Le 6 Septembre sur France-inter à « L’heure bleue », j’entends Laure Adler présenter le thème de l’émission : le procès des attentats de 2015.
«Alors, là ! NON !! Ça, en plus ? entre la guerre en Ukraine, le Covid, le réchauffement climatique avec tous ses désastres ! ? Je n’allais pas écouter ça en plus ! »
Mais aussitôt une autre voix m’a dit : Si !
Jusque-là, quand j’entendais des allusions à ce procès, je fermais aussitôt mes oreilles et ne les rouvrais que quand les mauvaises phrases étaient passées, mais cette fois, j’ai eu un scrupule devant ma lâcheté mon « indifférence » et ma défection, et, en même temps, je l’avoue, je me suis dit que l’émission portant sur l’ensemble d’un procès désormais terminé, ensuite j’en serais quitte ! Alors, j’ai commencé à tendre l’oreille :
Ça commençait par « Le Son du Silence » de Simon and Garfunkel. Et le silence aussi est entré en moi. Et j’ai écouté, jusqu’au bout, apaisée, confiante, le beau témoignage d’Emmanuel Carrère et Nadia Mondreguer (qui me renvoyait l’écho, parfois , de « Apeirogon », l’article de Mohamed, du 15/09). Merci à eux et Merci aussi à Laure Adler !
Extrait de la présentation du podcast par L’heure bleue :”Emmanuel Carrère a tenu pendant environ dix mois, une chronique dans L’Obs sur le procès des attentats du 13 novembre 2015. C’est ce récit qu’il livre dans « V13 ». Nadia Mondeguer, mère de Lamia Mondeguer, tuée lors des attentats, l’a rejoint en studio. »
Je laisse la parole à Emmanuel Carrère et Nadia Mondreguer, pour ce magnifique témoignage dont la beauté m’a profondément touchée. Et j’avoue avoir été particulièrement sensible à l’humanité remarquable des paroles de Nadia.
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Comme je n’arrive décidément t pas à enregistrer le podcast de l’émission, je vous donne le lien qui vous permettra de l’écouter quand même. En espérant que le podcast soit encore disponible quand vous lirez cet article! Sinon, il vous restera le livre d’Emmanuel C, V13 , mais sans la voix de Nadia.
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s’y dessinait en lignes simples et illuminées. Je ne pensais à rien mais penser m’était inutile car il me semblait tout comprendre facilement. Je jouissais d’une intelligence mobile qui s’épandait dans la clarté lunaire pour tout voir, tout entendre, tout saisir, sans même composer une pensée, par vertu du rayonnement qui m’enveloppait de sa flamme éblouissante (…) Mais il y faut la nuit, une lune amicale, des lieux favorables au songe et une présence réelle. Présence dont on ne sait pas quelle est la nature cachée ; mais présence sensible à travers l’ombre et la clarté, l’odeur des bois, la brise dans les feuilles. Elle n’est cependant ni l’ombre, ni la forêt, mais sans elle toutes ces choses ne seraient que sensations pures, alors que l’on sent l’être même dans cet être inconnu que nulle image ne figure et dont l’émanation fait rayonner la terre, les eaux, les arbres et le silence de la nuit qui l’aime, car il en est le cœur actif et inaccessible.

























