J’ai longtemps hésité avant de rédiger cet article, qui me paraissait un peu trop personnel. Pourtant, ressentant une nécessité impérieuse, je m’y suis quand même « collé » …
Il part d’une prise de conscience très forte que tous mes malheurs, ainsi que ce mal-être qui me ronge si souvent, provient d’une double attitude fondamentale : le refus de ce qui se présente d’instant en instant et la prétention d’y arriver par mes propres moyens… Avec une telle philosophie, pas étonnant que j’ai autant gamberger dans mon existence !
Pourtant, depuis exactement 16 ans, j’expérimente sur des périodes plus ou moins longues (environ 6 mois) une véritable attitude d’adhésion qui se traduisait d’abord par le fait de poser des actes dès que quelque chose de nécessaire s’imposait à moi. Ce déclic s’est produit grâce au livre de Martin Gray Vivre debout, qui m’a durablement marqué. En 1994, lors de cette 1ère mise en pratique, au bout de 6 mois j’ai déclenché une sérieuse dépression, qui m’a ainsi sérieusement interpellé sur le bien-fondé de ma démarche. Pire, je n’ai compris qu’en début d’année que, si ces tentatives ne duraient qu’environ 6 mois, c’est parce que la crainte de rechuter était extrêmement forte.
Le fait d’avoir compris la raison du blocage m’a permis de le dépasser. Sans vouloir me vanter, je sais (car je le ressens en moi) que je vis dans cette dynamique depuis exactement un an ! Autre constat : ces périodes dynamiques avaient un côté quelque peu « euphoriques », désormais elles sont plus paisibles, avec des petites périodes de relâchement, qui ne durent jamais bien longtemps.
Si ce thème de l’acceptation m’est revenue avec une telle force, c’est qu’il s’est produit tout récemment un fait troublant. Je venais de terminer la magistrale synthèse de Daniel Roumanoff Swâmi Prajnanpad, un maître contemporain, et je n’avais plus d’autre livre de réflexion sous la main. En cherchant bien, j’ai retrouvé le livre acheté lors de la venue de Véronique Desjardins à la Bertais, 18 mois plus tôt : Anthologie de la non-dualité. Très sincèrement, je l’avais acheté pour faire plaisir, car le titre me paraissait assez rebutant, presque incompréhensible… Bref, je n’en attendais rien. Pourtant, Arnaud prévient dès la préface à quiconque l’interroge ainsi :
– Si je ne peux lire qu’un seul de vos livres, lequel me conseillez-vous ?
– Maintenant, je sais quoi répondre : « Lisez l’Anthologie de la non-dualité composée par Véronique Loiseleur ».
Or, ce livre est une révélation, il vient mettre en lumière tout le travail souterrain entrepris avec sérieux depuis quelques années maintenant. Je fais le constat que ma vie se trouve ainsi totalement transformée grâce à une acceptation plus spontanée et je goûte avec infiniment plus de bonheur tout ce que l’existence présente à moi. Et ce qui survient arrive comme un défi à relever. Etonnant aussi, ce changement d’attitude déclenche des événements que j’ai longtemps rêvé…
Ainsi, sur le plan professionnel, j’ai longtemps ressenti de l’insatisfaction. Or, voici un an un poste à responsabilité m’a été confié. Et je l’assume avec confiance, sans me prendre la tête, et en restant authentique. Si je regarde bien ce point précis, je constate que, durant tant d’années (31 exactement), je n’imaginais pas m’éclater au sein de cette entreprise (une banque, le Crédit Mutuel) et je n’aspirais qu’à vouloir changer de métier, ce qui était irréaliste. Accepter ce qui arrive, c’est faire preuve de réalisme et parfois, être comblé. Ce qui est le cas désormais dans le domaine professionnel.
Alors cet extrait du livre de Véronique résume assez bien mon attitude présente :
» L’important, n’est pas tant la vie qui nous entoure – la vie sera toujours ce qu’elle est – mais notre attitude face à elle. Pour le chercheur, rien n’est médiocre, la distinction entre profane et sacré tend à disparaître. Tout devient signifiant, tout devient sacré. «
et aussi :
« En acceptant tous les événements, en vivant consciemment toute la gamme des états intérieurs qu’ils suscitent en lui, l’homme parvient à réconcilier les contraires. L’acceptation, l’absence de conflit avec soi-même et avec le monde le conduisent à une vie pleine et unifiée, dont découle tout naturellement la transcendance – ou plus exactement la vie totale, non-duelle, est en elle-même transcendance. »
Oui, par le miracle d’un petit « OUI », l’existence trouve ainsi une tout autre saveur. Et ce premier pas invite à en poser d’autres. Car le chemin est loin d’être fini, il y a encore tant d’autres découvertes à faire, à expérimenter et à vivre pleinement !