Auteur/autrice : Viviane Giroud-Ledeuil

  • Accepter de vieillir ou l’Art de bien vieillir

    L’un des principes fondamentaux de notre Enseignement est l’Acceptation de ce qui est.

    Accepter de vieillir est peut-être un de ceux qu’il est plus  difficile de mettre en pratique.

    Etant dans ma quatre vingtième année, c’est du moins, ce que je ressens.

    Après une vie active, pleine de beaux projets réalisés, d’envie de faire encore et encore… cela me fait tout drôle de ne plus en avoir : « à quoi bon en faire encore à mon âge ? De toutes façons, je n’en ai plus l’énergie ».

    Alors me revient souvent cette phrase de Yann lors d’un séjour à la Bertais, à l’adresse d’une amie (qui nous a quittés depuis) : « la viellesse, c’est le temps du retour sur soi, de l’intériorisation, de la Sagesse ». Quelle belle phrase réconfortante, tellement juste alors que dans notre société actuelle, on nous exhorte à une éternelle jeunesse, comme si vieillir était une tare, une malédiction.

    Dans un livre acheté dans l’Abbaye Notre Dame de Timadeuc « l’art de bien vieillir », son auteur  Anselm Grün écrit : « l’homme vieillit quoi qu’il arrive. Mais il ne tient qu’à lui de réussir sa vieillesse… L’art de vieillir exige de connaître les mystères de l’âge ».

    Lors d’une table ronde sur l’art de bien vieillir à laquelle assistait cet auteur, une femme comparait les saisons à la vie humaine :

    • le printemps – l’enfance, la jeunesse – serait la vie en plein épanouissement.
    • l’été – l’âge adulte – aurait ses jours ensoleillés.
    • la vieillesse, quant à elle, serait l’automne, dans ce qu’il a de plus beau avec ses belles couleurs dorées, orangées, marron clair… par la douceur des rayons du soleil et par la fête des récoltes, un hommage aux précieux dons de la création.
    • A l’automne, succède l’hiver. Lui aussi a sa beauté. Il est empli de paix et de silence. D’un paysage couvert de neige émane une magie particulière.

    « L’art de bien vieillir consiste à imiter l’automne et l’hiver de façon à faire du premier une saison belle et féconde, du second une saison paisible et silencieuse, pénétrée de la chaleur de l’amour ».

    Toutes ces belles réflexions sont pour moi une aide sur mon chemin, pour bien vieillir.

    Oui, maintenant j’ai des limites. Je les accepte. Moi qui aimait tant jardiner (jai pas mal participé au potager de la Bertais et en tirais une certaine fierté), je n’ai plus la force maintenant de bêcher. Qu’à cela ne tienne, je donne du travail à un jardinier tout heureux d’y mettre sa touche personnelle et dans ma chaise longue, je peux admirer dans mon jardin, la beauté et les merveilles de la Nature.

    Pendant 20 ans, j’ai eu grand plaisir à conter. Cela me portait, me passionnait. Je me rends compte maintenant du mal que j’ai à présenter une histoire, sans stress. Je suis beaucoup moins à l’aise qu’avant. Alors, ma décision est prise, je participerai samedi prochain pour la dernière fois, au spectacle de contes des Tisseurs de contes. Par la suite, j’irai encourager et applaudir mes amis avec bonheur et sérénité.

    Ce sont deux exemples parmi beaucoup d’autres mais je sens que petit à petit j’accepte mes limites et aujourd’hui je suis heureuse d’avoir pris du temps  pour écrire cet article plutôt que de m’occuper de l’état de mes comptes bancaires, ou de faire du classement de papiers.

    Et l’humour pouvant être une aide supplémentaire à l’acceptation de ce qui est, je ne résiste pas à l’envie d’illustrer mon article par ce dessin de Philippe Géluck qui m’amuse beaucoup.

    Je termine plus sérieusement par ce beau proverbe japonais :

    La viellesse est une toile complexe tissée de souvenirs, d’émotions et d’apprentissages. Elle incarne la beauté d’une existence vécue avec intensité et la promesse d’un héritage à transmettre.

    Dans chaque ride se trouve une histoire, dans chaque cheveu argenté une leçon et dans chaque regard, la lumière d’une vie bien vécue. La vieillesse n’est pas la fin, mais plutôt le début d’une nouvelle phase, où la Sagesse devient la boussole qui guide vers la plénitude de l’âme.

    femme s’asseyant sur le bord de la falaise et appréciant la vue - female meditating on the beach photos et images de collection


     

  • « A quoi, résistes-tu en ce moment ? »

    Cette question est tirée d’une causerie de Nicole Bordeleau du 13 janvier , intitulée « Accepter les changements ».

    Mais qui est Nicole Bordeleau ? C’est une professeur de méditation, autrice et conférencière québécoise que j’ai découverte sur « Insight Timer » .

    Ce site nous avait été présenté par Yann dans un article du 30 mars 2020 .

    L’ayant installé sur mon portable, j’y ai écouté  de nombreuses méditations proposées, sensible à certaines et moins à d’autres.

    Mais dans celles qui m’ont le plus touchée, ce sont  celles de Nicole Bordeleau qui se sont trouvées en tête du palmarès de mes préférences. J’ai eu envie de mieux la connaître et suis allée sur son site que je vous propose de consulter.

    https://nicolebordeleau.com/

    Vous y trouverez des réflexions, des causeries (sous l’intitulé de Balados), des méditations, des présentations de ses ouvrages…Tout cela en parfaite harmonie avec les principes de l’Enseignement d’Arnaud. Partant de situations concrètes, de ses propres vécus et expériences au cours des évènements de la vie actuelle, elle peut être une précieuse aide pour la mise en pratique. Elle l’est en tout cas pour moi.

    Je me suis abonnée à son infolettre pour recevoir régulièrement ses « Balados » et ses « Méditations ». J’en reçois une fois par semaine et c’est à chaque fois un grand moment de bonheur et de retour sur moi-même.

    Ses causeries sont accompagnées au piano par Hélène Dallair, musicienne, mais également Professeur de Yoga. Ensemble elles ont créé le studio « Yoga-Monde » dans lequel elles font leurs enregistrements.

    Je leur ai écrit pour savoir si elles connaissaient Eric et Sophie Edelman. et voilà ce que m’a répondu Hélène  :

     » Nicole a participé à un événement en 2019 – une conférence avec Éric et Sophie Edelman, alors oui, nous les connaissons bien. « 
    Cela m’a fait un grand plaisir et m’a confortée dans le fait que cette autrice-conférencière allait vraiment dans le même sens que notre Enseignement.
    Pour en revenir à sa causerie  « Accepter les changements »  (que vous pourrez trouver  sur son site dans les balados -n°66) voici, ci-dessous la présentation qu’elle en fait :
    « Si la température est imprévisible, la vie l’est tout autant.
    Comment fait-on pour accepter les changements, ceux qui nous sont imposés par des circonstances hors de notre volonté ?
    C’est le sujet exploré dans notre épisode balado, »
    Cet exposé est complété par une méditation qui se trouve sur le tableau des « balados »  entre les numéros 66 et 67 et qu’elle introduit par le texte suivant :
    « Longtemps, j’ai confondu « acceptation » avec « résignation ».
    J’ai appris depuis que l’acceptation n’exclut pas l’action … Elle la précède.
    Il m’arrive encore de l’oublier et de rechuter en mode résistance.
    Lorsque c’est le cas, je « m’exerce » à accepter ce qui est.
    J’y arrive mieux lorsque je fais appel à l’exercice qui suit.
    Je l’ai enregistré pour vous cette semaine.
    En espérant que vous y trouverez la force d’accueillir les changements. »
    Je souhaite aussi vous citer une très belle phrase trouvée dans son balado n°10 « Voir la Vie autrement »
    Cette phrase avait été prononcée par une étudiante en yoga qui avait enchaîné les « coups durs »  (divorce, licenciement, maladie grave).
    Une professeur de yoga, lui ayant demandé « comment vas-tu ce matin ? » elle avait répondu :
    « Ma vie va mal, mais moi je vais bien ! ».
    Cette réponse, je me la répète à chaque fois que je sens la déprime pointer son nez !
    Dans la rubrique « Réflexions », elle nous offre de jolis textes comme celui-ci  du 20 janvier

    Elle a écrit aussi plusieurs livres dont le dernier s’intitule « Guérisons intérieures »

    Nicole raconte comment, un matin de juillet de 1996, un coup de fil de son médecin lui a appris qu’elle était atteinte d’un virus terrible appelé Hépatite C.

    Cette mauvaise nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Bien décidée à vivre et à guérir, elle a entamé son long parcours de patiente pour se faire soigner et amorcé un cheminement spirituel intense.

    En voici sa présentation :

    ” Guérir, c’est se redéfinir. Tout en nous y aspire. ”

    À travers nos expériences, nos avancées et nos chutes, nos succès et nos échecs, de quoi la vie nous guérit-elle ?

    Cette question, je l’ai méditée longuement, mais c’est seulement aujourd’hui que je me hasarde à y répondre.

    Je sais maintenant qu’il existe des clés de guérisons intérieures. Ce sont de précieux outils pour apaiser un esprit tourmenté. Réconforter un corps qui a mal. Éclairer l’obscurité de nos jours plus sombres. Combler la solitude d’une nuit blanche. Raviver la flamme de la gratitude et de la joie de vivre.

    C’est la raison pour laquelle j’ai écrit cet ouvrage.

    Puisse ce livre vous apporter réconfort, sérénité et confiance.

    Elle a été interviewée lors de la sortie de son livre par Erwann Leseul, son éditeur. Avec simplicité et douceur, l’autrice partage  des pans de sa vie et explique quels mécanismes permettent de déployer nos forces de guérison. (Balado n°60)

    «Ça faisait longtemps que je voulais l’écrire, mais je ne trouvais pas comment. À un moment donné, j’ai senti qu’il fallait que je l’écrive à deux voix : la voix de celle qui traverse la maladie, les difficultés, qui cherche la guérison et la voix de celle qui a un bout de chemin de fait.»

    N’hésitez pas à écouter tous ses balados, ils sont tous très beaux et très enrichissants. Et si ces extraits vous parlent, vous pouvez aussi vous abonner à son Infolettre en cliquant sur son site RECEVOIR L’INFOLETTRE. 

  • Notre Dame de Lumières

    Lors d’un séjour dans les Lubéron chez des amis, nous avons eu l’occasion de visiter le Sanctuaire de Notre Dame de Lumières dans la petite commune de Goult (Vaucluse)

    En ce début d’année 2023 j’ai eu envie de vous en faire un petit reportage sur ce lieu qui m’a profondément touchée et vous transmettre un peu de cette Lumière dont nous avons besoin pour nous éclairer sur notre chemin.

     Historique du sanctuaire :

    En 1661, en ce lieu, où a été édifiée l’actuelle crypte de Notre-Dame de Lumière, il y avait autrefois, dédiée à la Sainte Vierge Marie, une ancienne chapelle, qui n’était plus qu’une ruine.
    Un paysan de Goult âgé de 63 ans, Antoine de Nantes, surnommé Jalleton, avait été un dur travailleur, tailleur de pierre, mais depuis plus de 12 ans, il était incapable de travailler en raison d’une énorme éventration l’obligeant à porter un corset de fer.  Il marchait avec  beaucoup de difficultés.
    Passant juste près de cette chapelle en ruine, il vit «  un merveilleux enfant rayonnant de lumière des pieds à la tête  » Il tenta de le prendre dans ses bras, mais l’enfant disparut et à l’instant même, le corset d’Antoine tomba, et il se retrouva  guéri. La nouvelle de la vision et de la guérison miraculeuse d’Antoine se répandit rapidement dans la région. De nombreux malades vinrent alors chercher la guérison de leurs maux. Ultérieurement, les religieux et fidèles firent de Lumière un pèlerinage à Marie. Deux ans plus tard, un sanctuaire y fut élevé .

    Dans cette petite église qui porte bien son nom tant elle est lumineuse, on peut y voir la petite Vierge noire  située dans la crypte et sculptée dans de la racine de poirier,

    et une très belle Vierge en bois doré, placée dans un imposant caisson de verre et ornée d’anges pour rappeler les apparitions et les miracles qui ont eu lieu.

    J’ai beaucoup aimé aussi les citations et textes inscrits sur des tableaux de bois répartis sur un des murs du sanctuaire.

               Citations de Sagesse

                                                     

     

                                                         

     

    Questions-réponses de Mère Térésa

     

     

     

     

     

    Et puis de l’humour avec cette annonce

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En espérant de tout cœur, que des personnes compétentes soient recrutées rapidement  suite à cette annonce !

    Bonne année 2023 !

  • Se détacher du monde extérieur

    Dans la lancée du séminaire « Sur les pas de Swâmiji » tant apprécié, j’ai eu envie de transcrire ci-après un petit extrait de l’ouvrage « L’expérience de l’Unité » qui est actuellement mon livre de chevet.

    Ce document est la transcription de trente entretiens  enregistrés en 1967, entre un disciple indien Sumangal Prakash et son maître Swâmi Prajnânpad.

    L’ extrait que j’ai choisi est tiré du chapitre VI : « Tout est ma création ». Dans ce chapitre Swâmiji répondant à son disciple qui vient de lui exposer ses prises de conscience depuis son précédent entretien, lui fait remarquer qu’il n’est pas certain que le monde extérieur ne soit plus le centre de ses préoccupations.

    Cet exposé de Swami m’a permis de mieux comprendre l’origine de mes émotions et j’y ai trouvé une piste nouvelle pour travailler sur moi. Un bon complément du récent séminaire à la Bertais.

     

    (…) Etes vous sûr qu’aujourd’hui plus rien ne vous attache au monde extérieur ?(…)

    Vous devez d’abord découvrir votre véritable désir. Sinon, vous continuerez à être le jouet de vos émotions et du mécanisme de l’action-réaction et la nature de vos réactions vous échappera. De plus, par moments, pour ne pas dire le plus souvent vous chercherez à justifier vos émotions et vos réactions.

    Votre premier travail consiste donc à voir si vous êtes encore intéressé par le monde extérieur. C’est ce que vous devez essayer de voir et de découvrir, parce que tant que vous ne serez pas libre de votre intérêt pour le monde extérieur, vous ne pourrez pas pénétrer profondément en vous-même et vous continuerez  à vous accrocher aux objets extérieurs.

    Par exemple, quelque chose se produit. Une réaction émotionnelle s’en suit, la colère par exemple. Alors vous en rejeter la responsabilité sur l’extérieur…toujours. On rejette toujours le blâme sur les autres. C’est la nature même de l’entité individuelle de voir son propre intérêt, de ne rien voir de différent de soi-même. C’est pourquoi tout individu prétend être supérieur , essaye de s’imposer à chacun et partout comme une entité fixe et ne cherche rien d’autre que son propre plaisir. Car pour lui, rien d’autre n’existe que « moi », « c’est à moi, rien qu’à moi. » Tout ce qui se trouve là est là « pour moi ». Et s’il n’obtient pas ce qu’il désire , il en rejette le blâme non pas sur lui-même, mais sur un autre. C’est ainsi que va le monde…partout. C’est une loi naturelle. Se tourner vers l’extérieur , telle est la loi naturelle, tant que vous n’aurez pas été blessé par l’extérieur, tant que vous n’aurez pas  été obligé de reconnaître son insuffisance et de vous en détourner pour en trouver la vraie cause. Alors seulement vous pouvez perdre vos illusions et découvrir l’impossibilité d’obtenir quoi que ce soit de l’extérieur…

     

  • « Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai »

    Je suis tombée par hasard sur ce poème que l’on attribue à Charlie Chaplin mais qui en fait a été écrit par une femme écrivain américaine Kim McMillen.   Elle a réalisé, avant sa mort  un livre pour ses amis, rassemblant, sous une forme simple quelques paroles à écouter et à méditer. Sa fille, Alison, souhaitant faire connaître largement ce témoignage, a publié en 2001 «When I loved myself enough».

    J’ai beaucoup aimé ce texte car il m’a fait penser à notre chemin. J’y ai trouvé de nombreuses similitudes avec l’Enseignement et je vous le propose donc à la lecture :

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai compris qu’en toutes circonstances,
    j’étais à la bonne place, au bon moment.
    Et alors, j’ai pu me relaxer.
    Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Estime de soi.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
    n’étaient rien d’autre qu’un signal
    lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
    Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Authenticité.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    J’ai cessé de vouloir une vie différente
    et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
    contribue à ma croissance personnelle.
    Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Maturité.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai commencé à percevoir l’abus
    dans le fait de forcer une situation ou une personne,
    dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
    sachant très bien que ni la personne ni moi-même
    ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
    Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… le Respect.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
    personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
    Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme.
    Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Amour propre.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai cessé d’avoir peur du temps libre
    et j’ai arrêté de faire de grands plans,
    j’ai abandonné les méga-projets du futur.
    Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime
    quand cela me plait et à mon rythme.
    Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Simplicité.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
    et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
    Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.
    Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
    Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
    Et cela s’appelle… la Plénitude.

    Le jour où je me suis aimé(e) pour de vrai,
    j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
    Mais si je la mets au service de mon cœur,
    elle devient une alliée très précieuse !
    Tout ceci, c’est… le Savoir vivre.

    KIM MAC MILLEN

    L’erreur de cette attribution au célèbre acteur tient au fait qu’il affectionnait tout particulièrement ce texte et l’avait lu pour ses 70 ans.

    Pas étonnant car, traumatisé par une enfance difficile (père alcoolique, mère qui sombre dans une névrose qui la conduira à un internement dans un hôpital psychiatrique), Charles et son frère Sydney sont confiés à un orphelinat dans la banlieue de Londres. Ils ne retrouveront leur mère que pour de brèves périodes et mèneront une vie d’errance et de pauvreté. Charlie Chaplin sera durablement marqué par les difficultés matérielles et les angoisses affectives de cette petite enfance.

    On connait le parcours fabuleux qu’il a eu  par la suite malgré de nombreux aléas provoqués notamment par le rejet de l’artiste par les Etats Unis.

    Il mourra dignement et écrira  :

    Le monde appartient à celui qui ose. 
    La vie a trop de valeur pour se sentir sans importance." 
    
    
  • Bilan d’un jeûne de 6 jours à l’île de Ré

     

    Dans un article paru le 24 juin, j’annonçais mon départ imminent pour l’île de Ré où j’allais faire un jeûne de 6 jours avec accompagnement.

    C’était pour moi une grande première et je dois avouer que j’étais en pleine dualité, tiraillée entre la grande envie de tenter cette expérience et  en même temps la peur de ne pas « tenir le coup ».

    Nous voici donc partis, Jean-François (mon époux), une amie de Rennes et moi, ce samedi 26 juin de bon matin sous une pluie battante, en direction de l’ île de Ré. Nous étions à jeun, après une descente alimentaire de deux semaines (d’abord douce, puis plus rigoureuse les 6 derniers jours).

    Nous discutons beaucoup dans la voiture pour éviter de penser trop à notre estomac et au fait que nous ne pourrons pas nous permettre, durant ce voyage, le moment privilégié de la pause pique-nique  😥 . Nous n’aurons droit qu’aux « arrêts pipi » dans les stations services en prenant bien soin de passer très vite devant les distributeurs de sandwichs ou de café 😀 .

    Mais vers 15h, à l’approche de La Rochelle la pluie s’arrête, remplacée par un beau soleil qui nous réchauffe le cœur et le moral. Nous traversons toute l’île de Ré dans cette ambiance estivale et réconfortante et arrivons vers 16h à notre destination : Les Portes en Ré où nous passerons notre immersion « jeûner vers soi ». D’un côté de la petite route, la jolie résidence où nous attend Sophie Roumet, notre « coach. De l’autre, la plage et la mer calme et bleue qui nous tendent les bras. Le stress s’évanouit, la joie fait place à nos doutes. Accueil très chaleureux de Sophie, installation des stagiaires dans leurs lieux de résidence, puis  présentation des jeûneurs de cette session. Nous sommes 7 : 5 femmes et 2 hommes.

     

    Puis, notre accompagnatrice nous fait un petit exposé de rappel sur ce qu’est le jeûne, ses différents objectifs (santé, meilleure connaissance de soi, ré-harmonisation du corps, de l’esprit et de l’âme), des symptômes que l’on peut éventuellement ressentir durant les premiers jours : migraines, nausées, douleurs diverses etc..Tout cela est normal, c’est l’organisme qui, en se débarrassant de toutes ses toxines, peut provoquer ces réactions.

     

    Elle remet à chacun de nous un dossier contenant le programme de la semaine, une grille de suivi « Etat des lieux » à remplir journellement : Poids, Tension artérielle, Pulsations, Vitalité physique, Vitalité psychique/émotionnelle, Sommeil, Couleur de la langue, Grain et odeur de la peau, Dureté/souplesse des ongles, Couleur des urines au réveil, Douleurs (absentes, faibles, modérées, intenses, insupportables), Sensation de faim ou Envie, Observations, Ressentis, Etat général.

    Egalement dans ce dossier, un stylo et un joli petit cahier avec en couverture une photo de l’île de Ré, pour prendre des notes. Petit cahier que Sophie a personnalisé avec une phrase correspondant à ce qu’elle a pu sentir des ses futurs stagiaires au travers du long questionnaire que nous avions tous rempli lors de notre inscription. Je vous livre la citation qu’elle m’a dédiée et que j’ai trouvée bien me correspondre :

     

    « Etre libéré-e du temps, c’est psychologiquement, ne plus avoir besoin du passé ni du futur pour vivre notre plénitude » Eckart Tolle (philosophe que j’estime beaucoup).

    La semaine va passer très vite tant le programme est riche et « nourrissant » ! C’est vrai que la sensation de faim disparaît rapidement. La majorité du groupe ne boit que de l’eau mais nous,  les septuagénaires, avons droit en plus, à 2 jus de fruits ou de légumes « maison » par jour. Un grand privilège que nous avons beaucoup apprécié !

    Chaque journée démarre avec des exercices physiques : promenade sur la plage, étirements, yoga, respiration… Puis c’est « l’Etat des lieux ». Avant de commencer, Sophie nous fait tirer une carte d’Alexandre Lucas « cartes du bonheur » ou de Mario Dugay « Messages d’Eveil, de Lumière, Energie de guérison », sur laquelle est inscrite une petite phrase que nous lirons lorsque ce sera notre tour de parole. Puis chacun en toute simplicité s’exprime sur ses ressentis physiques ou moraux. Notre accompagnatrice nous aide à analyser, à approfondir. Les autres stagiaires peuvent aussi donner leur avis (j’ai vraiment l’impression de me retrouver à la Bertais).

    Puis, on lit notre carte et  l’on voit si elle semble nous correspondre ou non dans le moment présent (un peu comme à la Bertais lors des week-ends de Méditation, quand Yann et Anne-Marie nous distribuent des ouvrages d’Arnaud que chacun ouvre à n’importe quelle page).

    Ensuite Sophie nous présente pour terminer ce débriefing, un texte inspirant d’un(e) auteur(e) philosophe ou spirituel : Christiane Singer, Chögyam Trumgpa, Marie Lesquin,  le Dalaï Lama, Gitta Mallasz…Elle nous remet à tous une copie de ces textes (que j’aurais plaisir à publier de temps en temps sur notre Blog).

    L’après-midi, nous avons 4 à 5 heures de temps libre pour nous reposer, aller nous baigner, profiter du sauna à disposition sur place, faire un peu de tourisme…

    Vers 18h nous nous retrouvons pour des conférences sur les différentes phases du jeûne, la toxémie, la diététique, les huiles essentielles (à notre disposition en cas de besoin pour soigner nos « bobos »), les bienfaits de l’eau de Quinton  ( sérum à base d’eau de mer destiné à traiter de nombreuses affections),  les accords Toltèques, …

    Et le soir, pour ceux qui le souhaitent, possibilité de regarder une vidéo (bienfaits du jeûne, films spirituels…).

    Proposés également, durant cette session des séances de massages du ventre « Chi Nei Tsang »  (Massages profonds et délicats du ventre et aussi du reste du corps). Le CHI NEI TSANG signifie « travailler l’énergie des organes internes ».  C’est un massage qui consiste à disperser les blocages accumulés dans l’abdomen  et à restaurer la libre circulation d’énergie à travers le corps. Complément d’infos sur ce massage avec le lien ci-après : https://www.alternativesante.fr/massage/chi-nei-tsang-l-art-du-massage visceral 

    Cette semaine a été vécue différemment par les uns et les autres sur le plan physique : certains présentant dès le 2ème jour des douleurs, des maux de tête, des nausées, symptômes qui disparaissaient le lendemain ou persistaient quelques jours. En ce qui me concerne, c’était l’impression de jambes molles qui avaient du mal à me soutenir, des vertiges et le 3ème matin au réveil, un malaise vagal, m’occasionnant  une chute sur le dos sans que je comprenne ce qui m’arrivait.  J’en ai été quitte pour quelques contusions et une grosse bosse à la tête.

    Ce malaise n’a pas eu l’air d’inquiéter notre coach qui m’a dit que cela arrivait de temps en temps et que c’était dû à une chute brutale de tension.

    Personne ne s’est alarmé de ces différents troubles fonctionnels. Nous savions que cela faisait partie du processus de détoxination augurant d’un rééquilibre de notre organisme.

    Côté de la cohésion du groupe : des personnalités très différentes mais une belle écoute des uns et des autres et des partages enrichissants. Beaucoup de spontanéité, d’authenticité et d’humour. Tout cela dans un cadre paradisiaque et animé par la « belle personne » qu’est Sophie Roumet.

    L’immersion jeûne s’est terminée le vendredi midi après une réunion-bilan sur nos vécus pendant cette semaine. Nous nous sommes quittés très heureux de cette belle expérience vécue ensemble avec plein de bonnes résolutions pour continuer à entretenir notre énergie vitale et harmoniser notre corps, notre cœur et notre esprit.

    Munis de notre programme de reprise progressive alimentaire, nous avons redécouvert les délicieuses sensations que peuvent provoquer les aliments que nous mangeons. Chaque bouchée devient un bonheur sublime, une extase. Comment avions-nous pu oublier cela ?

    Trois semaines après mon retour et une reprise normale de mon alimentation, je peux dire que ce fut un  moment très fort et que ce séjour m’a fait progresser tant sur ma réflexion sur les habitudes alimentaires et leurs effets sur la santé que sur le plan spirituel en dénouant certains blocages bien ancrés en moi. Un précieux complément à mes séjours à la Bertais et à Hauteville.

    Pour terminer ce reportage, je vous transmets un extrait de la lettre envoyée par Sophie Roumet à notre retour :

    Nous sommes « engagé-e-s » à poursuivre le chemin vers Soi, le chemin de « Qui nous sommes », le chemin du cœur dans la simplicité de l’accueil de tout ce qui est. C’est un chemin qui conduit vers la paix et la légèreté de la liberté d’ÊTRE et qui nous remplit de joie profonde et sans cause, dans notre incarnation sur cette terre, eu égard ce qui peut la perturber…

    La puissance de la reconnexion à Soi avec gratitude, amour et pardon nous permet d’accéder à la sérénité. Elle nous rend vivants et vibrants. Et c’est une grâce que nous avons d’être ces humains vivants.   

    Continuons à travailler la pleine conscience le plus possible et tendons l’oreille pour écouter ce que nous dit notre « petite voix », bienveillante et aimante. 

     

     

     

     

     

     

     

  • Le jeûne, une démarche spirituelle

    « Le jeûne n’est pas une compétition ou une performance, mais un repos et une grâce. Le corps se refait, l’esprit se fortifie, l’âme s’abandonne. Ce n’est pas un châtiment ou une privation d’être, mais une libération, une accession à ce que nous sommes vraiment « 

    Jean-Yves Leloup

    Cela fait très longtemps que j’ai envie de faire un jeûne. Je n’arrivais pas à franchir le pas car ça me faisait peur. En effet, j’aime bien manger, j’apprécie de me mettre à table et pour tout vous avouer, je suis gourmande 😀 ! Bref, une  situation duelle pour moi.

    Le témoignage très positif d’amis et l’exemple de ma fille et d’une nièce ayant tenté l’expérience, m’ont aidée à me décider.

    Oui, je ferai un jeûne mais dans certaines conditions. Je ne me sens pas capable actuellement de m’y mettre seule.

    Alors, j’ai fait des recherches de centres spécialisés pour l’encadrement de cette pratique. J’en ai consulté plusieurs et j’ai eu le coup de foudre pour l’un d’eux qui correspond complètement à mes aspirations.

    Ce centre se situe à l’île de Ré, il est animé par une jeune femme, Sophie Roumet,  très investie dans cette pratique et qui m’a paru être très engagée sur le plan  spirituel,  pleine d’amour et de générosité. Son centre s’appelle « Jeûner vers soi », ce qui annonce bien l’esprit des sessions qu’elle anime.

    Lien vers son site :    https://jeunerverssoi.fr/

    Voici quelques extraits de sa présentation du sens qu’elle donne au jeûne :

    « Si le jeûne commence à être de nos jours une pratique de plus en plus courante, et devient même une mode, il est pratiqué depuis la nuit des temps.

    Dans l’antiquité, la meilleure méthode pour se préserver des maladies était l’abstinence alimentaire plus ou moins prolongée, un moyen simple et conforme aux lois de la nature et de la physiologie. Et c’est bien ce que fait d’instinct tout animal et ce que conseillaient avec sagesse nos médecins de campagne.

    Qu’il fut d’ordre religieux (le Christ, Moïse, Mahomet, Bouddha ont jeûné volontairement), culturel ou simplement une panacée pour retrouver la santé.

    Qu’il ait comme origine un mode de purification, de pénitence ou d’expiation, une remise en question de soi, une pratique méditative pour aider à ouvrir l’esprit, ou encore pour améliorer sa santé de façon globale, il est un formidable « outil » de libération.
    Libération des maux de tous ordres, de nature physique, psychique ou émotionnelle…

    Le jeûne est une méthode naturelle préventive ou curative en faveur d’un réel « reset ». Il réactive notre énergie vitale, cette force de vie
    qui unifie le corps et l’esprit…

    Jeûner en conscience, c’est aussi une expérience personnelle d’introspection, de reconnexion et de connaissance de Soi.
    Il impacte les différentes dimensions de notre Être et, de ce fait, il est un formidable « outil » de bien-Être pour unifier le corps, le cœur et l’esprit donc maintenir l’homéostasie. »

    Cette présentation du jeûne et le programme proposé :

    • Réveil : étirements, yoga, Qi Qong, méthodes de respiration sur la plage.
    • Débriefing de notre état des lieux : tension, pulsations, poids et autres paramètres, temps de paroles, connaissance de Soi.
    • des relaxations et/ou des méditations
    • des films et documentaires ciblés sur divers sujets en relation avec le jeûne, l’alimentation et la connaissance de Soi.

    ont fini par me convaincre que je devais tenter l’expérience.  Ci-dessous le lien vers une vidéo de présentation de ce lieu et du travail de Sophie.

     

    Ce sera pour moi comme un complément de mes séjours à la Bertais et à Hauteville. Un grand moment pour revenir aux sources, pour m’intérioriser, faire le point sur mon cheminement spirituel.

    Je démarre dès samedi matin cette grande découverte pour un jeûne de 6 jours (dommage que cela tombe en même temps que la venue de Véronique…), après une « descente alimentaire guidée » de 15 jours ».

    J’écrirai un autre article à mon retour pour vous faire part de mes impressions.

    Si vous êtes intéressés par le sujet du jeûne, je vous propose ces 2 vidéos qui ont contribué à me convaincre :

    La conférence de Françoise Wilhelmi de Toledo

     

    Et ce documentaire sur Arte

    https://youtu.be/ig0SZAD8cyo

  • « C’est le temps de l’éveil »

    Depuis 1 an, nous sommes portés à dire que nous vivons une période anxiogène, déprimante, difficile à vivre.

    Pourtant  si l’on se place sur un plan spirituel, ne pourrait-on pas considérer que cette crise est une opportunité offerte au chercheur spirituel pour progresser sur son chemin ?

    C’est ce que nous enseignent les Maîtres.             

    Lors d’une causerie donnée en 1980 au Bost sur les émotions suscitées par une autre crise de l’époque (le conflit entre Jimmy Carter et l’ayatollah Khomeini), causerie publiée dans la lettre d’Hauteville d’Automne 2020, Arnaud traite de ce sujet. Son propos pourrait s’appliquer complètement à notre situation actuelle et il est probable que s’il était toujours de ce monde, il tiendrait exactement les mêmes propos.                                                                                                                        Je me permets donc d’en retranscrire quelques extraits qui m’ont particulièrement touchée et qui ont alimenté ma réflexion.

    « Il y a comme un équilibre à l’intérieur de la totalité qui veut que, quand des forces de destruction s’intensifient, les forces spirituelles s’intensifient aussi ».

    « Je vous demande de voir à quel point il est contraire à toute progression spirituelle, de tomber dans ce piège, l’un des plus pernicieux, que nous tend le monde moderne, qui est l’information. »

    « Un chercheur spirituel se doit de respecter une hygiène indispensable constituant à se protéger contre cette frénésie d’informations. »

    « Si vous êtes vigilants, toute l’émotion suscitée par le flot des informations, toute l’excitation ambiante, peut devenir pour vous le levier ou le point d’appui de votre éveil. Les grandes expériences spirituelles, les grandes transformations vous deviennent plus faciles qu’elles ne le seraient dans un monde aisé, paisible, sécurisé, où l’existence se déroule de manière monotone, sans rien qui puisse intensifier en vous des réactions… »

    Voila de quoi nous mettre « le vent en poupe » et pour continuer dans le même sens, voici un joli texte de Deepak Chopra (penseur, médecin, conférencier et écrivain) qui voit dans la crise du Covid, une occasion de donner « une nouvelle dimension à la vie » , de « construire une Humanité Nouvelle » :

     

     » A l’intérieur des cellules du tissu de la chenille, il y a des cellules appelées cellules imaginales. Elles sont si différentes des autres cellules que le système immunitaire de la chenille les prend pour des ennemis et tente de les détruire.

    Mais de nouvelles cellules imaginales continuent d’apparaître, et de plus en plus…Soudain, le système immunitaire de la chenille ne peut plus les détruire assez vite et ils deviennent plus forts en se connectant les uns aux autres pour former une masse critique qui reconnaît leur mission de réaliser l’incroyable naissance d’un papillon…   

    Je crois fermement, comme beaucoup d’autres, qu’il y a une effervescence évolutive dans le tissu de la société actuelle. Malgré la clameur de la peur, de la cupidité, de la surconsommation et de la violence qui s’exprime, il existe une union d’hommes et de femmes que nous pouvons appeler des cellules imaginatives, qui révèlent un monde différent, une transformation, une métamorphose…C’est le temps de l’éveil.

    Des groupes de cellules imaginales se rassemblent partout ; elles commencent à se reconnaître; elles développent les outils pour augmenter le niveau de conscience, afin que la prochaine étape de notre société humaine se manifeste, pour créer une nouvelle société qui cessera d’être une chenille et deviendra un papillon. Une nouvelle dimension de la Vie, plus compatissante et plus juste, une humanité enracinée dans le bonheur et la compréhension mutuelle…

    Soyez des cellules enthousiastes ! Connectez-vous avec les autres, rassemblez-vous, rassemblez-vous… et unissons-nous tous pour construire une Humanité Nouvelle ! « 

     

  • Laissons-nous respirer

    Au début de cette année (9 janvier 2020), j’avais publié sur notre blog un texte de Marie-Laure Choplin,  auteur, aumônier au CHU  de Grenoble, tiré de son livre « Un cœur sans rempart ». Le titre de ce texte était « Acquiescer à la vie » (à relire ici).

    Ce poème ayant plu à plusieurs d’entre vous, j’ai eu envie de vous en présenter un autre que je trouve aussi très beau et qui, il me semble, pourrait être utilisé pour une méditation guidée.

     

    Laissons-nous respirer             

    Fions-nous à la vie de notre corps,

    Laissons-nous respirer.                   

     

    Quel que soit l’état de notre corps,

    Laissons-nous respirer. Tout petit s’il faut.

    Laissons le souffle être à l’œuvre de la vie

    dans chacune de nos cellules.

    Même tout petit, suivons attentivement son

    voyage.

    Il soulève notre peau, crée de l’espace,

    des franchissements et des brèches, éveille

    en les touchant chacun de nos espaces du

    dedans. Sentons, comme tout s’allume à

    son passage, devient vivant.

     

    Laissons-le nous parcourir, apprivoiser nos

    douleurs, susciter des dénouements au cœur

    de nos impasses, réanimer nos renoncements.

     

    Laissons-le nous désincarcérer, nous relever de

    nos  décombres, nous apprendre comme nous

    sommes vastes et vivants.

     

    Laissons-le nous ouvrir l’infini paysage du dedans,

    de nos limites, de nos amputations, de nos

    blessures.

     

    Laissons-le nous montrer que c’est possible

    d’habiter là.

    D’y vivre.

     

  • Le chant de l’éveil

    Conteur, écrivain et poète, Patrick Fischmann voyage parmi les nomades et les peuples racines dont il collecte les histoires et les chants. Il s’en inspire pour développer son propre univers poétique et réveiller des contes du monde entier avec joie et sensibilité.

    Ses contes me touchent beaucoup tant par leur poésie, leur profondeur que par leur spiritualité.

    Fervent défenseur de la Nature, il cherche à nous sensibiliser à ce qu’elle a de profond, de mystique, d’inaliénable et de créer entre elle et nous « une nouvelle alliance.  »  C’est ainsi qu’il écrit : « Comment pourrions nous prétendre changer quoi que ce soit et d’abord nous-mêmes sans transformer radicalement nos rêves, sans porter toute notre énergie vers un type de création qui replace enfin l’homme dans la symphonie de vie. »

    Également chanteur, musicien, sensible à la mélodie de chaque sagesse, il est un passeur d’images qui prend soin du monde.

    J’ai choisi de vous présenter ce conte que j’aime particulièrement et que je suis en train de travailler dans l’espoir de pouvoir le conter lorsque les conditions sanitaires le permettront.

    Le chant de l’éveil

    « À force de vivre au milieu des biches et des bois, le vieux de la nature s’était changé en cerf. Il avait gardé sa tête et sa barbe d’homme, sa coiffure de chêne. Homme, arbre et bête : l’on finit toujours par ressembler à ceux que l’on aime. Jeune, il avait trouvé la clairière. Là où les animaux et les arbres tenaient leurs conseils. C’était la première fois depuis que le monde avait basculé, qu’un humain était admis dans le cercle des gardiens.

     

    Il avait cheminé entre ville et forêt, essayé d’être pour les uns et les autres, civilisés et sauvages, le germe d’une nouvelle alliance. 

    Si les loups et si les cèdres l’aimaient, beaucoup d’hommes le tenaient pour un naïf qui tournait le dos au progrès. Les sangliers lui avaient appris l’ancien langage. Quand il s’adressait aux hommes, il avait dans sa voix le chant du merle et le bruissement de l’eau, de l’ombre et des feuillages. On y devinait le silence du ciel et des grottes, la force pure de la lune et toutes ces choses qui finissent par faire peur à ceux qui se claquemurent dans leurs maisons. Voyant la ville se rapprocher chaque jour, la terre lacérée par des pattes d’acier, il avait fini par ne plus dépasser la lisière des mondes. Il passait de longues heures à scruter les nuages pour déceler les agitations qui mangent la vie. Il savait que      beaucoup d’humains souffraient de voir la nature malmenée, mais leur façon de vivre était sans appel. Tandis qu’il cherchait le moyen d’endiguer la peur et de réveiller le chant des hommes, ses pieds, ses mains devinrent sabots, ses bras, ses jambes se couvrirent de peau, ses cheveux se firent brindilles et branches. Sa voix gonfla, sortit de la bouche des arbres et des rochers, la voix des arbres et des pierres qui parlent.

    -La nature n’accuse pas l’homme, elle l’attend.

    Ce jour là, un grondement fit vibrer la dernière colline qui séparait les mondes.

    Il avait redouté cet instant. Celui où rien n’arrêterait les mangeurs de vie, ses frères humains qui broyaient les arbres et les nids, souillaient la mer et la montagne, fouillant la terre, jamais rassasiés, sans égard envers la vie sauvage et l’avenir de leurs enfants.

    Il avait réfléchi à ce moment sans savoir quoi faire. Pourtant, il vit clairement ce qu’il devait oser. De la clairière, il appela longuement toutes les vies qui rampent, courent, poussent et volent. Il rameuta les sources, le vent, les fleurs, les vers et les rossignols. Il exhorta le meilleur de l’homme, fit des élans magnifiques un long collier. Sa plainte s’éleva, chacun l’entendit, qu’il fut sapin, écureuil, taupe, biche, enfant ou noisetier. Un long murmure répondit. Faible au début, il s’élargit, bourdonna, fit vibrer l’air de mélodies. L’homme-cerf récoltait tous les chants. Ceux des arbres et des animaux, des fleurs et des améthystes, des sources. Ceux des humains qui s’apaisent et rêvent. Il en composa un bouquet, mélange harmonieux tissé de milliards de sons.

    L’homme-cerf fit face aux envahisseurs. Sa voix s’éleva, grave et douce, donnant à son « chant des chants » la puissance inouïe d’un conte. Puis, elle retomba en pluie sur les conducteurs des montures d’acier, les secouant fortement, bouleversant leur réalité. Les moteurs des machines s’arrêtèrent. Hommes, femmes et enfants descendirent des collines et des engins, stupéfiés. Ils sortaient du long sommeil, découvraient la forêt, les oiseaux, l’herbe et le ciel. Ils s’éveillaient sans retenir leurs larmes ni leurs rires, délivrés. Ils ajoutèrent leurs voix. Elles s’élevèrent des bouches assoiffées, effaçant les peurs, libérant des myriades de papillons. Quand ils virent l’homme-cerf et des visages humains se dessiner à la cime des arbres, leurs cheveux devinrent brindilles, leurs mains sabots, leurs bras des ailes. Au loin, leurs maisons furent des nids, leurs villes s’ouvrirent aux étoiles. Le concert avait brisé leurs armures. La forêt s’avança, bras et branches d’arbres et d’hommes s’étreignirent. Renards, tilleuls, enfants jouaient déjà entre eux, formant des mots et créant des poèmes. »

     

     Patrick Fischmann©Contes des sages gardiens 

  • La loi du balancier

    Dans la dernière lettre d’Hauteville, a été publié un extrait du dernier livre de Véronique Desjardins , »Dans l’intime d’un chemin ».

    Cet extrait parle de la loi du balancier qu’Arnaud a souvent évoqué dans ses interventions tant à Hauteville qu’à la Bertais.

    Véronique raconte l’enthousiasme que lui a suscitée la proposition d’Arnaud, qu’elle écrive une Anthologie sur l’Enseignement de Swâmiji. C’était un rêve qu’elle avait depuis longtemps d’écrire un livre mais elle ne s’autorisait pas à le faire estimant qu’elle n’avait pas encore assez changé.

    Arnaud l’ayant convaincue que c’est cette anthologie qui l’aiderait à changer, elle a accepté avec une grande émotion de joie débordante.

    Quand, lors de son entretien suivant elle a fait part à son Maître de son excitation heureuse, Arnaud l’a mise en garde :

    « …ne vous laissez pas emportée sans vigilance par l’émotion heureuse, sinon vous allez subir une loi implacable : plus vous allez loin dans l’émotion heureuse, plus vous irez loin ensuite, inévitablement dans l’émotion malheureuse. Le découragement succédera alors à l’enthousiasme. Il ne peut en être autrement. Vous ne pouvez pas avoir le concave sans avoir le convexe. souvenez vous de l’image du balancier. Quand un pendule a été loin dans un sens, il ira loin dans l’autre sens emporté par son propre élan. L’être humain est ainsi balloté dans l’existence sans maîtrise de lui-même, fou de joie un jour et le lendemain, brisé par le désespoir… »

    Cette réponse d’Arnaud m’a interpellée car bien qu’ayant travaillé il y a plusieurs années en GSMP sur le concept qu’une émotion positive était autant à maîtriser qu’une émotion négative, j’avais du mal à y adhérer. Je me demandais : pourquoi essayer de maîtriser une grande joie qui vous fait tant de bien ?

    En relisant ces phrases d’Arnaud, j’ai brusquement pris conscience en y réfléchissant, que j’avais plusieurs fois fait l’expérience de ce mécanisme impitoyable. Il m’est revenu à l’esprit des périodes  de  débordements de joies extrêmement fortes  suite à des évènements qui me comblaient. Mais selon une autre loi de l’Enseignement, la loi du changement, les choses ont évolué dans uns sens que je ne voulais pas, qui me rendait malheureuse et j’ai alors connu la souffrance morale intense. Pas plus que je n’avais su ou plutôt voulu maîtriser ces émotions positives, je n’arrivais à contrôler mes émotions négatives. Avant de lire cet article, je n’avais  pensé à aucun moment que je m’étais moi-même rendue victime, par manque de vigilance, de cette loi du balancier. Je la connaissais intellectuellement, mais je n’avais pas mis en pratique.

    J’ai mis bien du temps pour faire mienne cette vérité.

    J’en ai tiré la leçon qu’il ne fallait pas se lasser de revenir constamment aux sources. Qu’il ne fallait pas hésiter à lire et relire les ouvrages de nos Maîtres car de chaque nouvelle lecture peut jaillir l’étincelle !

     

  • Saint Pierre et le covid 19

    Je fais partie d’une association de conteurs et malgré le confinement, nous avons décidé de continuer nos ateliers hebdomadaires par visio-conférence.

    Jeudi dernier, c’était à mon tour de conter et ayant lu récemment un petit conte qui m’avait bien amusée, l’envie m’a prise d’en faire une adaptation en relation avec notre actualité.

    Je vous livre donc ci-dessous ce que j’ai concocté.

    C’est quand même une drôle de période que l’on vit en ce moment.

    Tous ces gens qui tombent malades, tous ceux qui meurent, ces soignants fatigués qui travaillent depuis des semaines sans répits, tous ces magasin fermés et… le confinement !!! 

    Souvent mal vécu, ce confinement engendre des dépressions nerveuses et une recrudescence de la violence.

    Oui, drôle de période !

    Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il n’y a pas que sur terre que cela pose problème.

    Figurez-vous que même au Paradis, rien ne va plus !

     

      Saint-Pierre  n’en peut plus de toutes ces âmes qui viennent frapper à sa porte depuis des semaines.

      Elles forment une longue file interminable car elles doivent respecter une distance de sécurité d’un mètre entre elles. Il faut ensuite les trier puis contrôler leurs attestations de déplacement. Il n’a encore jamais vu ça depuis que Dieu lui a confié ce poste. Il ne compte plus ses heures supplémentaires et les RTT, ça n’existe pas là-haut.

    Tout ça joue énormément sur l’humeur de Saint-Pierre. Lui qui était un saint calme, pondéré plein de douceur et de bienveillance, voilà qu’il devient nerveux, voire même agressif.

     

    Tenez, l’autre jour Saint Jean, qu’il avait chargé d’asperger de gel hydro-bénito alcoolique les âmes sélectionnées, a perdu l’équilibre et a un peu bousculé son collègue. Eh bien,  Saint Pierre s’est mis à l’injurier !

    Ça n’a pas plu à Saint Jean qui, fatigué lui aussi, n’a pas su maitriser son émotion et lui a répondu par une autre injure. Et voilà qu’ils en sont venus  aux mains.

    Dans ce corps à corps Saint-Jean vole les clefs au portier du Paradis  et  déclare que désormais c’est lui qui ouvrira et fermera les portes du ciel.

    Saint-Pierre implore son pardon, le supplie de lui rendre les clés que Dieu lui a confiées.

    Saint Jean trop heureux de tenir ce poste honorifique refuse catégoriquement.

    Le prince des apôtres est effondré. Il ne peut même pas aller se plaindre à Dieu le Père car il serait obligé de lui avouer sa faute.

    Saint Jean commence donc à exercer ses nouvelles fonctions. Seulement il n’avait pas fait de formation pour ce poste et il ne respecte pas le protocole, il laisse franchir le seuil sacré à des âmes qui n’avaient rien à faire là. Il faut dire, à sa décharge, qu’une grande partie des âmes portaient un masque ce qui rendait encore plus difficile le discernement.

    Le diable en personne est venu lui reprocher de lui prendre des âmes qui lui appartenaient, le menaçant d’aller le dénoncer à Dieu.

    Saint Jean lui a ri au nez parce que tout le monde sait bien que Satan n’a pas le droit de rentrer au Paradis.

    Parmi les gens que le nouveau portier a laissé un peu légèrement entrer dans l’espace des bienheureux, il y avait 2 trafiquants de drogue qui ont commencé à distribuer leur poudre en faisant croire aux jeunes saints, encore peu rompus aux règles du paradis, que c’était pour les immuniser.

    Imaginez dans quel état se sont trouvés ces innocents ! Ils ont eu l’impression d’entrer dans un nouveau paradis… Mais très vite la « poussière des anges »  a fait des dégâts et il a fallu que les anciens,  aillent prévenir le Maître du Monde de ce qui se passait dans son royaume.

    Aussitôt, celui-ci  a expulsé les mafieux pour le plus grand bonheur du Diable qui les attendait à la porte.

    Quant à Saint Pierre et Saint Jean, ils ont dû comparaitre devant leur Maitre.

    Saint Jean a été condamné à rendre les clés du Paradis qu’il avait indûment pris à Saint Pierre.

    Quant à ce dernier il a reçu un blâme de la part de Dieu. Mais il était tellement heureux d’avoir retrouvé ses clés qu’il ne s’en est pas ému.

    A partir de ce jour, tout est redevenu calme et serein au Royaume des cieux. Il parait même que les saints et les anges ont réinventé leur Paradis !

    Et d’après Dieu le père, ce serait un bon présage pour ses créatures humaines encore sur terre…

     

  • Acquiescer à la vie

    Le texte qui va suivre  fait partie d’un petit bijou de livre « un cœur sans rempart » de Marie-Laure Choplin. 

    Ce  recueil m’a été conseillé par Stéphanie Maulay (qui organise de temps en temps des stages à la Bertais), lors d’un entretien que j’ai eu avec elle.

    J’ai été séduite par cet ouvrage car l’auteur nous dit, de façon très poétique l’essentiel de l’Enseignement de Swamiji Prajnanpad et d’Arnaud.

    Marie-Laure Choplin est auteur, aumônier au CHU  de Grenoble et formatrice. Elle anime aussi des ateliers et des retraites spirituelles.

    Si vous aimez ce texte, j’aurai plaisir à vous en faire découvrir d’autre de cette belle personne.

     

     

    Habiter la terre.

    Enfin.

    Accepter d’être là.

    Enfin.

    Revenir de tous nos ailleurs, de nos fugues.

    Revenir de nos refus.

     

    Cesser de réclamer des comptes à la vie,

    De lui donner des ordres, ne rien exiger d’elle,

    Renoncer au marchandage,

    L’acquitter de toute dette, la délivrer de nos impératifs.

     

    Acquiescer à la vie telle qu’elle se donne.

    Dans tout ce que nous ne pouvons pas changer,

    Dans tous de que nous ne pouvons pas choisir,

    il y a cela que nous pouvons : dire « oui » à ce qui est.

    Consentir sans raison. Faire le saut de consentir, à tout.

    Elle est si étroite la cellule où nos exigences nous enferment.

     

    Déplions nos mains et laissons se défaire la corde qui nous suspend

    hors de la vie.

    Laissons-nous déposer au sol de la vie telle qu’elle est.

    Ce n’est pas dans le vide que nous allons tomber.

    Ce n’est pas dans la boue amère de la résignation.

     

    C’est dans l’infinie terre aimante de Dieu.

     

  • Et si la mort n’existait pas ?

       Titre étonnant pour un article sur le Blog de la Bertais !

    En effet, l’Enseignement de nos maîtres nous parle de Conscience  et d’incarnation. Nous savons donc que cette Conscience ne meurt pas et qu’elle quitte notre corps pour retourner de là où elle vient.

    Alors pourquoi ce titre ? C’est tout simplement celui d’un documentaire « Tout public » de Valérie Seguin  que m’a fait découvrir un de mes fils, très intéressé par la question.

    Ayant lui-même fait des expériences de « sortie de corps » à l’adolescence, il est très sensible à ce sujet et nous avons souvent des conversations étonnantes car il n’est pas « sur un chemin » et pourtant nous avons des convictions similaires.

    J’ai donc beaucoup apprécié qu’il m’envoie le lien vers ce film et j’ai envie de vous le faire partager.

    La journaliste  nous présente à travers ce film les études scientifiques et les différents phénomènes observés autour de la mort (EMI, décorporations, contacts avec les défunts, visions des mourants etc…)

    J’ai été interpellée par cet ancien chirurgien qui déclare avoir longtemps pensé que la matière crée la conscience et pense aujourd’hui le contraire : selon lui c’est la conscience qui crée la matière. Intéressant, je trouve !

    Et puis, ces témoignages de personnes ayant vécu une Expérience de Mort Imminente qui, lorsqu’on leur demande ce qu’elles en ont tiré comme leçon, répondent toutes que cela a donné un nouveau sens à leur vie et qu’elles sont convaincues que leur mission est d’apprendre à Aimer, de tendre vers un Amour Infini.

    D’après ce que j’ai vu, il y a 2 autres documentaires qui suivent celui-ci. Je ne les ai pas encore regardés.

    Mais, je vous livre déjà le 1er qui dure 54 mn.

  • La cabane à dons du P’tit Sel de Bréquigny

     

    Pour continuer la réflexion sur « comment vivre le fait que tout peut s’effondrer… » proposée par Yann et après l’article de Nicolas « En transition », je me propose à mon tour de vous faire part d’une expérience de partage local à laquelle je participe.

    Je fais partie depuis 3 ans du « P’tit Sel de Bréquigny ».

    D’abord qu’est ce qu’un SEL (tout le monde ne le sait peut-être pas) ?  C’est un Service d’Échange Local au sein d’un groupe de personnes qui pratiquent l’échange multilatéral de biens, de services, et de savoirs. Chacun met au service des autres son ou ses savoirs, rend des services ou échange ou donne des biens. L’argent ne circule pas dans ces groupes, c’est la règle numéro 1.

    Dans notre groupe, en plus des échanges entre personnes, nous montons aussi des projets allant dans le sens du partage et de la gratuité.

    C’est ainsi que nous est venue en 2016 l’idée de construire une « cabane à dons ». Le principe est simple : offrir un endroit ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour que les habitants puissent y déposer leurs dons et se servir gratuitement selon leurs besoins. Plutôt que de les jeter, permettre de donner une 2ème vie à des objets (en bon état) dont on ne veut plus.

    Nous avons saisi l’opportunité  du budget participatif de la ville de Rennes qui permet à des groupes, collectifs, associations de présenter des projets pour leur quartier. Ceux-ci, une fois rédigés sont envoyés à la Fabrique Citoyenne de Rennes (+d’infos Icipuis soumis aux votes des rennais.

    En février 2017, notre dossier ayant reçu 211 votes est devenu lauréat avec l’attribution d’un budget de 3000 € pour le réaliser.

    Toute notre petite équipe (une quinzaine de personnes) s’est alors mise au travail le week-end, par beau temps ou sous la pluie. L’enthousiasme était là. Que l’on soit bricoleur ou non, tout le monde y prêtait main forte, sciant des planches, enfonçant à coup de marteaux des clous dans les parois pour les étagères, calligraphiant les textes à y apposer…tout cela sous la direction bienveillante et pédagogique de notre maître d’œuvre, Jean-François.

     

    Après 3 mois de travaux, notre cabane était prête. Pas très grande  5 m2 mais suffisante pour accueillir vêtements, vaisselle, petits accessoire, jouets, livres, CD et DVD.

     

    Restait donc à l’inaugurer. Et ce fut fait le vendredi 6 avril 2018, en présence d’Eric Berroche, élu des quartiers Le Blosne et Bréquigny et d’une quarantaine de personnes.

     

    https://www.facebook.com/metropole.rennes/videos/917182861792906/?t=0

    Depuis, c’est un véritable succès, c’est un flot perpétuel de personnes qui viennent déposer des objets ou se servir. Certains ne font que donner, d’autres que prendre car très démunis, d’autres (les plus nombreux) font les deux. L’objectif est vraiment atteint.

    Bien sûr, il nous faut veiller à son bon fonctionnement, ranger régulièrement, retirer les objets ou cartons qui n’ont pas lieu de s’y trouver. Nous avons quelquefois à faire faces à quelques incivilités mais très peu nombreuses et sans gravité. Pour l’équipe, c’est avant tout la grande joie de constater que petit à petit, les habitants s’approprient cette cabane à dons. Il n’est pas rare que nous trouvions des personnes que nous ne connaissons pas, en train de ranger les habits, nettoyer, faire du tri. L’occasion pour nous de discuter avec eux, de les écouter.

    Pour conforter cette appropriation de la cabane à dons,  par les gens du quartier nous avons décidé de faire prochainement une grande fête avec eux autour d’une « galette partie » au cours de laquelle, nous pourrons échanger avec eux et pourquoi pas les inviter à rejoindre notre collectif.

    A noter que cette cabane n’est pas réservée aux habitants du quartier et que si vous aimez le principe de la cabane et/ou si vous avez envie de vous y investir, n’hésitez pas à venir nous y rencontrer.

    Cabane à dons , 15, avenue Georges Graff 35 200 Rennes devant l’entrée de la MJC Bréquigny.