Auteur/autrice : Frédéric Louvier

  • De bois, de paille et de terre… (2/3)

    … suite de l’aventure « maison en paille » (pour relire le premier article, cliquez ICI).

    Nous en étions à l’ossature… Celle-ci terminée, il est temps de mettre les bottes de paille entre les montants de bois. Une fois les bottes positionnées, de la paille en vrac va servir à remplir les espaces entre elles. Lorsqu’une botte est trop grande, on place de nouvelles ficelles à l’endroit où on veut la couper, puis quand les nouvelles ficelles sont bien serrées, on coupe les anciennes et nous voilà avec une demi-botte (je n’ai pas de photo de la technique, mais cliquez sur cette phrase…).   Un enduis à la chaux les recouvrira bientôt.  En attendant, ça sent bon la paille et le bois.

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    En fait, juste avant de remplir les murs intérieurs, on a commencé par la toiture. Une botte pèse entre 12 et 14 kg, nos bras s’en souviennent encore. Remarquez au passage mes magnifiques fenêtres en plastique à l’étage. Elles y sont restées plusieurs mois.

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    Les deux toits sont faits de caissons remplis de bottes de paille. Sur le plus haut, on y posera des tôles de bac acier.

    Quant au toit terrasse, son étanchéité sera assurée par une bâche d’EPDM (membrane de caoutchouc).

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    Une « dalle d’OSB » ventilée est posée sur les caissons renfermant la paille. Ensuite la bâche EPDM de 60 m2 est placée.

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    Pour protéger  l’EPDM, il faut le recouvrir d’un feutre géotextile. Puis il n’y a plus qu’à monter les seaux de terre et les plantes récoltées de-ci de-là lors de promenades.

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    voici le résultat au bout de quelques mois, on trouve même des plantes d’origine minérale…

    Mais revenons à nos murs en paille, il est temps de les protéger. Ça a été la partie la plus physique du chantier, des centaines de seaux d’enduit coulés dans des banchages :

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                                                           Avant                                                                          Pendant

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    Après.

    Rassurez vous, un enduit de finition viendra unifier ces zones. Et les tentacules qui pendent un peu partout ? Ce n’est que le réseau électrique…

    La même chose pour les murs extérieurs Est et Nord :

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    Les murs Sud, Ouest et une partie de l’Est sont en bardage, moins sensible à la pluie.

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    Tiens, les fenêtres en plastique ont disparu… pour laisser la place à des baies vitrées qui, à peine placées, remplissent leur rôle de capteur de rayons solaires : il fait déjà chaud sans chauffage à l’intérieur.

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    C’est très lourd, 5 personnes pour cette baie, perso je tiens l’appareil photo, car, blessé à la main par un acte manqué, j’ai réussi à échapper à cette tâche…

    Enfin on va s’occuper de l’intérieur. Nous voulions un mur assez lourd pour donner de l’inertie à la maison. C’est cette inertie qui va accumuler la chaleur pendant la journée et la rendre durant la nuit.  La chaleur pourra venir soit du soleil, soit du futur poêle à bois placé contre ce mur. Je choisi de le faire en mélange terre-paille. La paille est là pour le rendre plus solide, elle va l’armer.

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    L’argile vient du terrain, j’ai construit une pseudo cabane pour faire le mélange terre et paille. Encore des seaux et des seaux !

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    D’abord un essai pour voir comment réagit le mélange, puis encore des banchages. Les tuyaux que l’on voit dans la structure du mur sont un essai de mur chauffant (abandonné par la suite).

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    Belle surprise que de voir les grains de blé germer dans le mur.

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    Ce mur me servira à tester différents mélanges d’enduit terre, il y aura beaucoup d’essais jusqu’à obtention d’un enduit solide et qui ne fissure pas.

    En attendant le dernier épisode… voici une photo de la maison prise en aout 2012, un peu plus d’un an après le début des travaux.

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    Suite et fin bientôt !

  • De bois, de paille et de terre… (1/3)

    En 1995 habitant en Ardèche (je ne connaissais pas encore Arnaud), nous fîmes la rencontre d’un type que je trouvais un peu bizarre qui n’arrêtait pas de parler de son projet de construire une maison en paille…   une fois passée une certaine réaction de rejet, je me rappelais que j’avais toujours rêvé de faire une cabane en botte de paille… La graine était plantée.

    Les années se sont écoulées, la graine a fini par germer en Bretagne , alors que je ne m’y attendais plus (c’est une fois arrivé en Bretagne que j’apprends qu’il y avait un ashram pas loin de chez moi en Ardèche !).

    L’idée était de construire une maison bioclimatique en matériaux écologique. Nous avons mis, ma femme et moi, bien 4 années pour peaufiner les plans, toutes les formes y sont passées, ronde, carré, rectangle…

    Alors nous avons trouvé un terrain qui ressemblait à ça :

    terrain

    Puis avons gratté le sol pour y faire des « semelles » sur lesquelles on construira 4 petits murs de parpaings (et oui il y a aussi du béton !) .  Nous verrons pourquoi après. semelle

    Mais avant tout, il fallait construire un abris… Une serre.  Oui, mais pas pour le potager, pas tout de suite…

    je découvre alors que ce n’est pas si simple, et fais appel alors à une tribu d’amis.

    Serre FFF 001      Serre FFF 016     Serre FFF 031

     

    Il ne restait plus qu’à trouver les « briques de paille ». C’est alors que, le bouche à oreille faisant, on nous a dégoté un magnifique champ de blé à 100 m de chez nous qui n’attendait qu’une botteleuse. Ces machines existent toujours et sont en général abandonnées au fond d’une grange… il faut aussi trouver son conducteur, car le propriétaire du champ ne conduisait plus que de très grosses machines à round ball.

    paille 1 KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA P1040965

    sans la « tribu » nous y serions encore…  1000 bottes.

     Mais revenons à nos murs en parpaing. Leur but est de soutenir une dalle en bois surélevée du sol, car elle sera pleine de bottes de paille. L’idée était d’obtenir une bonne isolation sur toutes les surfaces en contact avec l’extérieur.

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    Afin que l’on puisse remplir cette dalle de botte il nous fallait des poutres spéciales : des poutres en « I », leur forme m’a toujours fait peur, mais les pros m’ont dit que c’était calculé, qu’elles étaient capables de supporter du lourd…

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    Une à une les bottes étaient glissées dans l’espace qui leur était accordé. Les tubes sur la photos de droite correspondent aux points d’eau de la maison. Chacun possède une évacuation de sécurité, c’est une dalle en paille, l’eau ne doit pas passer. Une de ces sécurité a récemment prouvé son efficacité lorsque le siphon de l’évier a lâché et que 15 à 20 litres d’eau se sont déversés sous l’évier… pour s’échapper par le trou de secours directement sous la dalle ! à ce moment là je me suis dit… « j’suis trop fort ! »

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    Une fois la dalle en bois pleine de paille et bien fermée, il faut désormais la protéger de la pluie. Les photos ne le montre pas, mais une 1ère protection par bâche a laissé rentrer de grandes quantités d’eau, et il a fallu remplacer 50% des bottes de paille. La protection en bâche noir sur la photo nous a causé aussi de gros soucis, désormais les prochains mois très pluvieux vont être hantés par les entrées d’eau. Ces entrées ne toucheront pas la paille, mais le dessus de la dalle en osb, censé supporter l’eau qui ruisselle, mais pas celle qui stagne, et il y en a eu des litres et des litres avec toujours le stress que ça rentre à l’intérieur.

    Ce n’était que le commencement du « stress de l’eau », car la structure bois impliquait une adaptation permanentes des bâches.

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    La technique utilisée pour monter cette structure bois est appelée « GREB » (cliquer pour plus de renseignements)

    Il s’agit d’une double ossature de bois légère dans laquelle les bottes de paille seront installées, puis un mortier ira « enrober » la paille tout en jouant un rôle de contreventement.  Nous adapterons cette technique car il n’y aura pas partout du mortier, et concernant la façade Sud, elle sera faire en ossature classique avec comme isolant de la laine de bois.

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    On peut remarquer un autre début de construction à travers notre ossature : c’est un futur voisin. Car nous avons acheté le terrain de 5000 m2 à deux.

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    Cette phase est assez rapide, d’autant plus que c’est un ami du métier qu’on a embauché pour l’effectuer, c’était son métier et on ne voulait pas s’y risquer. D’ailleurs la structure entière a été faite par ses soins, ainsi que la toiture.

     

    L’étage : au début nous voulions une maison à un seul niveau, mais on avait beau tracer toutes sortes de plan, le soleil, même sur papier ne rentrait pas assez loin dans la maison. L’étage sur une partie du bâtiment s’est imposé, il permettra un puits de lumière au rez de chaussée. Il aura un accès sur une terrasse végétalisée.

    Très vite un arsenal de bâche est installé, la météo est implacable, les pluies se succèdent les unes après les autres, je prends des photos les rares moments d’éclaircie.

    Après de très nombreux problèmes d’entrée d’eau, j’investis dans des bâches très solides. Combien de fois me suis-je dit que c’était une erreur d’avoir fait une dalle isolée en paille… Trop tard, on continue ! Les occasions de mettre en pratique sont innombrables ! Mais ça ne se verra pas, nous n’avons jamais pensé à prendre en photo les poches d’eau de 100 ou 200 litres qui se formaient entre les poutres. On avait beau tendre les bâches, l’eau trouvait toujours un moyen de s’accumuler. Il fallait siphonner ou vider à l’aide de seaux.

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    Malgré tout, les travaux avançaient, l’intérieur commençait à prendre forme, les bottes de paille allaient trouver leurs places.

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    Cette phase, c’était en septembre 2011, il reste à peu près 2 années de travail.

    La suite bientôt…

     

     

     

     

     

  • La citation du lundi (42)

    « Parfois nous nous tournons vers Dieu, quand nos fondations tremblent,

    pour nous apercevoir que c’est Dieu lui même qui les ébranle. »

     

    lever soleilCitation anonyme tirée du livre de Jean Monbourquette « A chacun sa mission » ed Bayard

  • la citation du lundi (38)

     

    La vie

    La vie prend certains détours. La vie est bien plus vaste que nous et c’est vraiment dans l’ordre des choses que d’accepter l’inévitable. Je ne parle pas de l’inévitable dans l’avenir mais de l’inévitable maintenant. L’avenir, nous ne le connaissons pas et parler d’inévitable quand il s’agit de l’avenir, c’est vraiment pure imagination. Le futur n’est prévisible que dans la mesure où nous ne sommes pas prêts à accepter le moment présent. Pour la plupart d’entre nous, l’avenir est inévitable parce que notre passé a défini notre existence et que nous ne faisons rien par rapport à cela. Si notre névrose est une névrose d’échec, nous pouvons être certains que nous allons échouer dans l’avenir. Tant que nous sommes dans le déni, tant que nous résistons, que nous réagissons au lieu d’accepter ce qui est, le futur est extrêmement prévisible: la même chose va se répéter encore et encore. Notre existence peut changer mais notre réaction va être la même à chaque fois où que nous soyons. Vous avez déménagé après avoir vécu à l’étranger mais il est probable que vous auriez rencontré là-bas les mêmes difficultés que celles que vous rencontrez en France et que vous auriez réagi de la même façon. Ce qui peut tout changer, c’est la manière d’accepter les choses telles qu’elles sont parce qu’alors l’avenir n’existe pas. Même l’instant suivant n’existe pas: quand l’instant suivant vient, il est toujours maintenant. Dans cette optique, tout est possible et le vieux scénario prévisible ne se répète pas. Arrêtez de prétendre que vous êtes plus grand(e) que la vie et cessez d’être frustré(e) parce que la vie ne suit pas vos ordres.


    Extraits de Oui et alors? de Lee Lozowick, ed. La table ronde, p.173

    j’en profite pour partager cette très courte vidéo que j’ai faite en 2007 de Mr Lee en concert à Ploemer (56) – cliquer sur le lien ci-dessous (la photo du haut de cet article date du même jour) :

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  • Nous sommes tous différents, tous…

              J’aimerais partager avec vous un texte de mon ami Jean pierre Brouillaud. Jean Pierre est aveugle depuis l’adolescence, ce qui ne l’a pas empêché de voyager à travers le monde et de mener une existence très riche. Aujourd’hui encore il continue de voyager, il va publier un livre, et un film est en projet …

              Je l’ai connu en Ardèche, j’avais sa fille en classe.  Ancien élève d’Ivan Amar, il a su habilement me diriger vers l’enseignement d’Arnaud…

    Nous sommes tous différents, tous,

    Souvent, au cours de mes nombreuses rencontres, il m’est demandé de parler du handicap, surtout quand mon interlocuteur découvre la distance et l’humour qui pilote mon quotidien d’aveugle.

    « Qu’est-ce que le handicap ? », m’interroge-t-il alors.

    Pour moi, se définir comme handicapé provient forcément d’une complicité désolante entre celui qui a les yeux éteints, dans le cas de l’aveugle, et celui ou celle qui se trouve en relation avec lui.

    C’est en effet le regard de la comparaison, du jugement, jugement né de la peur de la différence, du refus, qui peut créer et renforcer la notion identitaire de la personne dite handicapée, mais uniquement si celui-ci ou celle-ci refuse son « autreté » et s’identifie à ce que son interlocuteur projette sur elle.

    L’acte de courage à la fois le plus humble et le plus vaillant est signé par l’homme, quelles que soient sa forme, sa couleur, ses différences, qui ose être ce qu’il est, sans plus se comparer aux autres, en adhérant corps et esprit à ses différences.

    Être aveugle, paralysé, prétendument normal, d’une race minoritaire, ce n’est pas évident, non pas parce que nous sommes ceci ou cela, mais parce que nous nous voulons autre.

    Il y a en nous deux possibilités : l’une est de nourrir les refus, « je suis aveugle, noir, anxieux, mais je ne devrais pas l’être » et l’autre, inconditionnelle, c’est d’accepter. La première est entre les griffes de l’inconscience, elle a comme matrice la peur. La seconde est de la nature de la conscience, elle est amour.

    Il n’y a pas de handicap, il n’y a que des différences ; le seul handicap que je connaisse relève du fait de ne pas accueillir l’autre tel qu’il est.

    Si j’accueille la cécité non plus comme une limite, une prison, mais comme un instant particulier du mystère du vivant, je n’invente plus de corde pour m’évader, je ne cherche plus de complice à l’extérieur, de sauveteur, je n’ai plus de bouc-émissaire à dénoncer, et je deviens la cécité quand celle-ci est mise en évidence, par exemple, par un objet égaré.

    Mais elle n’a plus d’emprise quand elle n’est pas mise en évidence par quelque chose à trouver.

    Ce n’est évidemment pas notre différence qui doit changer, mais le regard de comparaison que nous portons sur elle.

    Si la vie me donnait la vue dans les yeux, je l’accepterais, autant que j’accepte d’en être privé.

    Le seul handicap auquel je crois, c’est le manque de discernement et d’amour, source amère et créatrice du refus et de la peur.

    Dans chaque homme, il y a deux tendances : l’une est destructrice, frustrée, a une vision morcelée et refuse le Réel ; l’autre est amoureuse de la Vérité, créative et pacifiée. Je suis comme vous et comme tous les hommes de la terre. La tendance qui triomphe c’est évidemment la tendance que je nourris le plus.

    J’espère que la lumière de ces quelques lignes dévoilera l’horreur de la situation, notre complicité avec le handicap, notre mensonge identitaire.

                                                                      Jean-Pierre Brouillaud

    Jean Pierre a un blog sur lequel il écrit de nombreux articles d’une grande richesse :

    http://www.l-illusion-du-handicap.com/

  • Petite retraite en montagne avec Red Hawk

     

     

    En aout dernier, nous sommes partis passer 10 jours dans un chalet de famille en alpage à 1500 m d’altitude.

    (cliquer sur les photos pour les agrandir)

    Le chalet a dépassé les 230 ans et supporte chaque année 2 ou 3 m de neige sur son toit.

     Pas d’électricité… l’eau à l’extérieur.

     

     

    … et quelques légères traces d’hyper-fréquence pour faire vibrer les smartphones des geeks …

     

     

    C’est une sorte de petite retraite, loin du monde, en immersion dans un paysage magnifique à la limite de la Savoie et de la Haute Savoie. Au pied de la chaine des Aravis ci-dessous.

     

     

    J’y ai apporté le livre de Red Hawk, « l’observation de soi – l’éveil de la conscience  – manuel d’utilisation » ed. ALTESS. Dont Arnaud a écrit : « beaucoup d’ouvrage sur la spiritualité sont intéressants, peu sont vraiment utiles. Celui-ci est réellement précieux ».

     

     

     Ce livre recèle de vrais pépites d’enseignement… en voici quelques unes au milieu des paysages alpins.

     

    ici les roches sont aussi criblées de pépites… de fer

     

     

    « Dès notre naissance on nous enseigne des contre-vérités… …l’une de ces importantes contre-vérités est que nous avons une âme. Ceci est un très mauvais précepte car il suggère que l’âme est séparée de moi, comme on dit : tu as une voiture… …Un bon enseignement m’aiderait à comprendre, non pas que j’ai une âme, mais que je suis une âme et que j’existe pour un bref instant dans un instrument biologique humain. »

     

    Le mois d’aout est encore très fleuri, et souvent le 14 juillet, on y cueille même du muguet !

     

     

     

    « La première chose qu’il est nécessaire de comprendre, et ceci sera répété de multiples façons tout au long de ce manuel, étant donné la difficulté qu’à le mental humain à le croire, est ceci : l’acte d’observation de soi est le seul changement qu’un être humain a besoin de faire dans son comportement. Tout le reste, tous les changements fondamentaux du comportement, des émotions et de la pensée, arrivent comme des sous produits de cette pratique. »

     Principe fondamentaux pour observer d’après Red Hawk :

    1 – Sans jugement

    2 – Sans changer ce qui est observé

     3 – Avec l’attention sur les sensations corporelles, dans un corps détendu…

     4 – une honnêteté impitoyable envers soi même.

     

    Restes de bouquetin surpris avec sa famille, surement dans une avalanche.

     Ce qu’on observe :

    • les tensions inutiles dans le corps

    • les pensées inutiles

    • des émotions inappropriées

    • l’habitude

    Vue depuis un col à 40 min de marche : notre chalet est le 4ème le long du chemin, en partant du bas de la photo – De l’autre côté du col : vue magnifique sur la chaine du Mont Blanc.

     

    Les multiples « je »

     « je suis une masse de contradictions. Je vois cela dans les autres, souvent de façon évidente, et je ne comprends pas pourquoi ils ne le voient pas eux même, même quand je le leur pointe. Souvent ils se sentent insultés, se mettent sur la défensive et nient ce qui est pointé dans leur comportement. Je fais de même. Je ne peux pas croire que je suis dans un état intérieur à ce point bouleversé et fragmenté »

     

     j’étais en train de lire ce chapitre… mon fils de demande où j’en étais dans mon désir de collectionner les crânes d’animaux. Assez content d’avoir dépasser ce personnage du collectionneur, je lui dis que je ne ressentais plus rien à ce niveau, que c’était terminé.

     Etrangement, 10 min plus tard, l’idée me vient d’aller chercher de la neige pour la mettre dans notre glacière (frigo local) :

     

     …et je tombe sur les squelettes entiers de 2 bouquetins ! Alors le « Collectionneur » tapis dans un recoin de l’inconscient a ressurgi ! Il était toujours là bien caché en attendant une nouvelle pièce, superbe n’est-ce pas ?

    L’angle mort

    « Notre psyché est construite autour d’un élément clé ou fixation névrotique… …L’angle mort… il se

     nourrit de l’ »énergie disponible en moi, mais il est construit de façon à rester totalement invisible à mes yeux dans ma vie quotidienne. …je suis dans la dépendance à ce défaut central ! Je crois en lui et je donnerais ma vie pour lui. C’est lui qui contrôle le complexe intellectuel-émotionnel. »

      La seule sortie hors de notre petite vallée suspendue a été une excursion sur l’aiguille du midi.

    Ci-dessus, vue d’un des bâtiments installé sur l’aiguille : qu’est-ce qui se cache derrière ce blindage ?

    Nous aurions pu y monter à pied… mais 3800 m d’altitude sans entrainement… nous y serions encore (env 50 personnes peuvent monter à bord de cette cabine qui part depuis Chamonix).

     

    « Dans ce Travail, la grande loi est toujours : prêtez attention ; allez lentement ; rester tranquilles. Nul besoin de se précipiter. On ne peut pas précipiter le Travail. Il demande beaucoup de patience, et cette patience grandira en moi par l’observation. Ce qui est demandé et voulu en moi arrivera quand cela sera nécessaire. L’aide viendra d’« en haut », de ce qui m’observe. Je dois simplement faire confiance au processus tel qu’il se déroule en moi. La lenteur est synonyme de sûreté et de sécurité. Les tampons sont une protection pour la psyché fragile. Si je voyais directement le moi fragmenter et divisé tel qu’il est, le choc et l’horreur me détruiraient. Nous ne pouvons supporter de voir notre propre folie, et les tampons me préserve de ce choc, m’assurant que je reste « normalement fou ».

     On distingue quelques cordées gravissant lentement les derniers mètres qui les séparent de l’aiguille du midi.

     

    Devant nous, les trois Monts Blancs, de gauche à droite : le mont blanc du Tacul, le mont Maudit, puis le Mont Blanc (4810m)

     

     

    « qu’est-ce que la conscience ? Certains maîtres ont suggéré que la conscience est la ligne de communication directe avec l’Esprit et le Coeur du Créateur. Le Christianisme ésotérique suggère que la conscience est le lien direct avec les centres émotionnel et intellectuel supérieurs, qui résident à la Source ou dans la Créateur. »

    Où est le haut ? Où est le bas ? le regard chute dans le néant.

     

    Au dixième jour il a fallu partir, et laisser le chalet à la neige qui le recouvrira bientôt…

     Les quelques extraits du livre de Red Hawk, donnent un tout petit aperçu du contenu.

    J’ai lu, relu et re-relu  certains passages, cela m’a beaucoup éclairé.

    Alors si vous ne savez pas quel livre vous offrir en ce moment… n’hésitez pas !

     

     

     

     

     

     

  • Grains de Sable

    L’article récent sur la vente de la planète en petits morceaux peut faire naître en nous de complexes sensations d’impuissance.

    Pourtant, en cherchant un peu, s’offrent à nous de multiples possibilités d’agir à notre échelle afin de pencher un peu plus de l’autre coté de la balance.

    C’est ce que l’association « PARESSE » tente de faire avec l’organisation tous les 2 ans de la « foire bio et alternative de Tregunc » . Elle est à chaque fois l’occasion de faire venir des conférenciers sur les grandes questions liées au développement durable, et des exposants proposant leurs solutions.

    Cette année nous avons transformé la foire en « Festival Grains de Sable ».

    En plus des conférences, tables rondes et ateliers, elle sera aussi un lieu où des jeunes groupes de musique viendront se produire.

    Où se trouve Tregunc ? Cliquez sur ICI .

    le programme complet sur le blog de l’association :

    http://paresse.over-blog.net/

    C’est l’occasion de faire une visite en Sud Finistère le week-end des 4 et 5 mai !

  • La citation du lundi (29)

    Il y a en nous quelque chose d’excessivement  puissant qui nous pousse à entrer en relation avec tout ce qui vit ; en même temps, nous nous retrouvons dans des situations où nous évitons la relation.

    Nous avons tous éprouvé cela et nous devons honorer ce mouvement originel qui nous pousse à la relation autrement  qu’en négociant avec la peur et les préjugés qu’elle suscite. Prenons le risque d’une relation totale, absolue, avec ce qui est. Pour certains, la vie est un chemin de contemplation, alors que pour la plupart des hommes, c’est un chemin de relation. Si nous voyons clairement l’origine de nos multiples réactions fondées sur la peur, nous sentons quelques chose de radicalement nouveau œuvrer en nous. Un vécu différent se révèle, une ouverture se fait.

     

    L’effort et la grace

    Yvan Amar

    Albin Michel

  • La citation du lundi (25)

    « Vous n’acceptez pas ce qui est nouveau. Se préparer à accepter le nouveau, c’est cela qui vous rend libre de votre individualité séparée.

    Appelez le défi de la Nouveauté, le salut de la nouveauté ou l’invitation de la Nouveauté. Cette Nouveauté, ce Neuf, est toujours là, parce que c’est une flux constant. La vie est toujours neuve. Car le festival de la Nouveauté a lieu partout. »

    P84

    Svami Prajnanpad

    La Connaissance de soi

    Citations commentées des Upanishad et histoires

    Mises en forme par D. Roumanoff

    Editions Accarias

    L’Originel 2008

  • Une cuisson de céramique Raku

    Je pratique en amateur depuis plusieurs années la céramique raku. Raku dans son aspect contemporain, très éloigné du Raku des origines.

    Voici la genèse de deux pièces aux destins très différents…

    Ces deux pièces sont nées en même temps, une avec de la terre prise sur les bords de l’Aven et l’autre une argile recyclée (la rouge) dans laquelle j’ai rajouté du sable afin qu’elle résiste au choc thermique. La 1ère est naturellement riche en sable. Ce sont des pots-sculptures, ils n’auront pas d’usage de « pot », juste des formes animées par l’émail.

     

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    Ils sont prêts pour leur 1ère cuisson qui sera la cuisson « biscuit », après laquelle ils pourront recevoir l’émail.

     

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    Différents pots d’émail et quelques outils.

     

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    C’est un émail blanc qui est choisi, dans lequel j’ai mélangé certains produits… la recette est secrète… ou plutôt elle est réalisée au feeling…. Plusieurs couches sont nécessaires.

     

     

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    Voici mon four, fait maison, le brûleur est alimenté au propane, il est capable de dépasser des 1000°

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    La flamme du bruleur vue par la cheminée… et un des pots en blanc à droite.

     

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    Je surveille la cuisson à l’œil… ici, ça commence non seulement à rougir, mais surtout à craqueler, c’est ce que je veux (après 45 min de cuisson environ)

     

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    Parfois la cheminée laisse sortir de belles flammes. Cela se produit quand il n’y a plus d’oxygène à brûler à l’intérieur…

     

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    Les craquelures sont « mures » il est temps de défourner…(un peu moins de 1000°).

    Le four est ouvert en pleine cuisson… Il faut des gants adaptés et une pince à raku pour saisir la pièce et la mettre dans le bidon à enfumer.

    les 2 photos suivantes sont issues d’une autre cuisson, (je n’ai pas pu faire les photos de ce stade pour les deux pots) ce sont des ados qui défournent…

    enfumage

    On voit une petite pièce, que l’on distingue au bout de la pince, elle est plongée dans un bidon rempli de sciure, d’où la fumée !

    La pièce, encore très chaude, refroidit brusquement, l’émail va craqueler, la sciure va brûler. Le bidon étant fermé, la cuisson se poursuit, le tesson absorbe les fumées et les zones non émaillées y compris les craquelures noircissent.

    juin 2010 445

    Il faut ensuite la nettoyer en la frottant énergiquement avec une brosse métallique.

     

    Revenons à nos deux pièces….

    Parfois ça marche, parfois non…  Pour la 1ère (celle qui était en terre rouge au départ) l’émail s’est trop décollé à la cuisson et le choc thermique de la sortie l’a achevée !

    PICT0024    PICT0023

     Ce pot repose désormais dans un remblai. Rien ne disparait, tout se transforme…

     Et puis… la deuxième !

    ceram 018  ceram 025

    C’est une des très rares pièces qui correspond à ce que j’attends.

    ceram 022   ceram 020

    En fait, je ne sais pas ce que j’attends. Mais quand la pièce apparait après le nettoyage, quelque chose en moi est comblé, la tension de l’attente disparait. A ce moment là, je comprends que c’est terminé.

    En attendant la suivante…

    je profite de cet article pour lancer mon « atelier blog ». J’ai mis du temps à me décider, il est encore un peu brouillon, largement perfectible, et je n’osais pas…  mais je ne peux pas tout le temps repousser… J’y ai stocké une grande partie de mon travail peinture et sculpture, vous serez presque les 1ers à le découvrir !

    Cliquez sur ce LIEN

  • Aménagement de la cour de La Bertais

    L’idée de l’aménagement de la cour intérieure de La Bertais (voir article « Mandala éphémère »), m’a fait « tilt »… Est-ce parce que je venais de faire creuser un bassin à côté de ma maison en construction et que j’en imaginais les contours ?   Mais c’est l’idée d’un bassin central qui est venue.

    Je souhaite vous la présenter afin qu’elle serve de « germoir » à idées. C’est donc un point de départ comme le mandala dont la photo a été publiée par Alain en décembre dernier.

    C’est d’ailleurs à partir de cette photo que j’ai fait un montage. A noter que l’aspect des matériaux comme celui des plantes (et des poissons rouges 😆 ) ne sont là que pour donner une idée de l’ensemble.

    Alors voilà la composition :

    Le bassin-mandala, sur une base carrée, occupe l’espace central : un bassin principal et 4 satellites (reliés au 1er ou non). Une petite fontaine anime l’eau, tout en restant discrète au niveau sonore.

    4 bancs en pierre, disposés symétriquement autour du centre.

    Les plantes donnent un coté bucolique à l’ensemble et l’insèrent dans le lieu.

    Les pierres utilisées sont locales afin de rester dans l’esprit de la cour.

    La cloche est intégrée à l’ensemble.

    Et puis… en écrivant cet article, le mental et l’imagination étant agités, deux autres visions de la cour se sont bousculées au portillon :

    1ère idée : D’abord le projet ci-dessus m’est apparu trop limité. Si la cour a pour vocation de devenir un lieu sacralisé, il faut la voir de façon plus globale. Elle doit être symboliquement fermée (murets ou buissons) et présenter un circuit déambulatoire, on est proche de l’esprit d’un cloître. La fontaine reste centrale.

     

    2ème idée complètement opposée à la précédente : le projet démarre avec un petit bassin central, discret, pas plus grand que le mandala fait en WE de GSMP. Cet objet central modifiera peu à peu notre perception et notre conception de la cour, on ne pourra plus la traverser comme on le fait actuellement, le centre nous captera.  Ensuite, au fil des mois, à partir du vécu lié à ce bassin, les idées d’aménagement viendront d’elles-mêmes, le lieu lui même nous les soufflera !

  • La citation du lundi (7)

    Réel et irréel

    Arnaud prenait parfois l’image de l’écran de cinéma pour parler du Soi.

    Il précisait aussi que l’origine de cette image lui venait de Ramana Maharshi.

    Au hasard d’une lecture, je suis tombé sur une des paroles de Bhagavan Ramana Maharshi faisant référence à » l’écran » :

    « Vous voyez diverses scènes passer sur un écran de cinéma : un incendie semble réduire des bâtiments en cendres ; l’eau d’une tempête parait provoquer le naufrage de navires ; mais l’écran sur lequel ces images sont projetées demeure intact : ni le feu ni l’eau ne l’ont atteint. Pourquoi ? Parce que les images sont irréelles et que l’écran, lui est bien réel. »

    « Ainsi parlait Ramana Maharshi »

    ed. InnerQuest 2006

    Entretiens rassemblés par Arthurs Osborne.