J’aime l’araignée et j’aime l’ortie, Parce qu’on les hait ; Et que rien n’exauce et que tout châtie Leur morne souhait ;
Parce qu’elles sont maudites, chétives, Noirs êtres rampants ; Parce qu’elles sont les tristes captives De leur guet-apens ;
Parce qu’elles sont prises dans leur oeuvre ; Ô sort ! fatals noeuds ! Parce que l’ortie est une couleuvre, L’araignée un gueux;
Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes, Parce qu’on les fuit, Parce qu’elles sont toutes deux victimes De la sombre nuit…
Passants, faites grâce à la plante obscure, Au pauvre animal. Plaignez la laideur, plaignez la piqûre, Oh ! plaignez le mal !
Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ; Tout veut un baiser. Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublie De les écraser,
Pour peu qu’on leur jette un oeil moins superbe, Tout bas, loin du jour, La vilaine bête et la mauvaise herbe Murmurent : Amour !
J’avais retenu les 2 premiers vers depuis ma classe de seconde, je comptais les mettre en « citation du Lundi », et puis, en cherchant de quelle œuvre ils étaient tirés (car j’ai perdu mon manuel -Lagarde & Michard- de l’époque :-() , j’ai retrouvé le poème entier sur internet… et je ne sais toujours pas de quel recueil il vient ! mais je pense, par contre, que ce poème est digne d’être classé dans la rubrique « Autres maîtres ».
Si vous voulez consulter La Fiche Wikipédia sur Victor Hugo (1802-1885), cliquez sur son nom.
La félicité ne s’est pas rajoutée à votre nature, elle s’est simplement révélée comme étant votre état véritable naturel, éternel et impérissable.
Vous êtes en vérité l’être infini, pur, le Soi absolu.
Le seul moyen de vaincre la souffrance est de connaître et d’être le Soi.
*
Comment l’égo peut-il être détruit ? Cette question est la meilleure façon d’entretenir l’égo et non de le détruire.
L’égo serait-il d’accord pour se détruire lui-même ? Si vous cherchez l’égo, vous constaterez qu’il n’existe pas.
C’est la seule façon de le détruire.
*
L’homme est dans l’illusion à cause de la confusion du Soi conscient
avec le corps inconscient.
Cette illusion est liée à l’égo Elle s’élève et disparaît Mais la réalité demeure éternelle.
Chacun est conscient du Soi éternel.
Bien que l’homme voie tant de gens mourir, il continue de se croire éternel parce que c’est la vérité.
Indépendamment de sa volonté, la vérité s’affirme d’elle-même.
*
Dans la bibliothèque, à Hauteville, je suis tombée sur un beau recueil de citations de Ramana Maharshi « Cœur est ton nom…( » qui m’est allé… droit au cœur) poèmes ou extraits de poèmes, écrits par Ramana Maharshi,et j’en ai recopié plusieurs en essayant de respecter les alinéas du livre. La photo ci-dessus est celle du mont Arunachala, la colline sacrée vénérée par Ramana Maharshi.
Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes, O mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, O lutteurs éternels, ô frères implacables !
J’ai reçu d’une amie -le 4 septembre- ce diaporama que j’ai mis aussitôt sur Bertécol, car il m’a vraiment touchée, émue, indignée (etc.) ; mais, comme tous les « blogueurs » ne sont pas inscrits à Bertécol, pour toucher encore plus de monde je le poste aussi sur le Blog. Toucher plus de monde et toucher dans tous les sens du terme.
Regardons le Monde et puis ne jetons plus nos portables, nos ordinateurs, nos TV plasma etc. par-dessus les moulins !
« Un futur sans pauvreté ni marginalisation dépend aussi de Toi ! »
Je tente donc de mettre ici mon 1er diaporama sur le blog : Coltan7.
….. Bon ! vous allez devoir le télécharger, sauf si une bonne âme le met en direct sur le blog (?)
P.S. : les 2 citations sont prises dans le diaporama.
Du 13 au 18 Juillet se déroulaient cette année à Brest les fêtes maritimes 2012, rebaptisées « Tonnerres de Brest » depuis cette année. Des tas de bateaux, de toutes tailles, des tas de pays, depuis les rives de la Penfeld jusqu’au fin fond du port de commerce. Comme en atteste le plan à télécharger (Brest_2012_10072012).
Membre d’une ONG caritative « partenaire » de la fête, j’avais accepté un rôle de bénévole et, par plaisir, j’étais très présente surtout au stand-même, installé dans le « village du Maroc » mais aussi aux stands -amis et voisins- du Maroc sur la rive droite de la Penfeld, côté Recouvrance (entrée porte Jean Bart, après la Tour Tanguy). Et j’ai préféré rester dans ce « coin » où il y avait déjà beaucoup de choses qui m’intéressaient et notamment l’évocation vivante, quai des Subsistances, du départ en 1785, de La Pérouse à qui Louis XVI avait confié une mission d’exploration de la planète. Je ne vous ferai donc pas un reportage exhaustif de la fête, mais voici donc un mini zoom sur une grande fête
Louis XVI demandait souvent des nouvelles de La Pérouse :« A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? » Il aurait même posé cette question en montant à l’échafaud.
Un tableau vivant ponctué de nombreux moments de spectacle
« Brest 1785 : soldats, marins, marchands, ouvriers et filles de joie s’affairent autour de L’Astrolabe et de La Boussole. C’est le grand départ pour les terres lointaines du Pacifique sud.
Sur ce même quai qui a porté les pas des plus grands marins du Roi, au cœur du port historique de la Penfeld, 200 acteurs en costume d’époque font revivre l’activité fiévreuse de l’avitaillement d’un navire à la fin du XVIIIè siècle…
Travail du chanvre
Sur ce quai des Subsistances, nous sommes invités à nous promener au cœur de cette reconstitution qui se décline en de multiples scénettes et nous projette en plein XVIIIè siècle, à l’apogée de la marine à voile française.
Le quai et le Götheborg
Déambulant parmi la foule ou sur des tréteaux, les comédiens et chanteurs amateurs, dirigés par la troupe brestoise du Théâtre de la Coche, donnent vie à ce tableau historique.
La reine -un peu pompette- à gauche, et ses suivantes
Ils incarnent des personnages emblématiques de l’époque, à travers des textes écrits pour l’occasion (souvent très drôles voire impertinents quand il s’agit de se moquer de la reine, par exemple), des chants et musiques composés ou arrangés spécialement… »
Enfin, au ponton, dans le rôle de l’Astrolabe (c’est pourquoi je l’ai déguisé en vaisseau fantôme), le Götheborg (74 m), magnifique réplique suédoise d’un vaisseau marchand du XVIIIe.
P.S. :♦ Pour ce petit reportage -très incomplet- j’ai copié collé des passages de la présentation des « Tonnerres de Brest »
♦« Mais, a-t-on des nouvelles de M. de La Pérouse ? » A plusieurs reprises des bateaux sont partis à la recherche de L’Astrolabe et La Boussole, dès la fin du XVIIIe siècle et jusqu’à nos jours, et, grâce à certains objets retrouvés (épée, ustensiles de cuisine, vaisselle avec des armoiries, morceau de l’arrière d’un des bateaux etc.), on a pu déterminer que les 2 navires ont sombré en Nouvelle Calédonie, sur les écueils des îles Vanikoro. Des fouilles sont encore en cours actuellement, et, d’après une émission que j’ai vue à la TV / la 5, il y a eu de nouvelles trouvailles intéressantes, et l’espoir de savoir plus précisément ce que fut le sort des survivants, comment ils se sont organisés et quelles furent leurs relations avec les indigènes.
Il y a beaucoup de sites sur le web, je vous donne juste un lien ICI
♦ Une photo -que vous pouvez agrandir- du stand de l’AFEPS.
Et l’adresse d’un documentaire – prix de l’action humanitaire au festival 2011 d’Antibes- concernant le travail de l’AFEPS avec les pêcheurs plongeurs de l’île de Ly-Son au Vietnam : http://www.youtube.com/watch?v=JsAattMc51U
♦ Nos voisins marocains exposaient -entre autres- quelques très petits bateaux, certains très « efficaces », vu leurrapidité, au temps des corsaires
♥ Mais si vous voulez voir plus de bateaux, et des grands, reportez-vous 4 ans en arrière, à Brest 2008, en cliquant : « Beaucoup de marins à Brest ».
Chaque drame, chaque tragédie, toute la souffrance des autres nous convainc de nous engager encore plus courageusement sur notre propre voie, afin d’être de plus en plus en mesure de soulager, de diminuer la souffrance autour de nous.
Car une lumière a toujours lui dans les ténèbres.
Soyons ensemble les serviteurs de la paix, de l’amour, de la compassion.
Arnaud
Arnaud à La Bertais en 2005
Marika, Amie de La Bertais, s’était donné la mort en Mai 97. Nous l’avons appris un mois plus tard. Une autre amie, membre de La Bertais, avait écrit à Arnaud pour lui faire part de cette nouvelle. Ceci est un extrait de la réponse qu’elle a reçue d’Arnaud et qui est ensuite parue dans la brochure consacrée à Marika.
Au Prince Parfumé, point de blâme Au Dieu-Soleil, point de reproches C’est d’eux-mêmes que les hommes s’égarent
An neb na zent ket ouzh ar stur, ouzh ar garrek a raio sur
Celui qui n’obéit pas à la barre obéira à la roche
↔
Deux proverbes, l’un malgache, le second breton, en exergue au roman d’Irène Frain, « Les Naufragés de l’île Tromelin », que je viens de terminer et que j’ai du mal à « lâcher ». Je comptais les mettre en citation du lundi, et puis, finalement, je vous présente le livre, avec sa dédicace :
« À LA MÉMOIRE DES NAUFRAGÉS DE L’UTILE.
ET EN HOMMAGE PARTICULIER À LA SOIXANTAINE DE FEMMES ET D’HOMMES QUI FURENT ABANDONNÉS SUR L’ÎLE TROMELIN »
Une île terriblement inhospitalière, au large de Madagascar, battue par les vents et l’océan… des vagues qui déferlent avec une très grande violence depuis des siècles…. seules les tortues y abordent pour déposer leurs œufs dans le sable.
« L’île est le sommet émergé d’un vieux volcan sous-marin. La lave a bouché l’orifice de sa cheminée. Comme il se trouvait à fleur d’eau, les coraux l’ont vite colonisé. Sous les vagues les pentes du volcan sont très raides. À deux encablures de l’île, l’abîme commence. Et les grandes houles, les courants sans fin. Il faut vraiment jouer de malchance pour se retrouver sur ce bloc de corail cerné par les déferlantes, ou n’avoir peur de rien.
Pour pouvoir en repartir, il faudra aussi compter sur l’inconscience. À moins de chercher son salut dans l’énergie du désespoir. Nul ne s’est jamais installé ici. L’île est sans mémoire. Seuls les ouragans laissent leur trace dans le sable. » (Début du roman)
C’est là que, le 31 juillet 1761, le capitaine Lafargue, commandant deL’Utile, dont la cargaison illégale de 160 esclaves Noirs estdissimulée dans la cale, fait naufrage, pour ne pas avoir écouté — car trop pressé de livrer bien fraîche sa marchandise— l’avis de son second, le lieutenant Castellan
« Saisissement. C’est l’île. Le vent. Le blanc du roc au sommet de la plage. La frappe indéfinie des lames. L’assommoir du soleil. Un à un les corps s’écroulent. Noirs ou blancs, ils réclament à la terre le répit qu’elle a toujours su leur offrir. »
Tous vont devoir vivre, ou plutôt survivre, dans des conditions extrêmes, pendant 57 jours, durant lesquels ils vont, ensemble, construire un bateau avec les débris récupérés de L’Utile et, pour certains, découvrir la fraternité avec les Noirs auxquels Castellan a promis de les emmener aussi. Mais ce bateau est trop petit et il les abandonne, en leur faisant le serment de venir les rechercher au plus vite. Hélas, les autorités en décideront autrement et l’empêcheront, de toutes les manières possibles, de retourner sur l’île. Il faudra attendre quinze années avant que le capitaine Tromelin puisse sauver les sept femmes qui ont survécu ainsi qu’un bébé. Cette histoire finira par arriver à la connaissance deCondorcetqui combattit de toutes ses forces pourl’abolition de l’esclavage.
Une histoire vraie et passionnante, superbement racontée, réinventée à partir des documents existants, par Irène Frain. …(Et qui lui vaudra Le Grand Prix du roman historique 2009)
Une postface de Max Guérout raconte la mission archéologique « Esclaves oubliés » qu’il a menée à Tromelin, en 2006 puis en 2008, sous le patronage de l’UNESCO, pour retrouver les traces des naufragés et qui a donné naissance à ce roman d’Irène Frain, paru en 2009 aux Éd.Lafon, mais sorti aussi en Poche. Max Guérout a lui-même publié un livre aux éd. du CNRS :
De nombreux sites apportent des renseignements précis, tout particulièrement celui du livre : lesnaufragesdeliletromelin.fr avec photos, vidéos et relation de la mission archéologique (dans la rubrique « liens »). Et je vous conseille surtout et vivement, si vous êtes intéressés par ce thème, le site officiel d’Irène Frain (très beau diaporama de l’île – dont j’ai sorti plusieurs photos, toutes « cliquables » pour agrandir – vidéo etc.) :
L’île, minuscule (1km2), fait partie des Terres australes et antarctiques françaises et abrite une station de Météo-France et une piste d’atterrissage. On ne peut que rarement y aborder : elle est entourée de fonds marins très profonds et d’une barrière de corail très dangereuse. Elle est peuplée de bernard-l’hermites, d’oiseaux et de tortues vertes, espèce en voie de disparition et protégée, qui viennent y pondre.
Oiseaux dans les veloutiers (« Deux grammes de douceur… »)
« Qui sait si cette partie de la vie où nous pensons veiller, n’est pas un autre sommeil différent de l’autre où nous pensons dormir ? » (Pascal)
Le jour où j’ai entendu cette citation de Pascal à la radio, j’ai sauté sur un crayon pour la noter, tellement elle me rappelait les stages Upanishads avec Yann, et j’ai préparé cet article que j’ai laissé dans les brouillons du blog. Mais ce dimanche soir 3 Juin, rentrant du stage avec Betty -qui semble bien, elle, s’être éveillée du rêve- je le livre à publication…
Tout ce que nous acceptons ici et maintenant brise la chaîne entre le passé et le futur.
La relation que nous entretenons avec notre propre histoire est toujours exactement la même. (…..) Nous avons déjà conditionné complètement notre existence à partir de notre passé. C’est vraiment désespérant !
La découverte du chemin vous donne une possibilité de vivre dans le présent et de dissoudre ainsi l’emprise que le passé exerce sur vous. Si le passé est dissous, cela dissout simultanément l’avenir, ce qui signifie que tout devient possible.
Lee Lozowick. N’essayez pas, vivez(p.200)
(Lee, à Hauteville, répondait à la question posée par une femme : … Finalement, comment se débarrasse-t-on de l’emprise de l’enfance ?)
◊ Les gens disent : « Je ne peux pas lâcher ma souffrance. » En fait , ils ne peuvent pas lâcher un élément positif qui leur permet de supporter : l’imagination modifie l’état intérieur. Dans la souffrance il y a toujours un aspect imaginaire agréable.
◊ Le conflit n’est pas : « Moi je ne veux pas ça », mais : « Moi je veux ça à la place de ça. »
∞
Ce sont des paroles de Daniel (Morin) que j’avais notées au cours d’un de ses week-ends. Le récent we avec Murielle et Christophe Massin, qui ont évoqué son rôle dans leur saddana, m’a touchée et rappelé la force de ses « formules ».
J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants. – Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d’azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l’Europe aux anciens parapets !
J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : – Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles, Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !
Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
Quelques éléments de la biographie d’Apollinaire tirés de Wikipédia :
Guillaume Apollinaire, né le 26 août 1880 à Rome et mort pour la France le 9 novembre 1918 à Paris , est un poète et écrivain français né polonais sujet de l’Empire russe. (…..)
Transféré à sa demande au 96e régiment d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant en novembre 1915, il fut naturalisé français le 9 mars 1916. Il fut blessé à la tempe par un éclat d’obus le 17 mars 1916, alors qu’il lisait le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il fut trépané le 10 mai 1916. Après une longue convalescence, il se remit progressivement au travail (…) et publia Calligrammes en 1918.
La tombe de Guillaume Apollinaire au cimetière du Père-Lachaise, division 86, présente un monument-menhir conçu par Picasso et financé par la vente aux enchères de deux œuvres deMatisse et Picasso le 21 juin 1924 La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de « Colline », qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de cœur qui se lit « mon cœur pareil à une flamme renversée ».(cf. Automne …, (clic) 1ers poèmes d’Apollinaire publiés sur ce blog.)
Celui-ci est le 3e texte de l’atelier d’écriture « la terre et l’eau », dont je vous ai parlé dans « Chrysantème »(Clic !).
C’était un w-e. Héloïse nous avait demandé de fabriquer un seul texte à partir de 2 autres de nos textes. On pouvait ajouter ou ôter des phrases ou des mots, à notre guise. Je lui avais montré X fois ma « production » et m’étais fait renvoyer chaque fois à ma table de travail. Dans la version qui précédait ce texte-ci , il y avait seulement un mot de différent : « terre mouvante » (au lieu de « mourante »). Je trouvais moi-même que c’était vide, juste un jeu avec des mots : « terre mouvante » ça ne me disait rien ! Et l’idée m’a prise de remplacer « mouvante » par « mourante ». Et là, elle a dit : »Stop ! ça va ! »
Je trouvais que ça n’avait toujours pas de sens, mais je sentais une atmosphère, et puis petit à petit des sens se sont présentés après coup, un peu comme quand on essaie de comprendre nos rêves au petit déjeuner en séjour ! Il n’y avait aucun titre, mais quand j’ai cherché une illustration, je suis tombée sur ce petit tableau de Georges de Latour, qui m’a semblé « correspondre » au texte. Et en plus, il est intitulé « Atmosphère » ! Ce sera donc mon titre aussi.
Longueurs d’ondes, 9e festival à Brest, de la radio et de l’écoute.
– « Perros, Miossec, vies ordinaires » –
C’était le 1er festival pour moi. J’avais repéré la présence, à 17h au musée, de Katleen Evin, productrice de l’émission L’Humeur vagabonde, sur France-inter. Je n’ai pu assister à cette animation, mais c’est grâce à elle que je me suis intéressée de plus près au festival, et que, en consultant le catalogue de la programmation, j’ai flashé sur le nom de l’écrivain Georges Perros, fil conducteur d’une soirée qui lui était consacrée, concoctée par le chanteur brestois Christophe Miossec.
L’émission (59mn) était transmise en direct sur France Culture (émission « Drôles de drames » animée par Blandine Masson) depuis le grand théâtre du Quartz. La salle (1500 places) était pleine, me semble-t-il, du moins le parterre (malgré l’élection de Miss France au parc de Penfeld 😉 !
J’ai trouvé la soirée très belle, riche, bien construite, avec une alternance de chansons (Miossec semble avoir eu pour Perros un vrai coup de cœur, et vient de mettre 4 de ses poèmes en musique) de lectures (par l’acteurTcheky Kario) d’interviews enregistrées de Perros, et de textes lus et enregistrés spécialement pour l’émission, parJeanne Moreau (splendide !). Notamment un texte où Perros fait une description de Gérard Philipe, son ami depuis le conservatoire d’art dramatique.
Était aussi présent sur le plateau le fils de Perros, Frédéric Poulot,qui a choisi avec Miossecles textes ou poèmes à dire.Ce témoignage ajoutait, à mes yeux, quelque chose d’encore plus humain à cette soirée, qui en plus d’être belle était aussi très simple et sympathique. Le courant passait de la salle au plateau et comme me disait un vieux copain, un soir, en rentrant d’un fest-noz : « Y avait du feeling »
Moi, c’était la 1re fois que j’assistais à une transmission en direct pour la radio : c’était à la fois intéressant et émouvant. Et je me suis dit : « Il faut que j’en fasse quelque chose pour le Blog ! … Mais quoi ? Mettre un de ses textes ? Il y en a déjà pas mal dans le Podcast que je vais essayer de transmettre (à la fin de l’article). » Je vais donc juste vous dire quelques mots sur Perros.
Georges Perros (de son vrai nom Poulot) est né à Paris en 1923, mort à Paris, en 1978. Sa crainte, disait-il quand il allait à Paris, était de mourir à Paris, loin de la Bretagne et de la mer. Mais, petite consolation, il a été enterré dans le joli cimetière marin de Tréboul en Douarnenez (son choix, je crois).
En 1959, à 36 ans, il quitte Paris, où il a passé une enfance heureuse aux Batignolles, pour s’installer en Bretagne, d’abord à St Malo, puis à Douarnenez.
De là à la Pointe du Raz et à la Baie des Trépassés, il n’y a qu’un pas (ou tour de roue de moto) d’où son recueil « La Pointe du Raz dans quelques-uns de ses états », que j’ai emprunté dare-dare à la B.M. pour le lire avant le spectacle. Avec des passages en Breton, que j’ai beaucoup aimés, même si je n’ai pas réussi à comprendre tout : toujours le feeling !
Il a écrit bien d’autres choses, dont le recueil qui a donné un bout de son titre à l’émission : « Une Vie ordinaire« . Et plus je fais des recherches sur lui, plus je me dis que j’ai découvert un trésor !
P.S. : En préparant cet article pour le Blog, j’ai pensé tout à coup à un autre poète qui, lui aussi, a quitté la capitale pour s’installer au bord de la mer, dans le Finistère. Certains s’en souviennent, il est sur le blog et même si ce n’est pas le même type d’inspiration, je les relie : cliquer ici !
§
Le lendemain, je suis retournée au Quartz pour assister à l’enregistrement, pour France Inter, cette fois, de l’émission 3D de Stéphane Paoli : « La radio et l’image face à la violence (1e partie), et le chômage et le suicide des jeunes (2e partie). »
C’était beaucoup plus « sérieux », parfois ardu. Mais finalement, malgré ce que des termes comme « violence, suicide… » pourraient nous faire craindre, je trouve que quelque chose de positif se dégage de cette émission, surtout dans la 2e partie, à cause du témoignage du médecin chargée de l’unité « Anjela Duval » (on reste en Bretaghe ! ;-)) unité d’accueil des jeunes en détresse, à l’hôpital Morvan .
C’est un peu long à réécouter (1h20, je crois, mais il y a des moments « non sérieux » !). Finalement, je vous laisse le choix, et j’ajoute ici le lien, au lieu de réserver cet article à Perros : http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=225371
Dans les années 80, j’ai fait quelques stages d’écriture avec une collègue, Héloïse, dont j’aimais beaucoup le travail. J’ai gardé mes brouillons et je me suis décidée, après le passage de Lily, à fouiller dans le carton où je les garde, dans l’intention de mettre quelques textes sur le blog (cf. Minotaure loufoque, 29/07/11)
Ce texte-ci, je l’ai écrit lors d’un stage qui avait pour thème « La terre et l’eau ». On avait eu à choisir, chacun, une expression concernant l’eau. J’avais choisi « Les eaux et forêts » car je voulais aussi de la terre.
Puis la consigne était de chercher, chacun dans son dictionnaire, les mots composant l’expression choisie et de relever toutes les expressions citées dans l’article. J’ai donc cherché « Forêt » et « Eau » et fait mes relevés. (Il y avait pas mal de choses à relever, vous pouvez le vérifier vous-mêmes.)
Ensuite il fallait choisir dans ces relevés, 2 mots ou expressions à inclure dans le texte qu’on allait écrire. J’ai choisi « étoile » dans l’expression « étoile de mer » et du côté « forêt », j’ai dû choisir le mot « bûcheron » (mais vous avez vu que j’ai pris aussi les mots sève et souche).
Comme avec des amis, on parlait souvent à cette époque, du fascisme, les mots étoile, sève, souche ont cristallisé quasi-immédiatement, et ça a donné ce texte. J’ai pensé que ça pouvait intéresser certains de voir comment ça s’est « fabriqué ».
Je n’avais pas donné de titre mais comme aujourd’hui, jour où je propose ce texte, on est tout près de la Toussaint, je choisis « chrysanthème ».
P.S. : J’ai fait quelques retouches, puisque j’en ai la possibilité.