Auteur/autrice : Christophe Bégot

  • « Création » et « Destruction » sont UN

    Nous avons pour habitude de différencier la création et la destruction alors qu’il s’agit du même phénomène.

    Que je prenne les cubes répandus sur la table pour en faire une tour
    ou que je sépare les cubes de la tour pour les répandre sur la table,
    c’est à chaque fois un réagencement des cubes.

    La « destruction » est une ‘création » particulière :
    je crée une disposition des cubes sur la table.

    La « création » est une « destruction » particulière :
    je détruis la disposition des cubes disposés sur la table.

    Qualifié de « création » ou de « destruction » un phénomène est donc tout relatif. Pour une perspective globale, il ne peut y avoir « création » sans « destruction » ou « destruction » sans « création ».

    Cette règle s’applique aussi à la naissance (création) et à la mort (destruction).

    > Une naissance est une mort au non-manifeste.

    > Une mort est une naissance au non-manifesté.

    Une citation de Swamiji existe à ce sujet, si vous connaissez la formulation exacte, je vous invite à la laisser en commentaire.

  • Et si vous deveniez co-propriétaire de La Bertais en 2022 ?

    Le saviez-vous ? Le bâtiment et le terrain de la Bertais sont la propriété d’une Société Civile Immobilière qui les a acquis en 1992 et qui depuis lors les met à disposition de l’association des Amis de La Bertais-Vassot contre un loyer.

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    La Bertais, telle qu’elle était avant son achat en 1992…

    Retrouvez cette photo et bien d’autres dans les albums consultables dans le salon de La Bertais !

    Cette SCI est composée de ceux et celles d’entre nous qui ont bien voulu s’associer financièrement au projet de La Bertais et qui sont donc « co-propriétaires » de la Maison. A ce jour 47 personnes ont ainsi accepté de placer de l’argent dans cette société civile immobilière. Parmi ces personnes, trois d’entre elles souhaitent actuellement récupérer leur placement, ce qui fait que leurs parts sociales sont à vendre. Quelques acquéreurs se sont déjà manifestés, mais à quelques jours de l’Assemblée Générale des Sociétaires (qui se tiendra à la fois en présentiel et en ligne le dimanche 23 janvier et qui entérinera les cessions), il reste encore 200 parts sociales sans repreneu·r·se, ce qui représente approximativement  une valeur de 8.500€ ). Si vous avez quelque d’argent de côté, que vous savez celui-ci disponible pour au moins trois ans, vous pouvez vous porter acquéreur de ces parts sociales (investissement initial minimum de 50 parts soit environ 2.125€). Ce faisant vous réaliserez trois objectifs :

    • Vous rendrez service aux personnes qui ont à présent besoin de l’argent qu’elles avaient placé pour un temps dans la SCI.
    • Vous permettrez ainsi indirectement à l’association de continuer à disposer de ses locaux. (Si la SCI ne parvenait pas à trouver de nouveaux sociétaires, elle pourrait, à terme, être contrainte de mettre en vente La Bertais !)
    • Vous réaliserez pour vous-même un placement financier « sain » et de bon rapport (environ 3% de plus-value annuelle).

    Pour plus de renseignements, contactez le gérant de la SCI, Christophe Bégot, soit au tel : 06 99 203 213 ou par  mail à l’adresse cbegot@gmail.com

     

    • Voici par ailleurs un aperçu des dernières initiatives de la SCI pour vous permettre de mieux profiter de La Bertais :
      • Financement des travaux de peinture de toutes les boiseries extérieures
      • Financement des grosses réparations effectuées cette saison sur la chaudière
      • Mise en route de la procédure d’achat du terrain boisé appelé « le petit pré martin »  mitoyen de La Bertais (superficie de + 2000 m2)

     

     


    Et pour ceux qui l’aurait raté, revoici le montage vidéo des dernières images prises à La Bertais et qui fait découvrir la propriété sous un jour inattendu ! (merci à Jean-Claude, l’auteur de cette « promenade somnanbulesque »).

  • Histoire d’aveugle

    Ce matin un peu avant 9h, juste après l’une de mes deux sorties quotidiennes pour conduire notre fils à l’école et en attendant de retrouver quelques élèves de yoga sur l’ordinateur, j’écoutais la chronique de Arnaud Laporte « À quoi pensez-vous ? » qui donnait aujourd’hui la parole à l’écrivain français et vénézuélien Miguel Bonnefoy.

    Miguel Bonnefoy - Festival ¡ Viva Villa !

    Un peu comme Miguel qui n’a pas résisté à l’envie de raconter l’une des histoires de Jorge Luis Borges un autre écrivain d’Amérique latine né à la toute fin du 19ème siècle, je ne résiste pas à celle de partager avec vous cette belle et inspirante histoire de ce poète.

    Borges raconte qu’il n’était jamais allé à Dublin, mais qu’il connaissait parfaitement la ville à force de la parcourir de page en page seulement et exclusivement en lisant l’Ulysse de James Joyce. Il avait tellement suivi les pérégrinations des personnages, qu’il n’avait plus besoin de la voir pour se repérer.

    C’est pourquoi, lorsque Borges est devenu aveugle vers la fin de sa vie comme son père était aveugle, sa grand-mère était aveugle, il s’est dit que c’était le moment parfait pour faire ce voyage à Dublin, car c’était le seul endroit au monde où il n’avait pas besoin de ses yeux pour se promener.

    En arrivant à Dublin, il traverse la ville. Il est arrêté à un feu rouge et attend qu’une âme charitable l’aide à traverser. Plusieurs minutes passent, personne ne lui propose de l’aide. Soudainement, quelqu’un lui prend le bras et ils se mettent à avancer ensemble à pas pressés, comme si des voitures venaient au loin.

    Borges essaye de sentir cette main pour savoir si c’est celle d’un jeune ou d’un adulte, d’un homme ou d’une femme. Il se demande s’ils sont en train de passer au feu rouge ou au feu vert. Il se demande même délicieusement que c’est peut-être la main de James Joyce lui-même qui lui prend le bras pour traverser la rue comme on traverse une œuvre.

    Enfin, lorsqu’ils arrivent sur le trottoir opposé, Borges sent que l’inconnu, celui qui lui a pris la main, qui l’a accompagné, se penche à son oreille et lui dit :

    « Merci d’avoir aidé un pauvre aveugle. »

    Ils étaient donc deux aveugles traversant la rue, convaincus que l’autre voyait !

    Miguel poursuit avec une analogie de la situation sanitaire actuelle que je vous invite à écouter…

    et peut-être visiter la page web de l’émission.

    https://www.franceculture.fr/emissions/a-quoi-pensez-vous/miguel-bonnefoy-en-fermant-les-librairies-ferme-le-voyage-et-confine-deux-fois

    A mon tour maintenant de m’exprimer. Je me suis vraiment identifié à Borges, à cet aveugle traversant la route. L’idée que même accompagné d’un autre aveugle, nous pouvons arriver à traverser les situations incertaines, angoissantes sans se faire renverser par une voiture, sans que les craintes redoutées ne se réalisent est plutôt rassurante. Il est possible pour chacun d’entre nous d’être renversé, mais il est aussi possible que nous ne le soyons pas. En réalité, nous sommes toujours en train de travers la route. Certaines situations nous le rappellent simplement plus clairement en nous ouvrant les yeux sur la condition réelle de l’être humain.

    Cette histoire me laisse aussi sentir la valeur fondamentale de la sollicitude. Une valeur qui semble vouloir prendre le dessus sur la sécurité et le confort matériel individuel. Même si traverser à plusieurs ne diminue peut-être pas les risques de se faire renverser, les soutiens, l’entre-aide accordée réciproquement rend la traversé, rend la vie plus légère.

  • Et si vous deveniez co-propriétaire de La Bertais en 2021 ?

    Le saviez-vous ? Le bâtiment et le terrain de la Bertais sont la propriété d’une Société Civile Immobilière qui les a acquis en 1992 et qui depuis lors les met à disposition de l’association des Amis de La Bertais-Vassot contre un loyer.

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    La Bertais, telle qu’elle était avant son achat en 1992…

    Retrouvez cette photo et bien d’autres dans les albums consultables dans le salon de La Bertais !

    Cette SCI est composée de ceux et celles d’entre nous qui ont bien voulu s’associer financièrement au projet de La Bertais et qui sont donc « co-propriétaires » de la Maison. A ce jour 47 personnes ont ainsi accepté de placer de l’argent dans cette société civile immobilière. Parmi ces personnes, trois d’entre elles souhaitent actuellement récupérer leur placement, ce qui fait que leurs parts sociales sont à vendre. Quelques acquéreurs se sont déjà manifestés, mais à quelques jours de l’Assemblée Générale des Sociétaires (qui se tiendra en ligne le dimanche 24 janvier et qui entérinera les cessions), il reste encore 200 parts sociales sans repreneu·r·se, ce qui représente approximativement  une valeur de 8.500€ ). Si vous avez quelque d’argent de côté, que vous savez celui-ci disponible pour au moins trois ans, vous pouvez vous porter acquéreur de ces parts sociales (investissement initial minimum de 50 parts soit environ 2.050€). Ce faisant vous réaliserez trois objectifs :

    • Vous rendrez service aux personnes qui ont à présent besoin de l’argent qu’elles avaient placé pour un temps dans la SCI.
    • Vous permettrez ainsi indirectement à l’association de continuer à disposer de ses locaux. (Si la SCI ne parvenait pas à trouver de nouveaux sociétaires, elle pourrait, à terme, être contrainte de mettre en vente La Bertais !)
    • Vous réaliserez pour vous-même un placement financier « sain » et de bon rapport (environ 3% de plus-value annuelle).

    Pour plus de renseignements, contactez le gérant de la SCI, Christophe Bégot, soit au tel : 06 99 203 213 ou par  mail à l’adresse cbegot@gmail.com


    Et pour le fun, quelques photos de la propriété après la dernière tonte réalisée par Yann à la toute fin du mois de novembre dernier. Saurez-vous retrouver le lieu de la propriété correspondant à chacun des clichés ? 

     

     

     

     

  • Accepter n’est pas possible !

    Je ne me souviens plus si j’ai entendu cette phrase à La Bertais dans une causerie ou une méditation. En la retrouvant accompagnée de quelques commentaires dans l’un des cahiers de notes qui s’accumulent dans le bureau et prennent la poussière, l’envie de la partager a bondi.

    ACCEPTER N’EST PAS POSSIBLE !

    CESSER DE REFUSER EST POSSIBLE !

    L’acceptation est une absence de refus comme la détente est une absence de tensions, comme le silence est une absence de bruit.

    Il vaut mieux dire « oui » au « non » que de dire « oui » alors que c’est « non » !

     

  • Basculer ?

     

    Je sens que tout pourrait basculer
    et ​​RESTER dans la réalité sans voile.

    Basculer comme lorsque,
    une vieille tension musculaire, soudainement,
    se relâche, se rend après des mois, voire des années 
    d’étirement et d’accueil des sensations.

    En un court moment, tout bascule,
    comme dans une méditation.
    Après un temps d’immobilité plus ou moins long
    de concentration douce et ferme, ça bascule.

    Le discours intérieur,
    le monde imaginaire
    s’arrête brusquement.

    La bascule qui nous laisse,
    de retour dans le brouillard,
    le goût de l’​​EXIL.

  • Naïm est né !

    Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance de Naïm, dans la nuit du 4 juin à 4h27, sous le regard bienveillant d’une pleine lune de printemps.
    Il est né à la maison. Nous allons bien tous les trois : nous nous remettons de cette expérience éprouvante, faisons connaissance et nous émerveillons devant ce petit être déjà si unique…
    Il pesait 3,570 kg à la naissance et mesure 50 cm.

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    Nous vous embrassons
    Naïm, Léna et Christophe

  • Vivre les Upanishads avec Yann (7) – LA TERRE

    Tout d’abord bravo à Viviane qui a su retrouver le dernier support de méditation. C’est donc avec une certaine pointe de nostalgie que je viens aujourd’hui clôre cette série d’articles par la Terre après le Ciel, le Soleil, le Vent, l’Espace et l’Eau.


     

    >> 57ème minute de l’enregistrement de l’intervention de Yann à l’AG d’octobre 2013

    Le dernier brahmane, il médite sur la terre. Là, c’est quelque chose qui me parle ; c’est pourquoi, je le garde pour la fin. Enfin, c’est aussi le dernier à intervenir dans le texte. Le maître lui dit : « Tu as bien raison de méditer sur la terre parce que tu médites sur la stabilité, la chose qui ne bouge pas. Et il y a dans ta vraie nature un aspect qui est immuable, inaltérable, qui ne varie pas. En méditant sur la terre, la qualité statique, tu te rapproches de cette dimension de l’Atman. Tu te relies à la dimension invariante de toi-même.

    Alors, c’est quelque chose qui me parle et qui, je pense, parle à un certain nombre d’entre vous. Quand je guide une méditation, je la fais presque toujours commencer par une mise en relation consciente à la terre. On s’enracine, on devient aussi inébranlable que ne l’est la terre. C’est un symbole bien sûr, il peut y avoir des tremblements de terre. Ça ne m’est jamais arrivé en méditant de me dire : « Finalement la terre s’en va ! ». Et même si ça devait arriver un jour ou l’autre, ça n’empêche que l’idée de base reste la même. Il y a dans la nature un invariant relatif qui est le sol. Or cet invariant relatif naturel renvoie à l’invariant fondamental que nous portons tous en nous-mêmes.

    TERRE

    Voilà, à travers ce petit passage de la Chândogya Upanishad nous avons, me semble-t-il, un bel aperçu de ce que les upanishads tentent de nous transmettre. L’idée et pas seulement l’idée mais l’expérience que nous ne sommes pas limités à la petite conscience que nous avons de nous-mêmes et aux petits problèmes – parfois aux gros problèmes – que cette petite conscience a ou prétend avoir.

    Comme chacun d’entre vous, et j’en ai témoigné au début, j’ai des hauts et des bas, il y a les difficultés de la vie etc… Ça c’est la surface de nos vies. Les Upanishads sont là pour nous dire que tout ne se joue pas à ce niveau-là. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’intéresser à la surface de nos vies et  faire un certain nombre de choses pour que ça aille mieux : se soigner quand on est malade, améliorer nos relations avec nos proches quand on ne s’entend pas facilement avec eux etc… Tout cela est très utile. Mais ça n’épuise absolument pas le potentiel de l’être humain. Potentiel que nous portons tous en nous-mêmes d’un élargissement radical de notre propre conscience d’être. C’est, ça le vrai message des Upanishads. J’avais même prévu un autre texte pour finir de vous en convaincre. Mais ce sera pour une prochaine fois, sinon je repars pour une heure, alors que l’essentiel, je vous l’ai déjà dit…


    Comme de coutume, j’attends avec impatience vos commentaires.

    Je profite de ce dernier article pour passer une petite annonce. Je recherche une île déserte sur laquelle je pourrais m’isoler et passer quelques jours à méditer avec un bidon d’eau, quelques fruits secs et un exemplaire manuscrit de ces articles. Si vous avez dans vos connaissances ce genre de propriétaires susceptibles de me laisser nourrir mon personnage mystique, je compte sur vous pour me contacter.

    Je souhaite réitérer ma reconnaissance à Edmonde qui trouve à chaque article le courage de reprendre mes nombreuses fautes.

    A très bientôt.

  • Vivre les Upanishads avec Yann (6) – L’EAU

    Je pars en vacances et j’emporte dans ma valise : le Ciel, le Soleil, le Vent, l’Espace et… l’Eau.


     

    >> 55ème minute de l’enregistrement de l’intervention de Yann à l’AG d’octobre 2013

    C

    inquième réponse. Il faut que je sois prudent. Celle-là, je ne l’ai pas intégrée. Mais peut-être que je vais encore me rendre compte que Si !

    Le cinquième maître de maison médite sur l’eau. Le maître-brahmane, lui répond qu’il a bien raison de méditer sur l’eau. Parce que l’eau est la source de la fertilité. « Ta nature profonde, l’Atman, est la source de toute fertilité. C’est de cette source que tout émane ».

    E2n voyant comment l’eau dans la nature est la condition de la vie, en s’imprégnant de cette réalité et en se l’appliquant à soi-même on peut arriver à sentir : « moi aussi je suis une source vive ». Je porte une source vive à l’intérieur de moi. Si je laisse cette source m’irriguer, je vais être fertile, productif comme la nature irriguée par l’eau.

    Eau

    J

    e n’ai entrevu la portée de cet enseignement qu’assez récemment. Je ne l’ai pas encore appliqué. Je vous le signale parce qu’il fait partie de ce texte et nous montre la richesse des angles d’approches possibles. Ce qui est assez extraordinaire dans ce texte, c’est qu’ils ont tous raison, ils pratiquent tous quelque chose qui a du sens. Après, il s’agit de ne pas s’enfermer dans une seule pratique et de la chosifier. Ils ont tous raison parce qu’ils sont tous branchés sur quelque chose qui va élargir la compréhension qu’ils ont d’eux-mêmes…


    Fin du cinquième épisode.  En attendant le dernier passage, je vous propose un témoignage personnel.

    Pour la préparation de notre mariage (nous nous sommes mariés avec Lénaïg à la fin du mois d’août) une envie profonde et forte m’a poussée à envoyer des graines de tournesol aux invités bien que l’idée me semblait un peu ridicule, voire à la limite de la « puérilité ». Cette émotion dépassée, j’ai fini par ne plus résister et laisse ce désir m’animer.

    Lors du week-end méditation, j’ai retrouvé la fleur de l’une de ces graines de tournesol au centre du cercle de méditation. Une idée venant d’Anne-Marie. Cette fleur a été l’objet de plusieurs témoignages heureux. Durant la réunion de partage de fin, j’ai tenté de mettre des mots sur la force qui m’a poussé à distribuer et semer des graines.

    Quelques jours plus tard, en mettant en page cet article, le lien s’est fait. L’énergie dont j’ai tenté de parler, ce désir profond est pour moi de même nature que le phénomène qui anime l’eau sous pression. La mécanique des flux nous nous dit que l’eau jaillit parce que les molécules d’eau portent en elles cette force latente qui se manifeste lorsqu’elles sont mises sous pression.

    Aller à l’encontre des désirs les plus profonds que nous portons c’est comme nager à contre courant ou mettre de l’eau sous pression. C’est fatiguant et ça risque d’être violent si la pression augmente de trop.

    Je nous souhaite à tous l’énergie et le courage de partir à l’exploration des émotions que nous portons et que l’eau de la vie puisse jaillir !

    Rendez-vous pour le dernier article. Qui se souvient sur quoi méditait le dernier maître de maison ?

  • Vivre les Upanishads avec Yann (5) – L’ESPACE

    Le Ciel, le Soleil, le Vent… et aujourd’hui l’Espace


     

    >> 51ème minute de l’enregistrement de l’intervention de Yann à l’AG d’octobre 2013*

    Alors, le quatrième est interrogé. Il dit : « Moi, je médite sur akasha ». Akasha est un terme sanskrit qui veut dire l’espace, le contenant.

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    Cela me parle davantage. Ça me parle spécialement grâce à un frère sur ce chemin, que beaucoup connaissent. Il s’appelle Alain Bayod. Il est venu plusieurs fois à La Bertais. C’est le premier qui m’a fait toucher du doigt, il y a déjà plusieurs années, cette dimension de ma conscience. Tout simplement parce que dans sa façon de guider les méditations, Alain, depuis longtemps, utilise un vocabulaire que je n’avais jamais entendu avant. Ou alors, si je l’ai entendu avant, ça ne m’avait pas percuté. J’ai vraiment l’impression que c’est à travers Alain que j’ai reçu ça. Quand Alain guide des méditations, il utilise souvent l’expression « devenez espace d’accueil ». Devenir espace d’accueil, ce n’est pas que l’on a à créer cet espace. Cet espace existe à l’intérieur de nous. Il s’agit juste, en quelque sorte, de rejoindre cet espace, de s’installer dans cette qualité.

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    Donc méditer sur akasha comme nous le propose le quatrième brahmane, c’est à la fois se rendre compte que, à l’extérieur, tout est toujours situé dans un contenant. Un contenant invisible mais un contenant. La montre est dans un espace. Les objets sont dans un espace. Nous sommes dans un espace. Plus fondamentalement, notre conscience est espace d’accueil. Elle n’a pas de caractéristiques individuelles. Les caractéristiques individuelles, l’âge que j’ai, ma tournure d’esprit, mes goûts, mes dégoûts, tout cela a lieu dans la conscience. La conscience n’a pas d’âge ; l’âge prend place dans la conscience. La conscience n’a pas de sexe ; le sexe prend place dans la conscience. Cela veut dire : je suis conscient d’être un homme. Vous êtes conscient d’être une femme ou un homme. En tant que conscience vous n’êtes ni homme ni femme. Vous êtes le contenant de votre sexe comme vous êtes le contenant de votre âge. Là, c’est un thème sur lequel je suis assez facilement prolixe. Je vais me freiner.

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    Voilà ce que nous propose l’upanishad dans cette quatrième réponse. Elle nous propose de nous intéresser à la dimension contenant de notre conscience. Alors que nous sommes toujours collés au contenu. Nous nous prenons pour nos sensations, nos émotions, nos pensées. Voilà la leçon de ce petit passage qui n’est pas long ; trois minutes pour le lire. Mais le commenter et en faire quelque chose, ça peut prendre beaucoup plus de temps.


    Fin du quatrième épisode.

    Certains le savent déjà, je me forme au métier de professeur de yoga. Cette formation se clôture par un mémoire. Mon sujet porte sur la CHANDOGYA upanishad et en particulier, les commentaires de Yann que je vous retransmets ici. Dans ce cadre, vos commentaires, le partage de vos impressions et peut être aussi vos observations dans la pratique me seraient probablement bien utile. Je vous invite donc à partager en laissant un commentaire ou en m’envoyant un mail (cbegot@gmail.com). N’hésitez à revenir sur les supports de méditation précédents : le Ciel, le Soleil et le Vent.

    A très bientôt.

  • Vivre les Upanishads avec Yann (4) – LE VENT

    Après l’article sur le Soleil, vient le Vent…


    Vent3

    >> 47ème minute de l’enregistrement de l’intervention de Yann à l’AG d’octobre 2013*

    Troisième pratique possible. 

    Sur quoi médite le troisième ?

    Le maître lui demande : « Et toi, tu fais comment pour élargir la conscience que tu as de toi-même ? »

    Moi, je médite sur le vent. (Vāyu en sanskrit)

    Tu médites sur le vent ?

    Oui ! Sur tout ce qui bouge. Sur tout ce qui est énergie. Parce que j’ai l’impression que l’énergie extérieure et l’énergie dont je suis porteur, c’est la même chose. En étant sensible à tous les mouvements, dans la nature, autour de moi et en moi, la conscience de ce qui me fait moi-même bouger s’élargit. »

    Alors, cette façon de faire, c’est encore une autre piste de travail que nous propose l’Upanishad. En tant que pratiquant de longue date du yoga postural, j’en ai une certaine expérience à travers la conscience portée sur la respiration mais jusqu’à présent je ne l’avais jamais spécifiquement conscientisé...

    Vent2

    C‘est marrant parce que c’est en parlant que ça me vient à l’esprit. Je me dis : Mais si ! en fait, c’est quelque chose que je connais, mais je n’avais jamais réalisé la véritable portée de mon attention à la respiration ! Et maintenant que ça me vient, je vais vous dire comment je pratique…

    Quand je fais une séance de yoga, de yoga postural, dans la méthode que nous suivons – qui s’appelle l’Ashtanga Yoga – il y a une grande attention qui est portée au souffle et au rythme du souffle. Quand je démarre ma séance, je me relie à l’Univers par la respiration. C’est-à-dire que, intérieurement, je commence toujours ma séance par des respirations conscientes et je fais en sorte que ma respiration s’inscrive dans la respiration du Cosmos, que ce ne soit plus un phénomène privé (ma respiration à moi) mais un échange à double sens avec le Cosmos : à la fois un cadeau que je reçois (l’inspiration) et un don que je fais (l’expiration).

    Je n’avais pas pris conscience que c’était une illustration de cet enseignement upanishadique : de relier sa propre respiration à la respiration cosmique. Vous savez, il y a un intérieur et un extérieur, alors on peut dire : « C’est moi qui prends l’air et c’est moi qui le rends » mais on peut aussi dire «C’est l’Univers qui entre en moi et c’est l’Univers qui ressort». A ce moment, ça ouvre sur une dimension plus large. Ce n’est plus ego-centré, je deviens le réceptacle d’un phénomène dont la source n’est pas en moi mais à l’extérieur de moi.

    Vent1

    C‘est dans cette direction que je travaille quand je démarre une séance de yoga. Et pour moi c’est en parlant que ça me vient c’est une illustration de cette troisième approche, même si cela n’épuise pas le sujet…

    Normalement il était prévu que mon intervention dure une heure et il ne me reste donc plus que trois minutes. Mais vous allez être frustrés si je ne vais pas au bout de ce texte ! Je vous signale pourtant que j’en ai déjà dit assez pour vous permettre de tenter à votre tour d’élargir le champ de votre conscience… Mais le mental humain est ainsi fait – le mien aussi rassurez-vous – il veut d’abord accumuler les informations avant de, peut-être, en mettre un tout petit peu en pratique…


    Fin du troisème épisode… prochaine pratique : l’Espace. Mais avant, à vos commentaires !

     

     

  • Vivre les Upanishads avec Yann (3) – LE SOLEIL

    Après l’article sur le Ciel, nous poursuivons avec le Soleil…


    Soleil

    >> 41ème minute

    D

    euxième réponse (Apparemment encore plus débile !) : «Je médite sur le Soleil ».

    « Qu’est-ce que c’est cette histoire ? » A la première lecture, cela m’énervait vraiment !

    Il se trouve qu’en plus de Swamini Umananda, je connais un autre Swami, un Français qui a vécu longtemps en Inde, qui est imprégné des enseignements des Upanishads et qui a un très bon niveau en sanskrit. Il s’appelle Swami Yogananda. Un jour je lui ai envoyé un mail en lui disant : «J’aime beaucoup les Upanishads mais il y a un truc qui m’agace : c’est tout ce qu’elles racontent à propos du Soleil. Je trouve cela vraiment idiot. Surtout maintenant que l’on sait que le Soleil n’est pas le centre de l’Univers. A l’époque, d’accord le soleil semblait être le centre de l’Univers, mais aujourd’hui, avec nos connaissances astronomiques actuelles, ces textes n’ont vraiment plus de sens.» Il m’a renvoyé un mail « incendiaire » en me disant que j’étais vraiment un âne. Bon, pas tout à fait comme ça ! Il argumentait de façon assez pertinente, mais à l’époque je n’ai pas capté le sens de sa réponse. Et je me suis seulement dit : «Ok, il est dans son monde… ».

    C‘est seulement un ou deux ans plus tard que sa réponse a pris son sens, entre autres de par ce que nous a enseigné Swamini Umananda lors de son cycle sur les Upanishads. Elle nous a parlé du Gayatri Mantra qu’elle nous a appris à chanter et qui, dans son sens littéral, est une louange au Soleil puisque ses premiers mots signifient littéralement : « Méditons sur le rayonnement divin de ce soleil vénérable ». Après la première visite de Swâmini, je me suis mis à le chanter moi aussi de façon assez régulière. Et petit à petit j’ai découvert de l’intérieur son sens profond. Qu’est-ce que ça veut dire méditer sur le Soleil ? Ça veut dire méditer sur la dimension lumineuse de la conscience. Ce que nous sommes, c’est un pouvoir d’éclairer. Le Soleil extérieur n’est que le symbole du pouvoir d’éclairer que nous portons nous-mêmes en nous! Et c’est ce qui est enseigné par la suite de notre présente Upanishad.

    Quand le deuxième disciple dit qu’il médite sur le Soleil, le Maître lui répond : « Tu as raison de méditer sur le Soleil, parce que le Soleil est le symbole de la capacité d’éclairage de l’Atman ». Dans les termes même du texte sanskrit : « Le Soleil est l’œil de l’Atman ». C’est-à-dire le pouvoir de vision de l’Atman, le pouvoir de conscience. Oui mais vous allez objecter comme je l’ai fait au début : «Pourquoi relier cela au Soleil ? » Et bien en ce qui me concerne, j’ai fini petit à petit par me rendre compte  : « En fait, le lien est beaucoup plus évident que je ne croyais parce que c’est quand il y a du soleil que ma propre conscience se lève – pour ainsi dire – elle aussi.» Parce que figurez-vous que la nuit, de façon habituelle, notre conscience se couche elle aussi, tout comme le Soleil.

    Donc l’apparition et la disparition quotidienne du Soleil est le symbole de l’apparition et de la disparition quotidienne de ma conscience individuelle. Et la lumière du jour est le symbole de la radiance de ma propre conscience  durant l’état de veille. Prendre conscience de la lumière du jour, c’est donc une manière pour apprécier la luminosité de ma propre conscience. Et c’est ainsi que je suis devenu beaucoup plus respectueux de la lumière du jour – ça peut paraître un peu bizarre – et à travers ce support, beaucoup plus respectueux de la lumière de ma propre conscience. Car, pas plus que vous peut-être, je ne m’étais jusqu’alors arrêté à cela : chaque jour, nous nous levons et nous nous retrouvons doués de conscience. C’est tellement évident que l’on n’apprécie pas ce fait ! On ne le valorise pas. On le prend pour argent comptant au lieu de s’arrêter sur ce Mystère de l’apparition quotidienne de notre propre conscience!

    Maintenant, je prends le temps dans ma méditation du matin d’honorer la conscience en moi. C’est une autre pratique possible que nous enseigne ce texte. Et en ce qui me concerne j’ai pu la comprendre et la mettre en place dans ma vie grâce à ce texte, éclairé de l’échange d’abord infructueux avec Swami Yogananda, puis de ce que nous a apporté Swamini Umananda.

    Voilà la deuxième réponse que nous donne cette Upanishad. Méditer ou honorer la capacité de conscience dont nous sommes porteur et qui n’est pas limitée à la petite conscience concrète avec laquelle nous fonctionnons : celle qui nous permet de retrouver nos chaussons ou  d’éplucher nos légumes, etc. Ça c’est le petit bout du rayon de la conscience. Mais à l’autre bout, à la source, ce pouvoir de conscience est infini. C’est ce que nous disent les Upanishads. Ce qu’elles nous proposent de découvrir, à condition que l’on s’intéresse à la source ou à l’arrière plan de notre propre conscience !

    Deuxième pratique possible, donc…


    Fin du troisème épisode…

    Comme la dernière fois, si vous souhaitez lire la suite, la pratique sur le Vent, manifestez-vous dans les commentaires !!!

  • Vivre les Upanishads avec Yann (2) – LE CIEL

    Me revoilà avec la suite… la première pratique.

    Je vous disais la dernière fois dans le premier article que je ne pouvais plus regarder le ciel sans repenser à cette causerie. C’est toujours le cas, d’autant plus que j’avais cette retranscription à publier.

    Alors, accrochez-vous, c’est parti ! 

     


    Ciel2

    >> 38ème minute

    lors le Maître demande au premier des six hommes : «Et toi comment fais-tu pour te sentir plus vaste que ta petite personne individuelle ? » Celui-ci répond : «Moi, je médite sur le ciel ». 

    « Qu’est-ce que ça veut dire ça, méditer sur le ciel ? A première vue, ça semble un peu débile! »

    l m’est arrivé et il vous est arrivé, j’imagine aussi, de contempler le ciel. En ce qui me concerne, quand je suis en séjour ici, le soir après la réunion il m’arrive souvent de marcher dehors. Tout simplement parce que comme j’ai passé de nombreuses heures en position assise jambes croisées, en fin de journée, j’ai mal aux jambes. Ma promenade nocturne est donc à visée tout à fait prosaïque au départ… Or, la nuit, il y a des fois où il y a des nuages et des fois où le ciel est complètement dégagé. Et quand le ciel est bien dégagé, c’est un spectacle « magique » que je vis différemment depuis que j’ai lu ce texte et que j’ai enfin compris de quoi il parlait. Car je l’ai lu plein de fois en me disant : « ça ne me concerne pas, vite la suite : sur quoi les autres méditent-ils  ?».

    oilà ! Sauf qu’un jour je me suis dit : « C’est pas forcément si débile que ça. J’aime vraiment contempler ce ciel nocturne. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça déclenche en moi ?»  C’est vrai que la nuit, pour moi, c’est encore plus fort mais le jour ça le fait aussi. A certains moment quand le ciel est vraiment dégagé, un beau ciel bleu… Ahhh, ça élargit le sentiment qu’on a de soi-même. Eh bien voilà, cette pratique qui consiste à regarder le ciel, ou plutôt à le contempler, à s’en imprégner, c’est une pratique qui est recommandée dans cette Upanishad pour expérimenter un élargissement de la conscience de soi . Et qui est à la portée de tous. Simplement, il faut avoir eu le déclic de se dire : « Ce n’est pas juste un beau spectacle ». C’est en fait, quelque chose qui nous met en relation avec la dimension de magnificence de notre être profond. Voilà en tous cas ce que dit expressément l’Upanishad dans son verset suivant :

    e Maître lui répond : « Tu as raison de méditer sur le ciel parce que le ciel représente la dimension « magnificence » de l’Atman. Donc en méditant sur le ciel, tu te branches sur la dimension magnifique – ou magnificente – de ta propre nature. Continue cette pratique, mais simplement, sache que ce n’est là qu’un aspect de l’Atman. Ton approche  n’épuise pas le sujet mais elle va dans la bonne direction ».

    onc je vous propose à mon tour cette pratique avec laquelle vous allez pouvoir  repartir et que vous pourrez mettre en application la prochaine fois que vous en aurez l’occasion.


    Fin du deuxième épisode…

    Comme la dernière fois, si vous souhaitez lire la suite, la pratique sur le Soleil, manifestez-vous dans les commentaires !!!

  • Vivre les Upanishads avec Yann (1)

    Depuis la dernière AG de l’association des Amis de La Bertais-Vassot, je ne peux regarder le ciel sans repenser à la causerie de Yann et retrouver temporairement l’état intérieur que ce moment a provoqué en moi. Une énergie nouvelle me pousse à retranscrire les paroles de Yann, son interprétation, sa compréhension, son expérience dont il a témoigné.

    Voici donc l’introduction de la causerie en attendant la suite.

    Je vous invite à partager en commentaire d’éventuels échantillons personnels qui illustrent pour vous le contenu des articles.

    Aligné à droite, vous trouverez les repères de temps si jamais vous souhaitez réécouter le passage concerné pour ceux qui ont l’enregistrement.

    Je tiens à remercier Edmonde pour la relecture et les correctifs.

    Bonne lecture !


    >> 25ème minute

    e voudrais vous parler des Upanishads, vous faire respirer un peu de leur parfum. Et peut-être, vous donner envie de vous impliquer davantage dans cette direction. Il y en a peut-être parmi vous qui ne les connaissent pas du tout. Donc, il faut que j’essaie de partir du départ.

     

    e l’ai dit, les Upanishads ce sont des textes qui, pour l’Inde jouent un peu le même rôle que les Evangiles dans la tradition chrétienne. C’est-à-dire, des textes considérés comme inspirés par le divin. Ces textes sont assez courts mais ils sont, en tous cas pour les plus anciens, très vieux. Ils sont beaucoup plus vieux que les Evangiles. Ils ont cinq cents, sept cents, huit cents ans d’antériorité sur les Evangiles pour les plus anciens. Ça veut dire que ces textes sont un peu difficiles car ils ont un caractère archaïque. C’est comme si vous preniez les poèmes de la Grèce antique. Les premiers écrits que l’on a des poètes grecs. Je ne parle pas de Platon et d’Aristote qui sont des auteurs déjà un peu plus récents. Les premiers écrits grecs peuvent être beaux mais en même temps, ils ne sont pas toujours d’accès facile. Il en va un peu de même pour les plus anciennes Upanishads. Donc, quand on lit ces textes anciens – parce qu’ils sont disponibles en français – on n’est pas toujours emballé. Ça parle de trucs un peu bizarres. Il y a des passages qui paraissent clairs et il y en a d’autres qui paraissent assez confus.

     

    ‘avais lu certaines Upanishads avant d’aller en Inde parce que je m’y intéressais depuis longtemps. J’avais une espèce d’admiration de principe parce que ces textes sont considérés comme des textes sacrés. Du coup, me disais-je, ça doit être bien ! Mais je ne comprenais pas forcément en quoi c’était bien et surtout en quoi ça me concernait. Ce qui a été probablement pour nous, Anne-Marie et moi, l’un des plus beaux cadeaux de notre vie – c’est de rencontrer Shri Kulkarni, de rencontrer un homme qui vivait de ces textes, je veux dire qui les vivait de l’intérieur. Et qui était capable de nous les faire vivre aussi.

    lors je vais essayer à ma manière de vous faire sentir comment on peut vivre ces textes. Je vais partir pour cela de la Chandogya Upanishad. C’est justement l’une des plus vieilles Upanishads, donc aussi l’une des plus difficiles à rendre présente et actuelle. Dans cette Upanishad, l’une des deux plus volumineuses aussi, il est question comme dans toutes les Upanishads, de deux concepts que beaucoup d’entre vous connaissent mais dont certains vont peut-être entendre parler pour la première fois : le concept d’Atman et le concept de Brahman.

    ‘Atman, c’est le mot sanskrit qui nous désigne, nous, en tant que personne, en tant que sujet. Ce que je suis. L’Atman c’est ce que je suis. Et Brahman c’est ce qu’est la réalité, ce qu’est l’univers, ce qu’est le monde. Mais c’est aussi la totalité du possible, de tous les possibles. Et le thème central des Upanishads, c’est l’articulation entre ces deux concepts. Quel est le rapport entre ce que je suis vraiment et tout le reste? Vous allez dire : « On le sait, c’est simple. Le rapport qu’il y a entre moi et le reste, c’est que je suis un minuscule élément de ce grand tout. ». Ce qui est problématique dans la condition d’être humain c’est que nous savons – enfin intuitivement – notre fragilité. Comme nous sommes un tout petit élément au sein d’un gigantesque ensemble, eh bien ce tout petit élément est extrêmement vulnérable, nous pouvons à tout moment être broyés par la marche de l’univers.

    onc ayant cette intuition implicite, nous nous défendons comme de beaux diables contre tous les dangers potentiels que cet univers peut générer. Ainsi, à l’échelle la plus grande, on se protège des intempéries, du climat et des sautes d’humeur de la nature. D’un point de vue plus proche, on se protège des bêtes sauvages, des moustiques, des araignées etc. Et d’un point de vue encore plus proche, on se protège des autres êtres humains : nous ne prenons pas le risque de trop nous en approcher, ils pourraient ne pas être gentils et nous agresser, nous obliger à faire ceci ou à ne pas faire cela…

    onc, en tant que conscience séparative (c’est-à-dire en tant que nous se percevant comme  une entité séparée du reste), nous avons tout un tas de stratégies de défense contre le reste de la réalité. Et c’est ainsi qu’on s’en sort plus ou moins bien, avec des moments de crise, des moments euphoriques parce qu’on est emporté et qu’on réussit à faire triompher notre point de vue sur celui des autres etc. Mais fondamentalement on n’est jamais durablement en sécurité ; et puis, ce qu’on ne peut pas totalement oublier c’est que à la fin, c’est l’univers qui a le dernier mot. Il n’y a aucun être humain qui peut se tenir face à l’univers et lui dire « Je t’emmerde, je t’emmerde, je t’emmerde c’est moi qui aurai le dernier mot ». C’est toujours l’univers qui, au final,  a le dernier mot. Toujours Brahman. D’où le drame de la condition humaine.

    ais les Upanishads nous disent : en vous vivant comme cela, comme une identité séparée du tout, vous avez tout faux car votre nature véritable n’est pas ce que vous croyez. Elle n’est pas cette petite conscience limitée que vous croyez être. Votre nature véritable,  c’est le Tout. Vous êtes le Tout. Habituellement, vous vous prenez pour une partie. Et comme vous vous prenez pour une partie, vous avez peur de ce qui n’est pas vous. Mais si vous vous donnez la peine de descendre en vous-même, de faire un travail sur vous et de découvrir ce que vous êtes réellement au fond de vous-même, au fond de votre cœur, vous allez vous rendre compte que vous êtes le Tout et que vous n’avez donc rien à craindre d’aucune des parties qui vous composent. Dès lors vous pourrez participer au jeu de la vie en tant qu’entité relative en sachant que rien de fâcheux ne peut vous atteindre dans votre profondeur.

    l va vous arriver tout un tas de choses comme à tout le monde. Les maîtres tombent malades attrapent des rhumes, ont un cor au pied, une colique, ou une maladie cardiaque fatale comme Arnaud il y a deux ans. Mais les Upanishads affirment à longueur de pages que la compréhension que nous avons de nous-même comme étant une entité finie et limitée est une illusion. Nous sommes illusionnés par une force appelée identification. C’est-à-dire que notre conscience profonde se colle à ce que nous vivons physiquement et psychologiquement. Je me prends pour les sensations que mon corps me donne et je me prends pour les pensées et les émotions que mon cerveau génère. Alors, une fois que je me suis pris pour ça, je suis dans le piège. Comme je suis une chose en particulier, tout ce qui n’est pas moi est soit menaçant soit attirant. Mais les Upanishads disent : « Non, vous avez tout faux et il est possible de vous en rendre compte!» Les Upanishads ne relèvent  pas d’une approche  doctrinale dogmatique. Ni non plus d’un acte de foi. Elles ne cherchent pas à nous « convertir ». Les Upanishads nous tapent sur l’épaule (ou parfois nous bottent les fesses!) pour nous réveiller : « Mais arrête de te prendre pour ce que tu n’es pas ! Regarde qui tu es vraiment ! »

    LA CHANDOGYA UPANISHAD

    >> 35ème minute

    ans le texte que je veux évoquer avec vous aujourd’hui, la Chandogya Upanishad, eh bien, on a une situation typique de ce type. Cinq hommes, cinq « maîtres de maison », c’est-à-dire que ce ne sont pas des moines – tant mieux parce que je ne suis pas moine et vous non plus – cinq personnes se retrouvent. Pourquoi se retrouvent-ils, figurez-vous ? Parce qu’ils ont envie de confronter la perception qu’ils ont d’eux-mêmes. Et de se dire : « Est-ce que oui ou non on est plus que notre individualité ? » Déjà rien que ce début, je trouve cela fantastique ! Que des gens se rencontrent pour se dire : « Bon voilà, on va discuter de foot, on va discuter de jeux vidéos ou de politique », on connaît tous ça. Mais que des gens se rencontrent pour échanger autour de : « Essayons de comprendre qui nous sommes vraiment, mettons en commun ce que chacun de nous a déjà compris de ce à ce sujet », je trouve ça pour le moins fort sympathique…

    es cinq hommes discutent et n’arrivent pas à se mettre d’accord sur comment s’y prendre pour élargir la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes. Ils finissent par se dire : « Il y a une sixième personne, là-bas, il paraît que c’est un « spécialiste », qui a vraiment une expérience profonde de l’Atman, c’est-à-dire de ce qu’il est vraiment. Allons le voir et lui demander si la façon dont on s’y prend est la bonne ».

    e sixième « maître de maison » les voit venir : « Oh ! La ! La ! ils ont l’air d’être déjà bien avancés, je ne suis pas sûr que je vais savoir répondre à toutes leurs questions et je connais quelqu’un d’autre qui est encore plus avancé que moi. Je botte en touche. Allons-y tous les six et interrogeons-le. Présentons-lui nos pratiques et demandons-lui ce qu’il en pense ».

    oilà dressé le décor. Ce Maître demande alors à chacun de ses six visiteurs ce qu’il fait comme pratique pour élargir le champ de sa conscience.

    uand on lit le texte rapidement, on se dit « Oh ! La ! La ! qu’ils sont mauvais! ils font des trucs débiles pour élargir la perception qu’ils ont d’eux-même, vite vite que le Maître donne la solution ! ». Et puis à force de lire ce texte, un jour je  me suis dit : « Mais attends, est-ce qu’ils font des trucs aussi débiles que ça ? »  Et c’est alors que je me suis rendu compte que leur pratique était loin d’être « débile » et que chacune de leurs six réponses était une petite merveille qui méritait d’être entendue, d’être méditée et utilisée, même si le Maître à la fin du dialogue affirme :  « Aucun d’entre vous n’a la solution complète, il faut mettre toutes ces pratiques bout-à-bout et c’est encore plus vaste que cela ».

    ous allons laisser de côté la réponse finale du Maître et nous intéresser à ces six pratiques qui sont proposées par l’Upanishad comme autant de moyens pour augmenter le champ de notre conscience, nous sentir moins prisonniers de notre petite personne et plus reliés à plus grand que nous. 


    Fin du premier épisode… Si vous souhaitez lire la suite, manifestez-vous dans les commentaires !!!

  • Le week-end de l’Assemblée Générale annuelle

    Bonjour à toutes et à tous,

    Un court article pour rappeler l’Assemblée Générale du week-end prochain

    – Samedi 5 octobre – Journée « Service de l’ashram »

    – Dimanche 6 octobre – Assemblée générale annuelle

     

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    PROGRAMME

     

    9h45 : Accueil des participants et signature du registre des présents
    10h : Causerie de Yann « Il était une fois les Upanishads »
    11h30 : Assemblée Générale statutaire (ordre du jour)
    1) Rapport moral de la Présidente
    2) Rapport financier du Trésorier
    3) Renouvellement par élection du Conseil d’Administration
    4) Questions diverses
    5) Présentation des activités de l’année
    13h : Repas (buffet)
    14h45 : Intervention d’Anne-Marie : introduction au travail avec les mandalas
    15h15 : Au choix, atelier « Mandala » avec Anne-Marie
                    ou atelier « Méditation Upanishads » avec Yann
    16h30 : ​T​hé convivial
    17h15 : ​F​in des activités

     

    Il est toujours possible de vous inscrire en me contactant par mail (cbegot@gmail.com)