Auteur/autrice : Georges Morant

  • Humour et Enseignement

    lama_yeshe_portrait2.jpgUne italienne qui séjournait à Kopan Gompa ( Monastère de Lama Thubten Yeshe et Lama Zopa rinpoché au Népal) décida de se rendre à Katmandou. Comme elle s’y ennuyait un peu, elle invita un groupe de touristes italiens fraîchement débarqués « à rencontrer un authentique lama tibétain ».

    Cela se passait au début de Kopan, quand Lama Yeshe était encore disponible sans difficulté. De retour avec ses touristes en remorque, l’italienne vit lama Yeshé et lui expliqua qu’elle les avait invité pour le thé. « D’accord, allez y , faites le thé », lui répondit le lama sans faire le moindre geste en direction du groupe. Il savait que la vie spirituelle n’intéressait pas ces gens et il ne se sentait pas préparé à servir de  » lama témoin ». A présent embarrassée, l’italienne lui demanda s’il ne pourrait pas les rejoindre pour un moment. Il dit qu’il pouvait leur consacrer une heure (un très court moment pour lama Yeshe).

    Il les rejoignit en effet, s’assit au milieu des touristes et demanda poliment à son voisin d’où il venait.  » Milan », répondit le touriste.  » Ah », dit le lama, tandis que son visage s’épanouissait: « Le risotto à la milanaise ! j’adore ça ». L’homme, plutôt ahuri qu’un lama puisse connaître le joyau culinaire de la couronne milanaise, se redressa. Lama Yeshe poursuivit en détaillant la meilleure façon de réaliser le risotto à la milanaise.

    Les italiens étaient en extase. Le lama prenait peu à peu son rythme.  » Et vous savez, ce petit restaurant derrière le Dôme, ça, c’est le meilleur risotto de tout Milan ». L’homme était muet d’admiration. « Et vous ? continua lama en souriant à une femme du groupe, d’où venez vous ? – De Rome, lui répondit elle ». Lama s’exclama : « C’est à Rome qu’on mange les meilleurs spaghetti à la carbonara ». Et il expliqua comment il fallait les préparer, quel piment et quel fromage utiliser.

    L’italienne qui avait invité le groupe n’en croyait pas ses oreilles. Lama n’était allé qu’une seule fois en Italie, pour un voyage éclair de dix jours. Elle ne comprenait pas du tout comment il avait pu apprendre autant de choses sur la cuisine italienne. Lama s’adressa à chaque membre du groupe en exploitant le même sujet et ne cessa de montrer une profonde connaissance de tous les plats régionaux. Les touristes étaient complètement captivés, car, pour les italiens, un homme peut bien être un as de la chirurgie du cerveau, s’il n’apprécie pas la cuisine, il reste un âne. Ce lama était clairement digne de respect. Cinquante cinq minutes s’écoulèrent ainsi. Lama Yeshe s’absorba alors dans un de ses profonds silences. Pendant deux minutes, personne ne dit un mot, puis, dans le silence, la voix du premier homme à qui il avait parlé s’éleva : « Est ce que c’est vrai, ce qu’on raconte sur l’illumination ? » Le barrage avait été rompu. Un torrent de questions déferla, sur le potentiel spirituel de l’homme, le Tibet, le bouddhisme. Le lama consulta sa montre :  » Je suis désolé, mais je n’ai plus le temps maintenant. Mais si vous voulez en savoir plus sur ces questions, je serai en Italie l’année prochaine. Vous pourrez avoir toutes les informations utiles auprès de votre compatriote. »

    Extrait du livre d’Eric Edelmann : « Plus on est de sages, plus on rit »

    NB : Ce qui m’a particulièrement motivé et rendu heureux de mettre ce post sur le blog est le fait que Mireille et moi avons eu le privilège de connaître et de suivre d’un peu près l’enseignement  de Lama Yshé et de Lama Zopa rinpoché

  • Au coeur de la métaphysique (2)

    (…) Swamiji m’a fait remarquer un jour que l’expression « faire silence » était inexacte. On ne peut produire le silence. Le silence ne peut être que le fruit de la cessation des bruits. Quand tous les bruits s’arrêtent, le silence est là, identique à ce qu’il était il y a 2000 ans, parfait, vierge. C’est donc sur les bruits qu’il faut faire porter nos efforts et non sur la recherche d’un silence que nous pourrions produire.

    Une autre image va dans le même sens : « nous sommes déjà nus sous nos vêtements« . Si nous voulons pratiquer le naturisme, nous n’avons pas à produire la nudité mais simplement à enlever ce qui la recouvre, ce qui la voile, c’est-à-dire tous nos vêtements, les uns après les autres. Et la nudité qui était là, voilée par ces revêtements, se révèle. Nous ne sommes pas plus ou moins nus- s’il reste une chaussette à un pied, nous ne sommes pas nus-, mais nous sommes plus ou moins habillés.

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    (…) Si la Réalité primordiale ne dépend pas de nous, en revanche, ce qui dépend de nous est d’enlever ce qui la recouvre, ce qui crée l’impression de l’ego individualisé, de la séparation, de la limitation. Nous avons à tenir compte de ce moi limité dans le temps qui a de nombreuses demandes, qui cherche sans cesse à produire des résultats qui ne sont pas encore là, qui essaye de faire durer ces résultats quand il les a atteint et qui se désole quand le courant de l’existence les balaie.

    Encore une image : la nappe d’eau est là, à quinze mètres de profondeur. Pour la rejoindre, il est nécessaire de creuser un puits ou de faire un forage. Et si, ensuite, je peux arroser mon jardin, ce n’est pas par la grâce de mon forage mais par le grâce de la nappe d’eau.(…)

    Arnaud (citations choisies par Georges)

  • Troisième tiroir (1) : L’autre rive

    Durant les derniers mois de son existence, Swamiji, qui avait toujours pris ses repas en silence, laissait parfois tomber une petite phrase qui avait plus de prix qu’un entretien entier. Je me souviens qu’un matin, lors du dernier séjour que j’ai éffectué auprès de;lui, il mangeait à la petite cuillère une sorte de fromage blanc qu’au bengale on appelle chana . Il me demande :  » What is Swamiji doing ? «   » Qu’est ce que Swamiji est en train de faire ?  » Je lui réponds :  » Swamiji mange du chana avec une petite cuillère en métal » .Et Swamiji laisse tomber :  » Swamiji is eating Swamiji with the help of Swamiji. Who is Swamiji ? Swamiji mange Swamiji avec l’aide de Swamiji. Qui est Swamiji ? Ce genre de parole, au premier abord incompréhensibles, concerne un niveau de conscience que nous n’avons pas encore atteint et que l’on pourrait, comme le Bouddha, appeler,  » l’autre rive « 

     » Il n’ y a rien à faire, tout est déjà là, je suis déjà la grande Réalité Ultime »

     » Le sage n’a plus d’émotions « 

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  • Deuxième tiroir : La traversée

     

    " Ne prenez pas une réaction pour une action "

    Swamiji

    – autrement dit : ne prenez pas une réaction impulsive et compulsive pour une action libre et objective. Vous pouvez honnêtement reconnaître par vous mêmes si ce que vous venez de faire ou de dire était une pure réaction.formule.JPG

     " Pour agir, il faut un agissant "

    " D’abord l’agissant, ensuite les actions "

    " Avant toute action, vérifiez l’acteur"

    Ces formules nous disent que tant que nous sommes menés par nos émotions, nous ne pouvons espérer accomplir une action digne de ce nom. Face à une difficulté, la plupart d’entre nous s’intéresse avant tout à l’action- quelle décision dois je prendre ? Quel choix dois je faire ? – mais ces formules nous invitent à nous occuper avant tout de l’agissant- c’est à dire de nous mêmes tels que nous sommes aujourd’hui avec nos mobiles inconscients et avec les émotions qui nous animent. Pendant la traversée, nous ne pouvons prétendre poser des actes libres. En revanche nous pouvons nous étudier et tenter d’y voir clair dans le faisceau d’impulsions contradictoires qui nous meuvent, prendre conscience de l’aspect mécanique de nos décisions et de nos actions et nous demander ce qui pourrait nous permettre d’accomplir des actes beaucoup plus conscients et libres en recherchant quelles  formules de Swamiji pourraient éclairer ce point.

    Arnaud

  • Premier tiroir (2) La rive sur laquelle nous sommes

     

    " Ouvrons à nouveau le premier tiroir et examinons une formule de Swamiji qui exprime une vérité précieuse : " Vous êtes des marionnettes dont l’existence tire les fils".Ces paroles nous rappellent la célèbre affirmation de Gurdjieff qui va exactement dans le même sens et que nous pourrions ranger dans le même tiroir : " L’homme est une machine".gurdjeff.jpg

     

     

     

     

    Gurdjieff

     

    Swamiji insistait beaucoup sur le fait que nous sommes totalement conditionnés par notre hérédité, par les impressions fortes de la toute petite enfance et par les influences de notre éducation et de notre culture. L’existence presse un bouton et déclenche en nous une réaction, presse un autre bouton qui déclenche une autre réaction. Une bonne nouvelle fait fait lever une émotion heureuse qui n’en reste pas moins une réaction mécanique. Et à partir de cette réaction intérieure, qui déforme notre perception de la réalité, nous réagissons extérieurement. Les actions à ce niveau-là sont complètement compulsives. Suis-je un homme, une femme, établi(e) en moi-même ou une machine à réagir ? Où est la liberté là-dedans ? Mes actions soi-disant conscientes ne seraient donc que des réactions qui s’imposent à moi ? Je veux cerner, comprendre, approfondir. Donc avant même d’essayer d’agir plus consciemment, je vais vérifier si ces formules sont vraies. Je vais m’observer face à l’action et voir s’il est vrai que je me laisse emporter par des événements heureux et déprimer lorsque les situations me sont défavorables et que je réagis ensuite mécaniquement aux réactions émotionnelles et mentales, aux états d’âme, aux humeurs que les événements déclenchent en moi à mon insu.

    Arnaud

  • Premier tiroir (1) : La rive sur laquelle nous sommes…

     " L’être humain n’est qu’émotions "

    " Personne ne vit dans le monde, chacun vit dans son monde"

    Swamiji

    " Vous n’avez jamais vu Mâ Anandamâyi, vous n’avez vu que votre Mâ Anandamâyi."

    Swamiji à Arnaud

    (…) Il se peut que des paroles de ce genre vous semblent  très intéressantes mais qu’elles n’aient aucune répercussion dans votre existence. Pouvez vous vérifier que vous n’avez jamais vu votre mari, vos enfants, votre patron qu’à travers votre mental, votre ego, vos projections ? Si vous pouvez le constater et le reconnaître vraiment, vous aurez une expérience de première main et vous échapperez au monde des croyances et des opinions. C’est le point de départ d’une réelle transformation.ikebana.jpg

    (…) Par exemple, face à un bouquet de fleurs, l’un va dire : " j’aime beaucoup ce bouquet, je le trouve très beau" et l’autre rétorquera : " Ce bouquet st quelconque, moi je n’aime que les bouquets japonais composés de trois fleurs piquées dans un pique fleurs". Qu’est ce qui fait que face au même bouquet deux personnes ont une appréciation différente, voire diamétralement opposée ? Chacun voit le bouquet à partir de son monde, c’est à dire de son inconscient, de son vécu, de son éducation, de son milieu socio culturel. Notre monde, c’est le réservoir d’impressions accumulées au cours d’une existence qui alimente nos projections. Si nous vivions tous dans le même monde, nous verrions tous le même bouquet. Ce genre de constatation nous ouvre un champ de réflexion et d’observation immense qui nous permettra peu à peu de prendre une distance par rapport à notre propre monde. Mais dans un premier temps, nous pouvons faire cette observation toute simple.C’est un premier pas. Cet exemple est intéressant parce que les fleurs touchent éminemment notre inconscient. Donc c’est particulièrement vrai tout de suite pour des fleurs : personne ne voit le bouquet, chacun voit son bouquet.

    Arnaud

  • L’armoire aux trois tiroirs

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     » Pour désigner la voie, le Bouddha a employé l’expression :  » la traversée vers l’autre rive « , ce qui suggère qu’il y a, d’un côté, la rive de la souffrance et, de l’autre, la rive de l’au-delà de la souffrance. Entre les deux, la traversée. Pour cette traversée, une barque est indispensable, qui n’est plus du tout nécessaire quand nous avons achevé la traversée. Certaines formules de Swamiji concernent la rive sur laquelle nous sommes et nous aident à la voir avec lucidité. D’autres paroles concernent la traversée et d’autres enfin, évoquent l‘autre rive dont nous n’avons pas encore l’expérience et que l’on ne peut appréhender à partir du mental. C’est dans ce contexte que j’ai proposé trois tiroirs dans lesquels nous pourrions classer les différentes formules de Swamiji. Un tiroir se nomme :  » cette rive  » et se situe au niveau où vous êtes maintenant, le second tiroir pourrait s’intituler :  » la traversée  » et le troisième  » l’autre rive  » , où se trouvent rangées soit des paroles vraiment étranges, soit des paroles apparemment incompréhensibles qui ne vous concernent pas aujourd’hui. Plus vous saurez reconnaître à quel tiroir correspond telle ou telle formule, mieux vous serez à même d’utiliser celle-ci de façon adéquate pour votre transformation.

    Certaines paroles qui ont une grande valeur pendant la traversée n’en ont plus, au contraire, quand nous avons atteint la  rive de l’éveil

    Arnaud

    A suivre…

  • Dernière brume avant soleil

    arbres_rouges.jpg

    Je me sens ce matin d’humeur contemplative. Mais qu’est ce que ça veut dire ? Quel est le lien avec la vigilance ?

    En un clin d’oeil, quelque chose fond sur moi, se rappelle à moi, quelque chose de l’ordre de l’être, de l’essence, quelque chose d’habituellement recouvert et qui jaillit, fait surface, comme un lien direct avec l’origine

    Une présence et une absence simultanée, quelque chose qui n’a rien à voir avec une vigilance volonté  pratiquée en  force. C’est tout à fait le contraire. Vigilance et ananda sont étroitement liées. En fait, c’est la même chose. Ce sont seulement des mots pour écrire l’invisible, le caché, le secret.

    Quelle est la nature de ce que je ressens? Qu’est ce que c’est ?

    L’autre jour, je disais à Eric Edelmann que cet état n’était pas neutre. Je n’en suis plus si sûr maintenant, ce matin. Le neutre peut-il être plein et vide en même temps, présence et absence ?

    Le non lieu, non espace qui se révèle, le secret de l’être dévoilé est l’union des contraires ou tous sont abolis. Les mots n’ont plus tellement leur place en de telles circonstances. Comment un mot, aussi précis fut-il, pourrait il parler d’un infiniment ouvert, quelque chose qui dépasse toute frontière ?!

    Quelque chose qui ne peut en aucun cas être circonscrit ?

    Pourquoi est ce que depuis plus de vingt ans, j’écris la même chose, le même texte ?

    Des instants qui surgissent quand il y a calme, repos, apaisement, tranquillité et au delà. Car il y a un aspect transcendant et immanent à la fois. Quand, j’écris transcendant, c’est tout à fait simple, c’est seulement une réalité qui en dépasse une autre, qui tend vers un au delà

    Quand j’écris immanent, cela veut dire qu’en fait, il s’agit de la même réalité toute ordinaire, toute quotidienne; A un moment donné, l’ordinaire, le quotidien, la terre et le ciel sont réunis

    L’eau d’une nouvelle source découverte jaillit. Jusqu’à présent, elle était cachée, inexploitée, secrete

    Ananda maya kosha, dernier voile avant le Soi

    L’être au repos retourne à la source. La différence avec le monde des émotions est énorme. J’écris ce matin au sujet du dernier voile, quelque chose qui pointe vers le cielimage5.jpg

    L’éveil existe il ?

    Qu’est ce que l’éveil ?

    Pourquoi est-ce que je m’acharne depuis tant d’années à rester, vouloir demeurer dans les émotions alors que je sais dans la profondeur que le monde de Sentiment, au sens ou l’entend Arnaud, est tellement plus significatif, riche, plein, source de Cela

    Une seule solution : Eradiquer mon monde d’émotions en toute douceur, amitié et acceptation.

    Se peut-il que d’une certaine façon, le chemin pour « traverser sur l’autre rive » se résume à cela

    Un avec, pas emporté par

    Compassion, pas identification

    Dans des instants comme maintenant, ce matin, je me sens parfaitement à l’aise, confiant, serein. Ce genre de texte me donne espoir car il me prouve que comme l’affirme Arnaud, Eric, Yann et tant d’autres, c’est possible, oui, c’est possible de naître à un monde complètement différent de ce que je connais habituellement

    Ainsi, la mort à moi même, le prix à payer, signifie d’abord la mort de mes émotions…

    Mais ça, les Amis(e), c’est pas gagné, loin de là mais enfin, je comprends un peu de quoi il s’agit et il m’arrive de vivre des instants porteurs comme ce matin.

    Bonne journée

    NB : Ce texte est dédié à Eric Edelmann

  • Un diamant pur

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    Après plusieurs années je me retrouvais dans mon village natal…

    C’était comme si soudain je voyais la beauté secrète de tous ces coeurs où ni le péché, ni le désir ni l’autoconscience ne peuvent atteindre le noyau de leur réalité, la personne que chacun est aux yeux de Dieu. Si seulement ils pouvaient tous se voir eux-mêmes comme ils sont réellement. Si seulement nous pouvions nous voir les uns les autres constamment de cette façon. Il n’y aurait plus de guerre plus de haine, ni de cruauté, ni de cupidité… Mais cela ne peut être vu , seulement cru et « saisi » par un don particulier. Encore cette expression qui me revient :  « le point vierge ».
    Au centre de notre être, il y a un point de néant qui n’est pas touché par le péché ni par l’illusion, un point de vérité pure, un point où une étincelle qui appartient totalement à Dieu qui n’est jamais à notre disposition, d’où Dieu dispose de nos vies, qui est inaccessible aux fantaisies de notre propre mental ou aux brutalités de notre volonté. Ce petit point de néant et de pauvreté absolue est la plus grande gloire de Dieu en nous. C’est en somme son nom écrit, en tant que notre filiation. C’est comme un diamant pur de la lumière invisible. Il est chacun. (…) La porte du ciel est partout.

    Thomas Merton cité par Eric Edelmann dans son livre :  » Eclairs d’Eternité » Editions de la table ronde Paris 1990

  • L’AUBE SE LEVE 12

     

    soleil_vert.jpgWake up this morning

    Je ne sais pas ce que c’est

    J’aime écrire

    A partir d’un endroit qui n’en est pas un
    Un qui contient tout
    J’écris ton nom

    D’un non-lieu, dans l’espace invisible,
    Totalement ouvert,
    J’écris mystère

    Je ne sais pas ce que c’est
    J’aime être avec lui, sentir sa présence

    Je me suis réveillé tôt ce matin en voulant dire ton nom
    Je mets des mots sur une page blanche pour découvrir
    Qui je suis ?

    D’où je viens ?

    Me rappeler à ton bon souvenir

    "Time fades away" – Neil Young – album "Time fades away" 1973

  • L’AUBE SE LEVE 11

    Nostalgique song

     
     

    un_bleuet.jpgD’où vient ce désir, cette volonté de Te connaître, Te retrouver, si ce n’est que je Te connais déjà ou T’ai déjà connu?

    Suis-je simplement recouvert par tout ce qui empêche la vision?


    Je Te connais déjà

    Je sais que Tu es là

    Pourquoi ne pas Te montrer pleinement tel que Tu es?

    Pourquoi me laisser ainsi errer ?

     

    Je sais bien qu’il n’y a vraiment que Toi qui vaille la peine

    C’est vrai que je suis encore terriblement attiré par l’irréelle magie du faux monde, pas encore assez décidé, déterminé pour la Rencontre

    Je ne suis pas prêt à mourir au faux moi

    Je ne fais que répéter à l’infini la même erreur
     

    Tu es là et je ne Te vois pas

    Je passe mon temps à Te chercher là bas, ailleurs, dans un espace, un lieu imaginaire 

    Tu es là à danser dans mon cœur

    L’évidence simplement recouverte.

     

    Je passe mon temps à recouvrir Cela qui permet tout

     

     

    "The ship song" – Nick Cave and the bad seeds – album "The good son" – 1990

  • L’AUBE SE LEVE 10

     
    When I’am talking to myself
     
    peinard.jpg
     



    Change de cap
    Arrête de te la couler douce,
    De rouler en sens contraire
    Ne te voiles pas la face
     

    Si tu veux vraiment changer, arrêtes de te protéger
    Eclaires plutôt tes zones d’ombre
    Sans mettre de la couleur là ou il n’y en a pas


    Nez à nez avec tes démons
    Nez à nez avec tes frustrations


    Tu te la joues "spirituel" alors qu’en fait, tu vis tranquille

    Bien à l’abri, dans ton cocon, loin de tous les orages

    Tu te complets dans ton monde
    Tu ferais bien mieux d’examiner à la loupe les murs de ta prison

     

    Prends ton temps si tu veux
    Sois toujours bienveillant sans pour autant te ménager

     

    Ne tardes quand même pas trop
    Le temps court à mille à l’heure

    C’est  très vite fait de se retrouver sur la ligne du dernier départ



    Allez, salut, bonne journée et sans rancune

     

    "Crosseyed and painless" – par le groupe Talking Heads – album ‘Remain in light" – 1998

  • Chogyam TRUNGPA RINPOCHE

     

    ma_vie_avec_Trungpa2..jpgD’abord un petit mot d’intro…
    Plusieurs facteurs, anecdotiques ou pas, m’amènent à poster ce texte sur Trungpa

    Le premier facteur est que je viens littéralement de dévorer un livre écrit par sa femme qui s’appelle : "Ma vie avec Trungpa" publié dans une collection dirigée par Véronique Desjardins et dans une traduction de Gilles Farcet.
    L’autre facteur, c’est qu’il y a déjà quelque temps, au cours d’un shopping avec Mireille à Titi-Gil de St Malo, j’étais tombé sur un livre qui semblait là un peu comme perdu dans d’étranges déballages.

    Ce livre c’est : " Témoins spirituels" de Bruno Solt et c’est là que j’ai trouvé l’article que je vous mets maintenant. Un truc marrant est aussi que j’ai fait mon premier séjour à Font d’Isière en compagnie de Bruno Solt. Nous étions cinq et c’était l’un des cinq. A noter qu’un des autres compagnons de ce  premier séjour joue maintenant de la guitare dans le groupe de Mister Lee…

    Anyway… je ne peux que vous dire que le livre de la femme de Trungpa est littéralement au sens propre des mots, renversant, bouleversant, incroyable… oui, j’ai envie de redire : incroyable… en plus, il se lit comme un roman. Je l’ai dévoré…

     

    Mais voici déjà le texte tiré du livre de Bruno Solt :

    Chogyam Trungpa

    Un des premiers introducteurs du bouddhisme tantrique en Occident.

    Chogyam Trungpa est né en 1939 à Géjé dans le Tibet oriental. Reconnu par sa sainteté le seizième Karmapa comme étant la réincarnation du 10 ème Trungpa, il est intronisé à l’âge de dix huit mois en tant qu’abbé d’un groupe de monastères. Son éducation religieuse commence à l’âge de cinq ans et c’est trois ans plus tard qu’il effectue sa première retraite. Il poursuit ses études sous l’autorité de Jamgun Kontrul de Shétchen (1904- 1960) et est très vite reconnu comme un maître exceptionnel non seulement en raison de la profondeur de sa réalisation mais aussi pour la liberté qu’il ne cesse de manifester.

    trungpa5.jpgEn 1959, Chogyam Trungpa doit fuir le Tibet pour s’établir en Inde. A la demande de sa Sainteté le Dalai Lama, il exerce le rôle de conseiller spirituel à l’internat des jeunes lamas, à Dharamsala. En 1963, il reçoit une bourse Spaulding qui lui permet d’étudier à l’université d’Oxford, en Angleterre.

    Durant ce séjour, il apprend l’anglais et approfondit la philosaphie occidentale, la religion et les arts; il est aussi le premier maître tibétain à recevoir une double éducation. En 1968, il fonde en Ecosse son premier centre officiel d’enseignement, appelé Samyé Ling. La même année, il est invité par le famille royale à se rendre au Bhoutan. C’est lors de ce voyage qu’il eut l’occasion de rencontrer Tomas Merton et Dilgo Kyensé Rinpotché. Lors de la retraite qu’il accomplit au Bhoutan, il se rend compte que ce qui rend si difficile la présentation d’une spiritualité authentique est le "matérialisme spirituel" (utiliser la spiritualité pour trouver un plus grand confort au lieu de nous ouvrir à ce qui est). De retour en Occident, il décide de ne plus jouer le rôle du sage exotique. En 1970, il rend ses voeux de moine et épouse une jeune anglaise de 16 ans pour émigrer ensuite aux Etats- Unis, à Boulder (état du Colorado) où il crèe un grand nombre de centres d’études et de méditation dont le célèbre Naropa Institute, la seule université d’inspiration bouddhiste en Occident. C’est durant cette période qu’il se rapproche des maîtres japonais, dont Susuki Roshi qui mourut en 1971.

    Ses livres exercent une très grande influence pour le développement du boudhisme en Occident. Installé à la fin de sa vie au Canada à Halifax, en Nouvelle-Ecosse, il est mort en 1987.

    Les activités des centres qu’il a fondés sont maintenant placées sous la direction d’un de ses trois fils.

    "Si nous voulons planter complètement la graine des enseignements boudhistes dans le sol occidental, il nous faut d’abord comprendre les principes fondamentaux du bouddhisme, et en pratiquer les exercices élémentaires de méditation. Beaucoup de personnes réagissent au bouddhisme comme à une nouvelle religion de salut, qui pourrait leur permettre de traiter le monde comme on cueille les fleurs dans un jardin. Mais si nous souhaitons cueillir les fleurs d’un arbre, nous devons préalablement en cultiver les racines et le tronc, ce qui signifie travailler avec nos peurs, frustrations, déceptions et irritations, les aspects pénibles de la vie."

    Chogyam Trungpa, Le mythe de la liberté, Le Seuil, coll. " Points", Paris, 1979, page 15

    Bibliographie

    Pratique de la voie tibétaine (Au-delà du matérialisme spirituel) Ed. du Seuil, coll. " Points Sagesses" Paris 1976
    Le mythe de la liberté, Ed du Seuil, Paris, 1979
    Shambala, Ed. du Seuil, coll. " Points Sagesses" Paris 1990
    Né au Tibet, Ed du Seuil, coll. " Points Sagesses", Paris 1991
    Folle sagesse, Ed. du Seuil. Coll. " Points Sagesses". Paris 1993
    Bardo, au delà de la folie, Ed. du Seuil, coll. " Points Sagesses", Paris 1995
    Tantra, La voie de l’ultime, Ed. du Seuil,Coll. " Points Sagesses" , Paris 1996
    L’entraînement de l’esprit et l’apprentissage de la bienveillance, Ed. du Seuil, Coll. " Points Sagesses", Paris 1998

    A noter aussi la biographie de Fabrice Midal, Trungpa, Editions du Seuil, Paris, 2002

    Et l’article consacré ici même à la récente venue de Fabrice Midal à Rennes

  • AVATAR

     

    Je te vois

    .
    Nous venons de voir "AVATAR"

    Je suis encore sous le choc.
    C’est énorme, extraordinaire, géant, époustouflant, touchant.
    C’est un film pour coeur d’enfant.

    C’est pas un film à comprendre, à commenter, à raconter,
    à disséquer, à critiquer
    en long en large et en travers.

    C’est un film à vivre.

    Laissez vous surprendre, mettez vos lunettes 3D et laissez vous ravir, éblouir, étonner pendant près de 3 heures.
    Merci James, c’est 3 heures de bonheur.

     

    PS : C’est rare que je recopie quelque chose du blog d’Alain, mais là, j’ai la flemme et je suis tellement d’accord avec Alain que je me permets de mettre ce post sur les Amis de la Bertais

    PS : Allez y, courez y…génial…!

    Bonne année

    (NDLR : l’intégration directe de la bande -annonce étant  "désactivée sur demande", vous pouvez y accéder en cliquant sur l’image)

  • Joyeux Noel

     

    Joyeux Noel

    Tic tac tic tac tic…
    Encore combien de temps
    AIMER

    foetus_15semaines.jpgDe l’intimité du ventre de la femme naît la vie
    Nourrie de la terre

    Respirée par l’air
    Inondée de larmes

     

    Brûlée par le feu du dedans
    Au-delà
    Qui suis-je ?

     

    Venu du ciel
    Un parfum de vérité

    Nous tient en haleine                

    meditation2.jpgLes pieds sur terre
    Artiste méditatif

    Ça le fait vraiment

    Spectateur confiant
    Ne se lasse pas d’aimer

    Ananda, ananda

     

     

     

    Soixante corps
                                 Dans la grande salle
                                         Un seul cœur

      

    Cordée bien menée
                                Un guide expérimenté

                                        Vive la sangha

    Il suffit de se taire
    Tout est dit

    Ouvert

     

    eveil.gifUn cœur transformé
    Tous les non deviennent oui
    Illumination

    En plein coeur du ciel
    Cela ne peut être dit

    L’illimité


     

    Qui médite?
    Cela ne peut être saisi
    Au delà, au delà

    Libre de tout vent
    Fondu comme neige au soleil
    Qui n’est jamais né ?

    Au fil des saisons
    Faire tout ce que je veux
    Vaut mieux en rire

    Mourir à soi même
    Brûle le feu du dedans
    Métamorphose

    mystic1.jpgSoleil au zénith
    Quand c’est fini, c’est fini                     
    Extinction

    Nu, vide, serein
    L’ego s’en est allé
    Où ça, où ça?

    Perdu, absorbé
    Revenir à soi même
    Le plus vite possible

    Jardin en hiver
    La paix des profondeurs
    Vivement le printemps

    To day is to day
    Le ciel empli de larmes
    Peut être demain

    To morrow is not
    Life is so precious
     Don’t waste our time

    A juste raison
    Le maître déchaîne
    L’ordre établi
     

    Nous, en vérité
    Sur le fil du rasoir
    Sommes en chemin

    daulagiri.jpgPorte étroite
    La voie grande ouverte
    Tous égal à Un

    Du haut des cimes
    Notre vrai visage
    Peint dans le vide

    You know you don’t know
    Trust and joy in your heart                   
    Truth has no limit

    Tombe la neige
    Des virages en lacets
    Nous tous au sommet

    Sentier escarpé
    La voie de la connaissance
    Nécessite guide

    A man on the earth
    La foi indestructible
    Love has no end

    Splendeur d’automne
    Un haïku ne peut dire
    L’intraduisible

    Aussi subtil fut il
    Il n’y a que changement
    Cela, seul demeure

    Au cœur de la nuit
    A la lumière d’une bougie
    L’invisible présence

    Palpable, secrète
    Mystère du silence

    Assis en lotus
    Souffle la bise d’automne
    Who just want to pray?

     

    Amma.jpgLes yeux dans les yeux
    Le temps suspendu
    Ananda, ananda
    L’immensité découverte

     

    Regards complices
    L’humour à fleur d’être
    Faut déjà partir                                

    Le mystère reste entier
    Cela
    , à notre portée
    Ici, maintenant

     

    D’un seul coup d’un seul
    Entrer dans l’autre monde
    Oui, Yes, Si, l’Amour

     

    Là, je ne crains plus rien
    Qui est prêt à tout ?

     

    Reste à ne pas se prendre pour l’enveloppe corporelle
    Rendre les résidus psychiques

     

    CercleZen.jpgL’ inconscient repu
    Tout près de l’indigestion         

    Rêve de se vider

    Grâce aux  larmes
    Nettoyage complet
    Succès garanti

    L’œil ne ment pas
    Pour celui qui sait voir
    A travers le miroir



     

    Cueillir les fruits de la transformation
    Cela qui est

    C’est vrai qu’il y a du boulot
    Réaliser Cela d’en Haut

     

    arnaud3.jpgL’Ami spirituel connaît très bien l’âme humaine
    Utilise les moyens habiles, les outils, les instruments nécessaires, appropriés et harmonieux

    Avec un doigté très précis, subtil, intuitif, rigoureux et bienveillant
    Cela permet de guérir              

    Dans ce travail d’orfèvre, la  prudence est de mise, l’audace aussi
    Avec l’humour en plus, sinon, rien n’est possible
    Dans les mains et le cœur d’un tel Homme
    Nous n’avons rien à craindre

    Attention quand même (rire)

    Qui veut sauver sa vie doit la perdre
    A bon entendeur