Auteur/autrice : Isabelle Duval

  • Le coeur en éclaireur

    Au hasard d’une recherche sur internet, je suis tombée sur cette illustration dont le sens, la fraîcheur et la simplicité m’ont profondément touchée.

    Ce petit duo tendre et coloré m’interpelle avec malice sur le chemin.

    Il me renvoie à mon tout premier entretien avec Yann à la Bertais quand celui-ci m’avait demandé : «  Que cherches-tu ? » 

    Et je lui avais répondu (candidement) :  « Je voudrais devenir femme de coeur car je sens qu’aujourd’hui la femme de tête l’emporte en moi…»

     

    J’aime voir sur cette image, le coeur, responsable et résolu, qui guide avec bienveillance la tête, humble et confiante.

     

    Cela m’évoque une parole de Arnaud :

    « La nature a mis à notre disposition trois instruments également nécessaires pour appréhender le réel, trois moyens de connaissance : l’intelligence de la tête, l’intelligence du corps et l’intelligence du cœur.

    De ces instruments, le plus important, c’est le coeur ; celui sur lequel d’habitude on s’appuie le moins, sous prétexte qu’on ne peut pas se fier au coeur et que le coeur est fait d’emballements. Mais si les émotions disparaissent, le coeur devient le suprême instrument de connaissance. »

    Et encore :

    « Le chemin commence  avec le coeur et finit avec le coeur. Le chemin, c’est l’aventure du coeur. Ce n’est pas l’intelligence qui va vous faire découvrir Dieu, ce n’est pas la maîtrise du corps qui va vous faire découvrir Dieu. Découvrir Dieu, c’est un éveil du coeur. »

     

  • TOC TOC

    Depuis quelques années, mon fils Joakim compose en amateur des chansons (musique et paroles) qu’il interprète. 

    TOC TOC : c’est le titre de l’une d’elles que je voudrais vous faire partager car elle me touche beaucoup. Elle évoque les Troubles Obsessionnels Compulsifs dont souffre Joakim depuis plusieurs années et qui le tourmentent au quotidien. Chez lui, ce TOC prend la forme de pensées obsessionnelles envahissantes qui l’assaillent et peuvent entraîner des crises d’angoisse. Il se fait aider par des thérapeutes spécialisés dans la gestion de ces troubles et son travail sur le mental est très développé (précis et technique). Un des exercices proposés consiste à convoquer, à froid, une émotion (le plus souvent une peur), et à la laisser se développer, s’y confronter, pour mieux la connaître, la reconnaître et réduire son pouvoir. Bien sûr, cela me rappelle le travail poursuivi avec notre enseignement et nous avons des échanges riches et essentiels qui nous rapprochent. 

    Je l’admire beaucoup pour sa détermination et sa persévérance sur ce chemin difficile. Je lui ai demandé s’il était d’accord pour que je fasse un article pour notre blog et je le lui ai fait lire avant de le mettre en ligne. Il était heureux de ce partage.

    Étant avant tout son mode d’expression artistique, la musique est aussi pour lui un puissant exutoire. Dans cette chanson, il fait preuve de beaucoup de résilience, de douceur pour lui même et d’acceptation. Pour mieux la découvrir et l’apprécier, je vous conseille une première écoute sans lire le texte des paroles que j’ai retranscrites ci-après pour une deuxième écoute.

    Bonne écoute !

     

    Je viens de boire six bières.

    Je ne vais pas si bien.

    Mon âme sur la civière,

    La crise d’angoisse qui vient.

    TOC, TOC,

    C’est encore lui,

    TOC, TOC,

    Se reproduit.

    On pull up ensemble 

    près de la rivière

    Mon coeur qui tremble

    Comme si il trichait

    J’me demande tout l’temps

    Si j’ai vraiment bien fait les choses.

    Mon cerveau bouillant

    Il est dangereux comme le lait chaud.

    J’check le mec qui dealait,

    J’lui file 10 billets

    Contre de la Bolivienne,

    J’me sens si niais.

    J’aimerais tellement être normal

    Parfois j’me dis que c’est trop tard.

    Dans ma tête y a une entorse.

    C’est comment la vie sans TOC ?

    Dans mon cerveau 

    C’est comme à l’abattoir.

    Tu penses à des trucs

    Alors que t’as pas l’droit.

    Tu vas vivre ça tous les jours

    Alors bat-toi

    Quand la pression monte

    Comme les bulles dans la Badoit.

    TOC TOC,

    C’est encore lui

    TOC TOC

    Se reproduit

    Eh qu’est-ce qu’on s’en fout en fait !

    Faut juste le laisser tranquille.

    J’ai trop de technique maintenant !

    J’m’en bats les couilles d’être normal

    Même dans la tempête 

    J’reste au calme

    Dans ma tête le stress s’envole

    Tant pis je vivrai jamais sans TOC

    Eh, tant pis !

  • Différents et Relax

    Aller au cinéma, au concert, au théâtre : un acte banal mais qui, pour certaines personnes (autistes, polyhandicapées, souffrant d’un handicap intellectuel ou psychique, atteintes de la maladie d’Alzheimer…), paraît impossible ou se transforme en épreuve.

    Récemment j’ai entendu parler à la radio du « dispositif RELAX » et j’ai eu envie de creuser le sujet. C’est un dispositif qui permet d’inclure ces personnes dont les comportements sortent de la norme : applaudissements à contretemps, expressions de joie ou de peur, interpellations, besoin de commenter, de se lever… Ces comportements jugés atypiques attirent les regards et sont mal tolérés dans des salles de spectacle où le silence et l’immobilité sont la norme. Sans compter l’autocensure des personnes concernées et de leur famille qui ne se sentent pas toujours bienvenues ni légitimes…

     

    Les salles qui participent au dispositif adaptent donc leurs règles. On peut alors rire, parler, pleurer, crier ou même se lever. Toutes les émotions sont les bienvenues. Le public quant à lui est bien informé qu’il s’agit d’un spectacle dans des conditions un peu différentes.

    Pour que la séance se passe bien pour tout le monde, des bénévoles formés sont présents pour rassurer ou proposer d’accompagner dans la salle. Le son est moins fort, la lumière s’éteint progressivement, il n’y a pas de publicités, pas de bande-annonce.

    Les textes des plaquettes de présentation sont simplifiées et « préviennent » les spectateurs émotifs. Par exemple j’ai pu lire celle du Conte d’Hiver de Philippe Car : « C’est un spectacle de théâtre. Il y a de la musique dès qu’on arrive au théâtre. Les comédiens ont des maquillages qui changent leur visage et des costumes colorés. Il y a de la musique et des décors qui bougent. Il y a des moments impressionnants comme la mort d’un personnage, un coup de tonnerre, de la fumée. L’histoire commence mal mais finit joyeusement. »

    Sur un site internet, un musicien témoigne de la satisfaction des artistes qui ont pu expérimenter une représentation : « Ça nous porte. Ces gens ont moins de filtres et ont donc une réception de la musique très forte, dans leur corps, avec leur voix et on ressent une vraie connexion avec eux. »

    Des parents témoignent aussi : « C’était son premier cinéma …. à 20 ans ! Nous n’osions pas le mener au milieu des autres de peur de réactions »

    « Je tenais à remercier très modestement mais chaleureusement toute votre équipe de nous avoir permis à mon fils Kévin et moi de voir enfin une séance de cinéma ensemble, sans la peur au ventre pour moi. J’étais très émue à la fin du film et je me suis écroulée en pleurs en réalisant qu’on y était parvenus enfin ! »

    Je vous fait aussi partager une courte vidéo de présentation réalisée avec Alexandre Jollien en ambassadeur du dispositif :

     

    Avec RELAX, c’est tous ensemble que les spectateurs profitent du spectacle de façon inclusive et conviviale !

     

  • Ils veillent au grain !

    Le 8 novembre dernier, 33 bateaux se sont élancés sur les mers pour la course du Vendée Globe. 

    Depuis, chaque jour, je suis captivée par la puissance, la démesure et la beauté des éléments, l’allure des bateaux, la vie quotidienne à bord, les stratégies météo, la beauté des ciels et des lumières.

    Et par-dessus tout, je suis passionnée par l’aventure humaine que cela représente, par l’intensité de ce que vivent les skippers. Chacun se révèle, à nous et à lui-même, avec sa personnalité singulière, au fur et à mesure du parcours.

    Les marins se prêtent volontiers au jeu de la communication et nous font suivre grâce aux vidéos, vacations-radio, photos et textes leurs péripéties.

    « C’est l’Arche de Noé des expériences humaines » dit Érik Orsenna

    Je le vois comme une avancée intensive sur un chemin de connaissance de soi. On y retrouve bien des similitudes avec l’enseignement sur notre Voie. Les échantillons ne manquent pas ! Les émotions, la vigilance, la gestion du mental sont au rendez-vous ! 

    Voici quelques morceaux choisis sur ce sujet (le réservoir est abondant !)  et que j’avais envie de partager avec vous :

     

    Maxime Sorel : 

    « Imagine-toi après 25 jours d’isolement dans une boîte en carbone. Tu as déjà commencé ton voyage intérieur et as eu pas mal de questionnements sur toi-même. Tu sembles même avoir déjà obtenu des réponses… »

    « Tu veilles au grain et arrives à gérer la situation en étant attentif. »

    « Dans ce combat ton seul adversaire c’est toi-même, mais crois-moi c’est l’un des plus coriaces. »

    « Il est vrai que ce chemin intérieur, que l’on trace à travers cette longue route qu’est le Vendée Globe, est d’une rare intensité ! Bien plus intense que n’importe quelle vague qui emporterait notre bateau à vive allure ! »

    « On m’a demandé au départ ce que j’allais chercher sur cette course. Je ne savais pas trop et je me disais que j’aurais les réponses en passant la ligne d’arrivée. Mais le fait de forcer l’avancement de ce chemin intérieur est déjà une bonne partie de la réponse. C’est pour moi la plus grande des difficultés de ce Vendée Globe, mais probablement  celle que je préfère. »

     

    Armel Tripon : 

    « Je me concentre sur le moment présent, sur ce que j’ai dans l’instant comme cartes en mains, ce que je dois faire pour aller vite, aller au bon endroit, garder mon bateau en état de compétitivité et me gérer physiquement et mentalement. Sur quoi j’ai de l’emprise et sur quoi je ne peux rien faire et dans ce cas, ne pas perdre de temps et d’énergie à se lamenter. Je ne laisse jamais mon cerveau m’embarquer dans des films qui me sortent du moment présent. »

     

    Pip Hare :

    « Cette course met au défi chaque aspect de ce que signifie être un être humain. »

    En visionnant une des vidéos de Pip Hare, suite à une grave avarie de safran, j’ai eu l’impression d’être devant un  schéma de mise en pratique fulgurant avec : accueil de l’émotion,  acceptation de ce qui est,  décision d’action !

    Je vous propose de la visionner à partir de 2minutes 10 jusqu’à 3 minutes. C’est en anglais et je vous en donne une traduction approximative (je n’ai pas tout saisi exactement…) :

    « – Je suis dévastée.

    Mais ces évènements se sont produits. Cela est arrivé.

    Et je ne peux pas changer cela.

    Tout ce que je peux faire, c’est trouver une solution et retourner dans la course quand je serai prête.

    C’est arrivé !

     

    Romain Attanasio citant Loïck Peyron n’oublie pas que « J’ai le luxe de choisir mes souffrances, alors je ne peux pas me plaindre.  Je pense souvent à ça en me disant que j’ai choisi d’être là. »

     

    Et pour finir, Jean Le Cam, skipper incomparable (sans second !)

    « Quand y faut, y faut

    Quand c’est fait, c’est fait ! »


    Bonus ajouté par Yann, lui aussi « passionné » par cette course :

    Les bateaux du Vendée Globe sont « la crème » des voiliers de course « monocoques ». Ils appartiennent à la classe de bateaux nommée « IMOCA » qui est spécialement conçue pour les courses au large. A ce titre ils ont tous le même gabarit et peu de choses près les mêmes caractéristiques techniques :

    • Longueur : 18 mètres (un peu plus que la grande salle de La Bertais)
    • Largeur : 5,40 mètres au tableau arrière (un peu moins que la largeur de la grande salle de La Bertais)
    • Hauteur avec le mat : 30 mètres ( trois fois plus haut que le toit principal de La Bertais)
    • Surface de voiles : 300m2 de base pouvant aller jusqu’à 600m2 avec le spinnaker, (soit une fois et demi la surface habitable de La Bertais)
    • Vitesse de pointe : environ 70 km/heure pour les bateaux « volants » de dernière génération (et environ 60 km/heure pour les « vieux » à dérives latérales).

     

    La dernière trouvaille des ingénieurs nautiques, ce sont les « foils », ces appendices latéraux en forme de moustaches colorées. Aux allures portantes, ils permettent à la coque du bateau de décoller de la surface de l’eau et ainsi de réduire au minimum son frottement sur la mer. Résultat : le monocoque se transforme alors en un bolide qui plane au-dessus des eaux, comme vous le montre la vidéo suivante (pensez à la mettre en plein écran pour apprécier le spectacle !)

     

    Vous aurez remarqué que sur cette vidéo de démonstration, il y a le plus souvent tout un équipage à bord  (4 à 6 personnes), ce qui n’est pas de trop pour maîtriser le « monstre » dans ses moments d’envol.

    Même si la quille est lestée de telle sorte que le navire puisse se redresser automatiquement s’il chavire latéralement, il faut un sacré culot pour décider de faire le tour du monde en solitaire sur une telle embarcation.

    Longue de 4,50 mètres, la quille porte à sa base une olive en plomb de 3 tonnes, prévue pour contrebalancer les 30 mètres du mat…

     

    Chapeau bas à celui qui, après plus de deux mois en mer, va franchir le premier la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne dès cette semaine…

  • Help me – Johnny Cash

    https://www.youtube.com/watch?v=Jv4i4t2hj2I

    Oh, lord, help me walk
    Another mile, just one more mile;
    I’m tired of walking all alone.
    And lord, help me to smile
    Another smile, just one more smile;
    Don’t think I can do things on my own.

    I never thought I needed help before;
    Thought that I could get by – by myself
    But now I know I just can’t take it any more
    And with a humble heart, on bended knee
    I’m begging You please for help.

    Oh come down from Your golden throne to me, to lowly me;
    I need to feel the touch of Your tender hand.
    Release the chains of darkness
    Let me see, Lord let me see;
    Just where I fit into your master plan.

    I never thought I needed help before;
    Thought that I could get by – by myself
    But now I know I just can’t take it any more.
    And with a humble heart, on bended knee
    I’m begging You please for help
    With a humble heart, on bended knee
    I’m begging You please for help.

    O Seigneur, aide-moi à marcher
    Un autre mile, juste un mile de plus.
    Je suis fatigué de marcher seul.
    O Seigneur, aide-moi à sourire,
    Un autre sourire, un sourire de plus.
    Ne crois pas que je peux le faire par moi-même. 

    Autrefois, je n’aurais jamais pensé avoir besoin d’aide.
    Je pensais que je pouvais me débrouiller tout seul.
    Maintenant, je sais que je ne peux plus y arriver.
    Le cœur humble, à genoux,
    Je t’implore, s’il te plaît, aide-moi.

    Descends de ton trône d’or vers moi,
    Pauvre de moi,
    J’ai besoin de sentir le contact de ta tendre main.
    Repousse ces chaînes d’obscurité
    Et fais-moi voir, Seigneur, fais-moi voir
    Seulement où est ma place dans ton plan divin.

    Autrefois, je n’aurais jamais pensé avoir besoin d’aide.
    Je pensais que je pouvais me débrouiller tout seul.
    Maintenant, je sais que je ne peux plus y arriver.
    Le cœur humble, à genoux,
    Je t’implore, s’il te plaît, aide-moi.

    Ce gospel-country est tiré de l’album de Johnny Cash : « American V : A Hundred Highways » paru, à titre posthume, en juillet 2006.

    Cet album fait partie d’une série de 6 albums, considérés comme le renouveau artistique de Johnny Cash après des années d’éclipse. Agé, seul avec sa guitare puis sobrement accompagné d’un ou deux musiciens, Cash interprète des reprises d’artistes contemporains. (Ce gospel a été composé par Larry Gatlin dans les années 70.)

    La vie de Johnny Cash a été mouvementée, marquée par le succès (90 millions d’albums vendus) , le bouillonnement (jusqu’à 300 concerts par an), la passion avec sa compagne, la chanteuse June Carter (relatée dans le très bon film « Walk the line ») et des problèmes récurrents de drogue et d’alcool.

    La simplicité et la ferveur de cette chanson me touchent beaucoup ainsi que l’humilité de celui qui, l’âge et la maturité venant, reconnait son insuffisance et son inaccomplissement et se tourne vers plus grand que lui.

    Sans doute parce que j’ai longtemps cru, moi aussi, que ma vie m’appartenait, que j’ai attendu longtemps avant de ressentir qu’il y manquait une dimension essentielle. 

     Bonne écoute !

     

     

  • L’enseignement du Père Séraphin

    Il y a quelques années, avant de découvrir l’enseignement de Arnaud, j’avais cherché de l’aide dans différents écrits pour débuter la pratique de la méditation. J’étais tombée sur un article qui m’avait inspirée, dans un ancien numéro de la revue « Question de… » consacré à la méditation : Jean-Yves Leloup y présentait la méthode d’oraison hésychaste qui fut pratiquée, entre autres, par les moines orthodoxes du Mont Athos en Grèce. En quelques mots, l’hésychasme (du grec hesychia « l’immobilité, le repos, le calme, le silence ») est une pratique spirituelle mystique enracinée dans la tradition de l’Eglise orthodoxe dont le but est le repos et la paix de l’âme en Dieu.

    Récemment, j’ai retrouvé sur le site internet de la revue « Question de… » ce même article et je vous propose donc un résumé du texte de Jean-Yves Leloup, résumé subjectif pour partager avec vous ce qui m’avait inspirée. On peut trouver sur la (riche) page internet de la revue des articles sur la pratique de la méditation d’auteurs de différents horizons. http://www.questionde.com/la-revue/la-revue-question-de/meditation/ 

     

    « Il était une fois un jeune philosophe français qui se rendit au Mont Athos afin d’être initié, de vivre l’expérience de l’oraison des hésychastes, d’apprendre à s’ouvrir à la divinité.

    Il y rencontra un moine ermite, le père Séraphin, et reçut pendant plusieurs mois son enseignement. 

    Lorsque le jeune homme demanda au père Séraphin de lui parler de la prière du cœur et de l’oraison pure, le père Séraphin lui dit : “Avant de parler de prière du coeur, apprend d’abord à méditer comme la montagne. Demande-lui comment elle fait pour prier. Puis reviens me voir.”

    La première indication qui lui était donnée concernait donc la stabilité, l’enracinement d’une bonne assise. S’asseoir comme une montagne cela veut dire aussi prendre du poids : être lourd de présence.

    Un matin il sentit réellement ce que voulait dire méditer comme une montagne. Il était là de tout son poids, immobile. Il ne faisait qu’un avec elle, silencieux sous le soleil. Sa notion du temps avait complètement changé : les montagnes ont un autre temps, un autre rythme. Etre assis comme une montagne, c’est avoir l’éternité devant soi.

    Puis le père Séraphin le conduisit dans le fond du jardin où parmi les herbes sauvages on pouvait voir quelques fleurs. “Maintenant, apprends à méditer comme un coquelicot, mais n’oublie pas pour autant la montagne…”

    La méditation c’est aussi une “orientation” et c’est ce que lui enseignait maintenant le coquelicot : se tourner vers le soleil, se tourner du plus profond de soi-même vers la lumière. En faire l’aspiration de tout son sang, de toute sa sève. Le coquelicot lui enseigna non seulement la droiture de la tige, mais aussi une certaine souplesse sous les inspirations du vent… et une grande humilité.

    La montagne lui avait donné le sens de l’Eternité, le coquelicot lui enseignait la fragilité du temps : méditer c’est connaitre l’Eternel dans la fugacité de l’instant. C’est fleurir le temps qu’il nous est donné de fleurir, aimer le temps qu’il nous est donné d’aimer, gratuitement, sans pourquoi, car pour qui, pour quoi fleurissent les coquelicots ?

    Il apprenait ainsi à méditer, pour le plaisir d’être et d’aimer la lumière. 

    Plus tard, le père Séraphin l’entraina par un chemin abrupt jusqu’au bord de la mer et lui dit : « Apprends à méditer comme l’océan »

    C’est ainsi que le jeune homme, accordant son souffle à la grande respiration des vagues, (j’inspire, j’expire …, puis, je suis inspiré, je suis expiré), comprit que méditer c’est laisser être le flux et le reflux du souffle.

    Il apprit également que s’il y avait des vagues en surface, le fond de l’océan demeurait tranquille. Les pensées vont et viennent, nous écument, mais le fond de l’être reste immobile. Méditer ainsi à partir des vagues que nous sommes (pour perdre pied et prendre racine dans le fond de l’océan), lui fit découvrir l’unicité de toutes choses et cela n’abolissait pas le multiple. Il avait moins besoin d’opposer le fond et la forme, le visible et l’invisible. Tout cela constituait l’océan unique de la vie.

    « Etre dans une bonne assise, être orienté droit dans la lumière, respirer comme un océan, ce n’est pas encore la méditation hésychaste, lui dit le père Séraphin, tu dois apprendre maintenant à méditer comme un oiseau » , et il le mena dans une petite cellule proche de son ermitage où vivaient deux tourterelles.

    « Méditer c’est murmurer comme la tourterelle, laisser monter en soi ce chant qui vient du coeur. Je te propose de répéter, de murmurer, de chantonner ce qui est dans le coeur de tous les moines de l’Athos. “Kyrie eleison, Kyrie eleison…” Ne cherche pas trop à te saisir du sens de cette invocation, elle se révélera d’elle-même à toi. Pour le moment sois sensible et attentif à la vibration qu’elle éveille dans ton corps et dans ton coeur. »

    Le “Kyrie eleison” lui devint familier au bout de quelques jours. Il l’accompagnait comme le bourdonnement accompagne l’abeille lorsqu’elle fait son miel. Il ne le répétait pas toujours avec les lèvres : le bourdonnement devenait alors plus intérieur et sa vibration plus profonde.

    La montagne, le coquelicot, l’océan, l’oiseau, méditer c’était d’abord entrer dans la louange de l’univers… car “toutes ces choses savent prier avant nous », disent les pères. »

    « Puis le père Séraphin lui enseigna la méditation d’Abraham, qui entrait dans une nouvelle et plus haute conscience : derrière le frémissement des étoiles il y a plus que les étoiles, une présence que rien ne peut nommer et qui a pourtant tous les noms…

    Méditer pour Abraham, c’est entrer en contact avec cette Présence, c’est s’oublier, le coeur sans limites, et rompre ses attaches pour se découvrir soi-même, nos proches et tout l’Univers, habités de l’infinie présence de « Celui-là seul qui Est ».

    Méditer comme Abraham, n’éveille pas seulement en toi de la paix et de la lumière, mais aussi de l’Amour pour tous les hommes.

    Pour finir son initiation, lorsque le jeune homme demanda au père Séraphin de lui apprendre à méditer comme Jésus, celui-ci lui répondit : « Cela, ce n’est que l’Esprit-Saint qui peut te l’enseigner.

    Je préférerais ne rien te dire, ne pas employer d’image et attendre que l’Esprit-Saint mette en toi les sentiments et la connaissance qui étaient dans le Christ : Dieu et l’homme ne font qu’un. Cela récapitule toutes les formes de méditation que je t’ai transmises jusqu’à maintenant. »

     

  • MYOSOTIS

     

    Si vulnérables

    Et pourtant éternels

     

     

  • Automne

    Promenade parmi les mandalas d’automne de l’artiste britannique James Brunt
    (pensez à cliquer sur les images pour bien en profiter !)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Allahu akbar

    Pendant mon dernier séjour à la Bertais, nous avons visionné le très beau film d’Arnaud sur les soufis d’Afghanistan.

    A mon retour, en recherche d’une sorte d’écho ou de prolongement, j’ai réécouté un morceau  du jazzman sud-africain, Abdullah Ibrahim. Lors de l’enregistrement du disque , il s’appelait encore Dollar Brand mais s’était déjà converti à l’islam depuis quelques années.

    Ce morceau est en deux parties : la première est l’appel à la prière (Adhan) et la deuxième, la prière elle-même avec la formule consacrée : « Allahu Akbar la ilaha illaLlah ».

    A l’occasion du week end méditation à Rennes, le groupe de soufis nous l’avait fait reprendre avec grande intensité. Ils nous avaient proposé ces traductions que j’avais trouvées très ouvertes : il n’y a de réalité que la Réalité ou il n’y a de divin que le Divin.

    Je vous laisse savourer la douceur et la force de la prière d’Abdullah Ibrahim… 

     

  • L’Abbaye de Hambye

    (Une idée d’escapade inspirante au sud du Cotentin, entre Villedieu les Poêles et Coutances à environ 1 heure et quart de Rennes.)

    Etant à la recherche d’un lieu tranquille où dormir dans mon petit camping car, en suivant  la vallée verdoyante de la Sienne, j’ai vu surgir, à la sortie d’un virage, les bâtiments de l’abbaye d’Hambye comme une apparition à la fois pleine de mystère et de rayonnement. 

    Dans un écrin de verdure, nichée au fond d’un vallon, l’abbaye d’Hambye, sous de faux airs de sévérité, dégage une grande sérénité. 

    Fondée vers 1145, elle accueillait des moines bénédictins.

    L’église abbatiale surprend par sa nef étroite, élancée et ouverte sur le ciel.

    La visite des bâtiments des convers, restaurés sobrement, permet de bien percevoir ce qu’était la vie monacale au Moyen Age dans toute sa ferveur et sa simplicité. 

    Il est préférable de visiter le matin pour profiter du calme et de la paix qui se dégagent de ce bel ensemble médiéval.

    Derrière l’abbaye, une allée bordée d’arbres respectables, des tulipiers de Virginie, m’a invitée à la méditation.

    C’était l’été dernier et j’ai vécu cette visite imprévue comme un cadeau. 

  • Zhu Xiao-Mei

     

    Je voudrais partager avec vous mon admiration pour la pianiste chinoise Zhu Xiao-Mei. Je l’avais entendue pour la première fois aux Folles Journées de Nantes et elle m’avait profondément marquée.

    Je n’étais pas la seule dans la salle à ressentir cela car, lorsqu’elle était apparue, petite silhouette en veste et pantalon chinois de coton noir qui émergeait du fond de la scène, un profond silence s’était établi qui avait duré jusqu’à la fin du concert. Souvenir d’une atmosphère pleine de recueillement et d’applaudissements fervents à la fin.

    Avant d’en arriver à une telle reconnaissance, Zhu Xiao-Mei a connu un parcours éprouvant et singulier. Je vous le présente un peu longuement mais il a toute son importance pour apprécier cette belle pianiste.

    Née à Shanghai en 1949, l’année de l’arrivée au pouvoir de Mao, elle doit, à l’adolescence, interrompre ses études musicales. C’est la Révolution Culturelle, qui interdit la musique « bourgeoise et dégénérée ». La jeune fille se montre conforme à ce qu’on attend d’elle, dénonce son propre père, espionne ses camarades, assiste à l’humiliation publique de ses professeurs, et s’habitue dès l’âge de quatorze ans à l’exercice de l’autocritique.

    Cela ne lui évitera pas de passer cinq ans dans un camp de rééducation à la frontière de la Mongolie, en raison de sa « mauvaise origine ». Elle y transcrit par écrit, de mémoire et en cachette, le Clavier Bien Tempéré de Bach, œuvre dans laquelle elle puisera la force de résister aux violences psychologiques et aux privations de toute sorte. « Seule la musique apaisait mon esprit troublé et m’a permis de rester humaine. »

    A la faveur d’un assouplissement du régime, elle parviendra, une fois libérée, à rejoindre Hongkong, puis les Etats-Unis, sans argent, parlant à peine quelques mots d’anglais, et enfin, Paris.

    Elle y entame une nouvelle vie précaire jusqu’à ce que quelques rencontres lui permettent de commencer, à plus de quarante ans, sa carrière de concertiste.

    Elle raconte son histoire bousculée dans un livre paru en 2007 la Rivière et son secret. (Rivière avec une majuscule pour la traduction du nom de Bach). Ecrit avec sobriété et sensibilité, il se révèle poignant dans sa sincérité et son exigence, dans sa recherche de justesse et dans la difficile acceptation de soi.

    Elle se produit très rarement et son répertoire se concentre sur quelques œuvres qu’elle qualifie de « montagnes de l’âme ». Elle est réputée pour ses interprétations profondes et limpides de Jean-Sébastien Bach, son compositeur de prédilection.

     

    « Les Variations Goldberg sont le plus grand chef-d’oeuvre à mes yeux. Un chef-d’oeuvre universel que nous, les Chinois, avons encore davantage la capacité de comprendre, car il y a dans la culture chinoise la recherche de l’équilibre et de la sérénité que l’on trouve dans la musique de Bach. »

    En voici un extrait où, dès la première note, je trouve que l’on perçoit  la délicatesse et la lumière de son jeu. (La vidéo peut sembler un peu longue mais je l’ai choisie surtout pour la première minute.)

     

    Un autre extrait, du Clavier Bien Tempéré cette fois, pour la douceur et le naturel de la première partie puis pour la fluidité de la deuxième partie qui permet de suivre les polyphonies. (Je ne connais pas le solfège mais je trouve que l’on entend bien la construction des différentes voix) :

     

    Et deux extraits de son livre que je vous recommande chaudement :

    • La première leçon de son maître Pan  : « Caresse le clavier, ne le frappe jamais. Il n’est pas dur comme tu le penses. Tu n’as pas à lutter contre lui. En réalité, le clavier est souple et doux. Cherche cette sensation de souplesse et de douceur au bout de tes doigts. Cherche à tirer de l’énergie du clavier et pas seulement à lui en transmettre »
    • « On approfondit tout aussi bien l’apprentissage du piano et de la musique en allant au fond d’une oeuvre qu’en multipliant l’étude d’oeuvres diverses. Voir ce qu’il y a d’universel dans le singulier, chercher à tendre vers l’infini par l’exploration patiente du fini : voilà une leçon à méditer ! »

    Et pour finir, lu dans un article  :

    « La musique naît d’une sorte de non-agir, comme dans le tai-chi-chuan, cet art martial qui repose sur l’équilibre et la concentration, sur « l’agir-sans-agir ». Une force intérieure s’éveillait en moi et j’ai compris que la mise en doigts a souvent plus à faire avec l’esprit qu’avec la matière. »

     

  • La Source

        

    Saint Jean de la Croix

    Il y a de nombreuses années à Rennes, trois artistes espagnols,  Pradal, Velasquez et Guirao donnaient un concert où ils  avaient mis en musique et chantaient des poèmes de Saint Jean de la Croix.

    Je ne parle pas espagnol, je ne connais pas bien Saint Jean de la Croix mais la ferveur qu’ils mettaient dans leur interprétation était saisissante et j’avais été subjuguée.

    A la sortie du concert, j’avais acheté le CD, « La nuit obscure» (du nom du recueil de poèmes), que l’on peut encore trouver, je crois.

    Les chants, brièvement traduits, débordaient de l’amour et de la confiance qui animaient Saint Jean de la Croix. Ils m’avaient permis d’entrevoir une dimension spirituelle du monde qui m’était totalement inconnue, étrangère et qu’alors je rejetais. Je ressentais néanmoins pour ces textes une indéfinissable admiration et même une forme d’envie pour cette plénitude qu’avait pu connaître Saint Jean de la Croix.

    L’Enseignement et le Chemin m’invitent aujourd’hui à redécouvrir et à ressentir plus profondément la beauté de ces chants. Ils leur donnent une lumière et une force nouvelles.

    La  chanson que je vous fais partager et qui m’avait particulièrement touchée, évoque la présence  d’une source vivante, lumineuse, infinie et éternelle.

     

    AUNQUE ES DE NOCHE

    MALGRE LA NUIT

    Qué bien sé yo la fuente que mana y corre,

    Aunque es de noche.

    Je sais bien la source qui coule et fuit 

    Malgré la nuit.

    Aquella eterna fuente está escondida,

    Que bien sé yo do tiene su manida,

    Aunque es de noche.

    Elle est cachée cette éternelle source.

    Moi je sais bien où elle vient sourdre

    Malgré la nuit.

    Su origen no lo sé, pues no lo tiene,

    Mas sé que todo origen de ella viene,

    Aunque es de noche.

    Je n’en sais l’origine, n’en a point

    Mais je sais que toute origine en vient

    Malgré la nuit.

    Sé que no puede ser cosa tan bella,

    Y que cielos y tierra beben de ella,

    Aunque es de noche.

    Je sais qu’il n’est nulle chose si belle

    Et que les cieux et la terre boivent en elle

    Malgré la nuit.

    Bien sé que suelo en ella no se halla,

    Y que ninguno puede vadearla,

    Aunque es de noche.

    De fond je sais qu’on n’en peut découvrir

    Et que nul à gué ne peut la franchir

    Malgré la nuit.

    Su claridad nunca es oscurecida,

    Y sé que toda luz de ella es venida,

    Aunque es de noche.

    Sa lumière jamais n’est obscurcie

    Et je sais que tout éclat en surgit

    Malgré la nuit.

    Sé ser tan caudalosas sus corrientes

    Que infiernos cielos riegan y las gentes,

    Aunque es de noche.

    Je sais qu’ils sont si puissants ses courants

    Qu’ils baignent tout l’enfer les cieux les gens

    Malgré la nuit.

    La corriente que nace de esta fuente

    Bien sé que es tan capaz y omnipotente,

    Aunque es de noche.

    Issu de cette source le courant 

    est si vaste je le sais si puissant

    Malgré la nuit

    La corriente que de estas dos procede

    Sé que ninguna de ellas le precede,

    Aunque es de noche.

    Le courant qui de ces deux là procède

    L’une ou l’autre je sais ne le précède

    Malgré la nuit.

    Aquella eterna fuente está escondida

    En este vivo pan por darnos vida,

    Aunque es de noche.

    Cette éternelle source elle est enfouie

    En ce pain vif pour nous donner la vie

    Malgré la nuit.

    Aquí se está llamando a las criaturas,

    Y de esta agua se hartan, aunque a oscuras

    Porque es de noche.

    C’est là qu’on appelle les créatures

    Qui boivent de cette eau même en l’obscur

    Car c’est la nuit.

    Aquella viva fuente que deseo,

    En este pan de vida yo la veo,

    Aunque es de noche.

    Cette source vive que je désire

    c’est de ce pain de vie que je la tire

    Malgré la nuit.

     

    (la traduction que je joins est tirée du recueil Nuit obscure-Cantique spirituel édité chez Gallimard.)

  • Rien qu’une porte battante

    Avant d’aller à la journée Méditation de la Bertais en septembre, j’avais lu quelques textes pour me préparer et, avec ces paroles du maître zen Suzuki, j’avais ressenti un enthousiasme et un vertige. Je vous les propose aujourd’hui, après la belle journée de voyage intérieur de Médit’àRennes.

    « Lorsque nous pratiquons zazen, notre esprit suit toujours notre respiration. Quand nous respirons, l’air vient dans le monde intérieur. Quand nous expirons, l’air va dans le monde extérieur.

    Le monde intérieur est illimité, et le monde extérieur est illimité aussi. Nous disons « monde extérieur » et « monde intérieur » mais, en fait, il n’y a qu’un seul monde total.

    Dans ce monde illimité, notre gorge est comme une porte battante. L’air entre et sort comme quelqu’un qui franchit une porte battante.

    Si vous pensez : « je respire », le « je » est en trop. Il n’existe pas de vous pour dire « je ». Ce que nous appelons « je » n’est qu’une porte battante qui va et qui vient quand nous inspirons et quand nous expirons. Elle bat, c’est tout.

    Lorsque votre esprit est assez calme et pur pour suivre ce mouvement, il n’y a rien : pas de « je », pas d’esprit ni de corps, rien qu’une porte battante. »

    Shunryu Suzuki dans « Esprit zen, esprit neuf »

  • Mur porteur…d’enseignement

    Ce matin, l’automne m’a invitée à contempler la vigne vierge sur le mur de la maison.

    Emotion et gratitude devant toute cette beauté donnée en cadeau.

    Puis il m’a semblé que ces feuilles illustraient, à leur façon, la différence, le changement, la perfection de l’instant présent…

  • EXPO-PHOTOS de la GACILLY

     

    Vous connaissez peut-être le festival photos de la Gacilly dans le Morbihan ?

    J’y suis allée hier et je voudrais partager avec vous le plaisir d’une très belle expo en plein air dans ce joli village, renouvelée chaque année,  du 1er Juin au 30 Septembre. Il ne reste plus que quelques jours, excusez la date tardive de cet article ! C’est la plus grande expo de plein air d’Europe et elle attire 400 000 personnes (un peu de pub pour mon pays de Redon !).

    Les rues, les venelles, les espaces verts, les murs se transforment en galeries photographiques dont le thème se rapporte toujours aux rapports entre l’homme et la nature.

    Évidemment, les esprits critiques ne manqueront pas de souligner l’aspect « marketing vert » : la notoriété du festival bénéficie à l’entreprise Yves Rocher (dont les produits n’utilisent pas que des ingrédients irréprochables…) qui le finance largement au travers de sa fondation. Mais il faut reconnaître que le but de promouvoir le respect de l’environnement et de percevoir la beauté du monde que nous habitons est vraiment présent tout au long des expos.

    Cette année, trois thèmes : la photographie africaine, les enjeux environnementaux, la relation homme-animal.

    Ce sont les photographies de ce dernier thème qui m’ont le plus touchée, notamment celles de Tim Flach. Elles interrogent, selon le désir du photographe, sur le degré de conscience que peuvent connaître les animaux, sur la différence et la ressemblance avec la conscience des humains, sur le point de bascule entre les deux règnes.

    Je vous laisse apprécier avec ces quelques photos :