Auteur/autrice : Georges Morant

  • Fidèle

    fidele

    Jusqu’au bout dont je ne sais pas la fin
    Me maintient en bonne forme sur mon chemin
    Ne pas craquer, ne pas abandonner
    C’est au moins ça de gagner

    De toute façon, au plus profond
    Je ne me fais guère d’illusion
    Cela mène la danse en toute circonstance
    Ce qui ne m’empêche nullement
    D’apporter ma modeste contribution
    Même si parfois, c’est décourageant
    J’en reviens toujours à mes premiers amours

    Vivre en harmonie jusqu’au bout de la vie
    Remettre le couvert encore et encore
    Soigner plaies et blessures
    Prendre soin de son âme
    Demeurer bienveillant à travers le temps
    Permet d’affiner la vision de ce qui reste à faire

    Enfin, c’est une façon de parler
    Puisque de toute manière
    Je ne suis en aucune façon directeur des opérations

    Fidèle jusqu’au bout dont je ne sais pas la fin
    Parce que pour vivre dans le monde
    Va bien falloir quitter son monde
    Vous savez, là ou le bat blesse
    Là ou le petit moi se prend pour ce qu’il n’est pas

     

    Texte : Georges Morant   Photographie : Alain Silvert

  • OUI

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    OUI . Mot versatile, dont on se sert pour affirmer, soutenir, ou pour se cacher derrière, et sujet de cette petite épitre. Dans son sens objectif, il définit la réalité telle qu’elle est : une soumission à la vérité, fiable dans sa constance, sa loyauté, sa vision et sa sagesse.

    OUI. J’accepte la vie dans toutes ses variations et dans son » êtreté » totale, en tant qu’abandon à la Volonté de Dieu, en tant que la nature même de la  » dignité intrinsèque et de la noblesse intrinsèque » pour citer Swami Prajnânpad, le guru d’Arnaud Desjardins, un représentant authentique du  » oui » comme l’était son guru et le sien avant lui

    Pour la plupart d’entre nous, notre « oui » est juste une façon de détourner l’attention de celui qui vous a deviné, de garder à distance l’œil perçant du Travail, ou/et(car cela pourrait s’appliquer et s’applique probablement dans chaque cas) un mur visible ostensible derrière lequel nous cacher, même quand nous hochons la tête ou approuvons. Mais quand notre « oui » est à ce point immédiat, à ce point désinvolte, et ne s’accompagne d’aucune réflexion, comment peut on le prendre au sérieux ?

    Nous disons « oui » en croyant être totalement  » sur la même longueur d’onde », mais ce n’est pas le cas. Nous évitons le vrai problème , qui est que nous REFUSONS de nous regarder sans réserve avec le microscope du Travail, de percevoir l’aide indiquée qui nous est offerte et de pratiquer avec intelligence par rapport aux lois du Travail et aux offrandes pleines de grâce de l’Univers.

    Donc notre « oui » n’est pas le « oui » d’une prise de conscience, le « oui » de la sagesse, le « oui » d’un corps à corps complexe avec l’enseignement, mais il est le « oui » de l’évitement-une volonté faiblarde, bien qu’inconsciente(et qui ne devrait pas l’être si nous étions honnêtes, impitoyablement honnêtes avec nous mêmes et si nous pratiquions une observation profonde de nos états intérieurs et extérieurs et de ce qui est, tel que c’est, au sens large de notre environnement, de nos circonstances et de notre champ d’activité) et chroniquement mécanique( et qui ne devrait pas l’être si nous acceptions d’étudier les idées du Travail, de les manger, de les digérer)de rester tels que nous sommes, nullement dérangés, imperturbables, aveugles, enlisés-confortablement bien sûr- dans notre script psychologique et notre histoire de vie, convaincus de notre autorité personnelle, de notre bien fondé, de notre supériorité et ce en dépit d’une somme énorme d’informations qui toutes prouvent le contraire.

    Lee Lozowick – extrait de « Paroles de feu et de foi » – Editions A.L.T.E.S.S

     

     

  • With you forever

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    C’était le 11 août , je revenais d’une balade au bord de la mer.

    Je m’étais assis sur un banc tout près de la thalasso.
    Je méditais en pensée avec Arnaud.
    Je me souvenais que par deux fois nous nous étions rencontrés en cet endroit ou j’étais à ce moment là serveur au restaurant.
    Arrivé à la maison, je commence à écrire ce texte et arrive au même moment le message de Yann qui annonce qu’Arnaud a quitté son corps physique.

    Par un doux soleil d’été
    Assis sur ce banc
    Face à l’océan
    Le murmure des vagues
    Un oiseau pépie
    Au loin, les cloches sonnent
    Rappel de soi au SOI
    Au revoir, à toujours

     

    J’ai souhaité poster ce texte à l’approche de l’anniversaire du départ d’Arnaud. (11 aout)
    La Bertais organise comme tous les ans une journée de commémoration.
    Et je vous invite à  marquer vous aussi en cette journée  un temps de rappel.

    Et à la veille de poster cet article, j’ai écrit un autre texte dans la même inspiration.
    Je vous le livre ci-dessous.

    Just a perfect day

    Le ciel ouvre l’infini
    Le soleil rayonne l’illimité
    Le vent souffle toutes les pensées

    Chaque grain de sable est unique
    Chaque vague est l’océan
    Chaque existence porteuse d’éternité

    Danse, la Vie danse
    En plein Mystère, en plein Vrai sens

    Si tu entends cette voix
    Tous les rêves s’évanouissent
    C’en est fini du moi.

     

  • La citation du lundi n° 56

    coeur briséCœur brisé

     

     

    « S’il est une chose que je sais aujourd’hui de toute cette affaire que l’on nomme la vie, c’est bien celle ci : on n’ouvre pas son cœur sans ressentir de la douleur. Le choix d’ouvrir ou de fermer son cœur est un choix important que l’on fait chaque jour, à chaque instant. Si nous avançons sur le chemin spirituel auprès d’un maître qualifié, cela nous conduira facilement à avoir un cœur brisé. »

    Lee Lozowick
    Eloge de la folle sagesse
    Ed le Relié p 217

     

     

    Et je profite de cette citation de Lee pour vous informer de la parution de son dernier livre « Paroles de Feu et de Foi – Du haut de la falaise » (Editions ALTESS). Voici la présentation de l’éditeur :
    « …Les essais rassemblés dans ce livre ont été écrits de sa main durant les deux dernières années de sa vie et constituent une collection d’enseignements polyvalents précieux imprégnés de la tendresse, de l’affection, de la sagesse et de la foi de leur auteur. Lee,  visionnaire, nous transmet dans cet ouvrage un inestimable trésor, qui aidera tous ceux qui, confrontés à l’inéluctable mortalité, cherchent à vivre avec conscience, dignité et grâce. »
    Et un petit mot de Gilles :
    « Pour avoir connu Lee Lozowick, que j’ai fréquenté de près pendant vingt ans et vu dans toutes sortes de circonstances, je peux témoigner qu’il était un rare joyau spirituel, dissimulé parfois sous de surprenants déguisements. Ses dernières années, durant lesquelles, atteint d’un cancer, il n’était pas mourant mais pleinement vivant, utilisant la maladie pour enseigner, furent un extraordinaire témoignage de liberté et de lâcher-prise. La saveur de son rayonnement et de son extraordinaire dignité imprègne ces pages. Je suis heureux de la parution de ce livre qui véhicule un peu de sa relation sans concessions à la vie et au chemin spirituel. » – Gilles Farcet

  • Qui suis-je?

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     Grâce à moi séparé, autonome qui n’existe pas

    Il est possible de décoller du rêve

    Grâce à l’ego, je peux suivre un chemin de libération

    Sans lui, je suis éveillé

    L’unité rayonne dans la multiplicité

    La Lumière brille dans le noir

     

    Là ou l’esprit  est dégagé de ses voiles commence la vraie méditation

    Cela se révèle

    Vide, impersonnel

     

    Qui se libère si ce n’est l’esprit lui même?nostalgie_3.jpg

    Qui médite ?

     

    Cela se révèle

    Pure joie d’être

     

    Voir la nature ultime de l’esprit

    Est la révolution intérieure

     

    Cela Aime d’une manière impersonnelle

    Qui est un avec  la source, le vide, si ce n’est la source même, le vide même

    Devant et derrière le miroir

    Cela Est

  • Bliss of the Self

     

    porspoder

    (…) il s’agit de revenir à cette idée fondamentale aussi bien védantique que tantrique : à l’arrière plan, dès maintenant, de ces agitations qui peuvent même être parfois des tempêtes de peur, de désespoir, de fureur, il y a the bliss of the Self, la béatitude du Soi.

    (…) à l’arrière plan, dès maintenant, la matière première de toutes ces pensées, la Conscience comparée à l’océan sans vagues, est déjà présente en nous et cela, nous l’oublions.

    (…) en ce moment, toujours, même à l’arrière plan d’une angoisse atroce avec ces pensées de terreur, la paix des profondeurs est là, the bliss of the Self, la béatitude du Soi, disent les maîtres hindous.

    Arnaud dans son dernier livre :  » La Paix toujours présente »

  • « La plénitude de l’être »

    J’ai trouvé ce post de Gilles Farcet sur FaceBook. Gilles m’a donné son accord pour le publier sur notre blog. J’ai demandé à Yann ce qu’il en pensait. Il n’était pas aussi enthousiaste que moi et m’a dit que si je le publiais, je devais expliquer pourquoi.

    C’est avec grand plaisir que je m’exécute. Parce que quand j’ai lu ce passage (deux fois pour l’instant) j’ai été conquis immédiatement. J’ai eu un ressenti très fort. J’avais l’impression de lire quelque chose sur la quintessence de l’advaita vedanta. Ce court passage m’a littéralement sauté aux yeux comme une merveilleuse synthèse de la voie, du chemin que nous menons ici…

    Et puis, cerise sur le gâteau, synchronicité forte, la Présence me rend visite depuis deux jours par intermittence. Ça fait du bien après une longue diète. Et j’écrivais sur mes notes pour le gsmp que ces visites n’étaient pas dues de mon fait, d’un moi qui pratique, mais de la Présence qui se révèle, se dévoile. Et c’est BON, c’est Paix, c’est Plein, très relié au silence. Présence et Silence sont des jumeaux. Affaire à suivre…

    Voici maintenant le post de Gilles

    Un livre parait à l’Originel -Accarias à propos de cet homme qu’Arnaud Desjardins avait rencontré et par lequel il avait été très inspiré. Son portrait figure d’ailleurs à Hauteville…

    gnanananda

    « La plénitude de l’être« , voici un livre rare qui a l’immense mérite d’être consacré à la fois à l’un des grands maîtres védantins de l’Inde contemporaine, Srī Gnānānanda, et à son disciple venu de France, le bénédictin Dom Henri Le Saux.

    Srī Gnānānanda était un jnānī, celui qui a réalisé l’Ātman (le Soi). Son enseignement fondamental était celui du pur advaïta (non-dualité) et est proprement universel dans sa portée. La Vérité se situe au-delà de toutes les religions et de toutes conceptualisations. Il appelle, non à copier son propre cheminement, mais bien à trouver en nous-même notre propre vérité et chemin, notre propre nudité et transparence. Voici un court extrait, paroles de Srī Gnānānanda :

    « Aller vers ce dedans par le “chemin du dedans” est sans contredit la méthode la plus efficace. Encore est-il que le chemin s’évanouit dans l’atteinte même du but. Quand on chemine par la route du dedans, ce dedans est encore une idée, et toute idée implique dualité et différenciation. D’elle-même elle me distance de mon but, puisqu’elle distingue encore le moi qui cherche et le soi dont il est en quête. Tant que je distingue au-dedans le moi qui est au-dedans, je ne suis pas encore vraiment au-dedans… Quand cela a été enfin réalisé, ce qui cherche et ce qui est cherché, tous deux ont disparu, ou plus exactement, ce qui a disparu c’est leur perception différenciée et séparée. Il n’est plus que soi, l’être, pure jyoti, la lumière indivise et infinie, la lumière en soi, la gloire de l’Être, le resplendissement immanent de soi, la vision en soi de l’Être en soi, la plénitude de toute joie, la béatitude de l’Étant.
    L’œuvre dernière de la recherche spirituelle, c’est de transcender cette ultime différence. La distinction entre le « but » et le « chemin », entre le but et celui qui y tend, de surmonter l’effort [hatha] qui saisit l’homme en quête de soi quand il parvient à ce qui lui semble de son point de vue, le dernier tournant du chemin. Il se rend compte alors qu’il lui faut renoncer sans nul recours ni retour possible, désormais, à tout ce en quoi il lui avait semblé jusqu’alors qu’il existait, qu’il était, à son idée de soi, à sa propre conscience liée à cette idée de soi. Aux abîmes du cœur, où il se sent inexorablement entraîné, il n’est plus rien nulle part à quoi il puisse se raccrocher, se retenir, nulle base sur quoi il puisse encore poser le pied, nul air extérieur pour reprendre haleine. C’est l’ākhāsa pur, l’espace infini où nul point ne peut plus se distinguer, que nul horizon ne borne, qui est le même partout, qui n’est même plus le milieu où l’on se tiendrait, mais qui a emporté dans son infinité, son illimitation et sa solitude celui qui cherchait encore à se tenir en lui…Comme le répètent souvent les Upanishads, il faut trancher sans rémission ce « nœud ultime du cœur », hridaya-granthi, l’attache qui lie et retient aux conditionnements du temps et de la matière le Soi, de sa nature libre et souverain. »

  • Ce que je voulais dire

    ce que je voulais dire

     » Que votre bouche ne soit jamais vide, gardez toujours un morceau de misri (sucre candi) à la bouche- à savoir le sucre du nom de Dieu. Aucune amertume ne pourra alors s’accumuler.« 
    C’est ce que Mâ Anandamayi ne cesse de redire.
    Mataji se rendit une fois dans une ville où elle n’était pas allée depuis deux ou trois ans. Elle remarqua que l’un de ses bhaktas avait une jolie petite boîte en argent qu’il ouvrait de temps en autre pour en tirer quelque chose qu’il portait à sa bouche.

    « Qu’y a il dans cette boîte ? demanda Mataji.

    Lorsque vous êtes venue ici la dernière fois, lui fut-il répondu, vous m’avez dit de garder toujours un morceau de sucre candi dans la bouche. J’ai religieusement suivi votre conseil et c’est pourquoi j’ai cette petite boîte en argent. »

    Mataji rit.

    « C’est donc cela! Mais, voyez vous, la vrai douceur ne peut venir que du nom de Dieu. Ce que je voulais dire, c’est que vous ne devez jamais rester sans penser à Dieu. Toutefois, ajouta elle devenant tout à fait sérieuse, vous avez bien fait de pratiquer avec confiance ce que vous avez compris car ainsi vous avez appris une grande leçon qui est de garder une chose à l’esprit tout le temps. Elle vous sera utile quand vous vous serez mis au sucre candi que je voulais dire. »

    D’après Eric Edelmann,
    dans « Le Sourire de la Sagesse » Edition de la table ronde

  • Cette lumière en nous

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    « Il faut mourir à tout ce que l’on a en soi! Car l’amour est frais et innocent, jeune et limpide. Alors, ayant instauré en soi cet ordre, cette vertu, cette lumière, on peut aller au delà de soi même. Ce qui signifie que l’esprit, ayant acquis un ordre qui n’est pas né de la pensée, devient alors totalement silencieux et tranquille-naturellement, sans contrainte ni discipline.

    Et à la lumière de ce silence, toute action est désormais possible, puisque notre vie s’abreuve à ce silence. Et si l’on a la chance d’être parvenu jusque là, alors au sein de ce silence naît un mouvement tout à fait différent, qui ne procède ni du temps ni des mots, et que la pensée ne peut mesurer, car il est toujours nouveau. C’est cet incommensurable que l’homme cherche depuis la nuit des temps. Mais vous devez aller à sa rencontre, il ne peut être donné. Il n’est ni mot ni symbole. Mot et symbole sont destructeurs. Mais pour que l’incommensurable advienne, il faut que l’ordre, la beauté, l’amour absolu soient en vous. Il vous faut donc mourir, au sens psychologique, à tout ce que vous connaissez, afin que votre esprit ne soit plus torturé mais lucide et capable de voir les choses telles qu’elles sont, tant sur le plan extérieur qu’ intérieur ».

    Jiddu Krishnamurti, Cette lumière en nous- La vraie méditation, p 36

  • Le yoga, nouvelle arme du « soft power » indien

    Baba Ramdev, le "prof de yoga" de la télévision nationale indienne et le 1er ministre Narendra Mohi
    Baba Ramdev, le « prof de yoga » de la télévision nationale indienne et le 1er ministre Narendra Mohi

    Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cet article du Monde, qui m’a été signalé par Dominique Rey  et que Yann a pris la peine d’illustrer :

    Le « record de yoga » a été battu dimanche 15 février. L’heureux détenteur du titre est un indien de 29 ans qui a accompli 1500 asanas, ou positions en quarante heures, à HongKong. La preuve que le yoga en entrant dans le Guiness des records s’adapte bien à la mondialisation. Personne n’a révélé la moindre contradiction entre cette discipline, née, il y a des milliers d’années en Inde pouvant désigner « l’arrêt des fluctuations du mental » comme de l’ensemble composé du souffle, du corps et de l’esprit, et le Guiness des records, bible mondiale de la performance. Le porte-parole du ministère indien des affaires étrangères s’est empressé de twitter la bonne nouvelle, tout comme le consulat indien de Hongkong, qui a adressé ses plus sincères félicitations.

    Le yoga est devenu le nouveau « soft power » de l’Inde. A la différence du cinéma de Bollywood, il ne connait aucune limite géographique et serait déjà pratiqué par 20 millions d’américains. L’Inde y voit là l’occasion d’étendre son influence alors que le pays ne compte que 900 diplomates, ce qui à l’échelle d’une population de 1,2 milliards d’habitants et mesuré aux ambitions de l’Inde sur la scène internationale est bien modeste.

    Peu de temps après son élection en mai 2014, le premier ministre Narendra Modi a nommé dans son gouvernement un ministre du yoga, puis est allé défendre la création d’une journée mondiale en l’honneur de cette discipline ancestrale à la tribune des nations unies.

     

    Entre une allusion au conflit du Cachemire et une autre à la lutte contre le terrorisme, le nouveau premier ministre s’est lancé dans un long plaidoyer pour le yoga capable d’offrir « l’harmonie entre l’homme et la nature » et pouvant même contribuer à la lutte contre le changement climatique par un changement des modes de vie. L’organisation d’une journée mondiale du yoga, qui se déroulera chaque année le 21 juin, a été votée en décembre à l’Assemblée générale de l’ONU par 177 pays.

    Quelques mois plus tard, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, en visite à Dehli, a pris la pose devant des photographes, dans la suite de son hôtel, en équilibre sur une jambe, en posture de l’arbre, devant des conseillers médusés. Une position en dit parfois plus qu’un long discours. Ce fut la première victoire de la diplomatie du yoga.

    Tant que le yoga se répand dans le monde, et qu’il se décline sous différentes formes, pratiqué en suspension sur un hamac, nu et même enseigné aux chiens, New Delhi veut surtout ne pas se faire voler cet héritage. Les enjeux diplomatiques, mais aussi économiques sont bien trop importants.

    Cette pratique pourrait faire venir en Inde des millions d’étrangers supplémentaires et ouvrit un nouveau marché dans le secteur de la santé. En 2007, le gouvernement indien a donc vu d’un mauvais œil l’initiative d’un Américain indien, Bikram Choudhoury, qui essaya en vain de déposer des brevets sur des postures de yoga.

    Non pas que New Delhi soit contre le brevetage de postures, mais il ne veut surtout pas que les États Unis s’emparent de sa tradition. Les appellations d’origine contrôlées ont été un temps envisagées par New Delhi. Mais la provenance du yoga est plus difficile à certifier que celle du fromage ou du champagne.

    POSTURE POLITIQUE

    Si le yoga fait l’unanimité dans le monde, c’est paradoxalement loin d’être le cas en Inde. Ailleurs, il est cantonné aux salles de gymnastique, voire aux ashrams, alors qu’en Inde il est déjà entré en politique. En 2010, c’est un gourou qui a mobilisé les foules contre les scandales de corruption, en pratiquant le yoga sur une estrade, devant des milliers de fidèles ébahis, à qui il lança :  » Nettoyons notre corps pour nous préparer à nettoyer la politique! » Baba Ramdev, comme d’autres adeptes du yoga en politique, sont souvent issus de la mouvance nationaliste hindoue. L’un des directeurs de la Fondation américaine hindoue avait ainsi appelé les hindous à « récupérer le yoga et réclamer la propriété intellectuelle sur leur héritage spirituel ».

    En instituant la journée mondiale du yoga, M. Modi n’a pas envoyé un message qu’aux pays étrangers, mais aussi aux nationalistes hindous. D’où cette question posée en 2013, par des juges de la cour suprême, après avoir été saisis d’une demande pour généraliser l’enseignement du yoga à toutes les écoles primaires du pays : « Pouvons nous demander aux écoles d’enseigner le yoga tous les matins alors même que certaines minorités pourraient bien se montrer récalcitrantes ? »

    Les représentants de minorités religieuses invoquent la laïcité pour refuser une telle mesure. La partie adverse leur a rétorqué que les mots sanscrits pranayama ou om, prononcés pendant les exercices de méditation, pouvaient bien être remplacés par d’autres. Les musulmans indiens accepteront ils de prier Allah dans la position du lotus ?

    Article de Julien Bouissou, publié par le  journal « Le Monde » du 19 février 2015

     

     

     

  • Sometimes, I feel

    i feel
    Partir
    Mourir

    Quand tout ce que je croyais, pensais, s’évanouit
    Quand tout mon monde se disloque
    Quand toutes les formes, tous les désirs perdent de leur poids, de leur fascination, comme des mirages dissous, démasqués

    Partir
    Mourir

    Quel choc, quel mystère
    Tout disparaît
    Plus rien n’a d’attraits
    Sauf Absolu

    Partir
    Mourir

    Transformons nous en acteurs bienveillants prêts à jouer tous les rôles
    Dansons l’existence de la Vie ou se dessine cachée une harmonie heureuse, joyeuse, sacrée

    Tout est Cela

    Partir
    Mourir

    Allégés, débarrassés du poids d’une fausse séparation
    Folie et sagesse dansent à l’infini sur la musique de Cela
    Mystère
    Là ou le  » moi » n’est plus

    Jouons le jeu
    Soyons les hommes du oui, les heureux

     

    Texte : Georges Morant   Photographie : Alain Silvert

  • La citation du lundi (51)

    trungpa-topofpage

    (…) il est important de voir que le point essentiel de toute pratique spirituelle est de sortir de la bureaucratie de l’égo, c’est à dire de ce constant désir d’une forme plus haute, plus spirituelle, plus transcendante du savoir, de la religion, de la vertu, de la discrimination, du confort, bref, de ce qui fait l’objet de sa quête particulière.

    Il faut sortir du matérialisme spirituel.

    Chogyam Trungpa: Pratique de la voie tibétaine Au delà du matérialisme spirituel seuil, 1976 page 24

  • Bonheur de la méditation

    bonheur de la meditation

    Yongey Mingyour Rinpotché

    (…)  » Vous pouvez répondre :  » Ma main n’est pas MON MOI, mais elle est à MOI. » Bien mais elle est faite d’une paume et de doigts, elle a une face supérieure et une face inférieure et chacun de ses éléments peut à son tour, être décomposé en d’autres éléments comme les ongles, la peau, les os, etc. Lequel de ces éléments peut être appelé « ma main » ? Si nous poursuivons ce type d’investigation à l’échelle atomique, puis subatomique, nous retrouverons toujours le même problème, à savoir l’impossibilité de trouver quoi que ce soit dont nous pourrions dire que c’est notre moi ou simplement notre main.

    Que l’on analyse ainsi les objets matériels, le temps, notre corps ou l’esprit, on parvient immanquablement à un point ou il est inutile d’essayer de poursuivre. La quête d’une entité irréductible s’effondre d’elle même. A l’instant où l’on renonce à trouver quelque chose qui existerait dans l’absolu, on ressent un avant goût de ce qu’est la vacuité, l’essence infinie et indéfinissable de la réalité telle qu’elle est. Quand nous prenons conscience de la formidable multiplicité de facteurs qui doivent être réunis pour produire le sentiment d’un « moi » particulier, notre attachement à ce « moi » que nous croyons être commence à se relâcher. Nous sommes moins enclins à essayer de contrôler ou d’arrêter nos pensées, nos émotions, nos sensations et tout le reste. Nous les percevons sans souffrit ni nous sentir coupables, nous acceptons leur passage comme la simple manifestation d’un univers aux possibilités sans limites. Nous retrouvons ainsi l’attitude candide que nous avons connu, pour la plupart dans notre enfance. Nos cœurs s’ouvrent aux autres comme les fleurs s’épanouissent. nous écoutons mieux, nous sommes davantage conscients de ce qui se passe autour de nous. Nous sommes capables de réagir plus spontanément et avec justesse aux situations qui, autrefois, nous irritaient ou nous rendaient confus. Peu à peu, à un niveau peut être trop subtil pour que nous le remarquions, nous nous éveillons à un état d’esprit libre, clair, aimant au-delà de nos rêves les plus optimistes.

    Mais il faut beaucoup de patience pour apprendre à voir que tout cela est possible.

    En fait, il faut beaucoup de patience pour voir tout simplement. »

  • Les voeux de Gilles

     

     

     

    rivages-nouvelle-zelande-336187Avec l’accord de Gilles,  je vous retransmets son message de vœux, qu’il avait posté sur sa page communauté de facebook adressé aux amis et compagnons de route…

     

     

    Chaque nouvelle année nous signale l’inexorable écoulement du temps. Le temps, celui en fait de notre existence, de cette existence-ci, tant il est vrai, comme le dit un mystique, que ce n’est pas le temps qui passe, c’est moi.
    Le temps, donc, passe, ou plutôt nous passons dans le temps et une seule vraie question s’impose : ce temps qui passe et dans lequel nous passons, qu’en faisons-nous ?
    Chaque minute, chaque heure qui nous est encore donnée nous voit-elle mûrir, grandir, évoluer, ou simplement vieillir ? Chaque minute, chaque heure qui m’est encore donnée et qui ne va pas de soi, me voit-elle mûrir, grandir, évoluer ou simplement me rapprocher du moment de ce qu’il est convenu d’appeler ma mort, à savoir l’instant où ce véhicule qu’il est convenu d’appeler mon corps, et avec lui mon psychisme, cesseront d’être à ma disposition et où l’avancée ne sera plus possible, du moins dans les modalités connues ?
    Car ne nous leurrons pas, les amis, ne berçons pas notre lourd sommeil de plaisantes paroles soi-disant d’éveil : s’il n’y a rien à trouver qui ne soit déjà là, rien à devenir que nous ne soyons déjà, il y a loin, bien loin de la coupe aux lèvres. Par un paradoxe insondable, la distance qui me sépare de là où je suis est tout à la fois illusoire et considérable, non existante et jusqu’à nouvel ordre toute puissante.
    Ce que nous autres appelons « le chemin » est en vérité une remise en question continue, une constante reconfiguration du programme interne, les jeux sont faits, rien ne va plus, une inlassable mise en cause.
    Il n’y a pas d’ « équilibre » – cette illusion contemporaine érigée en suprême valeur d’une culture à bout de souffle – sinon celui du funambule.
    Il n’y a pas de « bonheur »- cette faribole ressassée par une mentalité courte – sinon la joie de l’instant goûté.
    Il n’y a pas de tranquillité – cette obsession d’un peuple de retraités de l’âme – hormis celle qui passe l’entendement et n’est pas de ce monde.
    Il n’est pas de planque et surtout pas cette planque ultime fantasmée comme « l’éveil » par une cohorte d’endormis apeurés. Personne n’est pénard et nul ne le sera jamais, demain ne sera pas mieux ou d’ailleurs moins bien, demain sera demain voilà tout c’est-à-dire aujourd’hui maintenant tout de suite immédiatement.
    Il n’y a pas de repos hormis les légitimes moments de débrayage et de récréation, lesquels s’inscrivent dans le flux permanent de l’impermanence.
    Quand renoncerons-nous à poursuivre une fixité, un ordre immuable, un équilibre atteint, un bonheur enfin trouvé, une joie attrapée et prétendument possédée ?
    Quand nous verrons-nous dans le regard du réel, comme des sujets en perpétuel devenir, en constante tentative d’avènement, en continuelle transition ?
    La transition est notre état, le seul état qui soit et qui n’en est d’ailleurs pas un.
    Ce que nous appelons notre vie est une transition ininterrompue, ou une succession de transitions, depuis celle, inaugurale et traumatique, de la « naissance », jusqu’à celle, également inaugurale et traumatique, à l’autre extrémité du spectre, de la « mort ». Et entre ces deux extrémités qui elles-mêmes s’inscrivent dans une continuité – comme si, avant la naissance, il pouvait n’y avoir «rien», comme si, après la mort, il pouvait n’y avoir «rien» !- combien de transitions, de passages, de mutations…
    Chacun, tous, nous voulons, demandons la vie, aspirons à vivre, vivre.
    Et chacun, tous, nous résistons à la nature même de cette vie qui est perpétuel mouvement, changement, évolution, passage, transition, mutation. Vouloir avancer et freiner des quatre fers, aspirer à aller de l’avant tout en refusant de bouger, prétendre se déployer tout en demeurant recroquevillé, tel est la friction en laquelle nous nous débattons.
    Jusqu’à ce que nous consentions entièrement, pleinement, à la simple évidence du mouvement. Non non non et non, jamais je n’ «aurai» la paix, jamais je ne serai tranquille, jamais je n’atteindrai quoi que ce soit et surtout pas l’équilibre – même s’il est par ailleurs et simultanément légitime de viser à une existence aussi cohérente et en ordre que possible.
    En vérité, je ne cesserai d’avancer et d’avancer encore, de mon plein gré ou contre mon gré, avec ou sans mon propre assentiment, en accompagnant le mouvement ou en lui résistant vainement. Le seul repos auquel j’ai droit est tel celui de la nuit : je ne vis pas pour dormir, mais m’accorde de dormir afin de rester réveillé.
    De transition en transition, de passage en passage, de situation assumée en situation assumée – ou bien non assumée mais en ce cas subie – jusqu’à cette situation ultime – du moins à la minuscule échelle de cette existence – qui consistera à assumer l’adieu à ce corps, à ce psychisme, à cette forme, à toutes les formes. Alors il s’agira de tout lâcher, de tout laisser, ce sera bientôt, demain, c’est en vérité maintenant même que cela déjà se produit, se trame, couve et se prépare, même si dans la mesure du temps cela ne devait advenir que dans quelques décennies, lesquelles, de toute manière, fileront comme l’éclair.
    Quand tu aimes il faut partir, dit le poète (Cendrars en l’occurrence), partir c’est mourir un peu dit le proverbe.
    Alors partons, partons, partons sans cesse, mourrons, mourrons, mourrons, sans cesse et les yeux grands ouverts. N’usons plus notre précieuse énergie à traquer le repos, la planque, la tranquillité, le bonheur, l’équilibre. Lâchons cette naïve prétention à avoir la paix, abandonnons nous au tourbillon, au devenir, au passage qui sont notre condition. Soyons passants, joyeusement, lucidement passants, passants pleinement, passants consentants. Envisageons toute notre existence en tant que ce passage même ; non plus comme la poursuite d’un illusoire point fixe mais l’adhésion même au festival de la nouveauté jusqu’à jusqu’à jusqu’à…
    Jusqu’à la fin des jusqu’à, des depuis, des quand, jusqu’à la fin des temps, du temps, jusqu’à l’avènement du non événement qui n’abolit rien mais accomplit et résorbe tout.
    Voilà mes vœux, chers amis, voilà tout ce que je peux me nous vous souhaiter qui ne soit pas vain et convenu, même si bien entendu je souhaite à chacun les contentements les plus simples.

  • Something in the air

     

    something in the air

     

    En ces instants précis, privilégiés, bénis, flottait dans l’air un parfum particulier, reconnaissable entre tous

    Celui d’une présence invisible, presque palpable, très douce, sereine

    L’effet est immédiat

    Cela donne des mots

     

    Partager est source de joie

    Tenons nous là, maintenant

    Tranquilles, sereins

    Laissons l’espace s’élargir

    Et si, aimer était la chose la plus simple du monde!

     

    Soulevons les derniers voiles

    Là où il n’y a rien à dire, rien à écrire

    Ici, maintenant

    Joie d’être, ouverture

     

    Texte : Georges Morant   Photographie : Alain Silvert