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Le réel est tragique mais la joie est possible.
C’est la première phrase du livre d’Emmanuel Desjardins, « Prendre soin du monde ».
Le réel est tragique mais la joie est possible.
Que ressentez-vous à la lecture de cette phrase ? Une évidence ou un malaise ? Vous paraît-elle pessimiste ou optimiste ? Réactionnaire ou progressiste ? De droite ou de gauche ? Désespérée ou naïve ?
Dans les années soixante, il aurait été impensable d’affirmer que le réel était tragique. Le climat général de toute-puissance qui imprégnait cette époque portait plutôt à croire que le réel est ce qu’on en fait. Et pourtant…
Le monde moderne, depuis la Révolution, a été animé par le projet grandiose de faire disparaître la souffrance de la surface de la terre, et de créer une société idéale de laquelle le tragique sous toutes ses formes aurait disparu. L’avènement du paradis sur terre est la promesse, plus ou moins énoncée, qui a fondé notre société et lui a donné un élan créateur incroyable – du moins tant que la promesse demeurait crédible. Or le tragique perdure, il est bel et bien là. La promesse d’un monde parfait a généré beaucoup d’illusions qui toutes s’effondrent sous nos yeux, les unes après les autres. Qui croit encore à la perspective d’un monde duquel la guerre, la violence, la mort, la haine, l’irrationnel, l’injustice, la maladie, les tragédies collectives, les catastrophes naturelles auraient disparu ? Que devient alors le monde moderne, dont toute l’énergie est consacrée à la réalisation de cette utopie ? Quel est le sens de cette société ? Son projet, sa destination ?
En ce début de XXIe siècle, non seulement la terre n’est pas un paradis, mais l’avenir est tellement lourd de menaces qu’il semble nous condamner soit à l’aveuglement, soit à l’abattement. L’optique de ce livre est d’échapper à l’un comme à l’autre, de trouver dans la lucidité une source d’énergie et de satisfaction.
(Ce sont les premières phrases de la préface, que j’ai récupérées sur Amazon. Ce livre a été publié en 2009).
Pour en savoir plus sur le contenu de cet ouvrage, je vous indique le lien sur Amazon, ici (non que je vous incite à l’acheter, là ou ailleurs, mais parce que vous pourrez y lire le 1er § et le texte de la 4ème de couverture. Je précise que je me suis acheté le livre en librairie.)