Auteur/autrice : Frédéric Louvier

  • Petite retraite en montagne avec Red Hawk

     

     

    En aout dernier, nous sommes partis passer 10 jours dans un chalet de famille en alpage à 1500 m d’altitude.

    (cliquer sur les photos pour les agrandir)

    Le chalet a dépassé les 230 ans et supporte chaque année 2 ou 3 m de neige sur son toit.

     Pas d’électricité… l’eau à l’extérieur.

     

     

    … et quelques légères traces d’hyper-fréquence pour faire vibrer les smartphones des geeks …

     

     

    C’est une sorte de petite retraite, loin du monde, en immersion dans un paysage magnifique à la limite de la Savoie et de la Haute Savoie. Au pied de la chaine des Aravis ci-dessous.

     

     

    J’y ai apporté le livre de Red Hawk, « l’observation de soi – l’éveil de la conscience  – manuel d’utilisation » ed. ALTESS. Dont Arnaud a écrit : « beaucoup d’ouvrage sur la spiritualité sont intéressants, peu sont vraiment utiles. Celui-ci est réellement précieux ».

     

     

     Ce livre recèle de vrais pépites d’enseignement… en voici quelques unes au milieu des paysages alpins.

     

    ici les roches sont aussi criblées de pépites… de fer

     

     

    « Dès notre naissance on nous enseigne des contre-vérités… …l’une de ces importantes contre-vérités est que nous avons une âme. Ceci est un très mauvais précepte car il suggère que l’âme est séparée de moi, comme on dit : tu as une voiture… …Un bon enseignement m’aiderait à comprendre, non pas que j’ai une âme, mais que je suis une âme et que j’existe pour un bref instant dans un instrument biologique humain. »

     

    Le mois d’aout est encore très fleuri, et souvent le 14 juillet, on y cueille même du muguet !

     

     

     

    « La première chose qu’il est nécessaire de comprendre, et ceci sera répété de multiples façons tout au long de ce manuel, étant donné la difficulté qu’à le mental humain à le croire, est ceci : l’acte d’observation de soi est le seul changement qu’un être humain a besoin de faire dans son comportement. Tout le reste, tous les changements fondamentaux du comportement, des émotions et de la pensée, arrivent comme des sous produits de cette pratique. »

     Principe fondamentaux pour observer d’après Red Hawk :

    1 – Sans jugement

    2 – Sans changer ce qui est observé

     3 – Avec l’attention sur les sensations corporelles, dans un corps détendu…

     4 – une honnêteté impitoyable envers soi même.

     

    Restes de bouquetin surpris avec sa famille, surement dans une avalanche.

     Ce qu’on observe :

    • les tensions inutiles dans le corps

    • les pensées inutiles

    • des émotions inappropriées

    • l’habitude

    Vue depuis un col à 40 min de marche : notre chalet est le 4ème le long du chemin, en partant du bas de la photo – De l’autre côté du col : vue magnifique sur la chaine du Mont Blanc.

     

    Les multiples « je »

     « je suis une masse de contradictions. Je vois cela dans les autres, souvent de façon évidente, et je ne comprends pas pourquoi ils ne le voient pas eux même, même quand je le leur pointe. Souvent ils se sentent insultés, se mettent sur la défensive et nient ce qui est pointé dans leur comportement. Je fais de même. Je ne peux pas croire que je suis dans un état intérieur à ce point bouleversé et fragmenté »

     

     j’étais en train de lire ce chapitre… mon fils de demande où j’en étais dans mon désir de collectionner les crânes d’animaux. Assez content d’avoir dépasser ce personnage du collectionneur, je lui dis que je ne ressentais plus rien à ce niveau, que c’était terminé.

     Etrangement, 10 min plus tard, l’idée me vient d’aller chercher de la neige pour la mettre dans notre glacière (frigo local) :

     

     …et je tombe sur les squelettes entiers de 2 bouquetins ! Alors le « Collectionneur » tapis dans un recoin de l’inconscient a ressurgi ! Il était toujours là bien caché en attendant une nouvelle pièce, superbe n’est-ce pas ?

    L’angle mort

    « Notre psyché est construite autour d’un élément clé ou fixation névrotique… …L’angle mort… il se

     nourrit de l’ »énergie disponible en moi, mais il est construit de façon à rester totalement invisible à mes yeux dans ma vie quotidienne. …je suis dans la dépendance à ce défaut central ! Je crois en lui et je donnerais ma vie pour lui. C’est lui qui contrôle le complexe intellectuel-émotionnel. »

      La seule sortie hors de notre petite vallée suspendue a été une excursion sur l’aiguille du midi.

    Ci-dessus, vue d’un des bâtiments installé sur l’aiguille : qu’est-ce qui se cache derrière ce blindage ?

    Nous aurions pu y monter à pied… mais 3800 m d’altitude sans entrainement… nous y serions encore (env 50 personnes peuvent monter à bord de cette cabine qui part depuis Chamonix).

     

    « Dans ce Travail, la grande loi est toujours : prêtez attention ; allez lentement ; rester tranquilles. Nul besoin de se précipiter. On ne peut pas précipiter le Travail. Il demande beaucoup de patience, et cette patience grandira en moi par l’observation. Ce qui est demandé et voulu en moi arrivera quand cela sera nécessaire. L’aide viendra d’« en haut », de ce qui m’observe. Je dois simplement faire confiance au processus tel qu’il se déroule en moi. La lenteur est synonyme de sûreté et de sécurité. Les tampons sont une protection pour la psyché fragile. Si je voyais directement le moi fragmenter et divisé tel qu’il est, le choc et l’horreur me détruiraient. Nous ne pouvons supporter de voir notre propre folie, et les tampons me préserve de ce choc, m’assurant que je reste « normalement fou ».

     On distingue quelques cordées gravissant lentement les derniers mètres qui les séparent de l’aiguille du midi.

     

    Devant nous, les trois Monts Blancs, de gauche à droite : le mont blanc du Tacul, le mont Maudit, puis le Mont Blanc (4810m)

     

     

    « qu’est-ce que la conscience ? Certains maîtres ont suggéré que la conscience est la ligne de communication directe avec l’Esprit et le Coeur du Créateur. Le Christianisme ésotérique suggère que la conscience est le lien direct avec les centres émotionnel et intellectuel supérieurs, qui résident à la Source ou dans la Créateur. »

    Où est le haut ? Où est le bas ? le regard chute dans le néant.

     

    Au dixième jour il a fallu partir, et laisser le chalet à la neige qui le recouvrira bientôt…

     Les quelques extraits du livre de Red Hawk, donnent un tout petit aperçu du contenu.

    J’ai lu, relu et re-relu  certains passages, cela m’a beaucoup éclairé.

    Alors si vous ne savez pas quel livre vous offrir en ce moment… n’hésitez pas !

     

     

     

     

     

     

  • Grains de Sable

    L’article récent sur la vente de la planète en petits morceaux peut faire naître en nous de complexes sensations d’impuissance.

    Pourtant, en cherchant un peu, s’offrent à nous de multiples possibilités d’agir à notre échelle afin de pencher un peu plus de l’autre coté de la balance.

    C’est ce que l’association « PARESSE » tente de faire avec l’organisation tous les 2 ans de la « foire bio et alternative de Tregunc » . Elle est à chaque fois l’occasion de faire venir des conférenciers sur les grandes questions liées au développement durable, et des exposants proposant leurs solutions.

    Cette année nous avons transformé la foire en « Festival Grains de Sable ».

    En plus des conférences, tables rondes et ateliers, elle sera aussi un lieu où des jeunes groupes de musique viendront se produire.

    Où se trouve Tregunc ? Cliquez sur ICI .

    le programme complet sur le blog de l’association :

    http://paresse.over-blog.net/

    C’est l’occasion de faire une visite en Sud Finistère le week-end des 4 et 5 mai !

  • La citation du lundi (29)

    Il y a en nous quelque chose d’excessivement  puissant qui nous pousse à entrer en relation avec tout ce qui vit ; en même temps, nous nous retrouvons dans des situations où nous évitons la relation.

    Nous avons tous éprouvé cela et nous devons honorer ce mouvement originel qui nous pousse à la relation autrement  qu’en négociant avec la peur et les préjugés qu’elle suscite. Prenons le risque d’une relation totale, absolue, avec ce qui est. Pour certains, la vie est un chemin de contemplation, alors que pour la plupart des hommes, c’est un chemin de relation. Si nous voyons clairement l’origine de nos multiples réactions fondées sur la peur, nous sentons quelques chose de radicalement nouveau œuvrer en nous. Un vécu différent se révèle, une ouverture se fait.

     

    L’effort et la grace

    Yvan Amar

    Albin Michel

  • La citation du lundi (25)

    « Vous n’acceptez pas ce qui est nouveau. Se préparer à accepter le nouveau, c’est cela qui vous rend libre de votre individualité séparée.

    Appelez le défi de la Nouveauté, le salut de la nouveauté ou l’invitation de la Nouveauté. Cette Nouveauté, ce Neuf, est toujours là, parce que c’est une flux constant. La vie est toujours neuve. Car le festival de la Nouveauté a lieu partout. »

    P84

    Svami Prajnanpad

    La Connaissance de soi

    Citations commentées des Upanishad et histoires

    Mises en forme par D. Roumanoff

    Editions Accarias

    L’Originel 2008

  • Une cuisson de céramique Raku

    Je pratique en amateur depuis plusieurs années la céramique raku. Raku dans son aspect contemporain, très éloigné du Raku des origines.

    Voici la genèse de deux pièces aux destins très différents…

    Ces deux pièces sont nées en même temps, une avec de la terre prise sur les bords de l’Aven et l’autre une argile recyclée (la rouge) dans laquelle j’ai rajouté du sable afin qu’elle résiste au choc thermique. La 1ère est naturellement riche en sable. Ce sont des pots-sculptures, ils n’auront pas d’usage de « pot », juste des formes animées par l’émail.

     

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    Ils sont prêts pour leur 1ère cuisson qui sera la cuisson « biscuit », après laquelle ils pourront recevoir l’émail.

     

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    Différents pots d’émail et quelques outils.

     

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    C’est un émail blanc qui est choisi, dans lequel j’ai mélangé certains produits… la recette est secrète… ou plutôt elle est réalisée au feeling…. Plusieurs couches sont nécessaires.

     

     

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    Voici mon four, fait maison, le brûleur est alimenté au propane, il est capable de dépasser des 1000°

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    La flamme du bruleur vue par la cheminée… et un des pots en blanc à droite.

     

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    Je surveille la cuisson à l’œil… ici, ça commence non seulement à rougir, mais surtout à craqueler, c’est ce que je veux (après 45 min de cuisson environ)

     

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    Parfois la cheminée laisse sortir de belles flammes. Cela se produit quand il n’y a plus d’oxygène à brûler à l’intérieur…

     

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    Les craquelures sont « mures » il est temps de défourner…(un peu moins de 1000°).

    Le four est ouvert en pleine cuisson… Il faut des gants adaptés et une pince à raku pour saisir la pièce et la mettre dans le bidon à enfumer.

    les 2 photos suivantes sont issues d’une autre cuisson, (je n’ai pas pu faire les photos de ce stade pour les deux pots) ce sont des ados qui défournent…

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    On voit une petite pièce, que l’on distingue au bout de la pince, elle est plongée dans un bidon rempli de sciure, d’où la fumée !

    La pièce, encore très chaude, refroidit brusquement, l’émail va craqueler, la sciure va brûler. Le bidon étant fermé, la cuisson se poursuit, le tesson absorbe les fumées et les zones non émaillées y compris les craquelures noircissent.

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    Il faut ensuite la nettoyer en la frottant énergiquement avec une brosse métallique.

     

    Revenons à nos deux pièces….

    Parfois ça marche, parfois non…  Pour la 1ère (celle qui était en terre rouge au départ) l’émail s’est trop décollé à la cuisson et le choc thermique de la sortie l’a achevée !

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     Ce pot repose désormais dans un remblai. Rien ne disparait, tout se transforme…

     Et puis… la deuxième !

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    C’est une des très rares pièces qui correspond à ce que j’attends.

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    En fait, je ne sais pas ce que j’attends. Mais quand la pièce apparait après le nettoyage, quelque chose en moi est comblé, la tension de l’attente disparait. A ce moment là, je comprends que c’est terminé.

    En attendant la suivante…

    je profite de cet article pour lancer mon « atelier blog ». J’ai mis du temps à me décider, il est encore un peu brouillon, largement perfectible, et je n’osais pas…  mais je ne peux pas tout le temps repousser… J’y ai stocké une grande partie de mon travail peinture et sculpture, vous serez presque les 1ers à le découvrir !

    Cliquez sur ce LIEN

  • Aménagement de la cour de La Bertais

    L’idée de l’aménagement de la cour intérieure de La Bertais (voir article « Mandala éphémère »), m’a fait « tilt »… Est-ce parce que je venais de faire creuser un bassin à côté de ma maison en construction et que j’en imaginais les contours ?   Mais c’est l’idée d’un bassin central qui est venue.

    Je souhaite vous la présenter afin qu’elle serve de « germoir » à idées. C’est donc un point de départ comme le mandala dont la photo a été publiée par Alain en décembre dernier.

    C’est d’ailleurs à partir de cette photo que j’ai fait un montage. A noter que l’aspect des matériaux comme celui des plantes (et des poissons rouges 😆 ) ne sont là que pour donner une idée de l’ensemble.

    Alors voilà la composition :

    Le bassin-mandala, sur une base carrée, occupe l’espace central : un bassin principal et 4 satellites (reliés au 1er ou non). Une petite fontaine anime l’eau, tout en restant discrète au niveau sonore.

    4 bancs en pierre, disposés symétriquement autour du centre.

    Les plantes donnent un coté bucolique à l’ensemble et l’insèrent dans le lieu.

    Les pierres utilisées sont locales afin de rester dans l’esprit de la cour.

    La cloche est intégrée à l’ensemble.

    Et puis… en écrivant cet article, le mental et l’imagination étant agités, deux autres visions de la cour se sont bousculées au portillon :

    1ère idée : D’abord le projet ci-dessus m’est apparu trop limité. Si la cour a pour vocation de devenir un lieu sacralisé, il faut la voir de façon plus globale. Elle doit être symboliquement fermée (murets ou buissons) et présenter un circuit déambulatoire, on est proche de l’esprit d’un cloître. La fontaine reste centrale.

     

    2ème idée complètement opposée à la précédente : le projet démarre avec un petit bassin central, discret, pas plus grand que le mandala fait en WE de GSMP. Cet objet central modifiera peu à peu notre perception et notre conception de la cour, on ne pourra plus la traverser comme on le fait actuellement, le centre nous captera.  Ensuite, au fil des mois, à partir du vécu lié à ce bassin, les idées d’aménagement viendront d’elles-mêmes, le lieu lui même nous les soufflera !

  • La citation du lundi (7)

    Réel et irréel

    Arnaud prenait parfois l’image de l’écran de cinéma pour parler du Soi.

    Il précisait aussi que l’origine de cette image lui venait de Ramana Maharshi.

    Au hasard d’une lecture, je suis tombé sur une des paroles de Bhagavan Ramana Maharshi faisant référence à » l’écran » :

    « Vous voyez diverses scènes passer sur un écran de cinéma : un incendie semble réduire des bâtiments en cendres ; l’eau d’une tempête parait provoquer le naufrage de navires ; mais l’écran sur lequel ces images sont projetées demeure intact : ni le feu ni l’eau ne l’ont atteint. Pourquoi ? Parce que les images sont irréelles et que l’écran, lui est bien réel. »

    « Ainsi parlait Ramana Maharshi »

    ed. InnerQuest 2006

    Entretiens rassemblés par Arthurs Osborne.