Auteur/autrice : Georges Morant

  • Au coeur de la métaphysique, au-delà de la nature (1)

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    « Tout ce qui est composé sera un jour décomposé »

    Le Bouddha

    (…) qu’est ce qui subsistera après ma mort ?

    (…) il existe une réalité que rien ne peut détruire. Cette réalité, le Bouddha l’a appelée le « non né, non fait, non devenu, non composé ».

    (…) Et tout est sujet au changement. C’est le changement qui fait le temps. S’il n’y a aucun changement d’aucune sorte, le temps s’arrête et nous entrons dans le domaine du non né, non fait, non devenu, non composé. Et « s’il n’existait pas un non né, non fait, non devenu, non composé, a précisé le Bouddha, il n’y aurait aucune évasion possible hors du né, du  fait, du devenu, du composé ».

    (…) c’est cette réalité ultime que le hindous appellent  atman. Voici une parole étonnante pour ceux qui sont formés à l’approche chrétienne classique : « S’il y a quelque chose après la mort, c’est qu’il y a quelque chose avant la naissance ». Ce « quelque chose » nous pouvons l’appeler la vie éternelle, la conscience ultime, une réalité qui ne dépend pas du tout de nous, qu’aucun effort aussi intense ou persévérant soit-il ne peut produire, ce qui correspond à l’idée que Dieu est infini et éternel et qu’en même temps nous pouvons en avoir l’expérience intime en nous-mêmes.

    La grande affirmation de tous les enseignements spirituels est que la voie consiste non pas à produire mais à découvrir une réalité qui est déjà là, qui n’a pas commencé à un certain moment, donc qui ne finira pas à un certain moment. C’est la vérité essentielle, fondamentale.

    Arnaud

  • 19, 20 mars- En relisant le calendrier

    19 mars 2011 : ST JOSEPH

    Le père de Jésus Christ, habile charpentier, veille avec un soin précieux à l’ossature des maisons

    Nul doute que son divin fils ait reçu quelque leçon
    L’ossature, la charpente ,la colonne vertébrale, l’axe, le centre
    Permet  de tenir

    Cela tient, soutient
    Porte, inspire
    Permet à l’intérieur de vibrer jour et nuit

    Exister, être, célébrer
    Jouir jusqu’à mourir
    Rapproche du toit du monde

    Le cœur du cœur
    Juste avant le ciel
    Cela  tient ,soutient
    Porte, inspire

    20 mars 2011 : Printemps

    Grâce à l’hiver, le printemps est là

    La nature dans toute sa splendeur jaillit à nouveau

    Prête pour une nouvelle saison

    Qui n’est jamais né ?

  • Cette nuit, j’ai rêvé d’une musique

    La plus belle musique que j’avais jamais entendue

    Cette nuit, j’ai entendu le son de tous les sons

    Celui qui brûle les passions

    Celui qui détruit l’illusion

    Celui qui dépasse toutes les notes

    Celui qui s’affranchit en un instant de toute limite

    Celui qui révèle tous les possibles

    Cette nuit, j’ai entendu le son de Cela

    C’était si simple, si radical

    Mes oreilles ne pouvaient pas imaginer

    Mon corps était parti loin

    J’étais avec les anges

    Nous dansions la musique du tout

    Cela, l’insaisissable

    Cette nuit, j’ai entendu la musique de l’Amour

    Celle qui réconcilie, réunit, abolit tous les contraires

    Celle qui défait les croyances, pourfend les préjugés

    Celle qui révèle l’essence de tout humain, le cœur du cœur

    Le cœur de tous les cœurs

    Cette nuit, j’ai entendu les larmes de l’univers

    J’ai su le divin pari, le plus beau des défis

    Cette nuit, j’ai senti l’ouverture au delà du moi

    Cette nuit, j’ai entendu la musique de la source

    Celle, au rythme incandescent sans début ni fin, celle de l’origine

    Celle du vide et du plein

    Celle de la présence et de l’absence

    Celle du dernier voyage

    Celle de toutes les naissances

    Cette nuit, j’ai entendu la musique de l’essentiel, celle de l’éternel

    Cette nuit, je n’ai rien entendu

    La musique du Soi est le son du silence

    Dormir en Dieu

    Qu’est ce que vous voulez de mieux!

    Bon dimanche

  • En relisant le calendrier. Ste Félicité.

    Aujourd’hui :

    Félicité

    Qui voit

    Là où nul voile

    A nu

    Touché par l’infini

    Face à face au réel

    Félicité, félicité

    Du sujet qui n’en est pas un

    Le plus subtil qui soit

    Oser mettre des mots

    Sur ce qui n’en a pas

    Montre bien le pari difficile, audacieux

    Témoigner pour une part

    Le mystère du monde

    La profondeur de l’être

    L’incroyable vérité ?

    Je ne sais pas

    Qui est Cela

    L’Insaisissable ?

    S’il faut mourir au petit moi

    Pour vivre l’éternel

    Qui est bien décidé

    A ne pas lâcher l’affaire ?

     

  • Ma vieille chatte queennie est mon gourou

    Queennie a 17 ans. Assez brusquement, elle est devenue complètement aveugle. Elle se cogne partout.

    Ce qui m’a le plus marqué, c’est la vitesse à laquelle, elle s’habitue à son nouveau statut. Je suis vraiment impressionné. Le plus remarquable est qu’elle ne se plaint pas jamais.

    C’est vraiment une grande leçon pour moi.

    J’ai une sorte de gastro depuis une semaine. J’ai mal au ventre. Je ne me sens pas bien, pas à l’aise. J’ai un mal fou à accepter. Je me plains à Mireille. J’exprime mes émotions négatives.

    Je me rends un peu compte à quel point je suis dépendant de la santé du corps physique.

  • Plus on est de sages, plus on rit

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    Seigneur,

    Ne permets pas que je me soucie trop de cette chose qui s’appelle moi…

    Donne moi le sens de l’humour, Seigneur,

    Donne moi la grâce de savoir discerner une plaisanterie,

    D’extraire quelque bonheur, de la vie,

    Et de la faire partager à d’autres gens

    Saint Thomas More

    (…) L’intention première du maître ou du directeur spirituel n’est certes pas de divertir mais d’enseigner, ou mieux, de faire accéder le disciple à une Conscience d’un autre. Et, à la source de cette nouvelle vision, l’humour apparait alors- ainsi qu’on va le voir – comme le véhicule d’une énergie transformatrice.

    Il permet une approche de la réalité qui échappe aux fonctionnements habituels et prédispose à cette ouverture, elle même indispensable pour accueillir ce qui  » surpasse tout entendement  » A cet égard, Chogyam Trungpas Rimpoché souligne bien que  » ce dont on manque, c’est de sens de l’humour. L’humour ne consiste pas à raconter des blagues ou à faire le pitre, ni non plus à critiquer les autres ou à se moquer d’eux. Le véritable sens de l’humour procède par touches légères : on ne roue pas de coups la réalité, on l’apprécie en l’effleurant légèrement … »

    L’humour a- t-on dit, est un sourire dans l’oeil de la sagesse. J’espère en ce sens que vous éprouverez le sentiment d’avoir entre les mains un ouvrage de cette sorte plutôt qu’un simple recueil d’histoires drôles, et j’espère aussi que vous me pardonnerez d’avoir piqué les raisins du Kougloff !

    Eric Edelmann

  • Et si de l’amour on ne savait rien

    Ce qu’est l’amour…

    (…) Les derniers mots de la divine Comédie témoignent d’un autre rapport à l’amour. Dante y écrit en effet :  » L’amour est ce qui meut le soleil et les autres étoiles. » Il ne parle pas de pulsions, il ne parle pas de psychologie ou de corps, il ne rêve pas de fusion mystique avec le  » Grand Tout »;il dit de l’amour qu’il est qui ce qui met en mouvement et anime l’entièreté de ce qui est.

    Or Dante n’est pas un poète mineur parmi d’autres mais celui qui a su dire, à un moment donné de notre histoire, le sens de l’amour. L’amour ne tient ni du charnel, ni d’un sentiment désincarné mais est ce qui fait vie, en moi comme hors de moi.

    L’amour est ce qui porte chaque être à entrer en rapport à quoi que ce soit-le temps qu’il fait ce matin, la fleur posée sur mon bureau, l’ami cher qui se tient à mes côtés, l’ami au loin que mon coeur tient en sa garde, le malheureux qui crie dans un appartement à côté. La vérité même de notre être est toujours d’avance en mouvement, ouvert, soucieux voire inquiet. Sans amour, je n’aurais pas même l’idée de parler et de venir au devant d’autres personnes. Comment aurais je le désir et le souci de faire apparaître quelque chose qui nous devienne commun ?

    Il n’y a que deux possibilités de se mettre en mouvement. Soit par intérêt soit par amour. L’amour est la clef véritable. Il n’y a pas d’autre alternative. La seule chose qui nous fait lever le matin puis nous habiller est, même si c’est de façon embryonnaire, incomplète, in apparente, l’amour. Qu’est ce qui nous meut ? C’est l’amour.

    Fabrice Midal

  • Jour J : L’Insaisissable

    Voilà enfin disponible le futur best seller de l’année 2011

    Ce livre est de moi, Georges Morant
    Vive Moi

    Voilà un bon moment maintenant que vous lisez certains extraits dans le meilleur blog de la planète Internet terre

    Trêve de plaisanterie, je suis particulièrement heureux de publier ce livre à compte d’auteur.
    C’est à coup sûr, un moment  important pour moi.
    Au risque de paraître exagéré, je ne souhaitais pas mourir sans avoir pu faire éditer un livre- poèmes
    Fidèle à ce que je suis, l’ombre et la lumière se dessinent au long des pages.

    Je tiens à vous exprimer, toutes et tous Ami(e)s de la Bertais toute ma sympathie sur ce Chemin spirituel  proposé par Arnaud, relayé par Yann et Anne Marie de manière remarquable

    Enjoy, enjoy, enjoy

    Qui n’a pas de limites ?
    A Nous de nous découvrir
    Par tous les temps
    Même s’il neige
    Ne Sommes nous pas
    Là où le temps n’est pas ?

    J’attends vos feed back avec impatience

    NB : La photo de couverture (Dinard ST Enogat) est de ma nièce Catherine

    NB : Si vous êtes intéressés, il vous en coûtera la somme de 10 euros plus frais de port

    gmorant29@orange.fr
    13, hameau des Ormes – 35800 –  DINARD

  • Jour J moins huit

    Jour J moins huit avant la parution de mon livre : « L’insaisissable » que j’ai fait éditer à compte d’auteur.

    En ces instants précis, privilégiés, bénis où j’ai écrit ce livre, flottait dans l’air un parfum particulier, reconnaissable entre tous

    Le parfum d’une présence invisible, presque palpable, très douce, sereine

    L’effet est immédiat

    Cela permet les mots

    Derniers voiles avant la fin

    Partager avec vous est source de joie

    Tenons nous là, maintenant

    Tranquilles, sereins

    Laissons l’espace défaire les liens

    Dans ces moments là, il n’y a rien à dire, rien à écrire

    Comme si tout était là

    Joie d’être, ouverture

    Ananda, ananda

    Et si, simplement, aimer était la chose la plus simple du monde!

    Amitié fraternelle

    Georges

  • Eclats de silence (vu par Georges)

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    Vraie et fausse dualité

    Zéro= (+1-1)=Zéro


    La totalité n’ayant pas d’extérieur, l’énergie ne peut ni entrer ni sortir, elle est constante. Cette constante est donc égale à zéro, à rien.

    Zéro ne peut pas être défini, c’est l’Absolu, le Rien, le non manifesté, le Silence, l’Immobilité, l’Être, ou Dieu pour les religieux.

    Cette non dualité s’exprime pourtant dans la dualité. On peut dire que le Rien se manifeste à partir de la différence. En langage religieux, on dira que Dieu se manifeste par sa création.

    Que Rien puisse se manifester est renversant !

    Zéro peut être multiplié à l’infini, ça fait toujours zéro.

    (+1-1) représente la naissance de la manifestation, la dualité, la différence, toutes les formes, toutes les paires d’opposés. On pourrait aussi l’écrire de cette façon :

    Zéro = ( +1+1-1-1+1+1-1-1 etc) =Zéro

    Les signes plus et moins sont la preuve de l’inséparabilité et du jeu vivant de l’unicité, le plus étant lui même défini par le moins et inversement. Le chaud ne se définit que par rapport au froid, l’agréable par rapport au désagréable, le masculin par rapport au féminin, le bien par rapport au mal, l’attraction par rapport à la répulsion etc.

    Le jeu de l’impermanence n’est apparent qu’à partir de la dualité.

    Si nous n’acceptons pas les différences présentes, nous nions la Totalité puisque nous déclarons qu’il manque quelque chose ou qu’il y a quelque chose de trop dans ce qui est déjà là. Nous voudrions faire disparaître un – 1 ou un + 1, mais ce n’est pas possible puisqu’il est déjà là, en tant qu’expression du Tout.

    La fausse dualité, c’est refuser que ce qui est soit ; c’est vouloir autre chose à la place de ce qui est, c’est ce qui nous sépare apparemment de Est, c’est ce qui nous empêche de ressentir la qualité de l’Être.

    La vrai dualité c’est l’évidence qu’il n’existe rien en dehors de Est, de Zéro, et que toute la manifestation est l’expression de la Totalité se singularisant dans la multiplicité des formes changeantes.

    Rien n’existe en dehors de la Totalité, car il n’y a pas un élément qui y échappe.

    Il n’existe pas deux élément qui seraient le relatif et l’absolu, car le relatif est une vision partielle de l’absolu. C’est comme vouloir éclairer une pièce obscure avec une lampe torche, nous n’en voyons qu’une partie à la fois. Mais tout ce qui n’est pas vu existe quand même.

    La Totalité ne peut se trouver par l’addition de tous les éléments, mais par la reconnaissance que notre vision est limitée et que nous n’arriverons jamais à tout voir. Il s’agit donc d’accepter tout ce que nous connaissons et tout ce que nous ne connaissons pas.

    Accepter le relatif, la limitation à cents pour cents, c’est l’absolu, le non manque.

    L’inconnaissable est en deçà des concepts de dualité et de non dualité, tout en les englobant tous les deux. La Vie n’a pas de problème.

    Daniel Morin ( extrait de son livre)

  • Sound of the sea (4) Bhoga angel song

    Bhoga angel song
    L’air froid et sec me donne des ailes
    L’infini ciel rayonne mon cœur
    Comme une vraie belle ritournelle
    La joie  brille de mille soleils
    Par quelle magie ceci opère?
    Quel doux génie que ce mystère!
    Comment toute cette magie opère?
    Pour entrevoir les portes du ciel!
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    Enfin chez moi le cœur en paix
    J’me retrouve dans la posture de l’ange
    Pour un instant déjà parti
    J’ai décidément rien compris
    Même si souvent, Cela m’aimante
    C’est si facile de l’oublier
    Alors, je signe et je persiste
    Instants volés, éternité
  • Coup de colère

    De plus en plus managmentée de manière violente
    A des fins politico, financières, commerciales

    Pour toujours plus de profit dans les poches de toujours les mêmesMarsu_colere.gif

    Toujours plus de productivité-rentabilté
    Au détriment de moins en moins d’humanité
    Notre société obsédée par le faux ordre-sécurité-sécuritaire
    Remplié d’actionnaires de tout horizon
    Nous entraîne droit en enfer
    Cet endroit maléfique ou l’humain perd son âme
    Découpée, saucissonnée, scalpélisée, anatomisée
    Avec pour seuls et uniques objectifs toujours plus de productivité, rentabilité

    Jusqu’ ou faudra il aller pour réaliser ce terrible constatab.jpg

    S’apercevoir que nous allons tout perdre
    A commencer par notre dignité
    Faute de pouvoir nous transformer
    A force de délivrer des messages d’une terrible violence
    Réduire les personnes à de la chair à consommer
    Les conduire dans toujours plus de précarité
    Cette société s’enfonce dans le chaos
    La crise a bon dos
    Certains, pendant ce temps là s’empiffrent
    A coups de bonus, de coups de bourse mégalos
    Boursicotent comme des malades accros

    Ultra statistiquée, un de c 4 on ne pourra même plus pisser dans son jardin sans avoir fait au préalable des statistiques pour prouver si c’est rentable ou non, efficace

    Pourra on encore promener son chien sans avoir avant fait une étude de marché

    Repérer les endroit les plus propices pour chier dans le bon ordre sécuritaire à souhait

    Faut être sourd et aveugle pour ne pas voir ni entendre les cris déchirants d’un monde en décomposition si près de s’enfoncer dans le gouffre des illusions

    Les terribles angoisses d’une société en perdition
    Nous mènent droit dans le mur
    Je ne suis qu’un poète égaré, privilégié
    Je le reconnais très volontiers

    Ça ne m’empêche pas de me dresser avec mes mots contre tout ce que je ressens comme finalement délirant

    Avec cette manie monomaniaque très tendance de tout décortiquer au scalpel jusqu’à enlever la moindre trace de légèreté, de vrai joie, de liberté sans cause

    Juste le fait d’être un humain, aimer
    Avec ce culte mal placé d’un perfectionnisme nauséabond
    Dans des domaines ou il n’a rien à faire

    Les rires d’un enfant sont ils voués à entrer dans le panthéon des comptes statistiques, élucubrations bidons pour voir leur efficacité

    Voir ce qui se cache derrière
    Cette société va elle réduire l’être en poussière
    Faire de ce monde le plus vil temple consommateur-consommé
    Dans un matérialisme de plus en plus effréné
    Allons nous nous laisser dériver, emporter, manipuler vers des rives abjectes
    Au détriment de notre humanité

    Street Fighting Man – The Rolling Stones – album Beggar’s Banquet – 1968

  • Humour et Enseignement

    lama_yeshe_portrait2.jpgUne italienne qui séjournait à Kopan Gompa ( Monastère de Lama Thubten Yeshe et Lama Zopa rinpoché au Népal) décida de se rendre à Katmandou. Comme elle s’y ennuyait un peu, elle invita un groupe de touristes italiens fraîchement débarqués « à rencontrer un authentique lama tibétain ».

    Cela se passait au début de Kopan, quand Lama Yeshe était encore disponible sans difficulté. De retour avec ses touristes en remorque, l’italienne vit lama Yeshé et lui expliqua qu’elle les avait invité pour le thé. « D’accord, allez y , faites le thé », lui répondit le lama sans faire le moindre geste en direction du groupe. Il savait que la vie spirituelle n’intéressait pas ces gens et il ne se sentait pas préparé à servir de  » lama témoin ». A présent embarrassée, l’italienne lui demanda s’il ne pourrait pas les rejoindre pour un moment. Il dit qu’il pouvait leur consacrer une heure (un très court moment pour lama Yeshe).

    Il les rejoignit en effet, s’assit au milieu des touristes et demanda poliment à son voisin d’où il venait.  » Milan », répondit le touriste.  » Ah », dit le lama, tandis que son visage s’épanouissait: « Le risotto à la milanaise ! j’adore ça ». L’homme, plutôt ahuri qu’un lama puisse connaître le joyau culinaire de la couronne milanaise, se redressa. Lama Yeshe poursuivit en détaillant la meilleure façon de réaliser le risotto à la milanaise.

    Les italiens étaient en extase. Le lama prenait peu à peu son rythme.  » Et vous savez, ce petit restaurant derrière le Dôme, ça, c’est le meilleur risotto de tout Milan ». L’homme était muet d’admiration. « Et vous ? continua lama en souriant à une femme du groupe, d’où venez vous ? – De Rome, lui répondit elle ». Lama s’exclama : « C’est à Rome qu’on mange les meilleurs spaghetti à la carbonara ». Et il expliqua comment il fallait les préparer, quel piment et quel fromage utiliser.

    L’italienne qui avait invité le groupe n’en croyait pas ses oreilles. Lama n’était allé qu’une seule fois en Italie, pour un voyage éclair de dix jours. Elle ne comprenait pas du tout comment il avait pu apprendre autant de choses sur la cuisine italienne. Lama s’adressa à chaque membre du groupe en exploitant le même sujet et ne cessa de montrer une profonde connaissance de tous les plats régionaux. Les touristes étaient complètement captivés, car, pour les italiens, un homme peut bien être un as de la chirurgie du cerveau, s’il n’apprécie pas la cuisine, il reste un âne. Ce lama était clairement digne de respect. Cinquante cinq minutes s’écoulèrent ainsi. Lama Yeshe s’absorba alors dans un de ses profonds silences. Pendant deux minutes, personne ne dit un mot, puis, dans le silence, la voix du premier homme à qui il avait parlé s’éleva : « Est ce que c’est vrai, ce qu’on raconte sur l’illumination ? » Le barrage avait été rompu. Un torrent de questions déferla, sur le potentiel spirituel de l’homme, le Tibet, le bouddhisme. Le lama consulta sa montre :  » Je suis désolé, mais je n’ai plus le temps maintenant. Mais si vous voulez en savoir plus sur ces questions, je serai en Italie l’année prochaine. Vous pourrez avoir toutes les informations utiles auprès de votre compatriote. »

    Extrait du livre d’Eric Edelmann : « Plus on est de sages, plus on rit »

    NB : Ce qui m’a particulièrement motivé et rendu heureux de mettre ce post sur le blog est le fait que Mireille et moi avons eu le privilège de connaître et de suivre d’un peu près l’enseignement  de Lama Yshé et de Lama Zopa rinpoché

  • Au coeur de la métaphysique (2)

    (…) Swamiji m’a fait remarquer un jour que l’expression « faire silence » était inexacte. On ne peut produire le silence. Le silence ne peut être que le fruit de la cessation des bruits. Quand tous les bruits s’arrêtent, le silence est là, identique à ce qu’il était il y a 2000 ans, parfait, vierge. C’est donc sur les bruits qu’il faut faire porter nos efforts et non sur la recherche d’un silence que nous pourrions produire.

    Une autre image va dans le même sens : « nous sommes déjà nus sous nos vêtements« . Si nous voulons pratiquer le naturisme, nous n’avons pas à produire la nudité mais simplement à enlever ce qui la recouvre, ce qui la voile, c’est-à-dire tous nos vêtements, les uns après les autres. Et la nudité qui était là, voilée par ces revêtements, se révèle. Nous ne sommes pas plus ou moins nus- s’il reste une chaussette à un pied, nous ne sommes pas nus-, mais nous sommes plus ou moins habillés.

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    (…) Si la Réalité primordiale ne dépend pas de nous, en revanche, ce qui dépend de nous est d’enlever ce qui la recouvre, ce qui crée l’impression de l’ego individualisé, de la séparation, de la limitation. Nous avons à tenir compte de ce moi limité dans le temps qui a de nombreuses demandes, qui cherche sans cesse à produire des résultats qui ne sont pas encore là, qui essaye de faire durer ces résultats quand il les a atteint et qui se désole quand le courant de l’existence les balaie.

    Encore une image : la nappe d’eau est là, à quinze mètres de profondeur. Pour la rejoindre, il est nécessaire de creuser un puits ou de faire un forage. Et si, ensuite, je peux arroser mon jardin, ce n’est pas par la grâce de mon forage mais par le grâce de la nappe d’eau.(…)

    Arnaud (citations choisies par Georges)

  • Troisième tiroir (1) : L’autre rive

    Durant les derniers mois de son existence, Swamiji, qui avait toujours pris ses repas en silence, laissait parfois tomber une petite phrase qui avait plus de prix qu’un entretien entier. Je me souviens qu’un matin, lors du dernier séjour que j’ai éffectué auprès de;lui, il mangeait à la petite cuillère une sorte de fromage blanc qu’au bengale on appelle chana . Il me demande :  » What is Swamiji doing ? «   » Qu’est ce que Swamiji est en train de faire ?  » Je lui réponds :  » Swamiji mange du chana avec une petite cuillère en métal » .Et Swamiji laisse tomber :  » Swamiji is eating Swamiji with the help of Swamiji. Who is Swamiji ? Swamiji mange Swamiji avec l’aide de Swamiji. Qui est Swamiji ? Ce genre de parole, au premier abord incompréhensibles, concerne un niveau de conscience que nous n’avons pas encore atteint et que l’on pourrait, comme le Bouddha, appeler,  » l’autre rive « 

     » Il n’ y a rien à faire, tout est déjà là, je suis déjà la grande Réalité Ultime »

     » Le sage n’a plus d’émotions « 

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