
Ce Noël, nous l’avons passé en famille à la neige, à Champagny en Vanoise.
Jean-François et moi n’étant plus trop tentés par le ski alpin, avons opté pour les « raquettes de neige ».
C’était une première pour nous : « Simple, cool, sans risques » pensais-je.
Eh bien, erreur… J’ai eu à gérer ma fatigue, mes peurs, mes émotions et lors d’une promenade guidée de plus de 3 heures en montagne, je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle avec mon chemin spirituel. Voyez plutôt !
La 1ère journée d’initiation se fait sur terrain assez peu accidenté.
Agréable, calme, dans des paysages magnifiques qui appellent à la Méditation. Je me sens bien et je trouve que les raquettes, c’est vraiment facile, j’ai tout compris ! Comme après mon 1er séjour à la Bertais, il y a 9 ans.
Forts de cette 1ère expérience et désireux de progresser, nous nous inscrivons à une autre balade, de niveau 3, cette fois-ci.
Je me sens solide et capable de l’entreprendre.
Notre guide, Damien, nous donne les grands principes de la marche en raquettes (je l’écoute comme j’ai pu écouter Yann ou Arnaud en réunion). Pas de problème, y a qu’à faire comme on nous dit : marcher calmement, si possible en silence, respirer profondément, ne pas vouloir aller trop vite et brûler les étapes, être vigilant.
Allons-y, ça commence gentiment. Je suis confiante. La montée est un peu plus « hard » que lors de la 1ère balade, mais en contrôlant mon souffle, j’y arrive.
Quand même… c’est déjà moins facile que la première virée ! Mais courage, j’irai jusqu’au bout quoi qu’il m’en coûte ! 
Le terrain est loin d’être aussi harmonieux que le 1er.
Il faut faire attention à tout, aux fossés, aux branches qui trainent, éviter d’aller dans la neige trop poudreuse pour ne pas s’enfoncer trop profond.
Facile à dire… voilà que je me retrouve dans des situations qui me rappellent les sables mouvants d’une certaine promenade avec Alain et Corinne Bayod dans la baie du Mont St Michel. Allez ! Je m’accroche, je souffre
mais je finis par me relever.
Notre guide est un vrai gourou, il ne nous vient en aide que dans les cas « désespérés ».
A nous de nous débrouiller : « ma raquette, s’est défaite » – Remettez là ! « Ma courroie s’est desserrée » – Resserrez là !
Nous devons être autonome, ne pas tout attendre de son aide.
Et voilà les embûches qui se mettent en travers du chemin : arbres tombés au sol suite à une tempête de neige, branches enchevêtrées.
Il faut passer par dessus ou par dessous. Il y en a parfois 2 à franchir en même temps. Je m’accroche aux branches, je me coince une jambe dans l’aspérité d’un tronc. Je ne m’en sors pas. Heureusement, une solidarité se crée dans ce groupe dans lequel personne ne se connaissait au départ. Comme dans la sangha, on s’aide et s’entraide dans l’adversité !!!
Maintenant, Damien nous avertit que nous allons passer par une zone à risque d’avalanche :
« Marchez bien les uns derrière les autres, calmement, sans parler et tout ira bien » Ah ! Voilà encore une belle émotion à gérer ! Mais nous sommes tous des apprentis-disciples dociles et obéissants (de toutes façons, y a intérêt !) et nous passons l’espace dangereux sans déclencher de catastrophe. Ouf ! Dur ce chemin !
Et ce n’est pas fini, nous devons maintenant descendre une pente raide quelque peu verglacée. Même les plus aguerris l’ont terminée sur les fesses. En ce qui me concerne, devant la difficulté de l’épreuve,
j’ai choisi de ne pas résister et dès le départ de me laisser aller dans le sens du courant.Dans ma descente effrénée, j’ai entraîné avec moi ma nièce qui essayait de tenir bon sur ces raquettes et qui, malgré ses protestations a dû terminer cette portion de piste dans mes bras, toutes raquettes mélangées !
« Vous avez fait le plus difficile ! » nous crie Damien. Je lui fais remarquer que ça fait déjà trois fois qu’il nous dit ça, mais il paraît que ce coup-ci, c’est vrai !
Aller ! Encore une petite heure de descente vers la vallée, quelques troncs d’arbres à négocier et nous arrivons exténués, mais heureux à la fin de notre périple, à la nuit tombante.
Qu’il était difficile ce chemin ! Mais si j’y suis arrivée malgré tous les obstacles, toutes mes peurs, ma fatigue et mes découragements
Alors,
Pourquoi ne pas croire qu’un jour j’arriverai au bout de mon chemin spirituel ?
