Auteur/autrice : Edmonde Noël

  • Herbier lunaire

     

    "Herbier lunaire" ( Michel Butor).

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    Hibiscus novus

        On l’appelle parfois la fleur de ficelle et aussi nouvelle amiante. Ses fibres souples, faciles à filer et tisser, sont en effet parfaitement incombustibles. C’est la matière première aujourd’hui non seulement de la plupart des tenues d’astronautes, mais aussi de celles des pompiers de la Terre. Seul inconvénient : l’extraordinaire vitalité de ces tissus qui peuvent bourgeonner soudain même après des années de mort apparente, surtout sous une lumière vive. Certaines variétés ont été obtenues pour réaliser des robes de soirée qui se recouvrent brusquement de fleurs sous les lustres.


    Adansonia imbrium

        Le tronc volumineux du baobab lunaire est souvent creusé de cavités suffisamment vastes pour abriter confortablement une petite patrouille. Son surnom d’arbre-garde-manger vient du fait qu’il fleurit à l’intérieur de ces cavités, et que les fruits y mûrissent sur des étagères naturelles. On peut d’ailleurs les faire cuire sans les cueillir en disposant au centre un radiateur électrique à batterie. Bien grillés ils ont le parfum du croissant chaud. L’arbre n’en souffre nullement. Au contraire, la floraison suivante est plus rapide.

     

    Actinida nectaris

        Les sexes sont séparés chez cette liane. Les deux individus sont toujours entièrement distincts, mais toujours étroitement enlacés. On n’a jamais jusqu’à présent découvert de célibataire. Les boutons en forme de cloche se réunissent pour constituer une fleur globuleuse qui de temps en temps émet une phosphorescence verdâtre et à d’autres moments un soupir fluté. De très beaux enregistrements ont été réalisés en disposant des micros sur les pétales.

     

    Lunaria frigoris

        C’est la fleur lunaire par excellence. Lors de certaines journées de printemps on voit les pentes du cratère Copernic étinceler par ces millions de petits miroirs qui tournent lentement avec la lumière du Soleil. Les enfants ne se lassent pas d’extraire de ces petits disques une menue goutte de glace très salée qu’ils vaporisent avec leurs pistolets-jouets à chaleur.

     

     

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     *J’ai voulu concurrencer Mireille. Hélas, je ne trouve pas sur internet les belles gravures originales (de Gochka Charewicz) qui illustrent chacun des poèmes. Alors, on imagine !


     

  • Affres, détonation, silence

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    AFFRES, DÉTONATION, SILENCE

    Le Moulin du Calavon. Deux années durant, une ferme de cigales, un château de martinets. Ici tout parlait torrent, tantôt par le rire, tantôt par les poings de la jeunesse. Aujourd’hui le vieux réfractaire faiblit au milieu de ses pierres, la plupart mortes de gel, de solitude et de chaleur. À leur tour les présages se sont assoupis dans le silence des fleurs.
    Roger Bernard : l’horizon des monstres était trop proche de sa terre.
    Ne cherchez pas dans la montagne ; mais si, à quelques kilomètres de là, dans les gorges de l’Oppedette, vous rencontrez la foudre au visage d’écolier, allez à elle, oh, allez à elle et souriez-lui car elle doit avoir faim, faim d’amitié.

    René Char . Fureur et mystère . Le Poème pulvérisé (1945-1947)`

     



    Les recueils de René Char, « Le Poème pulvérisé » et « Feuillets d’Hypnos », sont publiés en 1948 à l’intérieur du recueil : « Fureur et Mystère ».
    « Feuillets d’Hypnos » est un recueil de « notes » écrites au quotidien dans le maquis, par René Char, qui, engagé dans la Résistance, sera, de 1942 à 1944, à la tête d’un réseau de l’Armée secrète dans les Basses Alpes, sous le nom de Capitaine Alexandre. Les Feuillets d’Hypnos  (1942-43) ne paraîtront qu’après la Libération, R.Char se refusant à publier quoi que ce soit sous l’Occupation.

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    En lisant « Affres, détonation, silence », j’ai pensé ce poème était un écho de la « note » 138 (ci-dessous)  des Feuillets d’Hypnos.




    138

    Horrible journée ! J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes à faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête… Le soleil de Juin glissait un froid polaire dans mes os.
    I
    l est tombé comme s’il ne distinguait pas ses bourreaux et si léger, il m’a semblé, que le moindre souffle de vent eût dû le soulever de terre.
    Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village ? Un village pareil à un autre ? Peut-être l’a-t-il su, lui, à cet ultime instant ?

    René Char. Fureur et Mystère. Feuillets d’Hypnos (1943-44)

    (Pour lire le poème précédent de R.Char : La vérité vous rendra libres  cliquer ici)

  • « La mort intime »(Marie de Hennezel) .

    Marie De Hennezel

    Extrait de la préface de François Mitterand 

    «Comment mourir ? Nous vivons dans un monde que la question effraie et qui s’en détourne. Des civilisations, avant nous, regardaient la mort en face. Elles dessinaient pour la communauté et pour chacun le chemin du passage. Elles donnaient à l’achèvement de la destinée sa richesse et son sens. […..]

    Souvent nous avons parlé ensemble de tout cela. Je l’interrogeais sur les sources de ce pouvoir d’effacer l’angoisse, d’instaurer la paix, sur la transformation profonde qu’elle observait chez certains êtres à la veille de mourir.

    Au moment de la plus grande solitude, le corps rompu au bord de l’infini, un autre temps s’établit hors des mesures communes. En quelques jours parfois, à travers le secours d’une présence qui permet au désespoir et à la souffrance de se dire, les malades saisissent leur vie, se l’approprient, en délivrent la vérité. Ils découvrent la liberté d’adhérer à soi. Comme si, alors que tout s’achève, tout se dénouait enfin du fatras des peines et des illusions qui empêchent de s’appartenir. Le mystère d’exister et de mourir n’est point élucidé mais il est vécu pleinement.

    Tel est peut-être le plus bel enseignement de ce livre : la mort peut faire qu’un être devienne ce qu’il était appelé à devenir ; elle peut être, au plein sens du terme, un accomplissement.

    Et puis, n’y a-t-il pas en l’homme une part d’éternité, quelque chose que la mort met au monde, fait naître ailleurs ? de son lit de paralysée, Danièle nous offre un ultime message : « Je ne crois ni en un Dieu de justice, ni en un Dieu d’amour. C’est trop humain pour être vrai. Quel manque d’imagination ! Mais je ne crois pas pour autant que nous soyons réductibles à un paquet d’atomes. Ce qui implique qu’il y a autre chose que la matière, appelons ça âme ou esprit ou conscience, au choix.Je crois à l’éternité de cela. Réincarnation ou accès à un autre niveau tout à fait différent… Qui mourra verra ! »

    Tout est là, en peu de mots : le corps dominé par l’esprit, l’angoisse vaincue par la confiance, la plénitude du destin accompli. […..]»

    En Décembre 2007, à la mort de ma mère, j’ai cherché des textes pour les funérailles. J’avais chez moi ce livre de Marie de Hennezel et j’y ai découvert -avec étonnement – la préface de F.Mitterand qui m, étonnée et touchée.

     

  • Anamnèses

     


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    J’ai pris connaissance du texte de R.Barthes qui suit, lors d’un très ancien stage d’écriture. Après lecture, on était invité par l’animatrice, à écrire nos propres « anamnèses » à la manière de Barthes :
    Le souvenir devait être le plus
    ténu possible, mate, essentiellement basé sur la sensation, non sur l’émotion, n’évoquant pas un événement marquant ; les temps tous au passé, la 1e personne remplacée par la 3e : le "je" , par "il" ou "elle", et le "nous" par "ils" ou "elles". Une seule phrase pouvait suffire. Je vous dis tout ça parce que, si le cœur vous en dit, vous pourriez en envoyer un ou deux… dans les Commentaires (?) Après tout, c’est une autre façon de recontacter son passé. J’avais beaucoup aimé cet exercice.

     

    ANAMNÈSES (Barthes)

         Au goûter, du lait froid sucré. Il y avait au fond du vieux bol blanc un défaut de faïence ; on ne savait si la cuiller, en tournant, touchait ce défaut ou une plaque de sucre mal fondu ou mal lavé.    

         Retour en tramway, le dimanche soir, de chez les grands-parents. On dînait dans la chambre, au coin du feu, de bouillon et de pain grillé.

         Dans les soirs d’été, quand le jour n’en finit pas, les mères se promenaient sur de petites routes, les enfants voletaient autour, c’était la fête.

         Une chauve-souris entra dans la chambre. Craignant qu’elle ne s’accrochât dans les cheveux, sa mère le prit sur son dos, ils s’ensevelirent sous un drap de lit et pourchassèrent la chauve-souris avec des pincettes.

         Assis à califourchon sur une chaise, au coin du chemin des Arènes, le colonel Poymiro, énorme, violacé, veinulé, moustachu et myope, de parole embarrassée, regardait passer et repasser la foule de la corrida. Quel supplice, quelle peur quand il l’embrassait !

         Son parrain, Joseph Nogaret, lui offrait de temps en temps un sac de noix et une pièce de cinq francs.

         L’appartement meublé, loué par correspondance, était occupé. Ils se sont retrouvés un matin de novembre parisien, dans la rue de la Glacière, avec malles et bagages. La crémière d’à-côté les a recueillis, elle leur a offert du chocolat chaud et des croissants.

         Rue Mazarine, les illustrés s’achetaient chez une papetière toulousaine ; la boutique sentait la pomme de terre sautée ; la femme sortait du fond en mâchouillant un reste de frichti.

        Très distingué, M. Grandsaignes d’Hauterive, professeur de Quatrième, maniait un lorgnon d’écaille, avait une odeur poivrée ; il divisait la classe en « camps » et « bancs », pourvus chacun d’un « chef ». Ce n’était que joutes autour des aoristes grecs.(Pourquoi les professeurs sont-ils de bons conducteurs du souvenir ?)

        Etc. (N’étant pas de l’ordre de la Nature, l’anamnèse comporte un "etc.".) 

    J’appelle anamnèse l’action –mélange de jouissance et d’effort – que mène le sujet pour retrouver, sans l’agrandir ni le faire vibrer, une ténuité du souvenir : c’est le haïku lui-même.

    Ces quelques anamnèses sont plus ou moins mates (insignifiantes : exemptes de sens). Mieux on parvient à les rendre mates, et mieux elles échappent à l’imaginaire.

    (Roland Barthes par Roland Barthes. Écrivains de toujours.  Éd. du Seuil.)

    —————————————-

     

    P.S. : La photo = Roland Barthes au Maroc en 1978. (Et l’aoriste grec est un temps verbal) .


  • Le dormeur selon St-Pol-Roux (3) et Odilon Redon

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    Le Dormeur

    L’autre jour j’ai emprunté  le livre de St-Pol-Roux « De l’art magnifique », qui contient le recueil le « Petit traité de déshumanisme ». Dans ce recueil, un poème -sans titre, juste le chiffre III car c’est la 3ème texte du recueil-  que j’ai intitulé, pour le Blog, « Le Dormeur selon St-Pol-Roux »  m’a touchée particulièrement parce qu’il m’évoquait les notions sur le sommeil et les rêves, reçues lors des stages Upanishads de La Bertais.
    Ce qui m’a touchée aussi c’est le fait qu’il est sans titre, avec des mots entre parenthèses, comme pas fini. Un vrai manuscrit ! Sans doute l’un des inédits récupérés  après le sac, à Camaret,  du manoir Coecilian en Juin 40 et sauvés par Divine et René Rougerie.

     

    III

    Le dormeur quitte sa livrée (son argile) pour entrer (pénétrer, s’immiscer) dans l’univers.

    De ses yeux clos on voit tout ce que ne voient pas les yeux ouverts.

    Le rêve auquel nous ne collaborons qu’inconsciemment ressortit à l’universel. Par lui nous nous rattachons à l’infini. Par lui nous nous déshumanisons. Par lui nous déons.

    Songez à tous les voyages du rêve. Ils sont vrais puisqu’ils sont. Je ne parle pas des rêves maladivement apportés par les soucis du jour, ceux-là sont terrestres. Mais des rêves purs, vierges, qui ne montent pas de nous mais descendent en nous.`

    Le jour nous éteignons la Vie à coups d’école, la nuit elle se montre nue comme l’instinct.

    Nous ne pouvons garder le rêve ou le suivre quand il part mais il nous reste de cet incommensurable papillon quelque peu de pollen aux doigts de la mémoire ou de l’impression (l’émotion).


    L’heure du repos au manteau d’or est une heure divine. En quelque sorte nous quittons notre lopin pour l’éternité. Le royaume des cieux nous appartient. La marée merveilleuse nous envahit de ses splendeurs. Nous jonglons avec les lions, nous jonglons avec les astres. Nous nous mêlons au tout

    L’imagination nous reste. C’est le grand diamant de la Nuit.

    La Mort de la nuit nous apprend ce qu’est la Vie du jour. 

    (St-Pol-Roux, Petit traité de déshumanisme)

    §

    Pour lire le post 1 (replay « Bretagne est univers ») cliquer ici

  • Tarte aux choux

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    Tarte aux choux (Yes, I can !) 

      (suite…)

  • « MANGALAM, un parcours auprès d’Arnaud Desjardins »

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     Dernier livre d’Eric Edelman. Je voulais en mettre un extrait sur le blog, mais lequel ?? Alors j’ai choisi le début, à la fois début dans le temps, et début du « roman ». Et puis la « fin du roman ». (suite…)

  • Bateaux à vendre

     Après l’Inde et la Tunisie, le Viet-Nam, mais le Viet-Nam pas trop loin : le Viet-Nam à Brest 2008, sur la rive droite de la Penfeld, à Recouvrance. Le Viet-Nam et ses bateaux, le Viet-Nam et ses marionnettes sur l’eau…

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    Je commence par une digression, et même plusieurs.

    Les pays représentés étant pris en charge par une des associations brestoises, le Viet-Nam est pris en charge par l’AFEPS, une ONG à but humanitaire, créée à Lyon il y a 15 ans, d’abord dans le but d’opérer des enfants vietnamiens atteints de maladies cardiaques. (Là-bas la sécurité sociale n’existe pas, or , pour un travailleur vietnamien pauvre, le coût d’une opération de ce type équivaut à 4 années de salaire.) Cette activité demeure essentielle, mais l’AFEPS a élargi maintenant le champ de ses activités, s’intéressant notamment aux soins et à la prévention des accidents de plongée, bcp trop fréquents chez les pêcheurs vietnamiens …

    Il se trouve que j’ai pris contact avec cette association au début de l’année, à l’occasion de cours de vietnamien -dont j’ai déjà parlé sur ce blog- Je suis donc bénévole et amenée à m’intéresser de plus près à ce qui se passe dans le "village".

    Avant d’en arriver aux bateaux je peux vous dire qu’il y a un spectacle de Marionnettes sur l’eau que je trouve "sublime" (marionnettes sur l’eau parce que là-bas tout se passe dans les rizières).

    La fête à Brest se termine le 16 au soir, et le 17, c’est le départ de la régate vers Douarnenez. Mais vous avez encore le temps de venir jusqu’ici admirer les Marionnettes. N’oubliez pas alors, de rendre visite aussi au stand de l’AFEPS, juste à côté, où, moyennant 2€ de don, vous pourrez vous photographier en costume traditionnel. (D’autres bertaisiens venus de la région rennaise l’ont fait avant vous… incognito) .

    J’en viens aux bateaux, superbes pour certains. Il y a une jonque d’une douzaine de mètres, avec des voiles en forme d’ailes de dragon, 3 bateaux-dragons, longues yoles à 12 rameurs représentant la tête et le corps d’un dragon, des barques traditionnelles en bambou et des bateaux paniers.

    Les vietnamiens aimeraient bien les laisser sur place, càd les revendre au lieu de payer leur transport de retour. Alors, si vous connaissez quelqu’un susceptible d’être intéressé par un achat, ça rendrait bien service à tout le monde je pense (ie aux vietnamiens et à l’AFEPS) !

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    Je finis mon message sur des considérations d’un ordre bien pratique (je n’ose pas dire : terre à terre) mais j’espère que vous voudrez bien m’en excuser, compte tenu de l’importance humaine des enjeux.

     

     

     

     

     

  • Tibet

     Une fausse manœuvre a fait disparaître du blog mon article précédent  sur le Tibet, composé de 2 posts que je me suis permis de récupérer sur le blog d’Alain. Donc je recommence, car j’avoue que cette question me tient à cœur et l’interview de Matthieu Ricard me semble d’une grande aide pour se faire une idée juste de la situation et des actions de soutien à adopter.

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    Matthieu Ricard

    Il aurait pu être généticien… mais il a préféré s’exiler sur les hauteurs de l’Himalaya, où il médite et se bat pour l’autonomie du Tibet. Ce proche du dalaï-lama (il traduit ses propos en français) raconte la répression chinoise et la résistance d’une culture obstinément pacifique.
    Pour lire toute l’interview :

    http://www.telerama.fr/monde/matthieu-ricard-s-il-n-y-a-pas-de-dialogue-entre-le-dalai-lama-et-pekin-avant-   les-jo-ce-sera-fichu-on-ne-parlera-plus-du-tibet,27829.php

    (Publié par ipapy le mardi, avril 22, 2008
    Libellés : société, Spiritualité)

    L’Amour                                                                                 dalai_lama.jpg

    Vous êtes plusieurs à nous avoir envoyé cette citation du Dalai Lama :

      « Quelle que soit votre vénération pour les maîtres tibétains
        et votre amour pour le peuple tibétain, ne dites jamais de mal des Chinois.
        Le feu de la haine ne s’éteint que par l’amour et, si le feu de la haine ne s’éteint pas, c’est que l’amour n’est pas encore assez fort. »

    Sa Sainteté le XIVème Dalai Lama

    (Publié par ipapy le mercredi, avril 23, 2008)

     

  • Chaomen au porc ou au poulet (plat vietnamien)

     


     

    CHAOMEN AU PORC (ou poulet)

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    Pour 3-4 personnes, préparation 20’, marinade 10’, cuisson 15’

     

    • INGREDIENTS:  

        200g de pâtes chinoises aux œufs
        200g de porc (ou poulet)
        1 chou (pat soi)
        1 carotte
        3 ciboules
        2 œufs
        ½ c à café d’alcool de riz (kwangtung miju)
        1 pincée de sel
        ½ litre de bouillon de poulet (ou d’eau)
        3 c à soupe d’huile.
     

    Marinade :
       ½ c à café de poivre
       ½ c à café de sel
       1 c à soupe de sauce de soja

    Assaisonnement :
        ½ c à café de poivre
        ½ c à café de sel
        2 c à soupe de sauce de soja
        1 c à soupe d’alcool de riz
        ½ c à café de glutamate
     

    • PREPARATION :

    1.    Préparer la marinade
    2.    Porter à ébullition une grande casserole d’eau salée additionnée d’une c à soupe d’huile. Jetez-y les pâtes chinoises et laissez bouillir 6’ ou jusqu’à mi-cuisson, puis égouttez.
    3.    Découpez le porc en allumettes. Mélangez-le avec la marinade et laissez reposer 10’.
    4.    Coupez en rondelles ciboules, carottes, chou.
    5.    Préparez l’assaisonnement et mettez de côté.
    6.    Battez les œufs avec une pincée de sel et ½ c à café d’alcool de riz.
    7.    Dans une petite poêle, chauffez à feu vif ½ c à soupe d’huile. Versez-y la moitié de l’œuf battu, en répandant pour faire une fine omelette, et faire dorer des 2 côtés. Enlevez-la, faites un rouleau puis coupez en lanières.
    8.    Rajouter ½ c  à soupe d’huile dans la poêle et refaites la même opération avec la moitié d’œuf restant.
    9.    Dans un wok, chauffez à feu vif 2 c à soupe d’huile, et faites rissoler les ciboules 10 secondes. Ajoutez le porc et faites revenir une minute en remuant.
    10.    Incorporez assaisonnement, chou et carotte et faites cuire 1 minute.
    11.    Versez-y le bouillon de poule et portez à ébullition
    12.    Jetez-y les pâtes chinoises et laissez absorber, jusqu’à absorption du bouillon, environ 5’
    13.    Ajoutez les lanières d’omelettes et servez chaud.

    ***

     

    Remarque personnelle : ceci est une recette familiale que nous a transmise un participant au cours de vietnamien. Je ne l’ai pas testée mais je suis sûre que certains le feront. Donc, bon appétit ! Edmonde
     

  • « Une seule arme : l’évidence » (2)


    DANIEL : « Une seule arme : l’évidencence » (suite)

     

    « Alors, la pratique, pour quoi ? Pour quel but?

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    Alain a dit hier : « Hauteville, c’est un ashram ». Si vous êtes ici, c’est que vous avez une demande spirituelle. Spirituelle, c’est quoi ? C’est la relation à « plus grand », à l’indéfinissable : une relation d’humilité, une relation d’ouverture, de simplicité, d’humanité. Dire « oui », c’est un vaste programme dont vous vous faites souvent une conception trop étriquée. Le but du oui n’est pas d’aller mieux, de vous mettre en relation de confort avec l’extérieur. Le but, c’est de faire disparaître le moi possesseur, le moi étanche, la séparation.

    Le « oui à ce qui est » est trop souvent compris de manière restrictive. Les gens me disent : J’essaie de dire oui à ce qui est… Mais ils ne sont pas en relation avec la totalité de la réalité. Seulement avec ce que, eux, pensent de la réalité, à l’extérieur d’eux-mêmes. Ça, ce n’est qu’une partie de ce qui est. Ce qui est, c’est tout ce qui est. TOUT. Toute la réalité. Moi-même faisant partie de ce qui est. Il n’y a ni extérieur, ni intérieur. Tant que quelqu’un croit que la réalité, c’est ce que lui pense que la réalité est, il reste coupé de la totalité. Et il peut toujours essayer d’accepter ce qui est sur cette base, cela ne le mettra pas en relation avec plus grand que lui, le moi prétentieux est toujours là, qui ne s’incline pas. »

    Au début, on pratique l’acceptation sur la base de moi et l’autre, de la séparation. « Moi », je dois accepter « l »autre », qui est à distance, qui est isolé. Mais en fait qu’est-ce que l’autre ? Pour la plupart d’entre vous, l’autre, c’est exclusivement les autres êtres humains. Quand on dit « l’autre est différent » ou « il faut accepter l’autre tel qu’il est » vous entendez les autres êtres humains. Certes, c’est un gros morceau. Mais en fait l’autre c’est beaucoup plus vaste que cela. Une définition exacte de l’autre, c’est tout ce qui n’est pas moi, c’est non-moi …….

    La véritable acceptation, ce n’est pas « moi » qui accepte « un autre », c’est la disparition de la séparation de moi avec non-moi : il n’y a plus de moi ni de non-moi, il y a la totalité, l’unité. Il n’y a pas « moi » qui dit oui à un « ce qui est », que je pense, et qui est extérieur à moi. Ce qui est, est. EST. Point. Et ce qui est, c’est la totalité sans séparation, sans contraire, sans contour.

    Daniel Morin.
    Passage extrait de la brochure « La transmission autour d’Arnaud »

    P.S. : – Cet article est une reprise de l’article publié en 2007 sur ce blog mais la présentation a été modifiée. Et je viens de rajouter les 2 derniers § suivants (en couleur).

    Daniel. Extrait de la brochure « La transmission autour d’Arnaud » 

     

  • « Une seule arme : l’évidence » (1)


    DANIEL : « Une seule arme : l’évidence »

    Extrait de la brochure « La transmission autour d’Arnaud » (compilation des interventions des « collaborateurs », lors de l’AG 2004.)

     

    « …Il y a aussi une autre erreur que vous faites souvent. Quand une circonstance, une personne, une parole, un événement, dans le présent, dans l’actualité, fait lever en vous une émotion très forte, qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez chercher une explication. Vous allez réfléchir et vous demander pourquoi cette intensité. Et vous allez chercher dans la situation ce qui pourrait expliquer une émotion de cette intensité. Mais la situation est souvent assez anodine et vous ne trouvez pas d’explication. Rien n’explique ni ne justifie objectivement une telle intensité. Et donc, vous n’êtes pas à l’aise, il n’y a plus de logique, vous êtes en état de déséquilibre. Et pour retrouver l’équilibre, vous allez juger. La seule façon que vous voyez pour retrouver un équilibre précaire, c’est de juger : je suis nul ou l’autre est nul (…). A ce moment-là, ça devient normal. Les choses reprennent un sens. En fait, si vous en arrivez à cette conclusion, c’est que toute votre recherche d’explication est fondée sur cette conviction :  » Je ne devrais pas ressentir cette émotion ».

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    En fait, cela ne fonctionne pas comme cela. L’intensité vient du passé, pas du présent. Cette intensité ne doit pas être expliquée, elle doit être acceptée et ressentie. Il faut tout de suite s’ouvrir : d’accord.  S’ouvrir et attendre, écouter. La vigilance n’est pas autre chose qu’une qualité d’écoute. Ouvrir et se laisser inspirer. Et, bien souvent, les connexions se font d’elles-mêmes. Et, là, c’est très intéressant de retrouver des vieilles situations, très intéressant. Et pê qu’un film nous ramène à un autre film, et à un autre film, jusqu’à temps d’arriver au moment où le 1er refus s’est cristallisé, où une stratégie de défense, justifiée à ce moment, s’est mise en place.

    Ne cherchez pas d’abord à comprendre, parce que vous allez vous enfermer dans l’explication, la rationalisation et le jugement. Acceptez d’abord. A partir de là, la vie va vous donner ce qui est nécessaire pour guérir et tout remettre en ordre. Si vous avez besoin de comprendre, elle vous donnera des explications, si vous devez pleurer, des pleurs viendront, si vous devez retrouver des souvenirs, ils remonteront à la surface. L’erreur de priorité consiste toujours à considérer que qqch vous empêche d’essayer d’accepter ce qui est, ici et maintenant, et qu’il vous faut un travail préparatoire et une maturation préalable. Qu’est-ce que vous en savez ? Vous ne pouvez pas fixer vous-mêmes la règle du jeu. Je peux vous assurer que c’est le mental qui va définir ce travail préparatoire pour retarder la mise en pratique. (…)

    Ayez l’intention d’accepter ici, maintenant, tout de suite, dans cette attitude de soumission et d’humilité : à ce moment-là, tout ce qui est nécessaire pour vous , tel que vous êtes, en terme de préparation et de maturation, tout se mettra en place naturellement. Pour moi, il n’y a absolument rien, rien, qui empêche la reconnaissance de ce qui est. Rien. Aussi difficile que soit votre existence, cela n’est pas une excuse pour éviter de reconnaître que ce qui est là ne peut absolument pas être autre. Pour moi tout tourne autour de la reconnaissance de l’évidence. Qui n’a pas besoin d’être prouvée, l’évidence parle d’elle-même ! Elle est ! Ce qui est est oui ! Vous n’avez pas à fabriquer un oui, même un oui inconditionnel ! Ce qui est est oui ! Tout ce qui est est. Et est ne lutte contre rien.

    L’intention est fondamentale. L’intention possède deux qualités : une direction et une durée. C’est donc très simple. Direction : dire oui. Durée : tout le temps. Ayez en permanence l’intention d’être oui et tous les à-côtés du chemin se mettront en ordre d’eux-mêmes. C’est comme quand il y a un questionnement. Vous restez dans la question et les réponses viendront. »

     Daniel Morin.

    N.B. : – Les « collaborateurs » sont les personnes appeléespar  Arnaud (au Bost, à Fondisières puis Hauteville) à l’aider dans la transmission de l’Enseignement.
    – Cet article est une reprise d’un article publié en 2007 sur ce blog.

    Si vous voulez lire la suite de cette intervention : https://www.labertais.org/2007/11/daniel-une-seule-arme-levidence-2suite/