Auteur/autrice : Yves-Luc Fonteneau

  • A propos de yoga nidra

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    J’éprouve le désir depuis un moment de préciser tout ce que la non activité Yoga nidra est susceptible d’apporter quand on souhaite l’utiliser de façon approfondie.

    Sur un plan purement physique, la pratique de la détente corporelle proposée à cette occasion peut s’avérer à la longue d’une exceptionnelle efficacité : le simple fait d’apprendre à identifier des tensions, puis à les neutraliser permet d’acquérir une conscience du corps qui ne se limite pas à la posture dite du  » cadavre  » mais peut être utilisée dans la vie courante, dans la mesure ou on a appris à identifier des crispations parasites, puis à les neutraliser.
    Nombreuses demeurent les circonstances où une émotion engendre ce genre de réaction physique, comme un fort serrement des mâchoires ou des tensions dans l’espace dorsal, sans oublier les poings serrés, liste évidemment non exhaustive…

    yoga_nidra_2Quand on apprend à  » habiter le corps  » , il devient tout à fait possible de vivre bien plus détendu au niveau simplement musculaire, ce qui peut entraîner de surcroît une certaine détente du mental, la relation corps-esprit n’est plus à démontrer!
    J’ai pu témoigner à plusieurs reprises des bienfaits retirés de l’apprentissage puis de l’enseignement de la relaxation (dans le cadre du club « yoga » que j’animais à l’usage des élèves du lycée de Morlaix, où je fus CPE durant 25 ans) J’ai ainsi constaté que je terminais mes journées de travail bien moins fatigué que lors des premières années, alors que l’activité professionnelle n’avait nullement diminué, sous les ordres d’un proviseur pas vraiment cool ; l’activité restait importante, mais sans crispations parasites, c’est du moins la seule explication que j’ai pu trouver pour justifier une fin de carrière plutôt « détendue » . Évidemment, cette détente demeure dans le quotidien d’un retraité très actif qui achève des journées bien remplies sans fatigue notable…

    yoga_nidra_3C’est surtout au niveau de la pratique  spirituelle que le yoga nidra offre des possibilités remarquables. Cette non activité physique reste en effet centrée sur une utilisation systématique de la conscience témoin : il ne s’agit plus de cogiter, mais de voir apparaître sur le tableau de bord les sensations corporelles généralement occultées, le pilote conscience peut vivre pleinement son rôle. Sentir de façon détaillée le contact de la langue avec les dents et les gencives peut sembler un exercice inutile, il mobilise pourtant de façon attentive une conscience activée et consciente d’elle même, c’est en ce sens qu’Arnaud Desjardins a pu un jour qualifier la relaxation de méditation couchée, au cours de laquelle le mental bavard peut assez facilement se retrouver simplement court-circuits par cette mobilisation de la conscience vers les sensations corporelles. Il débutait d’ailleurs assez souvent des méditations guidées par des instructions typiques de la relaxation (méditation, une relaxation assise…)
    Un bon yoga nidra, c’est un vrai voyage au cœur de la conscience, c’est à dire au centre de notre réalité ultime décrite de façon si percutante par les Upanishads, cette partie de nous qui n’a ni commencement ni fin, et à laquelle il reste tout à fait impossible d’attribuer des caractéristiques. Utiliser cette conscience pour explorer les sensations corporelles, c’est un peu comme pratiquer la musculation dans une salle de sport, avec cette possibilité de découvrir peu à peu l’état non perturbé de la Conscience, SAT CHIT ANANDA, Être, Conscience, béatitude, dont les errements du mental bavard nous exilent…

    Évidemment, il faut bien admettre que ce programme ambitieux demande de la persévérance, et bien que nous nous trouvions assez loin du temps de repos bien mérité après une active demi journée de séjour. Il reste possible d’opter pour un dodo réparateur, en chambre ou bercé par ma douce voix, mais il semble utile de préciser les fécondes possibilités offertes par cette pratique somme toute assez simple.
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  • Et si on reparlait un peu de réchauffement climatique

    Au-delà des opinons et querelles sur ce thème, j’apporterai ici quelques données assorties d’hypothèses.

    Premier rappel : le concept de réchauffement dû à un éventuel effet de serre selon une origine humaine nous vient du français Claude Lorius, climato-glaciologue. C’est au cours d’une longue mission sur l’inlandsis antarctique, (dans la station alors soviétique de Vostok), consacrée à l’analyse des carottes de glace, qu’il mis en évidence les variations de la température terrestre depuis 800.000 ans ainsi enregistrées, puis leur parallélisme avec les concentrations de gaz carbonique (piégé et conservé dans la glace). Il en déduisit une relation de cause à effet, annonçant dans la foulée l’augmentation de température qui devait logiquement résulter des importantes émissions humaines de CO2. L’augmentation constatée s’est simplement avérée un peu plus forte que prévu…

    A partir de ces recherches, dont la pertinence fut reconnue par l’ensemble de la communauté scientifique, fut institué le GIEC, sous l’égide de l’ONU, afin de corriger les fonctionnements qui risquaient de conduire l’humanité vers un destin inquiétant…

    A ce jour, aucun travail de recherche n’a invalidé l’hypothèse Lorius, ce qui ne contrarie en rien le climato-scepticisme, drivé à coup de montagnes de dollars par Exxon et Cie : ces braves gens ne cherchent nullement à connaître la vérité de la situation, mais à contrer une organisation  susceptible de contrarier leurs profits immédiats et futurs.

    En prenant un peu de recul, on trouve là un comportement stupéfiant, car les dirigeants d’Exxon, dépourvus de toute base scientifique, prennent le risque de compromettre l’avenir de l’humanité, rien que pour préserver leurs bénéfices.  Mais en apparence, le doute ne les effleure pas, quand il s’agit de profit, ils ont  même embauché le remarquable lobbyiste qui s’était distingué dans le combat  du Congrès contre les cigarettiers. Ces braves gens juraient, la main sur la bible  du tribunal, que le tabac ne provoquait ni maladie ni addiction (alors qu’ils intégraient dans leurs cigarettes des substances destinées à renforcer l’addiction). A grand renfort d’articles pseudo scientifiques, utilisant les services de « chercheurs » largement rétribués, ce remarquable professionnel parvint un bon moment à semer le doute, avant l’inévitable triomphe de la vérité… L’anecdote montre jusqu’où d’honnêtes citoyens peuvent aller pour faire tourner l’entreprise…

    A l’heure actuelle, tous les dollars d’Exon n’ont pas été dépensés en vain : même sans argumentation scientifique solide, le pourcentage de sceptiques aux USA et même en Europe a sérieusement augmenté, grâce à de multiples communications sur internet, dans la presse et en librairie. Allègre (l’homme qui prétendait à l’époque du désamiantage de Jussieu que l’amiante  ne présentait aucun danger…) a fait un tabac avec son livre « L’imposture climatique », on a à peine entendu parler de la mise en pièces de son bouquin, truffé d’erreurs et de bidouillages. Mais Allègre à la télé, ça fait du spectacle et de l’audience ! Et de nouveau, nous sortons absolument du concept de Vérité, au profit de l’émotion…

    Notre monde utilise de plus en plus le fameux principe de précaution, il serait (peut-être) temps d’en faire usage. Si on revient à l’hypothèse Lorius, la totalité des travaux de chercheurs, dans les différentes spécialités concernées (climatologues et glaciologues, océanographes) convergent pour en confirmer l’exactitude. On ne peut encore parler de certitude absolue, mais ça se situerait entre 90 et 95%,ce qui donne une bonne base. Les dernières constatations vont souvent au-delà des prévisions ; les ennemis du GIEC ont fait un gros scandale au sujet de l’annonce (en effet erronée) de la fonte rapide des glaciers de montagne, mais on n’a guère mentionné la fonte accélérée des glaciers polaires, récemment révélée par des mesures de satellites : stupéfaction et inquiétude des glaciologues, le potentiel d’élévation des océans se mesure alors en dizaines de mètres !

    Même étonnement par rapport à la fonte de la banquise arctique, dont la rapidité stupéfie les spécialistes ; il est vrai que dans ce secteur-clé de la machine climatique terrestre, le réchauffement (nié par certains il n’y a pas longtemps) dépasse les quatre degrés, au grand dam des ours blancs, nouvelle espèce menacée d’extinction…

    L’objectif officiel du GIEC consisterait à réduire les émissions de CO2, afin de ne pas dépasser une augmentation moyenne de deux degrés. Le problème, si  l’hypothèse de départ s’avère exacte, c’est que les différents gouvernants, motivés surtout par leur pouvoir, face à des citoyens plus ou moins convaincus ne peuvent prendre les mesures drastiques imposées par la menace. On partirait donc vers une augmentation allant de 3 à 6 degrés… Déjà, avec 2 degrés, ni les ordinateurs les plus puissants, ni les climatologues associés ne se trouvent en mesure d’anticiper des conséquences.

    J’estime pour ma part (c’est une opinion, donc valeur discutable) que le système GIEC, avec la nécessité du consensus, conduit de façon inévitable à minorer les risques « officiels ». Il me semble, si C.Lorius ne se trompe pas, que le prix à payer pourrait aller jusqu’à une quasi disparition de l’humanité, pour une simple raison : la survie des 6 milliards de terriens dépend ABSOLUMENT d’agricultures calées depuis quelques millénaires sur un modèle climatique précis et à peu près stable. Une augmentation importante des températures entrainerait probablement la délicate mécanique climatique vers des écarts tout à fait incompatibles avec la simple survie d’une humanité pléthorique : la danse de Shiva, en cet âge de fer, se solderait alors par des famines géantes, dans lesquelles on peut se demander qui en réchapperait : qui, du milliardaire ou de l’Inuit, serait le plus apte à la survie, dans cette danse hypersélective…

    Dernier point de vue : il me semble que nos chers dirigeants cultivent avec constance un bel aveuglement, devant l’extrême fragilité de  cette civilisation ; si la médiocre éruption d’un petit volcan islandais peut provoquer la pagaille que nous savons, que pourrait-il se passer si le Destructeur entrait sérieusement en action ? Aussi conclurais-je en revenant au principe de précaution : homo sapiens ainsi menacé se montrera-t-il capable de sagesse, et de modifier à temps ses fonctionnements erronés :  la loi de causalité, nous le savons bien, ne prévoit pas d’exception, et il  ne serait pas exclu que le point de non retour ait été dépassé par une  machine économique à peu près dépourvue de système de freinage. Il nous resterait alors à mettre sérieusement en pratique.

    Que Lorius et autres GIEC se vautrent dans l’erreur, c’est une chose souhaitable ; mais c’en est une autre que de prendre ses désirs pour des réalités…


    Droit de réponse de Yann :

    Comme c’est moi qui le premier ait introduit ce sujet de réflexion à la Bertais et comme j’ai été amené à faire part publiquement des doutes que m’inspiraient les conclusions du GIEC, j’ai souhaité assortir l’article d’Yves Luc de la vidéo suivante (issue d’une émission de France Culture), qui, contrairement à ce que laisse entendre Yves-Luc, montre que la position « climato-sceptique » n’est pas uniquement le fait de scientifiques véreux…

    Personnellement, je me retrouve beaucoup plus dans les conclusions de Vincent Courtillot (directeur de l’institut de Physique du Globe de Paris) que dans celles d’Yves-Luc, ce qui, si vous prenez le temps de regarder la vidéo jusqu’au bout, n’est pour autant guère plus réjouissant… 🙁

  • Spiritualité et naturisme



    Fort de 44 ans de pratique du naturisme, je propose ici quelques réflexions personnelles sur la relation vécue entre ce mode de vie et une recherche spirituelle initiée il y a 24 ans…
    lavieausoleil2.jpg Elevé selon la pudibonderie en usage jusqu’aux années 60, 
    jeune adulte, j’ai découvert, grâce à la revue "La vie au soleil", qu’il existait une théorie et une pratique du naturisme familial, lesquelles convenaient beaucoup mieux au jeune parent que j’étais devenu depuis quelques mois.


    Je peux constater aujourd’hui que cette façon de vivre m’a apporté au niveau de la recherche spirituelle une aide inattendue : le fait de ressentir sur TOUT  le corps la caresse de l’air et du soleil permet de cultiver de façon très spontanée l’art de l’instant présent, dont j’ignorais évidemment la théorie à l’époque.

    naturisme.jpg La communion physique avec la nature neutralise assez spontanément les cavalcades du mental ; cet aspect positif peut fortement s’accentuer si on en saisit le mécanisme : habiter son corps devient une seconde nature, dans le silence croissant du mental.
    Sur un plan théorique, cette liberté vis à vis du corps constitue une avancée significative : perdre la honte vis à vis du corps s’avère un progrès certain, dans la mesure où s’éteint une division superflue : il ne peut exister d’organe honteux.
    Et le vêtement revient à sa juste place, qui n’a rien à voir avec la morale. Laquelle morale fonctionne de façon assez tordue, si on considère la mode féminine : le maillot de bain souligne plutôt le peu qu’il cache, robes jupes et pantalons servent souvent à attiser plus qu’à cacher. Et que dire de ces tailles basses qui laissent dépasser la fleur du string au bas du dos ?
    Au total, homo sapiens "civilisé" promène quelques casseroles, quand il s’agit de son corps, ce qui n’est pas le cas du renonçant complet de l’Inde, du Jivaro ou du naturiste.

     

    La "libération" implique nécessairement , à mes yeux , la liberté vis à vis du corps , que cette liberté se manifeste ou non…