Auteur/autrice : Isabelle Duval

  • Plume d’ange

    Dans les années 80, j’avais entendu  Claude Nougaro nous conter cette belle et étrange histoire : Plume d’ange.  Elle m’avait touchée puis s’était assoupie au fond de ma mémoire. Elle a ressurgi aujourd’hui, à mon retour de la Bertais. J’ai donc eu envie de la redécouvrir avec vous…(La durée de la vidéo peut sembler longue mais le souffle de Nougaro nous emporte et c’est déjà la fin !)

    Je vous souhaite une belle (ré)écoute et un bon été à tous.

     

  • Un amour d’artichaut

    « On pourrait dire que l’on ressemble à des artichauts.

    Dans l’artichaut, le coeur est déjà là. Mais on ne le voit pas, on ignore même qu’il existe à cause de toutes les feuilles qui l’entourent.

    Les feuilles, ce sont tous nos conditionnements, toutes nos croyances.

    On est le coeur, pas les feuilles. Mais tant que l’on a pas enlevé les feuilles, tant que l’on ne s’est pas arrêté, on ne peut pas voir le coeur. Et dès que l’on enlève les feuilles, on se rend compte que le coeur a toujours été là. On n’a pas eu besoin de le chercher, on n’a pas eu besoin de le mettre là, on ne l’a pas atteint. Il était constamment là. Il était au coeur des feuilles. Donc tous ces conditionnements, toutes ces croyances, toutes ces défenses font simplement partie de l’emballage.

    Quand l’emballage tombe, on trouve le coeur, on trouve la liberté, on trouve l’amour, parce que c’est ce que l’on est. »

     Ce texte vient du beau livre de Armelle Six : « Le bonheur quoiqu’il arrive » dans lequel elle partage avec une grande simplicité un message de joie au quotidien.

    En Mars, les premiers artichauts arrivent, ne nous privons pas de les effeuiller !

    Bon appétit !

  • A l’eau

    Sous le petit pont de la Bertais, l’eau coule tranquillement et pourtant m’interroge… Pour prolonger et partager avec vous le plaisir de cette sensation, je vous propose quelques courts extraits de textes glanés sur ce thème de l’eau qui coule :

     

    L’eau parle sans cesse et jamais ne se répète…
    Un cheminement de rivière s’incurve,
    avance, recule, fait un détour
    et arrive toujours.

    Octavio Paz

    Mon plaisir est d’accompagner le ruisseau,
    de marcher le long des berges,
    dans le bon sens,
    dans le sens de l’eau qui coule,
    de l’eau qui mène la vie ailleurs.

    Gaston Bachelard

     

    L’eau ne résiste pas. L’eau s’écoule.
    Lorsque vous plongez votre main en elle, tout ce que vous sentez,
    c’est une caresse.
    Mais l’eau va toujours là où elle veut aller, et rien ne peut se dresser
    contre elle.
    L’eau est patiente. Ses gouttes usent une pierre.
    N’oubliez pas que vous êtes à moitié faits d’eau.
    Si vous ne pouvez pas passer un obstacle, faites-en le tour.
    L’eau le fait.

    Margaret Atwood

    L’eau descend des hauteurs de la montagne.
    L’eau monte des profondeurs de la terre.
    L’eau coule miraculeusement jusqu’à nous.
    Ma gratitude envers elle est débordante.

    Thich Nhat Thanh

    Personne ne peut voir son reflet dans l’eau courante.
    Ce n’est que dans les eaux stagnantes que nous pouvons nous voir.

    Proverbe Taoïste

    Si votre esprit est tranquille, il sera exactement comme une eau calme qui coule. Avez-vous déjà vu une eau calme couler ? Ah, voilà ! Vous avez vu soit une eau couler soit une eau calme mais vous n’avez jamais vu une eau calme couler. C’est précisément là, à ce point où votre pensée, même apaisée, ne peut vous conduire, que vous pouvez développer la sagesse. Votre esprit sera comme une eau qui coule et pourtant il sera calme. Il vous paraîtra presque immobile et pourtant il coulera. C’est pourquoi je dis que c’est « une eau calme qui coule. » C’est là que la sagesse peut s’éveiller.

    Ajahn Chah

     

    Tout passe, tout coule, on ne peut pas entrer une seconde fois dans le même fleuve, car c’est une autre eau qui vient à vous ; elle se dissipe et s’amasse de nouveau ; elle recherche et abandonne, elle s’approche et s’éloigne.
    Héraclite

     

    Ce qui fut, se refait ; tout coule comme une eau,
    Et rien dessous le Ciel ne se voit de nouveau ;
    Mais la forme se change en une autre nouvelle,
    Et ce changement là Vivre au monde s’appelle,
    Et Mourir, quand la forme en une autre s’en va…

    Ronsard

    Plutôt que de se raidir à la moindre peccadille ou devant l’assaut agressif des critiques aiguës, tenter de viser la souplesse de l’eau qui se heurte aux pierres et aux rochers suivant leurs formes tout en restant intacte, intouchée par les contacts rugueux ou sableux.

    Denise Desjardins