Auteur/autrice : Joel Caillerie

  • En quête de sens, film-documentaire incontournable…

    Je viens d’apprendre que le film « En quête de sens« , que soutient le mouvement  Colibris, sera présenté demain à Rennes au cinéma Cinéville-Colombier à 18h15 en présence d’un des réalisateurs (et aujourd’hui même à Brest!) .
    Il me semble que ce film-documentaire, réalisé dans un esprit « alternatif », est vraiment une belle réflexion sur le sens de la vie et des enjeux actuels (pour ma part, j’ai eu la chance de le voir 3 fois avec le même bonheur…)
    Pour vous en faire une idée, je vous invite à regarder la bande annonce ci-dessous :

    Et si ça ne suffit pas, jetez un coup d’oeil à tout le beau monde interviewé pour faire ce film, (dont certains, comme Arnaud ou l’ex 1er ministre du Tibet, n’ont malheureusement pas été conservé au montage!)
    Enfin, si vous n’êtes pas rennais ou rennaise, scrutez bien le programme des cinémas proches de chez vous, car comme c’est la période officielle de sortie du film, il y a de bonnes chances pour que vous puissiez trouver une salle où il passe (mais probablement pas bien longtemps!) :
    Voici un lien direct pour connaitre les lieux et dates de projection sur la France  => Cliquez ICI 
    Bien chaleureusement et bon film si vous décidez d’y aller !

     

  • « Je suis Charlie », une autre lecture des événements

    Plantu - de tout coeur

    Les événements survenus en France cette semaine provoquent un profond retentissement du fait de la sur-médiatisation de cet attentat commis contre le journal satirique « Charlie Hebdo ». Les images passées en boucle, l’information en continu exposent bien des personnes à une forte charge émotionnelle. Et nous n’en sommes pas exempts, même en étant sérieusement engagés sur une voie de transformation intérieure.

    Liberté d'expression

    J’ai reçu ce matin ce texte de Fabrice Midal, que beaucoup connaissent et qui anime depuis des années maintenant des retraites de méditation. Il a également publié de nombreux livres. Avec Yann et Georges, il nous paraissait intéressant de vous soumettre ce texte afin d’élargir notre regard, de porter une autre analyse sur ce qui vient de se produire en France ces derniers jours. Le voici :

    De la nécessité de se poser

    Nous sommes tous aujourd’hui submergés par la colère et le chagrin devant ce déferlement de violence et devant cette attaque contre ce qui constitue le socle même de notre existence : la liberté de penser, la liberté d’être, la liberté d’aimer.

    Nous nous sentons tous, en ce sens, je crois, profondément menacés. Combien d’entre nous, n’ont pas pu dormir ni retenir leurs larmes ? Combien d’entre nous ont senti, de manière plus ou moins précise, qu’attaquer Charlie Hebdo, des policiers ou un supermarché casher c’était s’attaquer aussi à notre propre personne ?

    Face à cette situation, nous entendons beaucoup de proclamations d’intention.
    Elles sont certes nécessaires.
    Il faut affirmer la liberté d’expression, le sens de la République, le rejet de toute haine de l’autre et ici de l’effroyable antisémitisme.
    Mais cela ne suffit nullement.

    Nous entendons aussi beaucoup d’experts proposer leur analyse.
    Certes il faut chercher à penser ce qui s’est passé.
    Mais le temps de la pensée, n’est pas le temps de l’urgence.
    Nous voudrions que tout ait un sens. Nous voudrions comprendre. Mais d’abord il faut accepter que le sens vacille. Il faut accepter de ne pas vouloir aller trop vite. Et c’est le sens très fort de la marche de cette après midi.

    Dans une telle situation, la méditation est absolument décisive et j’écris cette lettre aussi pour inviter chacun à prendre un moment pour le faire.
    Au premier chef, la méditation nous permet de nous arrêter. De prendre le temps de simplement nous ouvrir à ce que nous, nous ressentons.
    Parfois, nous avons écouté des informations en boucle, cherchant à calmer notre inquiétude, à discerner un sens. Il faut prendre le temps d’arrêter. De se poser. D’être en silence. Accepter d’être perdu. Accepter de ne pas savoir que dire. Accepter  que nos émotions, comme toutes les émotions, ne sont pas tout à fait justes, ne suffisent pas à nous mettre à l’unisson de ce qui se passe.
    Nous arrêtons alors de nourrir une sorte de panique qui vient geler et étouffer l’expérience réelle.

    Ne pas fuir la douleur

    Je n’ai cessé depuis des années de dénoncer l’idée malheureuse que la méditation serait une façon de se vider l’esprit, d’être « zen ». Est-ce cela que nous voudrions aujourd’hui ? Evidemment non.
    Nous ne voulons pas être heureux, nous avons besoin d’apprendre à avoir un rapport juste à la douleur. Tel est précisément le sens réel de la méditation. Et par là, elle apaise profondément.
    Parfois, je dois reconnaître qu’écoutant les informations, je suis gêné par le ton de certains journalistes qui, je trouve, manquent de sobriété, de tenue et de dignité.
    Malgré la peur, malgré la douleur, nous devons rester dignes. Cela n’est possible qu’en étant honnêtement en rapport à ce que chacun de nous ressent.

    Méditation sur l’amour bienveillant

    Mercredi quand j’ai dû diriger la pratique de la méditation, j’ai été saisi, pendant un moment, d’un profond désarroi. Que faire dans une telle situation ? Il était évident qu’il fallait laisser tomber l’enseignement que j’avais prévu et, tous ensemble, s’engager dans la pratique de la présente attentive mais surtout dans celle de la bienveillance.

    La pratique de la bienveillance se fait en deux grandes étapes.
    Etant entré en relation à ce que vous vivez, il faut avoir une attitude de bienveillance. Votre douleur, prenez-là dans vos bras, comme si elle était un enfant qu’on vous aurait confié. Prenez votre douleur et posez-là dans le berceau de la tendresse la plus aimante.
    Ne la jugez pas. Apaisez votre douleur avec l’éventail de la douceur.
    Si nous ne ressentez rien de particulier, car tout est trop flou, trop confus pour que vous sachiez réellement ce que vous ressentez, éprouvez de la bienveillance pour cela.
    Eprouvez de la bienveillance si vous êtes débordé, abasourdi, désarçonné, plein de haine ou de colère.
    Accueillez avec bienveillance votre découragement, votre désespoir, votre inquiétude ou votre angoisse.

    Dans un deuxième temps, après avoir pris soin de votre propre douleur, ouvrez votre cœur. Ouvrez notre cœur envers tout ceux qui en ce moment souffrent comme vous, vivent la même détresse que vous.
    Prenez toute cette douleur dans vos bras. Apaisez-là.
    Quand des événements aussi terribles surviennent, il est normal de sentir une forme d’impuissance, d’avoir l’impression de perdre quelque chose de notre vaillance, de notre courage. Pratiquer la méditation est une manière très réelle de nous mettre à l’unisson de la peine du monde, de témoigner notre solidarité envers ceux qui souffrent, de sentir que nous sommes tous unis dans une même douleur. Qu’en réalité, nous ne sommes pas démunis. Notre cœur qui souffre en témoigne. Il est ouvert.
     
    Pratiquer la bienveillance en un moment de grand chaos est une manière très réelle et très belle de garder un rapport vivant à la dignité la plus pure de l’être humain. Car notre dignité, ne consiste pas à savoir que faire, à être parfait, mais simplement à avoir l’aspiration que tous les êtres soient libres de la souffrance, que chacun puisse trouver la paix profonde du cœur.

    Enfant dessinatrice

  • Au coeur de l’Être profond

    Je t’écris du pays de la Conscience, plus exactement de la prise de Conscience.
    En ce lieu, dire « comment ça va ? » ne se limite pas à dire « bien » ou « mal »
    (souvent d’ailleurs notre réponse reflète le contraire du ressenti profond),
    mais à explorer minutieusement, consciencieusement ce qui m’agite,
    à observer ce qui se passe avec grande attention,
    puis ensuite à me montrer attentif à mes sentiments et besoins.

    Montagnes brumeuses

    Quel changement ! Quelle révolution intérieure !
    Alors, s’exprimer ne se fait pas seulement avec la tête,
    mais aussi avec le cœur, avec le corps, avec toutes les sensations
    qui me traversent et que je refuse trop souvent de voir.
    Alors, être en lien avec l’autre devient tellement riche
    pour la pauvre personne handicapée relationnelle que je suis.
    Elle vient respecter ce profond besoin de décanter
    tout en douceur, tout en lenteur, qui caractérise ma nature profonde.
    Elle permet à mes émotions de ne pas tout de suite envahir le champ de ma conscience
    car c’est cela qui me fait perdre tous mes moyens.

    Ascension glacier

    Oui, cher Être Profond, je ne sais trop pourquoi, mais trop souvent je m’éloigne de toi
    et ne goûte plus ainsi la chance que tu sois là, bien présent, bien agissant, toujours à mon service,
    n’attendant qu’une chose : que je vienne m’y ressourcer, m’y nourrir,
    à tout jamais source intarissable disponible comme un puits sans fond.

    Saut dans le vide

    Merci Être Profond de t’être manifesté de manière
    si évidente, si lumineuse en ces instants magiques cette semaine :
    Dans des moments d’échanges de profonde communion de cœur avec certains participants ;
    Dans une révélation de cette problématique majeure, l’impuissance, qui nourrit mes colères ;
    Dans la plénitude de cette expérience spirituelle naturelle vécue en me baignant dans l’étang ;
    Dans cet élan de gratitude ressenti pour mon épouse Jocelyne.
    Oui que de joies ressenties, que de gratitude à témoigner, à honorer
    à toi l’Être Profond tapi en moi et que j’ai si souvent approché cette semaine.

    (Texte rédigé lors en septembre 2014 d’un séminaire sur la Communication Non-violente)

  • Bertécol – décembre 2014

    Bertécol passe de la liste de diffusion au blog…

    Comme certains le savent déjà, Bertécol amorce une transformation dans la forme. 

    Cette liste de diffusion avait été mise en place en 2008, à l’issue d’une Assemblée Générale consacrée au thème de l’écologie et devait permettre l’échange d’informations, de bonnes pratiques et aussi la mise en œuvre de quelques actions concrètes en lien avec notre sangha (comme le co-voiturage par exemple). Au fil du temps, les infos se sont raréfiées, les actions ont cessé d’être proposées, les messages transitant par ce canal devenant même de plus en plus rares.

    D’où ce changement avec cette intégration de Bertecol au sein du blog pour ainsi toucher l’ensemble des adhérents de la Bertais. L’idée, c’est de vous proposer environ une fois par mois quelques informations en lien avec ce thème de l’écologie et de vous aiguiller vers des sites internets ou des vidéos vous invitant à réfléchir ou / et à agir.

    Suggestion du jour : réaliser un jardin sauvage

    image

    Un jardin sauvage est un jardin dans lequel la conservation de la nature joue un rôle important. Il reproduit, à son échelle, des milieux naturels locaux (biotopes) afin d’offrir un refuge à la vie sauvage, tant végétale qu’animale. Sa caractéristique principale est une forte présence de végétaux indigènes, qui servent de support à la faune sauvage. Un jardin sauvage a donc une vocation de refuge naturel, qu’il soit créé de toutes pièces ou que l’on ait simplement laissé les espèces s’établir d’elle-mêmes. Comme tout jardin, il fait néanmoins l’objet d’une gestion, puisque, d’une part, il doit rester attrayant pour le jardinier et sa famille ou pour le public (aspects récréatif et esthétique) et que, d’autre part, les végétaux les mieux adaptés à la situation du jardin risquent de tout envahir si leur expansion n’est pas un tant soit peu contrôlée.

    Les jardins sauvages sont souvent également appelés «jardins naturels». Toutefois, ce terme est assez vague et peut aussi être employé comme synonyme de «jardin écologique» ou «biologique», ou désigner simplement un jardin d’aspect « libre », ne faisant pas l’objet d’un entretien strict. Ces divers termes se recoupent et sont liés à une même philosophie du jardinage, plus respectueuse de l’environnement au sens large. L’appellation « jardin sauvage » met cependant l’accent sur la place accordée aux espèces végétales indigènes et à la création de milieux naturels, afin de contribuer à la sauvegarde de la biodiversité régionale.

    Alors, cela vous donne envie ? Vous avez tout l’hiver pour y réfléchir, même si un tel changement se prépare. Je vous recommande, pour accompagner votre démarche, ce dossier pratique au format pdf.

    Peltier_jardin01

    Initiative collective : « CO2 mon amour – Ile de Sein, énergie de demain »

    Voici le lien vers une émission de France Inter, dont le thème essentiel est : Comment produire de l’énergie sur l’île de Sein autrement qu’en utilisant du fioul ? une véritable transition énergétique se met en place.

    Emission de France-Inter (le sujet commence à la minute 13)

    Voir aussi le site internet => Ile de Sein – énergies

    (Merci à Edmonde qui m’a suggéré cette information, toi la plus maritime des bertaisien(ne)s, touchée par la créativité et la parole des personnes interviewées, touchée aussi en reconnaissant dans la dernière chanson de l’émission, « Île », la voix de Jean-Michel Caradec, un ami d’enfance disparu.).

    Ile de Sein 2

    Idée de cadeau de Noël : un abonnement à Kaizen

    Kaizen magazineVous cherchez une idée écologique et qui sorte un peu de l’ordinaire pour offrir à vos proches à l’occasion de Noël ?

    Nous vous proposons un abonnement à cette revue : Kaizen et qui se propose de vous montrer le « changement bon » (c’est le sens de ce mot d’origine japonaise).

    Portée par le mouvement Colibris, cette revue bimestrielle veut changer le monde pas à pas et montrer que des solutions existent, que de nombreux citoyens sont à l’œuvre pour construire une société écologique et profondément humaine.

    Dans son Manifeste pour un changement du monde pas à pas, Kaizen annonce que « le temps est venu de placer l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations et de nous appuyer sur la puissance de la modération pour un vivre ensemble apaisé et heureux. L’argent peut acheter beaucoup de choses, mais pas la joie à laquelle chacune et chacun d’entre nous aspire de tout son être. »

    Pour vous abonner, suivre ce lien ICI

     Un peu d’humour pour conclure ce 1er article…

    Humour Noël

  • La citation du lundi (49)

    Photo citation

    « Nous ne saurons rien de notre vraie douleur si nous oublions l’épreuve que représente pour chacun de nous, l’exil de notre demeure, l’oubli de notre nom véritable. L’emprise du chagrin ne se desserrera pas tant que nous n’aurons pas éveillé en nous cette dimension de présence – qui est pour chacun le tout autre et pourtant le plus véritablement soi.

    Mais comment peut-on s’exercer à advenir ce que nous sommes ? C’est là l’incroyable défi de toute pratique spirituelle. Le chemin est un non-chemin. Il ne s’agit pas d’acquérir un autre état d’être, mais de retrouver la dimension la plus profonde de notre propre être, de notre esprit et de notre coeur. »

    Fabrice Midal (revue Ultreïa page 141)

    Juste un petit commentaire pour dire :

    – combien j’apprécie les livres et les réflexions de Fabrice Midal (cf lien => http://www.fabricemidal.com/)

    – pour saluer cette belle et nouvelle revue Ultreïa (http://revue-ultreia.com/) qui ambitionne d’aller : « Plus loin, plus haut sur les chemins de la sagesse ».

     

  • Communication non-violente ou consciente (2ème partie)

    J’ai participé du 14 au 19 septembre à un séminaire de communication non-violente. Ce fut une belle expérience personnelle, qui complète parfaitement les séjours et tout le travail accompli à la Bertais. En tout cas, j’y ai vécu de grands moments sur bien des plans que les mots ne pourront retraduire qu’imparfaitement.

    J’ai déjà parlé du cadre magnifique et de l’accueil si spontané de Thomas d’Ansembourg, l’animateur de ce séminaire, donc je n’y reviens pas si ce n’est en joignant cette photo devant le « château »…
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    Durant cette semaine marquée par un temps très ensoleillé, nous profiterons dans ces Ardennes Belge d’un cadre exceptionnel avec un parc de 700 ha !
    Ce cadre favorisera grandement le travail corporel du matin en extérieur avec chaque jour des exercices différents mais toujours très originaux. Il permettra aussi de goûter aux bienfaits de belles promenades en silence dans la forêt l’après-midi, les deux premiers jours en groupe guidés par Thomas, les deux suivants seuls – avec la hantise pour certains de se perdre… Et que dire de la baignade dans le grand étang qui m’a permis de vivre un moment de complet abandon, mais j’y reviendrais plus loin. Tout ceci m’aura autant marqué que les ateliers de CNV (3 heures le matin et autant en fin d’après-midi).
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    24 personnes venant de tous horizons (France, Belgique, Suisse) participent à ce séminaire pour tenter de retrouver le chemin d’une authentique relation d’abord à soi, ensuite aux autres et enfin à la vie. Bien sûr, il s’agit d’un processus, mais plus que d’outils il est d’abord question :
    – d’observer sans juger ce qui se passe en nous et autour,
    – puis de ressentir sans interpréter ce qui s’impose,
    – de bien distinguer nos besoins fondamentaux,
    – et de demander ou d’agir en étant attentif à la justesse de ce qui est à faire.
    C’est véritablement un chemin à la rencontre de sa véritable nature au-delà des conditionnements et des habitudes qui se sont incrustés en nous.

    Concrètement, le plus souvent le « travail » relevait d’échantillons sur différents thèmes (injonction, peur, colère, joie) qu’il fallait passer au crible de cette grille d’analyse : observation neutre de la situation, ressenti, besoin et demande ou action. Chacun prenait alors un temps pour noter ce qu’il « voyait » dans ces différentes phases. Puis, par petit groupe de trois (renouvelé lors de chaque exercice), l’un évoquait sa situation, le second observant une attitude bienveillante et silencieuse, alors que le troisième se tenait dans une position de bienveillance empathique en reformulant les dires de celui qui partageait la situation et suggérant éventuellement un éclairage. Ce qui fut curieux, c’est que – le plus souvent – la constitution de ces petits groupes de trois ne se faisait pas par le fruit du hasard. J’ai pu expérimenté combien la situation que j’évoquais – comme celle que partageait mes camarades – avait un fort retentissement sur moi et était aussi précieuse pour m’éclairer dans mon propre cheminement. C’est pourquoi j’ai une infinie gratitude pour les 23 autres participants de ce stage que veut témoigner cette photo de groupe :

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    Évidemment, il est difficile d’exprimer par les mots tout ce qui s’est passé durant ces 5 jours mais j’ai découvert avec la CNV une approche qui vient compléter tout le « travail » intérieur entrepris à Hauteville et surtout à la Bertais depuis maintenant 6 ans.
    Pour l’illustrer d’un exemple, Thomas nous a suggéré cet exercice quotidien de 3 fois 3 minutes à partir de ces simples questions : « Comment ça va ? Comment je me sens ? Quels sont mes besoins ? Là, en ce moment. » De même, il a insisté sur la nécessité de la gratitude pour tous les petits moments de bonheur que nous offrent l’existence. Depuis mon retour, je les intègre avec grand bénéfice au temps de méditation du matin et du soir.
    page 140

    Autre exemple de similitude entre « notre Voie » et la CNV : la difficulté que j’ai à intégrer la polarité de deux sentiments. Or, là, j’ai compris qu’il s’agissait de remplacer les « soit » de la pensée binaire (soit je suis heureux, soit je suis inquiet) par les « et » de la pensée positive (je suis heureux intérieurement et inquiet pour la santé de ma femme par exemple).
    Depuis de longs mois (un an exactement), oui je suis soucieux pour la santé de mon épouse. Or, j’ai vu en rentrant que je n’avais plus la même attitude qu’avant ce séminaire de CNV, m’appuyant sur cette parole de Thomas : « Écouter consiste à ne rien faire et à être là, disponible, bienveillant, confiant dans le fait que l’autre a toutes les ressources en lui pour résoudre ses problèmes. » Et je sais pertinemment que c’est le cas pour Jocelyne.
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    Deux schémas m’ont été grandement bénéfiques pour comprendre la difficulté à bien vivre au quotidien les relations :
    1) Le fil rouge de l’existence sur lequel nous devons nous aligner en permanence et qui conduit de l’ego à l’Etre. Or, dès notre petite enfance, à coup de « Tu dois, il faut », tout nous en éloigne et cela crée un énorme sac de nœuds que Thomas dénomme l’ENFERmement. Ce visuel a été pour moi un choc car j’avais là sous les yeux une belle illustration de ce en quoi consiste le chemin spirituel : démêler les nœuds de nos comportements et de nos conditionnements.
    Schémas CNV 3

    2) Le canal de la relation m’est aussi apparu très parlant avec le schéma suivant :
    Si on en reste au niveau cérébral, on demeure confronté aux 4 pièges d’une relation faussée : le jugement, les croyances / préjugés, la pensée binaire et les « il faut, tu dois ».
    Alors que si l’on dialogue au niveau du ressenti et des besoins, on atteint la « nappe phréatique » de la relation qui devient alors fluide dans l’échange, la compréhension et se révèle plus importante que la recherche d’une solution.

    Schéma CNV2

    Dernier point qui m’est apparu très parlant c’est la bonne connaissance de deux personnages qui nous habitent et qui indiquent clairement les deux pôles de notre propre relation.
    Il s’agit d’abord du « chacal » intérieur qui nous dévore, nous dévalorise et nous donne une piètre image de ce que nous sommes. Par exemple : « T’es nul ! Tu n’as même pas été capable de lui parler. Tu n’arriveras jamais à rien ».
    Alors laissons plutôt place à notre « girafe » intérieure qui, elle, prend de la hauteur (cela ne ressemble t-il pas à l’observateur prôné dans notre voie ?), tente de comprendre et se garde de tout accablement. Ainsi la phrase du chacal devient dans sa bouche : « Tu n’as pas réussi à lui parler aujourd’hui… Tu réessaieras une autre fois au moment le plus opportun. Regarde déjà tout ce que tu as fait de constructif ! »
    Chacal et girafe

    Mon témoignage ne serait pas complet sans évoquer le moment marquant de cette semaine. Ce que Jacques Castermane dénomme une expérience mystique naturelle. Je la retranscris telle que je l’ai décrite peu de temps après.
     2014-09-17 003
    Lors d’une des promenades en solitaire, j’arrive près de l’étang principal avec l’envie irrépressible de me baigner. Mais que faire ? Car arrivé sur les berges, je constate que sont présents Gaspard, en « tenue » de naturiste, Aurélie en simple culotte et sur l’autre ponton un peu plus loin, Laurence et Valérie.
    Mais l’envie et le besoin étaient si forts que ces considérations ne m’arrêtent pas, et encore moins l’absence de maillot de bain et d’une serviette.
    Je me suis dévêtu, conservant seul mon slip (et encore j’ai hésité à l’enlever). J’ai pris la température de l’eau. Pas suffisamment froide pour me dissuader…
    Plongée délicieuse mais… en m’éloignant ne vais-je pas perdre pied, et s’il m’arrive une défaillance ?
    Quel bienfait de respirer ? Oui mais alors pourquoi ce mouvement en deux temps comme si ça bloquait pour passer du cœur à la poitrine ? Je rectifie le tir pour retrouver une respiration uniforme et limpide, naturelle en fait.
    Allongé sur le dos, la vie se diffuse en moi dans tout mon corps. J’ai comme l’impression de me déployer. Découvrant par contraste combien je suis coupé de mon corps. Je développe des mouvements que je ressens comme gracieux et que je goûte infiniment. Comme je me sens bien dans cette étendue d’eau. À tel point que je ressens avec une vive acuité combien je suis vivant. Oui, c’est une VIVANCE qui se déploie, celle d’un poisson en complète harmonie avec son milieu naturel.
    Je voudrais pouvoir prolonger ce moment, infiniment. Cependant, je sais que cet instant magique ne peut être que temporaire et j’accepte finalement assez facilement de quitter ce monde aquatique qui vient de m’offrir un sublime cadeau.
      2014-09-17 014
    La plus grande surprise m’est donnée lorsque je remonte sur le ponton. Je suis incapable de me remettre sur mes pieds, comme si j’étais véritablement devenu poisson et que je n’avais pas encore retrouvé ma nature humaine. Je n’insiste pas et m’allonge le temps de me sécher. Mais 10 minutes plus tard, le problème reste le même. J’éprouve de grandes difficultés pour me rhabiller. Et durant encore de longs instants ma marche est hésitante.
    Je situe vraiment ce moment si intense du domaine d’une expérience mystique naturelle que décrivent Jacques Castermane et André Comte-Sponville. Ce fut comme un re-birth, une re-naissance.
    Expérience éblouissante. Expérience étourdissante. Expérience empreinte de nostalgie. Peut-être que je me sens étriqué, limité dans mon corps humain. En tout cas ce fut une expérience bouleversante pour moi. Quelque temps après, son évocation me fait encore frémir.

  • Communication non violente ou consciente (1ère partie)

    Voici quatre ans, lors de l’Assemblée Générale d’Hauteville, j’avais été fortement marqué par la présence d’un homme qui semblait incongrue (jugement) dans cette noble assemblée (autre jugement) car ce n’est pas à proprement parler un témoin d’une voie spirituelle mais quelqu’un qui se définit d’abord comme un thérapeute. Cet homme, c’est Thomas d’Assembourg.
    Photo Thomas
    C’est Emmanuel qui avait introduit son intervention. Puis, l’orateur s’est mis en mouvement et durant plus d’une heure il nous a fait partager avec passion son itinéraire personnel et sa rencontre décisive avec la communication non-violente. J’étais sidéré de le voir se balader de long en large devant Arnaud, que cette situation semblait d’ailleurs fort amuser… Mais au-delà du show-man, les paroles prononcées par cet homme me semblaient profondément authentiques et me touchaient parce qu’elles rejoignaient un sentiment profond de grand malaise que je ressens face aux relations et que ce dessin illustre parfaitement bien :
    Dessin manque d'énergie

    C’est ainsi que je me suis retrouvé, en compagnie de ma fille Aude que certains bertaisiens connaissent maintenant, dans les Ardennes Belges par un beau soir de septembre au château d’Assenois. D’entrée deux chocs marquent cette arrivée.
    Nous rejoignons le groupe sur la terrasse, un homme s’avance et nous salue : « Je suis Thomas et je vous souhaite la bienvenue ! » Qui l’eut cru… (appréciez le subtil jeu de mot !), c’est lui-même qui nous accueille en toute simplicité et nous invite à nous sentir « comme à la maison » dans cette belle demeure où il est né.
    Simultanément, mon regard se porte sur la vue qui s’offre devant moi. Avec le soleil couchant, le parc est nimbé d’une belle lumière et des chevaux s’ébrouent joyeusement. Mon âme contemplative tressaille de joie.
    2014-09-15 017
    La tonalité de ce séminaire d’introduction à la CNV est d’emblée donnée et ne se démentira pas durant les 5 jours. Mais avant de livrer mon témoignage (qui fait fera l’objet d’un autre article), j’ai jugé utile de vous faire une rapide présentation de ce qu’est le processus de communication non-violente, car j’avoue que la perception que je m’en faisais était confuse, en tout cas loin de ce qu’elle est : une approche pour des relations plus vraie, profonde, féconde et fluide.

    CNV 2

    Alors, c’est quoi la communication non-violente (appelée aussi consciente) ?

    Malgré nos bonnes intentions, notre système de pensée et nos habitudes de langage sont truffés de mécanisme qui génèrent de la violence invisible, camouflée, insidieuse.
    En intégrant la CNV, nous tachons d’éliminer ce qui engendre la violence subtile et nous nous familiarisons avec les dynamiques suivantes de la relation :
    – l’assertivité, ou comment se positionner avec clarté et vigueur, sans agression.
    – L’empathie, ou comment comprendre la position de l’autre, sans démission.
    Nous sommes violents quand nous sommes coupés de nous-mêmes, divisés, éparpillés, submergés…
    Mais d’où cela vient-il ? Ce petit personnage vous aidera à voir comment on est coupé de soi.

    CNV 1La CNV a pour objectif la rencontre vraie avec soi et avec l’autre. Beaucoup de nos difficultés de communication viennent du fait que nous n’avons pas clairement conscience de nos besoins fondamentaux. Mais nous avons dès lors souvent de la peine à formuler des demandes concrètes, positives et réalisables qui permettraient à nos besoins d’être satisfaits dans le présent.
    Faute de cette conscience, nous attendons souvent des autres la satisfaction de nos besoins, alors que nous sommes incapables de les exprimer. Si ces besoins ne sont pas satisfaits, nous en attribuons la responsabilité aux autres en nous exprimant par des jugements, des critiques et des reproches.
    Nous pratiquons par habitude un mode de communication qui risque de nous diviser et de nous séparer. La CNV est un processus qui nous invite à clarifier notre conscience en prenant la responsabilité de nos sentiments et de nos besoins. En nous exprimant en termes de besoins, nous descendons à l’intérieur de l’être, en un point d’identité qui est comme un dénominateur commun, un terrain qui nous rassemble.
    Nous pouvons apprendre à nous recentrer en portant notre attention aux quatre enjeux que l’on trouve dans toute communication et qui sont la structure du processus :
    1 – Observer sans juger ;
    2 – Ressentir sans interpréter ;
    3 – Distinguer nos besoins fondamentaux de nos idées, envies et désirs ;
    4 – Demander ou agir.

    Deux autres points m’ont particulièrement éclairé :

    – Des habitudes et comportements fortement ancrés en nous : les jugements qui blessent ; les croyances et préjugés qui enferment ; la pensée binaire qui met les choses en opposition : « soit…, soit… » plutôt que « et…, et… » ; et les « il faut, tu dois, tu n’as pas le choix… » qui plombent et qui sont autant d’ENFER-mements.

    – J’ai enfin compris que nous avons :

    CNV 3

    Voila pour cette 1ère partie « théorique », dont les éléments sont tirés principalement – y compris les dessins – du livre de Thomas d’Assembourg Cessez d’être gentils, soyez vrais ! (édition illustrée).

    Dans l’article à suivre, je ferai part de mon témoignage sur le vécu de cette semaine, de grands moments sur bien des plans. J’irai jusque faire des parallèles et des convergences avec l’enseignement de notre propre Voie. Tout un programme !

    2014-09-19 007

  • Rencontre d’un marcheur et d’un cyclo

    La vie est parfois cocasse et réserve des moments plein de surprise.

    Au cœur de cet été, je m’adonne à ma grande passion le vélo et, une nouvelle fois, en tandem. Nous réalisons avec Jocelyne mon épouse un nouveau défi en parcourant la Velodyssée qui relie Roscoff à Hendaye. En deux temps : semaine passée la traversée de la Bretagne et fin août – début septembre les 1000 km restant !

    Or, mercredi dernier, entre Josselin et Malestroit, le long du canal de Nantes à Brest, nous croisons un groupe de marcheurs (bien moins nombreux que les cyclos). Au passage, bien que coiffé du chèche des bédouins, je reconnais Christophe Bégot. Coup de frein, arrêt et chaleureuse embrassade.

    Christophe, dans le cadre de ses activités yoga, organise une randonnée avec un petit groupe et doit rallier Pontivy, d’où nous sommes partis le matin. Cette rencontre du hasard nous ravit complètement et l’échange est si chaleureux qu’un couple de cyclos s’arrête aussi pour se mêler à la conversation…

    Alors, en guise de carte postale estivale, voici la photo inoubliable de cette rencontre entre deux bertaisiens affublés de leur déguisement !

    image

    Pour ceux qui sont intéressés par notre périple « Vélodyssée », le récit de nos 4 premières étapes figurent sur ce blog en lien => http://tandem-jojos.over-blog.com et un compte-rendu quotidien reprendra à partir du 25 août.

  • La citation du lundi (43)

    « La méthode la plus sûre de croissance :
    être soi-même, aller au bout de ce que l’on est, de ce que l’on fait, de ce que l’on sent, de ce que l’on pense.
    Croissance ?
    C’est voir les réactions en soi, en trouver la cause et après l’avoir trouvée, essayer de l’éliminer. »

    Swâmi Prajnanpad

    (cité par Daniel Roumanoff dans « Swâmi Prajnanpad, un maître contemporain » tome 2 – page 84)

    Fond d'écran printemps

    Cet ouvrage, véritable « somme » consacrée à l’enseignement de Swâmi Prajnanpad, est mon livre de chevet depuis plusieurs années. Après l’avoir lu et annoté dans un premier temps, je le reprends maintenant chaque matin après la méditation pour retranscrire toutes les annotations relevées lors de la lecture, en y insérant des mots-clés.

    Rares sont les jours, où je n’y découvre pas une « pépite », utile dans ma pratique au quotidien. Souvent même, elle est tout à fait en adéquation avec mes interrogations ou ma problématique du moment.

    Cette citation est donc une « incitation » à vous replonger à la source même de cet enseignement, qui du Bengale en Bretagne en passant par Hauteville, nous relie au maître qui a inspiré cette merveilleuse voie de la Connaissance.

  • Randonnée en tandem de St Nazaire à Bâle

    Certains le savent déjà (parce que je leur « casse » les oreilles en leur parlant souvent de ma marotte), je suis un passionné de vélo. Depuis 15 ans, chaque année je parcours entre 5000 et 13000 km et j’ai relevé tous les défis qu’un cyclotouriste se doit  de collectionner : brevets de longue distance, Bordeaux – Paris, l’Ardéchoise, de multiples randonnées au long cours à la découverte de nos belles régions françaises (et notamment un inoubliable tour de Corse), enfin 3 Paris-Brest-Paris, l’épreuve mythique des fondus de vélo qui consiste à parcourir les 1200 km en moins de 90 heures (photo ci-dessous à l’arrivée de celui réalisé en 2007).

    Et puis, l’an passé j’ai commencé le tandem avec la femme de ma vie, Jocelyne. C’était depuis un certain temps une demande de sa part, mais je craignais que ce ne soit frustrant et pour l’un et pour l’autre. Pourtant, après un essai concluant avec un tandem de location sur les charmantes routes de l’ile de Ré, nous en avons acheté un et Jocelyne a aussitôt annoncé que nous réaliserions un grand défi sportif. Ce fut en juin 2011 l’aller – retour sur les routes et chemins du canal du Midi.

    Jocelyne ayant annoncé que la petite « promenade » le long du canal du Midi était très sympa, j’ai mis la barre plus haute cette année avec un périple audacieux : traverser la France de St Nazaire à Bâle par la Loire à Vélo, le canal latéral à la Loire, le canal du Centre, la Saône et le canal du Rhône au Rhin avant de rallier le Rhin près de Mulhouse. Soit plus de 1300 km parcourus en 15 étapes. En voici la carte :


    Par rapport à notre randonnée en tandem de l’an passé, il y a quelques changements :

    – Nous réaliserons cette chevauchée avec un nouveau tandem de « route », il sera plus pratique que le VTC pour rouler sur du bitume ;

    – Petite Neige (la star de notre équipage l’an passé…) ne sera pas du voyage, car les étapes étant plus longues, ça ne serait pas forcément du plaisir pour elle ;

    – Nous serons quand même souvent à trois lors de cette randonnée : notre amie Marie-Agnès accompagnera notre avancée d’une étape à l’autre, transportera les bagages, tout en nous accompagnant sur des parties de l’itinéraire ;

    – la dernière originalité de cette année réside dans le fait que ce périple sera réalisé en 2 périodes :
    1) nous rallierons St Nazaire à Montsoreau (près de Saumur) du 15 au 17 mai ; ce sera notre aussi dernière phase d’entraînement ;
    2) nous rejoindrons Montsoreau le 31 mai et réaliserons le reste du parcours pour une arrivée à Bâle le 11 juin.

    Nous avons créé un blog à cet effet => www.tandem-jojos.fr qui reprend toutes les étapes de l’an dernier sur le canal du Midi et relateras toutes nos péripéties de notre randonnée de l’année.

    Alors à bientôt pour suivre nos aventures 2012 ! et n’hésitez pas à laisser un commentaire sur le blog, cela est très encourageant pour nous…

  • Retraite méditative

    Je l’avais annoncé lors du week-end de méditation en septembre.
    Je l’ai fait tout récemment !
    L’idée m’est venue de revivre cette expérience forte en solitaire au moment le plus opportun.

    La date était planifiée depuis longtemps. C’est ainsi qu’en ce dimanche  après-midi, je me retire – non pas dans un monastère – mais dans le lieu si cher à mon cœur, ce moulin que nous avons rénovée en campagne, et où nous passons le plus souvent nos week-ends.

    Solitude, silence, jeûne, méditation et travail intérieur sont les axes de ma démarche. Je n’ai rien inventé, j’ai repris le concept du WE méditation tant apprécié de nombreux bertaisiens.

     Je fais une croix durant 24 heures sur toutes activités (autres que celles imposées par la nature). Pas de lecture, écriture seulement pour prendre des notes sur les points que je souhaite « travailler », pas de téléphone, pas de télévision, ni d’internet. Vigilance, conscience et observation attentive de ce que je vis intérieurement.



     Servi par une belle journée ensoleillée, je profite pleinement de ce lieu « idyllique », les photos prises en sont le reflet (eh oui, j’ai fait une petite entorse en prenant quelques clichés…).

    Le temps s’écoule simplement, naturellement, ponctué toutes les 2h30 / 3h d’un temps de méditation de 30 minutes.

    En guise de repas, une simple infusion.

    Promenade sur le vaste terrain qui jalonne le moulin, pour saluer les nombreux animaux qui peuplent notre « domaine ».

     

    Contemplation des miroitements de l’eau qui coule autour du moulin,

    En communion avec cette lumière hivernale si pure, si chaude.

    Ce rythme lent, sobre, me convient bien. C’est comme une réparation de la vie trépidante que je mène actuellement. Une pause vraiment vivifiante pour me redonner et élan et force et reprendre la route.

    Une occasion aussi de vous faire découvrir ce havre de paix extérieur comme intérieur…

    Une expérience que je compte renouveler en mars prochain. Et vous, ça vous tente ?

  • Adieu à Nino

    Tu t’es annoncé comme une promesse dans les temps de Noël.
    Depuis, nous te voyions t’épanouir sur le visage et dans le ventre de ta Maman.
    Avec tes parents, nous nous réjouissions de t’accueillir en plein cœur de l’été.

    Hélas, le destin en a décidé autrement.
    Une malformation au nom étrange a transformé cette joie en peine.
    Il a fallu accepter l’inacceptable : tu ne ferais qu’un très bref passage par la vie…
    Provoquant révolte, accablement chez tes parents et refus de cette évidence : tu ne vivrais pas normalement sans souffrir dans ton corps, dans ton esprit et dans ton âme.

    Alors aujourd’hui nous sommes tous réunis pour te dire « Adieu » et te laisser retourner de là ou tu es venu, petite étoile filante, angelot dont nous ne connaitrons jamais le visage, ni le rire, et que nous ne verrons pas grandir.

    Tu nous laisses désemparés, désespérés même avec cette question lancinante : POURQUOI ? Pourquoi à peine conçu que déjà tu nous es enlevé ? Difficile d’y voir un sens, ni même une quelconque volonté divine.

    Et pourtant la vie continue. Elle triomphe même de la mort, nous l’expérimentons si souvent à travers les multiples aléas qui jalonnent l’existence. Alors petit Nino de là où tu es, viens redonner force et courage tout spécialement aujourd’hui à tes parents si douloureusement éprouvés.

    Au lendemain de la naissance et de la mort de ton bébé, tu as écrit, Hélène, ces très belles paroles : « Nino est arrivé a 16h00, nous avons passé beaucoup de temps avec lui ! Nous le trouvons très beau et il a dû s’endormir sereinement, cela nous rassure ! »
    Alors, Hélène et Romain,  gardez cette belle image de votre petit Nino dans le plus profond de votre cœur. Quelle soit source de joie plutôt que de peine pour vous deux !

    Voici la chanson qu’Hélène et Romain ont choisi pour accompagner le dernier voyage de leur petit : « Vole » de Céline Dion.

    http://www.youtube.com/watch?v=454lNY5g35w&feature=player_detailpage#t=0s

  • Le pays du « bonheur national brut »

    Savez-vous ce que c’est que le « B.N.B. ».  Encore un de ces sigles barbares que nous concoctent des « technocrates » en mal de communication, me direz-vous ? Non, c’est plus sérieux et digne d’intérêt pour les authentiques chercheurs spirituels que nous sommes…


    « B.N.B. » signifie : Bonheur National Brut. Etrange, n’est-ce pas ? Il existait déjà l’indice de développement humain (IDH), le B.N.B. vient tout simplement l’enrichir. Et un pays a beaucoup contribué à développer cette initiative.


    Le Bhoutan, situé à l’est de l’Himalaya – coincé entre l’Inde et la Chine – a initié le B.N.B. sous impulsion de son roi, Jigme Singye Wangchuk, qui  a décidé en 1972 que le bonheur national brut serait désormais un concept plus important que le PIB dans les statistiques nationales du Bhoutan. Mais une question se pose : comment calculer le bonheur d’une nation? Quels critères retenir, et comment les pondérer dans l’indice final ? Quatre indicateurs ont été pris en compte équitablement pour son calcul :

    • croissance et développement économique,
    • conservation et promotion de la culture,
    • sauvegarde de l’environnement et utilisation raisonnable des ressources naturelles,
    • bonne gouvernance raisonnable.

    ccc

    Le BNB est donc pour la monarchie bhoutanaise un moyen d’orienter la politique du pays vers une croissance raisonnable et respectant les ressources naturelles, ainsi que la défense d’une forte identité culturelle.


    Et surprise de ce classement (sans doute très subjectif) : le Bhoutan arrive en 8ème position, malgré une espérance de vie à la naissance inférieure à celle des autres pays leaders de ce classement : 62 ans pour les hommes, 65 ans pour les femmes. A noter aussi que l’économie du Bhoutan est l’une des moins développées du monde. Elle est surtout basée sur l’agriculture et le secteur forestier : à elles deux, ces activités concentrent 90 % de la population active du pays. Le PNB par habitant atteint à peine les 1 100 euros. Si le Bhoutan décroche cette 8e place, c’est parce que, depuis 1972, tout a été entrepris en fonction du « bonheur national brut ». Son objectif : bâtir une économie basée sur les valeurs spirituelles bouddhistes. Ce BNB aurait permis, en 15 ans, d’augmenter l’espérance de vie des Bhoutanais de 19 ans ! Et chiffre qui fait rêver : 60% des terres demeurent des forêts.

    Voici 2 vidéos qui vous en diront plus : la première (tirée d’un reportage de France 2) donne un aperçu de cette politique axée sur le « bonheur national brut ».

    ccc
    La seconde est le témoignage d’un fin connaisseur du Bhoutan, le célèbre moine bouddhiste Matthieu Ricard, qui a vécu de longues années dans ce pays (désolé, RTL n’autorise pas à intégrer ses vidéos sur des blogs externes. Pour voir l’interview, il vous faut donc vous connecter à leur site en cliquant sur le titre ci-dessous)

    Faut-il parler de « paradis » ? Sans doute pas. Mais il faut saluer cette initiative intéressante, dont nos sociétés occidentales – croulant sous un trop plein de matérialisme – feraient bien de s’inspirer.

    Alors qu’en dites-vous ? A quand un programme politique mettant en avant le bonheur comme priorité majeure ?

    Pour ceux que le sujet intéresse, je vous propose en guise de « dessert » l’article du Nouvel Observateur paru le 2 décembre et qui m’a passionné, au point de m’inciter à écrire cet article…

    A télécharger => : copie de l’article Nouvel Observateur


  • Daniel Morin : « Eclats de silence »

    Voici ici quelques « perles » tirées du livre de Daniel Morin et intitulé « Eclats de silence ». Dans ce livre, ce qui m’a vraiment subjugué c’est la dernière partie de l’ouvrage joliment dénommée « Parfum de silence ». On a droit aux fulgurances dont Daniel est si coutumier paraît-il.

    Je n’ai eu la chance de le rencontrer que lors de mon premier séjour à Hauteville en 2006. Et remonte à ma mémoire cette sortie malicieuse : à quelqu’un qui s’était embrouillé dans de longues explications et qui avait terminé par cette expression : « Vous me suivez ? », Daniel avait alors répliqué d’un air amusé : « Non seulement je vous suis mais je vous précède ! »

    Pour illustrer ces quelques citations, j’ai tenté de trouver des photos (dont je ne suis pas l’auteur) pour renforcer mon but initial : proposer ici un sujet ouvrant tout grand les cœurs à la méditation. Alors je m’efface pour laisser s’infiltrer quelques éclats de silence…


    Dieu existe, dit l’un
    Dieu n’existe pas, dit l’autre
    Le troisième ne dit rien
    Oui, et alors ? dit le Silence


    Le vrai Silence est
    Dans l’écoute.
    Nos oreilles sont disponibles
    Lorsque notre bouche est Vide.



    La méditation n’est pas
    L’absence de pensée
    Mais l’absence
    Du méditant


    « Lâcher prise »
    Ce n’est pas lâcher le tenu
    Mais s’absenter en tant que tenant

    cccccccc
    Que faut-il que je fasse
    Pour être heureux ?
    Admettre également le malheur
    Lorsqu’il passe


    Le futur est dessiné
    Avec le crayon du passé
    Sur la feuille du présent

    ccccc
    L’enfer est l’absence du bien
    Le paradis l’absence du mal
    La liberté
    L’absence des deux

    La vie n’a pas de problème.
    Alors, pourquoi tenter de résoudre
    Un non-problème ?
    Simplement, être simplement
    Simple


  • Salvador Dali ou le souffle de l’inspiration

    J’ai découvert avec une certaine surprise un diaporama de quelques peintures de Salvador Dali.

    L’œuvre de l’artiste, si elle est très controversée, n’en demeure pas moins habitée par un souffle et une dimension spirituelle qui m’a vraiment « bluffé ». Si bien, que j’ai eu envie de partager avec vous quelques unes des toiles qui me paraissent habitées par ce dépassement. Et de les accompagner de poèmes de Victor Hugo, cet autre génie inspiré qui exprime l’Absolu, l’indicible avec une force étonnante.


    Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête ;
    Son vol éblouissant apaisait la tempête,
    Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
    – Qu’est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit ?
    Lui dis-je. – Il répondit : – je viens prendre ton âme. –
    Et j’eus peur, car je vis que c’était une femme ;
    Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras :
    – Que me restera-t-il ? car tu t’envoleras. –
    Il ne répondit pas ; le ciel que l’ombre assiège
    S’éteignait… – Si tu prends mon âme, m’écriai-je,
    Où l’emporteras-tu ? montre-moi dans quel lieu.


    Il se taisait toujours. – Ô passant du ciel bleu,

    Es-tu la mort ? lui dis-je, ou bien es-tu la vie ? –
    Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
    Et l’ange devint noir, et dit : – Je suis l’amour.
    Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
    Et je voyais, dans l’ombre où brillaient ses prunelles,

    Les astres à travers les plumes de ses ailes.


    Il est.
    C’est l’être extrême.
    Dieu, c’est le jour sans borne et sans fin qui dit : j’aime.
    Lui, l’incommensurable, il n’a point de compas ;
    Il ne se venge pas, il ne pardonne pas ;
    Son baiser éternel ignore la morsure ;
    Et quand on dit : justice, on suppose mesure.
    Il n’est point juste ; il est. Qui n’est que juste est peu.
    La justice, c’est vous, humanité ; mais Dieu
    Est la bonté. Dieu, branche où tout oiseau se pose !
    Dieu, c’est la flamme aimante au fond de toute chose.
    Oh ! tous sont appelés et tous seront élus.

    Oui, souris à l’éclat dont le ciel se décore ! –
    Tu verras, si demain le cercueil me dévore,
    Un soleil aussi beau luire à ton désespoir,
    Et les mêmes oiseaux chanter la même aurore,
    Sur mon tombeau muet et noir !
    Mais dans l’autre horizon l’âme alors est ravie.
    L’avenir sans fin s’ouvre à l’être illimité.
    Au matin de l’éternité
    On se réveille de la vie,
    Comme d’une nuit sombre ou d’un rêve agité.

    ccc

    Et pour finir – sans commentaire – ces dernières œuvres de Salvador Dali, avec un petit regret : une déperdition de résolution qui atténue grandement la force de ces toiles…

    N

    N

    N

    N

    N

    N

    vvv

    xx