mais tant pis, c’est une étape, je fonce !
Tout cela fait partie du travail intérieur, je garde toujours cela en tête.
Quatre jours avant le vernissage je me prépare à livrer mes têtes. J’ai fabriqué une quinzaine de boites en bois de palette. Il y aura 16 « têtes dessinées » et 2 Bouddhas à la demande du galeriste.
Durant ces 4 jours j’ai noté certains échantillons :
J’essaie d’être attentif à mes ressentis. Le mental commence à mouliner plus que d‘habitude, je vois des défauts techniques, ça ne se voit pas, mais je les vois. Les peurs remontent à la surface, je les accueille.
Le mental me dit que je dois être conscient de ces moments, mais le fait même de penser cela m’exile de mes sensations, je dois y retourner sans arrêt.
Vague de froid sur la France : « et s’il gèle dans mon atelier non chauffé ? il y fait 2° le matin… Si l’émail éclate ? » Peur irrationnelle, il faudrait que les têtes soient mouillées et qu’il gèle sérieusement pour abimer l’émail. Irrationnelle, oui, mais le froid est bien fort, je ne veux prendre aucun risque. Tant pis, je cède à la peur. Je programme un mini chauffage électrique qui se mettra en marche toutes les 3 heures durant les 2 nuits avant livraison…
Puis apparaissent de multiples pensées dévalorisantes, celles qui ont toujours freiné mon travail, « on va trouver ça nul… on va déceler plein de défauts, ça ne fait pas pro, mais pour qui j’me prends ? … » je les laisse s’exprimer, elles sont en moi, qu’elles s’expriment ! Je les laisse circuler, tout simplement.
Viennent ensuite des pensées de succès (j’imagine en vendre la moitié dès le premier jour !). Fragiles, ces pensées sont aussitôt rabattues par des pensées négatives qui apparaissent avec une grande discrétion : elles sabotent les projections optimistes.
Ça fait quelques temps que j’ai appris à les voir, très discrètes mais efficaces, elles fonctionnent comme les nombreux logiciels qui tournent sur un ordi sans qu’on ait idée qu’ils existent. Je dois apprendre non seulement à voir et à laisser les projections optimistes s’exprimer, mais aussi Voir les pessimistes faire leur travail de sape.
Les deux doivent être vues comme de simples mouvements intérieurs : alors tout se calme, jusqu’au prochain « mouvement ».
Par moment je sens qu’à l’intérieur, une zone de moi même se sent « heureuse », mais ce n’est pas clair, j’ai encore beaucoup de boulot à faire pour enlever ce qui la recouvre…
Avant de partir pour Lorient (livraison le mercredi et vernissage le samedi), je fais un pranam devant la photo d’Arnaud qui est dans l’atelier. Une pensée me dit que ce pranam est ridicule, c’est du cinoche, ça n’a aucun sens. Je me rappelle alors que ce n’est pas qu’une simple expo, cela fait aussi partie du « travail ». Alors je refais le pranam, sincère et bien unifié cette fois ci.
Arrivée à Lorient, je décharge la voiture, les têtes sont déposées dans la Galerie, sensations de satisfaction. De plus le gérant s’en réserve une, déjà une vente ! Il me fait aussi un cours sur le commerce de l’art et me fait comprendre que je ne vendrai rien si je ne monte pas les prix. Ok (égo sur-flatté ) je le laisse fixer les prix.
Le lendemain jeudi, une tête de bouddha est vendue, Franck le gérant m’en demande d’autres au cas où. Vendredi, la veille du vernissage, j’en embarque six dans la voiture, le mental s’emballe, j’ai du mal à accueillir l’excitation, ça part dans tous les sens…
Je roule vers Lorient mécaniquement, emporté. Sur un rond point, un coup de frein brutal … une tête sort de son emballage mal ficelé, elle éclate en plusieurs morceaux sur la base métallique d’un siège de l’auto.
Le « oui » vient apparemment tout de suite. Dans le doute, je sonde l’émotion qui semble venir, mais ce n’est pas clair, j’ai du mal à la sentir. C’est alors que le mp3 qui tournait dans l’auto me donne la réponse : Etienne Daho répète deux fois dans sa chanson « Mais qu’est-ce que ça peut faire… » Je rigole ! La réponse me saute au yeux, la tête explosée ne m’a effectivement pas posé de problème, je l’ai acceptée tout de suite. Quelle autre choix d’ailleurs ? Le « Qu’est-ce que ça peut faire ? » m’a rappelé que je cherche souvent l’émotion dans des pensées qui prennent l’apparence d’émotion (Merci Yann 😉 ), mais qui ne sont que des pensées. Car naturellement quand on casse quelque chose, c’est « normal » qu’une émotion arrive, mais si elle n’est pas là, il n’en reste que la pensée mécanique…
Samedi, quelques heures avant le vernissage, j’ai le trac, je me raccroche au réel, à mon corps, à la situation qui ne présente aucun risque objectif, j’accueille… Derrière le trac, je perçois une joie, mais elle est fugace, difficile à maintenir.
Vient enfin le vernissage, présence dans la galerie de 14h à 19h… ça commence par une nouvelle vente ! Et une peut être une autre en vue. Du vin chaud, beaucoup d’amis, des inconnus, je dois parler de mon travail… Et la présence à soi même durant ces quelques heures ?
RIEN ! Après avoir été une « antenne à sensation » les jours précédents, plus rien le jour « J » !
Complètement absorbé par les blablas, les marques de sympathie, la gène de rester debout plusieurs heures d’affilées, le délicieux vin chaud etc…
19h15, je me rends compte que j’ai été complètement emporté durant ces 5 heures passées dans la galerie. Étrangement je ne suis pas gêné car je ressens après les impressions de la journée en moi. Comme dans un cours de yoga où, après une série de postures, on nous demande d’observer les sensations. Ça a été une sorte de rattrapage.
L’expo prendra fin le 31 mars, alors si vous passez dans le coin n’hésitez pas à venir jeter un coup d’œil (cliquez ici pour le plan) !
J’ai été un peu long 🙄 Pour terminer je souhaite avec tout mon cœur remercier Yann qui me suit avec beaucoup de patience. Je n’oublie pas Anne Marie aussi.
Un passage du livre « Pour une mort sans peur » , Arnaud Desjardins
Tant que vous êtes prisonniers de vous même, vous ne pouvez que vivre dans la peur. Cette peur nait du conflit qui existe en vous, dans la profondeur, dans le subconscient ou l’inconscient, entre l’identification à l’égo et la conscience que vous avez d’être infini. Si vous pouviez être identifiés à l’égo sans ressentir aucune aspiration à l’infini, tout un aspect de la peur disparaitrait. La peur vient toujours d’un refus d’une réalité que nous savons évidente mais que nous réussissons à nier. Quand nous savons qu’une chose est vraie, que nous faisons tout pour l’oublier et que nous l’enfouissons dans l’inconscient, nous nous condamnons immédiatement à la peur, par le fait même que ce qui nous menace est en nous et que nous l’emportons partout avec nous.
Il y a bien des vérités relatives que vous niez et qui sont une source de peur pour vous, mais il y a cette vérité absolue que vous niez aussi : je suis infini, je ne suis pas cet ego limité avec une histoire, des caractéristiques, un inconscient, des vasanas, des désirs, des craintes diverses. Vous le savez au fond de vous même, vous ne pouvez pas ne pas le savoir parce que vous êtes cette Conscience illimitée et infinie et vous le niez. Par conséquent vous vous mettez, de manière typique et caractéristique, dans une situation de peur. C’est une approche de la peur plus surprenante que les autres mais elle n’en est pas moins vraie et fondamentale.
Un ami m’a parlé du discours du PDG de Danone aux diplômés d’HEC.
C’est assez surprenant. Tellement, que les commentaires que j’ai lus sous la vidéo, sont pour beaucoup très négatifs, peu de gens croient en sa sincérité… Une petite voix me dit qu’il l’est… je vous laisse découvrir :