Pour faire suite à l’article sur la première édition de MéditàRennes publié par Yann, j’ai eu envie de partager avec vous cette méditation de Christophe André tiré de son livre « 3 minutes à méditer ». 
Pourquoi celle-là ? Parce que c’est un thème auquel je réfléchis beaucoup en ce moment et qui, je pense, est d’actualité plus que jamais
Ne pas faire de mal à autrui est un principe fondamental, commun à toutes les cultures, à toutes les religions, et indispensable à la vie en société. C’est ce que les philosophes appellent « la règle d’or » : ne pas faire à autrui ce qu’on ne souhaite pas subir soi-même.
On peut parfois faire du mal intentionnellement, mais le plus souvent c’est par maladresse, par négligence, par égoïsme, par manque de discernement. C’est pourquoi vivre davantage en pleine conscience peut nous aider à moins faire souffrir les autres.
Toutes les traditions méditatives proposent des exercices centrés sur la bienveillance et la vigilance quant aux violences ou aux offenses que nous pouvons infliger à autrui, par manque de discernement ou par manque de stabilité intérieure. En voici un exemple…

Posez-vous, fermez les yeux, laissez votre corps prendre deux ou trois respirations tranquilles et profondes…
Prenez conscience de vote souffle… conscience de vous-même… conscience de l’instant…
« Ne pas faire de mal »: ce n’est pas un programme si difficile, finalement… La vie se chargera de nous faire du mal. De la naissance à la mort, chaque humain rencontrera bien assez de souffrances (maladies, accidents, deuils)… Alors, pourquoi en rajouter ?
« Ne pas faire de mal »… simplement s’efforcer de notre mieux, de ne pas mépriser, ne pas agresser, ne pas humilier…
S’efforcer de ne pas prononcer de paroles offensantes, blessantes… même si nous avons été blessés nous-mêmes…
Il ne s’agit pas de nous transformer en victimes subissant toutes les violences des autres sans jamais riposter mais d’apprendre peu à peu à se défendre des violences sans être violents nous-mêmes. C’est presque toujours possible… Ne jamais renoncer à dire non ou stop, mais le dire sans intention de faire mal.
Est-ce que vous vous réveillez le matin en vous disant : « Tiens, aujourd’hui je vais faire du mal à quelqu’un ? » Probablement jamais… Alors pourquoi en arriver là, par manque d’attention, par manque de préparation ?
En vous reliant à votre souffle, à son mouvement tranquille, rappelez-vous simplement souvent ceci : « Ne pas faire de mal ». Ne pas faire de mal et essayer, chacun à sa manière, de ne pas ajouter au malheur du monde… Il y en a déjà suffisamment comme cela…

Conseils
Certaines personnes étranges pensent que la non-violence est fade, qu’elle est une perte de piment existentiel, que les vacheries agrémentent la vie. C’est peut-être vrai pour elles mais pas pour la plupart des humains. Faire du mal, dire du mal, c’est augmenter la souffrance de tout le monde : celui qui a reçu le mal, celui qui l’a émis et toute l’humanité qui se trouve alourdie d’une souffrance qui aurait pu être évitable avec un peu plus d’attention, un peu plus d’affection.
Alors, souvent le soir, posons-nous la question : « Ai-je fait souffrir quelqu’un aujourd’hui ? Si oui, pouvais je l’éviter ? En me comportant différemment ? En exprimant autrement ce que j’avais à dire ? » Et le matin, rappelons-nous régulièrement ce souhait, ce programme simple : « Autant qu’il me sera possible, faire du bien et ne pas faire de mal. »
