C’est le titre du dernier livre de Gilles farcet. Je viens de le finir. Je l’ai trouvé excellent. Je me propose en quelque sorte de le relire avec vous et d’écrire des passages d’Arnaud…
Pour commencer, j’ai choisi de retranscrire un passage situé pages 47 et 48 du chapitre 1 "Eveil, intégration, évolution, culmination".
(…) Swamiji était installé dans une chaise longue. Il m’a regardé et m’a dit : " Oh! vous avez changé, Arnaud, sans aucun doute, vous avez changé!" Telles furent ses propres paroles, et c’était ce que je pouvais entendre de plus heureux.
" Vous avez changé parce que vous avez eu, reçu ; vous désiriez le succès, vous avez eu le succès ; vous vouliez une aventure amoureuse intense, vous l’avez eue."
J’écoutais Swamiji me tenir ces propos dans un climat très détendu, très heureux, et je me disais : " Mais qu’est ce qu’il raconte? Il plaisante, il se moque gentiment de moi…" En effet, je ressentais intensément que tous ces accomplissements dont il était en train de me parler, et qui pourtant avaient compté, n’étaient rien en comparaison de la grande affaire de mon existence, à savoir ma relation à lui, Swami Prajnanpad. Il m’était évident que l’événement le plus important de ma vie, c’était de l’avoir rencontré, d’avoir été guidé par lui. J’ai réalisé à quel point il m’avait aimé, combien il s’était occupé de moi. Non qu’il n’ait aimé qu’Arnaud, loin de là ; mais il m’avait tant donné! Plus il énumérait ce que le destin m’avait accordé, plus je ressentais : " Non, tout cela n’est rien, là n’est pas le plus important. La seule chose vraiment importante dans ma vie, c’est d’être devenu l’élève de Swami Prajnanpad, de n’avoir pas gaspillé son influence, d’être retourné auprès de lui dans les moments difficiles lorsque je n’avais pas envie de me retrouver face à lui."
Surtout, dominait une immense gratitude pour tous les moments où il m’avait fait mal, où je m’étais révolté… bref, toutes les occasions où il avait vraiment joué son rôle de Gourou ; autrement dit un rôle chirurgical qui consiste à donner de grands coups de boutoir dans le mental du disciple. Oui, vraiment, aujourd’hui encore, tandis que je vous parle, quelle n’est pas ma reconnaissance pour tous ces moments où je lui en ai voulu! Et si j’avais craqué, si je m’étais cabré, si je n’étais plus revenu, où en serais je aujourd’hui? Face à lui, ce jour là, en France, j’ai été envahi d’une indicible gratitude pour tout ce qu’il avait eu l’amour de faire apparemment contre moi et qui avait animé chez moi des émotions négatives à son égard. Pour toutes ces circonstances où il avait fait en sorte que pendant un, deux ou trois jours, je ne l’aime plus, je lui en veuille… A tel point que j’avais "inconsciemment" souhaité sa mort, qui m’aurait bien arrangé… Oui, je tiens à insister sur ce point : si je lui voue aujourd’hui une reconnaissance infinie, ce n’est pas seulement pour m’avoir manifesté son amour et sa tendresse, mais pour m’être souvent apparu dur, voire très dur. Ce que j’admire le plus chez lui, c’est qu’il ait su me heurter pour mon bien, avec tant d’amour.
Lors de ce moment passé avec swamiji chez Daniel et Colette Roumanoff, j’ai ressenti envers lui une gratitude telle que je n’en avais jamais éprouvée pour personne. Car ce sentiment intense était en même temps très sobre, alors que mon amour pour Mâ Ananda Mâyi avait toujours été mêlé d’émotions et de projections en tout genre…