Auteur/autrice : Joel Caillerie

  • En relisant Arnaud (1) : « Pour une mort sans peur »

    Avec cette série d’articles promis dans mon introduction, j’aborde donc le dernier livre d’Arnaud que je viens de relire et que j’annonçais comme une admirable synthèse de l’enseignement pour une véritable progression sur le chemin.

    C’est dire à quel point il m’a touché, remué, brassé même et ainsi permis de m’ouvrir à une compréhension plus large de la Voie de la Connaissance. Il est clair que « Pour une mort sans peur » dépasse largement son simple titre ; ce thème de la mort est spécifiquement abordé dans le chapitre 3.

    Nouvelle approche de la souffrance, de la peur et de la mort

    D’emblée, le ton est donné avec cette causerie qui est un grand « classique » à la Bertais et qui s’intitule « La seule issue ». J’étais vraiment heureux de la retrouver dans ce livre, l’ayant réentendue avec profit lors d’un séjour en début d’année…

    Arnaud nous donne une clé, certainement « LA » clé majeure pour amorcer une vraie transformation de nos vies : « Il est possible de dissocier le fait douloureux et la souffrance elle-même. Là, et là seulement se trouve la réponse. »

    Dorénavant, cette parole – que l’on retrouve un peu plus loin – ne me choque plus et ne m’est plus insupportable à entendre : « Vite, vite, une souffrance, pour que ma progression aille vite, pour que je puisse mettre en pratique. (…) Pour le plus vite possible, découvrir le Secret, le Secret de la Conscience, le Secret de l’Être, le Secret de la Réalité, le Secret de la Vie. »

    Après la transmission de ce grand secret, Arnaud nous invite à aborder les choses avec un angle d’attaque bien précis : « Vous ne pouvez avoir l’expérience réelle du bonheur que quand la peur a disparu. » Vaste sujet où, j’ai découvert combien la peur est insidieuse dans la mesure où elle est – avant tout – un conflit à l’intérieur de nous-mêmes. Ce qui donne cette parole forte d’Arnaud : « Osez-vous souvenir de cet enseignement révolutionnaire : (…) la peur est une attraction négative. »

    Avec le chapitre 3, c’est donc le thème de la mort qui est abordé et justifié d’une phrase percutante : « Il n’y a de spiritualité digne de ce nom que si la mort est totalement acceptée. » Et Arnaud va même beaucoup plus loin en affirmant : « La mort n’est ni un échec ni un scandale. C’est le moment le plus important de la vie. » Et pour se justifier, Arnaud nous rappelle ceci : « Ce n’est pas de mourir qui est terrible, c’est le fait de cesser de vivre quand on porte en soi tant de désirs inaccomplis, de craintes non rassurées, tant de frustrations et de vasanas. »

    Notre véritable nature

    Après cette entrée en matière très convaincante, c’est un autre versant qui est abordé avec les quatre chapitres suivants intitulés : « Advaïta », « Le réel et l’irréel », « Psychologie et Métapsychologie » et « Du limité à l’illimité ». Celui de notre réalité humaine profonde.

    « Le sens d’une vie humaine, c’est cet éveil, cette re-découverte de votre véritable nature » nous dit Arnaud. Oui, d’accord, mais quelle est-elle ? Elle passe d’abord par la reconnaissance d’une dualité en nous et de ce triple constat : « Combien c’est douloureux de vivre dans son monde, deuxièmement combien c’est mensonger, erroné, et troisièmement qu’il est possible de cesser d’y demeurer emprisonné. »

    Pour illustrer la réalité, Arnaud s’appuie énormément sur une image très parlante pour lui, l’ancien réalisateur de la télévision, celle de l’écran et du film. Tandis que le film change en permanence au fil des images, l’écran, lui, demeure immuable et non-affecté par la projection des images. En reconnaissant l’immuabilité de l’écran, Arnaud nous assure que : « Le but, le point d’arrivée, est déjà là. Si vous le croyez, si vous en êtes convaincus, vous tenterez cette démarche. »

    Et cette démarche s’appuie sur une bonne connaissance de qui nous sommes et aussi sur la tradition : « Revenez à la triade traditionnelle, le corps, l’âme et l’esprit. C’est abusivement simplifier que de distinguer simplement un corps mortel et une âme immortelle. » Pour cela, il faut se méfier de ne pas tomber dans le piège de l’identification. Car, comme nous le rappelle Arnaud : « Je suis une Conscience Témoin, que rien ne peut atteindre, que rien ne peut affecter, libre. »

    Autre piège qu’il faut déjouer tout au long d’une sadhana bien menée, c’est celui de la séparation : « La grande illusion, c’est celle de la séparation », insiste Arnaud. Cela passe par une prise de conscience de notre étroitesse, de notre petitesse : « Il faut que (…) vous commenciez à souffrir réellement d’être si mesquin, étroit, rabougri. Devenez plus vaste jusqu’à la vastitude complète qui sera la réalisation du Soi. » 

    Un chemin vers la Libération

    Avec les trois derniers chapitres « La danse de Shiva », « L’enseignement ultime » et « Un chemin concret », c’est un autre versant que nous abordons, celui de la perspective d’un aboutissement pour un travail mené intensément et qui débouche sur la Libération, la grande affaire d’une vie.

    Arnaud décortique bien ce qui différencie les approches orientales et occidentales où, dans cette dernière, le Dieu Créateur reste extérieur à sa création. Or, pour les spiritualités orientales : « Dieu créateur disparaît en même temps que sa Création. Si Dieu cesse de créer, le Dieu créateur disparaît. » De même pour le Témoin qui va bien au-delà de cet observateur recommandé pour se distancier de l’ego : « Si vous n’êtes plus conscient que du Témoin, le spectacle s’efface, donc le spectateur s’efface aussi. Seule demeure la Pure Conscience. ». Alors « La Vie, la shakti, l’énergie divine s’exprime à travers vous. (…) L’illusion de l’ego, ahamkar, consiste à oublier que c’est Shiva qui danse en vous et à croire que c’est vous qui dansez. »

    Comment faire comprendre ce qu’est la But de ce chemin, c’est l’interrogation d’Arnaud : « Comment essayer de faire pressentir un plan de conscience dépassant l’expérience ordinaire à des êtres qui n’ont pas dépassé cette expérience ? (…) Un Eveil qui, lui, transcendera votre plan de conscience, et c’est cet éveil qui a été appelé très justement : Libération. ». L’occasion pour Arnaud de dire que le cœur de son enseignement spirituel : « C’est la Réalisation. Et seule cette Réalisation vous comblera. (…) Ce à quoi nous aspirons, c’est l’au-delà de tout, l’Absolu. »

    Aussi Arnaud termine cette vaste vision panoramique par la proposition d’un chemin concret pour aller au plus près de : « La Libération de tout vous-même. » Pour progresser, il s’agit d’abord de faire grandir une vigilance de chaque instant : « Vous avez un point d’appui pour la vigilance, c’est cette petite émotion, cette petite réaction égocentrique : « ça y est, je viens d’être touché ; ça m’a fait quelque chose. » » Et pour être libre vraiment de « son » monde, il convient de s’appuyer sur une véritable connaissance de soi. Car, comme le dit Arnaud : « Vous êtes prisonnier par manque de connaissance de vous-même, de vos mécanismes et de vos fonctionnements. (…) Et on ne peut pas connaître ce qu’on n’a pas étudié. » Et cette connaissance débouche sur la non-dépendance, seul véritable bien Absolu.

    Oui en écrivant « Pour une mort sans peur » Arnaud nous livre une approche vraiment globale et complète de son enseignement qui en brosse tous les grands aspects. C’est une véritable boîte à outils précieuse pour tous les apprentis-disciples que nous sommes. Et cette injonction résonne agréablement à mes oreilles : « Si vous arrivez à comprendre et à voir que la Réponse absolue, la Réalisation et la Liberté suprême, c’est uniquement votre affaire, alors il y a vraiment une espérance. » 

    Quelques citations

    « Il est possible que la souffrance cesse d’être douloureuse et possible que le bonheur soit vraiment heureux. » (page 32)

    « Nous avons peur de ce par quoi nous sommes attirés. » (page 37)

    « Découvrir peu à peu ce qui est au-delà de ce que nous nommons nous, à tort, la vie et la mort mais qui en vérité est la naissance et la mort, la mort et la naissance, la vie étant le jeu indéfini des morts et des naissances. » (page 80)

    « L’existence, minute après minute, consiste à tenter de faire disparaître la dualité et de revenir à la non-dualité. » (page 107)

    « Si vous supprimez l’irréel, le Réel subsiste. Tandis que, si vous supprimez le Réel, non seulement le Réel disparaît, mais l’irréel aussi. » (page 122)

    « Vous vous laissez prendre complètement par le film de vos existences et vous oubliez l’Essentiel. C’est le « crime contre le Soi ». » (page 129)

    « Le péché originel, c’est l’oubli, l’ignorance de cet autre niveau et l’immersion complète dans le domaine psychologique, l’identification » (page 133)

    « Vous êtes appelés à cela, à passer de la mesquinerie et de l’étroitesse de votre conscience à l’immensité et à la vastitude de la Conscience. » (page 176)

    « Votre vraie réalité c’est cet immuable, absolument pur et dépouillé de tout attribut, de toute qualification. Et c’est cet immuable ou ce non-manifesté qui est appelé atman. » (page 191)

    « Ce qui est vu, le fait de voir et celui qui voit sont en vérité Un. (…) La Réalité, au sens oriental du mot Réalité, est véritablement une. » (page 217)

    « « C’est ». A partir de là, une réponse peut être donnée, d’instant en instant. Si cette non-dépendance s’est établie, il n’y a plus de crainte pour l’avenir. » (page 245)

  • En relisant Arnaud… introduction

    Livres ArnaudIl m’est venu une idée bien singulière en tout début d’année 2016 : celle de relire tous les livres d’Arnaud, sagement disposés dans ma bibliothèque !

    J’ai commencé « léger » en abordant « Bienvenue sur la Voie » et « Lettre à une jeune disciple ». Ces deux livres me paraissaient une bonne introduction à l’enseignement d’Arnaud.

    Puis, comme en juillet 2016, j’ai choisi de participer au stage d’été, j’ai lu l’ouvrage recommandé par Yann et Anne-Marie, à savoir : « Le Vedanta et l’inconscient ». Pourtant commencé en avril, il était loin d’être terminé au moment de vivre le stage, puisque j’ai dû le finir en fin d’année seulement.

    Quand je pense qu’au départ, je me donnais comme délai de relire tous les livres d’Arnaud en une année… Une gageure, d’autant plus que, très vite, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas lire n’importe comment ces livres. Ce temps de lecture très consciente se déroule juste après la méditation du matin. Je lis environ une dizaine de pages, pas plus. Pages que j’annote avec un, deux ou trois coups de crayon (selon le degré d’importance que je leur accorde).

    Une fois qu’un chapitre est terminé, je reporte les différents passages annotés, dans un fichier tableur avec indication de mots-clés pour mieux les retrouver, et avec aussi l’intention d’en faire une base de données pour une utilisation que, pour l’instant, je ne cerne pas encore vraiment. Sur ce fichier, les deux coups de crayon sont transposés en « gras », trois coups de crayons en « gras + rouge ». Comme les extraits sont souvent assez longs, j’envisage même de les reprendre pour leur donner un titre.

    Cette approche, qui peut certes apparaître assez méthodique et scolaire (mais disons-le : de niveau universitaire quand même…) ne me semble pas en tout cas anodine dans la manière dont je vis et pratique cet enseignement de « La Voie de la Connaissance ».

    D’une part, ma motivation s’en est trouvée grandement renforcée, et je me souviens notamment l’avoir dit lors du stage de l’été 2016 combien cela me permettait de retrouver la « grâce » d’un débutant.

    D’autre part, ces livres que j’ai lus – pour la plupart – au moment de ma découverte d’Arnaud Desjardins en 2004, je les redécouvre d’une toute autre façon. Sans doute parce qu’un petit bout de chemin a été fait, bien des passages me semblent plus parlants et me donnent des clés précieuses venant éclairer la compréhension de cette démarche spirituelle. En tout cas, ce « travail » me paraît très profitable. Ce qui m’incite à vous le partager en toute simplicité…

    C’est pourquoi, je compte vous partager le « fruit » de ces lectures dans d’autres articles de ce blog. Puisque je viens d’achever « Pour une mort sans peur », c’est donc avec ce livre que je vais commencer cette série intitulée « En relisant Arnaud » (qui fait écho à son propre livre « En relisant les Évangiles). Je tenterai de vous convaincre que « Pour une mort sans peur » est une admirable synthèse de la progression sur le Chemin.

  • « Comment pouvons-nous les renvoyer à la mort ? »

    Nous sommes régulièrement informés des questions migratoires, mais malheureusement trop souvent, les médias comme les politiques, nous les présentent comme une invasion : des hordes de barbares venant semer le désordre et déstabiliser nos sociétés d’opulence.

    Le célèbre écrivain Jean-Marie Gustave Le Cléziot, prix Nobel de littérature en 2008, et grand humaniste, a partagé un vibrant plaidoyer à ce sujet sur les antennes de France-Inter cette semaine.

    Voici donc le texte en intégral et la vidéo qui va avec.

    « La vérité, c’est que chaque drame de la migration en provenance des pays pauvres pose la question qui s’est posée jadis aux habitants de Roquebillière, lorsqu’ils ont offert l’asile à ma mère et à ses enfants : la question de la responsabilité.

    Dans le monde contemporain, l’histoire ne répartit plus les populations entre factions guerrières. Elle met d’un côté ceux qui, par le hasard de leur situation géographique, par leur puissance économique acquise au long des siècles, par leur expériences, connaissent les bienfaits de la paix et de la prospérité. Et de l’autre, les peuples qui sont en manque de tout, mais surtout de démocratie.

    La responsabilité, ce n’est pas une vague notion philosophique, c’est une réalité.

    Car les situations que fuient ces déshérités, ce sont les nations riches qui les ont créées. Par la conquête violente des colonies, puis après l’indépendance, en soutenant les tyrannies, et enfin aux temps contemporains, en fomentant des guerres à outrances dans lesquelles la vie des uns ne vaut rien, quand la vie des autres est un précieux trésor.

    Bombardements, frappes ciblées depuis le ciel, blocus économiques, tous les moyens ont été mis en oeuvre par les nations puissantes pour vaincre les ennemis qu’elles ont identifiées. Et qu’importe s’il y a des victimes collatérales, des erreurs de tirs, qu’importe si les frontières ont été tracées à coups de sabre par la colonisation sans tenir compte des réalités humaines.

    La migration n’est pas, pour ceux qui l’entreprennent, une croisière en quête d’exotisme, ni même le leurre d’une vie de luxe dans nos banlieues de Paris ou de Californie. C’est une fuite de gens apeurés, harassés, en danger de mort dans leur propre pays.

    Pouvons-nous les ignorer, détourner notre regard ?

    Accepter qu’ils soient refoulés comme indésirables, comme si le malheur était un crime et la pauvreté une maladie ?

    On entend souvent dire que ces situations sont inextricables, inévitables ; que nous, les nantis, ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. Qu’il faut bien des frontières pour nous protéger, que nous sommes sous la menace d’une invasion, comme s’il s’agissait de hordes barbares montant à l’assaut de nos quartiers, de nos coffre-forts, de nos vierges.

    Quand bien même nous ne garderions que l’argument sécuritaire, n’est-il pas évident que nos murs, nos barbelés, nos miradors sont des protections illusoires ?

    Si nous ne pouvons accueillir celles et ceux qui en ont besoin, si nous ne pouvons accéder à leur demande par charité ou par humanisme, ne pouvons-nous au moins le faire par raison, comme le dit la grande Aïcha Ech Chenna qui vient en aide aux enfants abandonnés du Maroc : « Donnez, car si vous ne le faites pas, un jour ces enfants viendront vous demander des comptes« .

    L’histoire récente du monde nous met devant deux principes contradictoires mais non pas irréconciliables.

    D’une part, l’espoir que nous avons de créer un jour un lieu commun à toute l’humanité. Un lieu où régnerait une constitution universelle et souvenons-nous que la première constitution affirmant l’égalité de tous les humains, fut écrite non pas en Grèce, ni dans la France des Lumières, mais en Afrique dans le Royaume du Mali d’avant la conquête.

    Et d’autre part, la consolidation des barrières préventives contre guerres, épidémies et révolutions.

    Entre ces deux extrêmes, la condition de migrants nous rappelle à une modestie plus réaliste. Elle nous remet en mémoire l’histoire déjà ancienne des conflits inégaux entre pays riche et pays sous équipé. C’est le maréchal Mobutu qui, s’adressant aux Etats-Unis proposa une vraie échelle de valeur établie non pas sur le critère de la puissance économique ou militaire d’un pays mais sur sa capacité au partage des richesses et des services afin que soit banni le mot de « sous-développement » et qu’il soit remplacé par celui de « sous-équipement ».

    Nous nous sommes habitués progressivement, depuis les guerres d’indépendances, à ce que des centaines de milliers d’être humains, en Afrique, au Proche Orient, en Amérique latine, naissent, vivent et meurent dans des villes de toiles et de tôles, en marge des pays prospères. Aujourd’hui avec l’aggravation de ces conflits, et la sous-alimentation dans les pays déshérités, on découvre que ces gens ne peuvent plus être confinés. Qu’il traversent forêts, déserts et mers pour tenter d’échapper à leur fatalité.

    Ils frappent à notre porte, ils demandent à être reçus.

    Comment pouvons-nous les renvoyer à la mort ?

    Dans son beau livre, le docteur Pietro Bartolo cite cette phrase de Martin Luther King, qui n’a jamais sonné aussi vraie : « Nous avons appris à voler comme des oiseaux et à nager comme des poissons, mais nous n’avons pas appris l’art tout simple de vivre ensemble comme des frères« 

    Voici le lien sur le site de France Inter pour retrouver la vidéo.

    Il n’y a rien à ajouter à ces propos, tout est dit et si bien dit. Merci Monsieur Le Cléziot !

  • « Ultreïa ! » – plus haut, plus loin, sur les chemins de la Sagesse

    Voici longtemps que je souhaite partager avec vous mon enthousiasme pour cette revue qui me nourrit grandement intérieurement.

    Ce magazine-livre de 220 pages existe déjà depuis près de 3 ans et sa parution trimestrielle est toujours un moment que j’attends – avec impatience certes – mais en veillant à l’accueillir de la meilleure des façons : d’abord en l’achetant en librairie pour le plaisir de faire une démarche consciente, ensuite en le feuilletant intégralement, histoire de m’imprégner de son contenu, avant de commencer la lecture de la trentaine d’articles et rubriques qu’il contient à un rythme d’un texte maximum chaque fois. Ce qui fait que je mets souvent tout le trimestre pour lire l’intégralité de la revue !

    Tout un rituel pour une revue pas tout à fait comme les autres et qui se mérite (y compris au niveau du prix à débourser, mais on en a largement pour son argent…)

     

    Alors en quoi donc cette revue se distingue-t-elle d’autres parutions (je pense en particulier à « Sources » que beaucoup connaissent) ?

    Comme le dit Bernard Chevilliat, son initiateur, « Ultreïa » se propose de mettre au service de l’aventure spirituelle et du dépassement métaphysique « le cheminement intérieur, la quête du grand dehors, l’ouverture aux autres mondes et l’approfondissement ».

    Ce qui est essentiellement proposé au fil de ses numéros :

    • soit des itinéraires de chercheurs de vérité et de pèlerins de l’absolu ;
    • soit des reportages réalisés par des photographes et/ou écrivains-voyageurs à la découverte de traditions et pratiques souvent étonnantes ;
    • enfin une douzaine de chroniqueurs, venant d’horizons spirituels ou philosophiques très larges (Fabrice Midal, Bertrand Vergely, Christiane Rancé, Eric Geoffroy, etc.) nous proposent leur éclairage sur des questions souvent délicates.

    Cela donne une lecture dense (avec des articles de 8 à 10 pages), où une attention toute particulière est donnée à la mise en page, l’iconographie. Tout respire le beau, le sacré au travers la forme de cette revue, que je vous invite à découvrir : le prochain numéro (la couverture figure ci-dessus) sortira dans toutes les bonnes librairies d’ici la mi-juillet.

    En attendant, je vous propose de découvrir le projet éditorial de cette revue pas tout à fait comme les autres, au travers d’une vidéo que ses promoteurs :

  • Une candidate rennaise à la présidentielle ?

    La campagne présidentielle en France bat son plein depuis quelques mois et nous a déjà réservé bien des surprises, ce qui peut la rendre plus intéressante, plus imprévisible. A moins de 3 mois du 1er tour de l’élection, l’issue semble hautement incertaine. Tous les scenarii sont envisageables et des surprises de taille sont possibles. D’autant plus, qu’à l’heure où j’écris ces lignes, il est probable que le candidat qui faisait figure de favori soit dans l’obligation de se retirer, empêtré dans une sombre histoire d’emploi fictif.

    Le saviez-vous : une rennaise s’est elle aussi lancée dans l’aventure. Sa candidature est d’autant plus intéressante qu’elle s’inscrit dans un processus original, dénommé « laprimaire.org ». J’ai participé à cette démarche citoyenne et j’ai trouvé particulièrement intéressant, c’est qu’au lieu de voter pour un candidat, il était demandé de se positionner sur le programme de chacun des 5 candidats finalistes selon une base de notation allant de « très bien » à « insuffisant ». Ce qui a donné le résultat suivant :

    Le vainqueur de ce vote est donc une femme, Charlotte Marchandise, une élue « société civile » au Conseil Municipal de Rennes.

    Cette femme de 42 ans se présente en proposant 4 axes :

    1. Une démocratie directe, renouvelée et éthique
    2. Une société équitable et juste, pour tous
    3. Une transition énergétique écologique économique
    4. Une politique d’humanité pour construire un monde de paix.

    A présent, le plus dur reste à faire puisque pour que sa candidature soit valide, il lui faut recueillir 500 parrainages d’élus locaux. A mon avis, c’est loin d’être gagné.

    Je ne cache pas que je soutiens activement la candidature de Charlotte.

    Les grandes lignes de son programme me paraissent répondre aux enjeux actuels et à la mise en œuvre d’une politique en rupture avec le système néo-libéral qui prédomine actuellement.

    Et puis le symbole est fort : avec cette désignation citoyenne, bien éloignée des combines partisanes auxquelles nous ont habitué les partis politiques classiques.

    Pour être complet sur la question des candidatures citoyennes à cette élection présidentielle, il faut noter également la démarche d’Alexandre Jardin, dénommé sobrement « Les Citoyens ». La différence, c’est que dans le cas présent, c’est l’écrivain qui a décidé de sa candidature en invitant la société civile à le rejoindre pour amplifier sa démarche.

  • Cheminer vers sa vraie nature, selon Jacques Castermane

    En cette période de fêtes de fin d’année, je viens de recevoir un beau présent avec la dernière lettre du Centre Durckeim où Jacques Castermane propose un accompagnement à la pratique de la méditation.

    Je vous transmets donc à vous aussi, chers amis de la Bertais, ce précieux cadeau…

    Comme il est destiné en priorité à des « débutants », je me reconnais tout à fait dans cette réflexion que cet accompagnement sera d’autant plus important qu’il s’adresse à ceux qui pratiquent depuis des années pour leur permettre d’ainsi porter un regard neuf sur ce qu’ils ont déjà entendu mille fois.

     Et combien de paroles n’ai-je pas déjà entendu mille fois…

    Mais là, quelques phrases m’ont profondément parlé.

    En voici un florilège :

    « Chaos, expression d’un mouvement vers le cosmos et manifestation d’une remise en ordre de soi-même. »

    « Pratiquer ce n’est pas attaquer soi-même dans le but de changer soi-même, ça ne mène à rien. »

    « La discipline, c’est aimer soi-même et non pas attaquer soi-même d’une manière disciplinaire. »

    « Synonymes de contraction : souci, appréhension, peur, crainte, angoisse. Ne cherchez pas le moyen de vous en libérer, puisque ces mots sont synonymes de contraction, mais exercez la détente, pas à pas, de respiration en respiration. »

    « L’obstacle majeur à l’éveil de notre vraie nature c’est la contraction (contre-action) ; contraction qui s’oppose aux actions de l’être. »

    « Ne jugez pas les réactions mentales, émotionnelles, physiques. Observez à distance ces réactions :  je ne suis pas ces réactions, ce n’est pas ma vraie nature ; elles apparaissent et disparaissent. »

    « Surtout ne pas attaquer soi-même et plus encore se dé-tendre. »

     

    Voici donc cette méditation guidée proposée par Jacques Castermane, que je vous recommande vivement et qui ne vous laissera pas indemne.

  • Shantaram, un fabuleux roman

    ShantaramVous avez du temps, vous allez bientôt partir en en vacances ou vous allez effectuer un long vol en avion avec l’envie d’avoir un bon compagnon de lecture, alors je vous recommande le roman Shantaram de l’écrivain australien Grégory David Roberts que je viens d’achever.

    Je suis certain – si vous aimez un tant soit peu la bonne littérature – que vous ne regretterez pas ce choix… et que, comme moi, vous serez captivé, envouté, bluffé, ému par ce pavé de près de 900 pages, palpitant de vie et qui se passe pour l’essentiel en Inde, dont l’auteur fait ressortir merveilleusement la prodigieuse complexité. Pour le confirmer, ces deux extraits :

    « La vérité simple et étonnante sur l’Inde et les Indiens, c’est que votre cœur vous guide toujours plus sagement que votre tête quand vous traitez avec eux. Il n’y a pas d’autre endroit au monde où cette vérité atteigne une telle évidence. »

    « Quand tu partiras pour le village de Prabaker, essaie de te détendre complètement et de profiter de l’expérience. Laisse-toi aller… tout simplement. Parfois, en Inde, il faut s’avouer vaincu avant de vaincre. »

    Comme l’a fort bien dit l’écrivain Jean-Christophe Rufin :

    « Les lecteurs français ont laissé passer un livre majeur, et je ne manque jamais une occasion de corriger cette injustice. Shantaram, de Gregory David Roberts, n’est pas seulement un roman monumental de près de mille pages, ce n’est pas non plus une évocation magistrale de l’Inde (il y en a d’autres), c’est un livre total qui enferme toute la condition humaine. »

    Oui, c’est certainement cet aspect qui m’a le plus fasciné : ce grouillement d’humanité qui jalonne ce roman, bouscule toutes les conventions sociales et nous décrit des personnages attachants, même s’ils ne sont pas forcément recommandables… Et que ce livre soit largement inspiré par le parcours chaotique de l’auteur – criminel en cavale – renforce encore plus cette perte de repères. 

    Shantaram c’est vraiment une découverte, un voyage des sens et de l’imagination plus qu’une simple lecture d’un grand roman d’aventures. Shantaram a su me parler de Bombay, cette ville que je ne connais pas, et qui est décrite comme aucun livre n’a su me parler d’aucune ville auparavant. C’est la beauté des descriptions, le tourbillon des détails chatoyants qui m’ont séduit dans ce récit extravagant, où l’on passe le plus clair de son temps à se demander si tout cela est bien une histoire vraie.

    Au-delà de la découverte d’une Inde magique et chaleureuse, Shantaram plonge aussi au cœur de nos interrogations sur le monde, sur les gens, sur la religion, les spiritualités et leur cohabitation dans une Bombay cosmopolite. Il soulève des questions intemporelles sur le bien et le mal, et rappelle constamment que les bonnes intentions ne font pas les bonnes actions comme les mauvaises intentions peuvent engendrer de bonnes actions. C’est une spirale d’apprentissage où chaque étape est cruciale pour mener à la seconde, où chaque choc a sa raison, son histoire et sa propre vérité. 

    Pour vous donner encore plus envie de plonger dans cet extraordinaire récit, en voici le tout début :

    « Il m’a fallu du temps et presque le tour du monde pour apprendre ce que je sais de l’amour et du destin, et des choix que nous faisons, mais le cœur de tout cela m’a été révélé en un instant, alors que j’étais enchaîné à un mur et torturé. Je me suis rendu compte, d’une certaine façon, à travers les hurlements de mon esprit, qu’en dépit de ma vulnérabilité, de mes blessures et de mes chaînes, j’étais libre : libre de haïr les gens qui me torturaient, ou de leur pardonner. Ça n’a pas l’air d’être grand-chose, je sais. Mais quand la chaîne se tend et entaille la chair, quand c’est tout ce que vous avez, cette liberté est un univers entier de possibles. Et le choix que vous faites entre la haine et le pardon peut devenir l’histoire de votre vie. »

    Gregoray David Roberts
    Grégory David Roberts et sa femme de retour en 2008 au Leopold’Cafe de Bombay

    Car j’ai retrouvé l’écho d’une véritable sadhana au travers des péripéties vécues par le narrateur. J’en veux aussi pour preuve cet autre moment où, Lin, dans le village indien où il va passer six mois, va recevoir un nouveau nom. Écoutez comment cette affaire est racontée, où je vois une résonance de «deuxième naissance» dans cette démarche initiatique :

    « Comme on estimait que j’étais doté d’une nature paisible et heureuse, les femmes s’étaient mises d’accord pour le choix de mon premier prénom. C’était Shantaram, qui veut dire homme de paix, ou encore homme de la paix de Dieu.

    Ils ont planté leurs poteaux dans la terre de ma vie, ces fermiers. Ils connaissaient l’endroit en moi où la rivière s’arrêtait, et ils l’ont marqué d’un nouveau nom. Shantaram Kishan Kharre. Je ne sais pas s’ils ont trouvé ce nom dans le cœur de l’homme qu’ils pensaient que j’étais ou s’ils l’ont planté là, comme un arbre de Mai, pour qu’il pousse et prospère. Quoi qu’il en soit, qu’ils aient découvert cette paix ou l’aient créée de toutes pièces, il est vrai que l’homme que je suis est né à ce moment-là, alors que je contemplais les poteaux de crue, le visage baigné par la pluie du chrême. Shantaram. L’homme meilleur que, lentement et bien plus tard, j’ai commencé à être. »

  • Adieu à Jorel

    JorelUn jeune de mon village, Jorel Prawitz, est mort accidentellement dans des circonstances qui restent à élucider.
    J’avais connu Jorel l’an passé lors d’un salon « Santé au naturel » sur Laval et nous avions découvert que nous habitions le même village… Je lui avais alors parlé de notre association RACINES.
    Il était venu ainsi à différentes occasions. Lors d’une rencontre autour de l’éducation biocentrique, il en avait « scotché » plus d’un par la citation qu’il avait formulée en fin de rencontre.
    Il m’avait fait part de sa disponibilité pour proposer des soirées autour de la poésie, une de ses passions ; accaparé par ses études, il n’avait pas eu le temps de « peaufiner » sa proposition.

    En échangeant avec sa Maman, celle-ci m’a fait deux beaux cadeaux : un très beau témoignage de mère, déchirée par la mort de son fils certes, mais reconnaissante devant tout ce qu’il lui avait donné. Je vous en livre l’essentiel :

    « Jorel, parti trop tôt, bien sûr, mon enfant si cher, si aimant et tant aimé. Un être d’exception, il était déjà, dès son jeune âge adulte et sage à la fois.
    Il souffrait de l’humanité dans son aspect vil, destructeur et dominateur, irrespectueux envers la nature qu’il chérissait…
    Il aimait la liberté, il croyait en la puissance de l’Amour et avait beaucoup d’espoir pour l’avenir.
    Il était éveilleur de conscience et semeur de graines. Très positif, il cultivait la patience. il disait toujours : »Aie confiance en la vie ! »
    Voilà en quelques mots, ce que je peux dire de mon fils. »

    Elle m’a aussi remis deux poèmes écrit par Jorel en mars 2013. Voici celui qui s’intitule « Un rêve » :

    Printemps« Ceux qui connaissent ma personne,
    Savent ces pensées qui m’emprisonnent.
    Me montrent les vies destructrices,
    De ces humains emplis de vices.

    Mon utopie : un monde de nature,
    Où la paix et l’harmonie perdurent.
    Toutes vies en pleines éveils,
    Submergées de l’éclat du Soleil.
    L’état sauvage en pleine recrudescence.
    Pour moi, le réveil des sens.

    Tel un vagabond dans ce monde perdu,
    Je erre sans fin en attendant l’heure venue.
    Ainsi va mon existence sans valeurs,
    Aux yeux de ceux dont les peuples se meurent.
    Se massacrant, détruisant ce qui les entoure.
    Un jour, je partirai loin d’ici et sans retour.
    M’enfuir et me perdre au fond de mon univers.
    Seul ou à deux, l’âme à satisfaire.
    Heureux, simplement en étant à découvert. »

    Il était jeune, il était beau et respirait la sérénité, l’authenticité ; quel dommage qu’il nous quitte si tôt alors qu’il était une telle promesse d’avenir…

  • Citation du lundi (n° 61)

    arnaud« Il n’y a pas de péché originel, il y a une erreur fondamentale. »

    (…) « Le péché originel, c’est le fait d’avoir mangé le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. ‘’Heureusement ! Heureusement que j’ai mangé ce fruit et que je sais faire la différence entre le bien et le mal !’’ L’erreur fondamentale est là. »

    (…) « Nous avons tous mangé de ce fruit, mais nous pouvons dépasser dans notre existence un statut – que nous ne pouvons pas éviter au départ – de diviser le monde en deux : ce que j’aime, ce que je n’aime pas, ça c’est bon, ça c’est mauvais, selon moi ; ça c’est bien, ça c’est mal, selon moi, aujourd’hui. (…) Chacun sait où est le bien et le mal, mais personne n’est d’accord ! »

     

    Longtemps, j’ai tergiversé avant de lire cette causerie (la dernière des trois) qu’Arnaud avait donné à la Bertais en mars 2011, quelques mois avant sa mort.
    Comme bon nombre d’entre nous, j’ai acheté l’an dernier le livret rassemblant ces 3 causeries (grâce, notamment, au patient travail de retranscription d’Edmonde). Si j’ai lu les deux premières de suite, je bloquais pour la troisième. Sans doute l’ego pressentait-il qu’il serait malmené ?…
    J’ai donc lu cette dernière causerie : « Quand sait-on que l’on est sur une voie ? » en septembre dernier seulement. Je n’ai pas été malmené… sans doute parce que j’étais prêt à recevoir ce texte sublime. Par contre, j’ai été profondément touché, remué – ce qui fait que je l’ai relu, afin de me nourrir de cette réponse si sage à cette question essentielle du pourquoi de la nécessité de s’engager sur une voie spirituelle. Et cette réponse est fabuleuse et très éclairante. Je ne peux que vous la recommander.

    Une partie m’a tout particulièrement touché et qui vient rejoindre un thème très en vogue en ce moment à la Bertais : l’approche ternaire : « Corps, âme, esprit », si chère à Michel Fromaget. Les paroles d’Arnaud (dont j’ai reproduit ci-dessus celles qui me paraissaient les plus significatives) abordent sous un jour tout à fait inédit – pour moi – la question du péché originel. Non comme une faute qu’il faut expier indéfiniment, mais comme une erreur qui nous fait « tomber dans le panneau » de nous croire capable de savoir ce qui est bien ou mal. Alors qu’on le sait – grâce à l’enseignement de Swâmiji et Arnaud – combien tout ceci est relatif, et très fluctuant en fonction d’une multitude de paramètres.

    peche-originel-expulsion-du-paradis

  • « Vous n’aurez pas ma haine »

    Les attentats de Paris suscitent une vive émotion dans notre pays.

    Mon intention n’est pas d’en faire une analyse (bien qu’il y aurait beaucoup à dire) mais de partager avec vous la démarche courageuse d’un homme, Antoine Leiris, dont la femme est morte lors de l’attaque à la salle de spectacle du Bataclan.

    Cet homme a écrit une magnifique lettre qu’il a posté sur Facebook (où elle a très vite fait le « buzz »), sans doute pour exorciser ce qui montait en lui, la voici :

    Lettre Antoine Leiris

    Cette démarche courageuse m’a incité à mener plus loin mes investigations. Et je suis tombé sur cette vidéo de l’émission de la 5 « C à vous » diffusée le 17 novembre où Antoine Leiris revient sur les tragiques événements et sur cette nécessité impérieuse qu’il y avait pour lui de rédiger cette lettre.

    Là encore, j’ai trouvé beaucoup de dignité, de calme posé chez cet homme qui refuse de céder à la haine, à la colère, bien qu’il vienne de perdre la personne qui comptait le plus pour lui.

    La phrase qui me touche le plus : « On répond à la haine aveugle par l’amour aveugle ».

    Oui, Antoine, reçois notre amour aveugle.

  • la citation du lundi n°57

    source-deau-chaude

    « Je préfère croire, qu’il y a en nous la nature de Bouddha, le royaume de Dieu,

    enseveli sous des pelletées de peurs et de tiraillements.

    Comment libérer cette source ?

    A force de stress, de méfiance et de calcul, nous avons perdu notre état naturel.

    A grands pas, nous nous sommes éloignés de la joie, de la paix et de l’amour

    qui demeurent intacts au fond du fond.

    Et méditer, être solidaire, pratiquer la générosité,

    c’est redescendre, plonger, s’oublier !

    Chaque jour, dégager ce qui salit la source de notre coeur. »

    Alexandre Jollien « Vivre sans pourquoi » (page 254)

    « Vivre sans pourquoi » relate l’itinéraire spirituel de l’auteur en Corée du Sud, auprès d’un maître, prêtre catholique et adepte du zen. C’est un très beau livre, une belle réponse à la question du sens de l’existence.

    J’ai goûté profondément aux paroles de cet homme né infirme moteur cérébral et qui, à force de courage et de volonté, est devenu un philosophe et un sage de notre temps. 

    Je vous invite à les goûter avec saveur et intensité !

    Pour vous en donner encore plus le goût, voici une vidéo permettant de découvrir ce qu’en dit Alexandre, et qui rejoint la recherche de nombreux bertaisiens…

  • Cartes postales du Marais Poitevin

    Je viens de vivre quelques jours de vacances dans le Marais Poitevin, dans cette région si chère à Ségolène…

    Mais ce furent des vacances différentes, originales à plus d’un titre. En effet, il s’agissait d’une proposition de groupe  dans le cadre de l’association RACINES, que j’ai lancé voici deux ans.

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    15 personnes ont répondu à cette proposition, un groupe riche de sa diversité.

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    Durant 5 jours dans un gite spacieux, nous avons partagé une vie collective, qui s’est mise en place de manière très naturelle et dans un esprit où chacun à jouer le jeu de s’impliquer que ce soit pour faire la vaisselle, la cuisine ou proposer un jeu ou un temps de réflexion. (ci-dessous moment mémorable : la soirée « rigologie » proposée par Gérard).

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    J’ai apprécié cette belle expérience, avec de bons moments (malgré un temps médiocre), beaucoup de chaleur humaine, une grande simplicité et l’authenticité de chacun qui ont ainsi permis à ce séjour dans le Marais Poitevin d’être vraiment ressourçant. Car même si j’ai « ramé » (cf ci-dessous) c’était pour la bonne cause…

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    Convivialité, bienveillance, fluidité sont les mots qui sont revenus le plus souvent lors de notre petit bilan de fin de séjour.

    Une expérience à renouveler !

  • La citation du lundi (54)

    Image Tao« Si vous désirez contenir quelque chose,

    vous devez délibérément le laisser prendre de l’expansion.

    Si vous désirez affaiblir quelque chose,

    vous devez délibérément le laisser prendre des forces.

    Si vous désirez éliminer quelque chose,

    vous devez délibérément le laisser prospérer.

    Si vous désirez vous éloigner de quelque chose,

    vous devez délibérément en permettre l’accès. »

    Dao-caoshu

    C’est avec plaisir que j’ai appris – lors de la dernière Assemblée Générale d’Hauteville – l’intervention de Fabrice Jordan, venu parler de la voie du Tao. Comme l’a dit Yann, venant ainsi réparer une « injustice »…

    J’ai lu aussi avec grand intérêt le commentaire de Robert, précisant qu’il était bien dans les intentions d’Arnaud de réaliser un film sur la sagesse taoïste mais que la situation politique de l’époque (en pleine révolution culturelle chinoise, ne l’oublions pas) ne l’avait pas permis.

    En lisant ce verset (le 36ème) du Tao-te-King, je trouve qu’il présente des similitudes avec l’enseignement d’Arnaud et la Voie de la Connaissance si chère à Swami Prajnanpad.

    En lisant chaque jour un verset commenté de ce texte (il y en a 81), je suis en contact avec une belle et grande sagesse, à mon sens trop méconnue. Le taoïsme est un trésor de philosophie et de spiritualité éternel et intemporel. En prenant le temps de lire l’ouvrage de Wayne Dyer « Changez vos pensées, changez votre vie – la sagesse du Tao », me voici en contact avec une autre approche pour changer la façon dont je suis conditionné à penser.

  • RACINES – un projet d’éco-hameau

    Ceux qui me connaissent le savent bien : depuis deux ans je suis lancé dans un projet ambitieux. Aujourd’hui, j’ai décidé d’en parler à la communauté de la Bertais, si chère à mon cœur.

    Logo Racines
    RACINES est une initiative née sous l’impulsion de mon épouse et moi-même. Ce projet a pour objectif de susciter un éco-hameau reposant sur des fondements autres que ceux prévalant dans notre société et qui peuvent se résumer par : priorité à l’humain et priorité à la nature en toutes choses. Ce qui peut aussi donner ceci : quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? Quels enfants laisserons-nous à la planète ? En cela, notre initiative rejoint la dynamique du mouvement Colibris qui invite chacun à faire sa part.
    RACINES c’est un acronyme décrivant les axes essentiels du projet : le respect, l’alternative, les cultures, l’intergénération, la nature, l’éducation et la solidarité. En final, cette initiative vise à faire émerger un lieu de vie, avec de multiples pôles d’activités où l’accueil dans la diversité soit au cœur de cet espace, ainsi que l’illustre le schéma ci-dessous.

    Plan lieu RACINES

    Mais il faut être réaliste et, pour que ce projet d’envergure s’incarne il est nécessaire qu’il s’enracine profondément. Ce qui explique une avancée qui peut apparaître bien lente et restant dans le théorique. Ce n’est pas le sentiment que l’on ressent en vivant cela du dedans.
    Aujourd’hui, une quinzaine de personnes participent à l’aventure.

    Charte RacinesEt après avoir travaillé sur une charte relationnelle pour notre projet, les perspectives que nous avons validées lors de notre dernière assemblée générale s’orientent vers une phase intermédiaire autour de trois axes : accueil et convivialité, activité de récupération et transformation de matériaux et espace quête de sens.
    La bonne nouvelle, c’est qu’en partenariat avec la commune de Cossé-le-Vivien où j’habite depuis 18 mois, un local est mis à notre disposition avec un bel espace arboré tout autour.

    OLYMPUS DIGITAL CAMERAAvec une partie de l’équipe, nous avons découvert cet espace dimanche lors d’une rencontre conviviale. Ce lieu va ainsi nous permettre de proposer des activités sur les 3 axes que nous souhaitons développer. Pour marquer le lancement concret de RACINES, une journée « Source’RIT » est programmée le samedi 16 mai. Des ateliers sophrologie, méditation et biodanza seront proposés le matin, et des activités marche méditative, sieste relaxante et initiation à la recycle’RIT l’après-midi. La partie activités s’achèvera par un Cercle de Paroles autour du thème : « Cultivons notre paix intérieure ». En soirée, après le buffet concocté par un collectif local de productions « bio », soirée festive autour de jeux coopératifs et chants (voir affichette ci-dessous)

    Pour finir, je voulais juste dire combien cette démarche que je porte depuis deux ans sur le plan extérieur (mais depuis 40 ans à l’état latent…) me nourrit, développe une belle énergie et stimule la confiance qui chez moi n’était pas toujours optimale. D’autre part, c’est une aventure humaine qui nécessite beaucoup de doigté et de finesse relationnelle. Un bel exercice pour le pratiquant et un point d’appui précieux dans ma sadhana.

    Pour en savoir plus, le site internet de RACINES => www.ecolieu53-racines.org.
    Pour plus d’informations, notamment recevoir notre lettre d’info « Echo-Âme-Eau », n’hésitez pas à m’adresser un mail (joel.caillerie@laposte.net).

  • Bertecol – février 2015

    Voici de nouvelles infos autour des enjeux de l’écologie, dans toutes ses dimensions : environnementales, humaines et spirituelles.

    Voeux 2015 : sommet sur le climat à Paris : enfin des décisions !

    Paris 2015En fin d’année se déroule à Paris cette conférence qui apparaît comme cruciale car elle doit aboutir à un accord international sur le climat qui permettra de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C. Il s’agira d’aboutir en décembre 2015 à un ensemble de décisions et à un accord ambitieux et contraignant face au défi du dérèglement climatique qui s’appliquerait à tous les pays. Enjeu financier aussi, avec la première capitalisation du Fonds vert à hauteur de 9,3 milliards de dollars – dont près d’un milliard de la France, alors que l’objectif initial était une collecte de 100 milliards de dollars par an !

    Pour ceux que la question intéresse, voir cette analyse sur les enjeux et les perspectives de ce sommet (article Médiapart)

    Et si nous parlions de sobriété heureuse ?

    Impossible d’aborder cette question sans évoquer son plus ardent promoteur, l’agroécologiste et philosophe Pierre Rabhi. Pour cet homme né dans le sud du désert algérien, et dont les racines ont baigné dans la frugalité inhérentes à ce milieu naturel, c’est une évidence qui s’impose : seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d’une société libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé « mondialisation ». Ainsi pourrons-nous remettre l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations, et redonner enfin au monde légèreté et saveur.

    Voici une vidéo où Pierre Rabhi exprime pourquoi il est tant attaché à cette valeur de sobriété heureuse :

    https://www.youtube.com/watch?v=LKIK6jGAWQE

    Ultreïa – Plus loin, plus haut sur les chemins de la sagesse

    Ultreia n°2

     

    Voici un nouveau périodique qui se présente sous la forme d’un magazine – livre de 220 pages où les dimensions spirituelles, métaphysiques, philosophiques, ethnologiques et symboliques sont abordées sous l’angle du voyage qu’il soit réel, mystique ou initiatique. Comme l’écrit Bernard Chevilliat, son directeur, cette revue « s’adresse à tous ceux qui refusent l’étouffoir d’un monde uniformisé, sans âme ni poésie ; à tous ceux qui estiment que la philosophie et la métaphysique ont encore beaucoup à nous dire et que l’école de la nature est une formidable source d’inspiration. »

    Le numéro 2 est d’autant plus intéressant qu’il aborde un dossier intitulé : « Les religions ont-elles une conscience écologique ? »

    Vous trouverez quelques extraits de ce dossier sous ce lien.

      Une note d’humour pour finir…

    Humour - Evolution humaine