un nuage au loin
ce vide de la marée basse
le goût de l’absence
Voici quelques photos, prises début août, du grand chantier actuel de la Bertais, la transformation du bucher en bâtiment d’habitation !
Déjà le tour du propriétaire par l’extérieur :
Donc voici la nouvelle ouverture, pour réaliser une porte-fenêtre, côté camping :
Quelques détails de cette ouverture :
Une brique en terre :
Un échantillon d’enduit intérieur à la terre – finition lissée ou grattée :
La porte intérieure de l’ancien four :
La charpente et les poutres :
Et si vous n’aviez pas encore eu l’occasion de le voir, le hangar à bois qui remplace maintenant le bucher :
Voici quelques photos de la Bertais au début du mois d’août.
Le soleil n’était pas très présent, mais la nature elle était là, toujours présente, verte, vivante !
Les Patouillettes
Un endroit qui me touche particulièrement
Un sous-bois
Une ambiance méditative
Une lumière, un silence
N’y goûtez pas !
Malgré les graines de sésame qui la recouvrent
Une amanite
Probablement panthère, et extrêmement toxique
Dans la vigne près de la porte de la cuisine
Un nid
Douillet
Vide
Les mousserons
Vous pouvez les goûter !
Pas besoin d’arrosage cet été
Le maïs pousse,
pousse !
Cette année
Les pommiers ploient sous les fruits
Comme rarement
Un menhir à la Bertais ?!
Oui !
C’est la saison pour une petite ratatouille maison !
Voici une recette “retour de marché”, très personnelle, mais tout est possible au niveau des proportions et des ingrédients.
Pour environ 4 personnes :
– 3 oignons blancs ou violets frais
– 3 gousses d’ail
– 3 petites courgettes
– 1 belle aubergine
– 1 poivron rouge
– 3 grosses tomates
– sel, poivre, thym, sarriette, romarin, sauge, cerfeuil ou persil, etc…
Recette :
– Avec un couteau de cuisine très bien aiguisé, épluchez votre poivron, et émincez le.
– Avec le même couteau, épluchez les tomates et coupez les en quatre. (à la place de l’épluchage à cru, vous pouvez aussi les ébouillanter environ 1mn, puis les plonger dans l’eau froide, pour ensuite enlever facilement la peau)
– Découpez en morceaux moyens les courgettes et l’aubergine, puis poêlez ces morceaux à l’huile d’olive, en ajoutant aussi le poivron émincé, jusqu’à ce qu’ils soient dorés, un peu grillés.
– Dans le plat où vous allez faire cuire votre ratatouille, une cocotte en fonte sera parfaite, faites revenir à l’huile d’olive les oignons émincés grossièrement.
– Rajoutez courgettes, aubergine et poivron, ainsi que les gousses d’ail émincées
– Laissez revenir un moment, puis ajouter les tomates en morceaux.
– Assaisonnez : sel, poivre, herbes aromatiques.
– Et puis laissez cuire à feu doux, en surveillant pour que ça n’accroche pas trop, de 1h30 à 2h30. N’hésitez pas à laisser cuire longtemps !
– Vous allez obtenir une ratatouille un peu confite, très douce, au goût presque sucré. Elle sera aussi bonne chaude que froide. Si vous la servez froide, rajoutez au moment de la servir une pointe d’huile d’olive et quelques feuilles de basilic frais émincées. Vous pouvez accompagner, avec ou sans riz, un poisson, une grillade, etc… ou bien la déguster seule.
Bon appétit !
ps : Enlever la peau du poivron et des tomates, et puis poêler les légumes, cela peut vous apparaitre comme fastidieux. Oui, ça prend du temps, mais au final, le résultat est incomparable ! 😀
Le deuxième week-end de mai, Catherine et moi, nous sommes allés chez la fille de Catherine qui habite dans le 20ième arrondissement de Paris, juste à côté du cimetière du Père Lachaise. Nous sommes partis visiter ce cimetière où nous n’étions jamais allés.
Une fois dans le cimetière, en regardant un plan, nous avons décidé d’aller voir la tombe de Marcel Proust, et puis Catherine m’a dit qu’elle souhaitait aussi essayer d’aller sur la tombe de Vijayananda. Je suis resté dubitatif, comme dirait Desproges, enterré lui aussi dans ce cimetière. Comment trouver au milieu de cet immense cimetière la tombe d’un swâmi franco-indien probablement peu connu parmi tant de célébrités, sans information précise, sans localisation sur le plan ?…
Et puis nous avons croisé une gardienne. Catherine lui a demandé si elle savait où se trouvaient Marcel Proust, que nous avions du mal à retrouver, et un swâmi enterré récemment. Elle nous a répondu dans l’instant : Proust, division 85 avec quelques précisions, et le swâmi, division 41, en nous montrant les directions. Et bien voilà, c’était si simple, finalement ! Il suffisait de faire confiance à la vie, à Catherine et de demander. Et nous venions de passer juste à côté de cette division 41.
Voici donc quelques photos pour ceux que cela intéresse.
Une photo peut-elle être chargée d’énergie subtile ?… Je ne le sais pas.
L’année dernière, au mois d’avril, Yann avait écrit dans le blog un article à l’occasion du départ de Swâmi Vijayananda ( ici ), et Jean-Marc nous avait donné des informations en commentaire, notamment la localisation précise de sa tombe dans le cimetière.
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( photos : Noël )
Imaginons (je prends un exemple bien concret) un homme qui ait très envie de faire l’amour alors que sa femme n’y est pas disposée ce soir-là : d’un point de vue humain c’est radicalement frustrant. Cela fait naître une souffrance, une demande, un reproche. Humainement, vous êtes perdants, vous ressentez le désir de faire l’amour et votre compagne n’est pas du tout située sur cette longueur d’onde. Si vous n’êtes pas disciples, il n’y a que frustration. Si vous êtes disciples, vous vous souvenez de ce qui vous a été enseigné : humainement je suis perdant, c’est vrai mais, divinement, je peux être gagnant. Si vous réussissez en toutes circonstances à prendre appui sur ce qui est (en laissant l’avenir libre — vous verrez les décisions qui s’imposeront), la frustration se transforme en paix et en sérénité. Ne vous en tenez pas à l’exemple de la non-disponibilité sexuelle d’une — ou d’un — partenaire. Les opportunités sont quotidiennes. Vous pouvez passer sur un autre plan et entrer en contact — comme deux fils électriques qui se touchent — avec une profondeur en vous-mêmes qui est toujours là, qui vous attend inlassablement depuis toujours.
Je ne plaide pas la cause de l’autre. Je plaide la vôtre. Il s’agit de vous, de votre progression à vous. Combien ai-je entendu : « Pourquoi est-ce toujours à moi de mettre en pratique ? Ne pourriez-vous pas convaincre ma femme de le faire ? » « Pourquoi est-ce toujours à moi de prendre mes médicaments le matin ? Mon épouse ne pourrait-elle pas prendre un peu les siens ? » Vous avez l’arrière-pensée que, si votre compagne met l’enseignement reçu en pratique, elle va devenir exactement ce que vous voulez qu’elle soit. Elle sera comme moi qui ai raison. Si elle met en pratique, elle va penser comme moi…
extrait de « La paix toujours présente » d’Arnaud Desjardins – La Table Ronde
( photos : Noël – vitraux de l’Abbaye du Mont Saint Michel )
au Vassot
extrait de « Méditation » de Sogyal Rinpoché, à La Table Ronde :
J’ai dit que la méditation est la voie de l’éveil et la démarche la plus essentielle de cette vie. Chaque fois que je parle de méditation à mes étudiants, j’insiste toujours sur la nécessité d’une discipline résolue et d’un engagement déterminé ; en même temps, je souligne combien il est important d’effectuer la pratique avec autant d’inspiration et de créativité que possible. En un sens, la méditation est un art, et vous devriez venir à elle avec toute la joie et l’imagination fertile d’un artiste.
Soyez aussi ingénieux à susciter l’inspiration qui vous ouvrira à votre propre paix intérieure, que vous l’êtes lorsqu’il s’agit de vous livrer à la compétition, de vous adonner aux activités névrotiques qui ont cours dans la société. Il y a tant de façons d’approcher la méditation dans la joie ! Ecoutez une musique qui vous touche et laissez-la vous pénétrer profondément. Rassemblez des poèmes, des citations ou des extraits d’enseignement qui vous ont ému au fil des années et ayez-les toujours près de vous, pour vous inspirer. Jai toujours aimé les thangka, ces peintures tibétaines ; leur beauté m’élève l’âme. Vous pouvez, vous aussi, trouver des reproductions de peintures qui éveillent en vous le sens du sacré, et les accrocher aux murs de votre chambre. Vous pouvez écouter une cassette de l’enseignement d’un grand maître ou de chants sacrés. Vous pouvez faire du lieu où vous méditez un paradis tout simple, grâce à une fleur, un bâton d’encens, une bougie, la photo d’un maître qui a atteint l’éveil ou la statue d’une déité ou d’un bouddha. Vous pouvez transformer la pièce la plus ordinaire en un espace intime et sacré où, chaque jour, vous viendrez à la rencontre de votre être véritable avec le bonheur et la célébration joyeuse d’un vieil ami qui en salue un autre.
Et si vous trouvez difficile de pratiquer la méditation chez vous en ville, faites preuve d’imagination, partez dans la nature. La nature est toujours une source d’inspiration inépuisable. Pour calmer votre esprit, promenez-vous dans un parc à l’aube, ou admirez la rosée posée sur la rosé d’un jardin. Allongez-vous sur le sol et contemplez le ciel. Laissez votre esprit se perdre dans son immensité. Que le ciel extérieur éveille le ciel intérieur de votre être. Debout près d’un ruisseau, laissez votre esprit se mêler à la course de l’eau. Unissez-vous à son murmure incessant. Asseyez-vous près d’une cascade et laissez son chant apaisant purifier votre esprit. Marchez le long de la mer et laissez le vent du large caresser votre visage. Célébrez le clair de lune ; que sa beauté emplisse votre esprit de grâce. Asseyez-vous près d’un lac ou dans un jardin et, tout en respirant paisiblement, laissez le silence s’établir en vous tandis que la lune monte, lentement et majestueusement, dans la nuit claire.
Tout peut ainsi devenir une invitation à la méditation : un sourire, un visage aperçu dans le métro, la vue d’une petite fleur poussant dans l’interstice d’un trottoir, une cascade d’étoffe chatoyant dans une vitrine, un rayon de soleil illuminant des fleurs sur le rebord d’une fenêtre. Soyez à l’affût de chaque manifestation de beauté et de grâce. Offrez chaque joie, soyez à tout moment attentif au « message émanant sans cesse du silence . »
Lentement, vous deviendrez maître de votre propre félicité, alchimiste de votre propre joie, ayant toutes sortes de remèdes à portée de main pour élever, égayer, éclairer et inspirer chacune de vos respirations et chacun de vos mouve ments. Qu’est-ce qu’un grand pratiquant spirituel ? C’est une personne qui vit constamment dans la présence de son être véritable, qui a trouvé la source d’une inspiration profonde et s’y abreuve continuellement. Ainsi que l’écrivait l’auteur anglais contemporain LewisThompson : « Le Christ, poète suprême, a vécu la vérité si passionnément que chacun de ses gestes, à la fois Acte pur et Symbole parfait, incarne le transcendant. »
Incarner le transcendant est notre raison d’être en ce monde.
l’envers du noyer de la Bertais
( photos : Noël )
Je suis mort…
Je suis mort parce que je n’ai pas le désir,
Je n’ai pas le désir parce que je crois posséder,
Je crois posséder parce que je n’essaye pas de donner ;
Essayant de donner, on voit qu’on n’a rien,
Voyant qu’on n’a rien, on essaye de se donner,
Essayant de se donner, on voit qu’on n’est rien,
Voyant qu’on n’est rien, on désire devenir,
Désirant devenir, on vit.
René Daumal
( Mai 1943,
Publié à la suite de Le Mont Analogue,
éd. Gallimard. )
( photo : Noël )
Le néant n’est que moi-même…
le néant n’est que moi-même
l’univers n’est que ma tombe
le soleil n’est que la mort
mes yeux sont l’aveugle foudre
mon cœur est le ciel
où l’orage éclate
en moi-même
au fond d’un abîme
l’immense univers est la mort
George Bataille
(L’Archangélique et autres Poèmes, éd. Mercure de France, 1967)
( photo : Noël )
Je ne parle qu’au présent
Avec ce qui est là
J’édifie mon langage
Et les mots me délivrent
Des souffles de l’après.
Je ne parle qu’au présent
Mais toutes les voies sont miennes,
Eventail souterrain
Dont je devine l’accès.
J’ai vécu chaque parole
Avant qu’elle ne soit dite.
J’ai traversé chaque mot
Avant d’être traversé.
Je me tiens dans l’instant
Des silences m’abritent
Cités, que multiplie
L’eau confuse du passé.
Si je ne vais pas,
Mon champ se mourra-t-il ?
Et si je vais,
Où m’arrêterais-je ?
Andrée Chedid
(Seul le Visage, éd. G. L. M., 1960)
( photo : Noël )
CARNAC
Quand le géant noir
Qui dort parmi les fossiles du fond des mers
Se lève et regarde,
Les astres au creux du ciel ont froid
Et viennent se chauffer coude à coude.
Les yeux morts de cent mille morts
Tombent dans les rivières
Et flottent.
Guillevic
(Terraqué, éd. Gallimard, 1942)
( photo : Noël )