Le maître est ainsi , l’accélérateur d’un procéssus naturel à l’oeuvre. Tout se passe comme si – autour de lui- les évènements se précipitaient, et comme si l’énergie montait d’un cran : des erreurs peuvent être commises, les disciples peuvent prendre les fausses pistes, comme partout en ce monde ; l’ombre se manifeste, la maladie, le délire, la souffrance sont là ; mais, dans le même temps, nul ne peut, auprès d’un maître authentique, s’entêter trop longtemps dans un fonctionnement erroné, dans un mensonge, même bien construit. Les évènements s’accélèrent, et la personne se retrouve au pied du mur.
L’art du Maître, son tour de main, est de vous mettre en permanence dans la situation où vous ne pourrez pas tergiverser trop longtemps. Inlassablement, il vous replace devant la question essentielle :
" Que voulez vous?"
Si vous voulez vivre tranquille, et continuer à dormir encore un peu, surtout ne vous approchez pas de lui et par dessus tout, ne lui demandez pas de l’aide.
L’entrée sur le chemin du SOI ne vous laissera plus en repos, tant qu’une infime part de vous mêmes aura envie de se préserver, de faire chambre à part, de ne pas jouer le jeu, laissant votre mental garder une marge de manoeuvre.
Le Maître fera de vous -comme dit le poète- "un de ces êtres bléssés, pour avoir vu, un seul jour, le visage d’un ange".
Le Maître, habile main, ne vous tiendra pas, au début, les rênes trop sérrées, afin de vous apprivoiser. Il vous fera même quelques somptueux cadeaux qui vous attacheront à lui. Puis, le moment venu, quand il jugera l’instant propice, il assurera sa prise, en Maître accompli son art martial sacré, il vous mettra au tapis.
Bérézina de l’ego.
Un deux trois zéro !
Une femme disait : " J’ai reçu un coup sur la tête, je suis sonnée! Et c’est comme si une fine coquille autour de moi s’était pulvérisée. Je suis devenue un nuage de poussière transparente, agité de subtils remous".
Alors, à cet instant précis
commence l’expérience, au coeur
du silence
A l’instant où il n’y a plus de quête,
plus de recherche;
parce qu’il n’y a plus de chercheur; car tout ce qui est là,
est parfait dans sa totalité.
RAPPEL : tous les textes de cette série d’articles sont tirés de l’épilogue "la main du maître" du livre "Dynamique du Soi" de Lily Jattiot.