Auteur/autrice : Georges Morant

  • Un disciple de Chandra Swami raconte :

     

    A mon premier retour d’Inde, j’ai pris l’avion et dans la salle d’embarquement à l’aéroport de Dehli, il y avait une vielle sœur ermite qui avait une apparence merveilleuse et j’ai souhaité très vivement être assis à ses côtés dans l’avion pour pouvoir parler avec elle. Je me suis retrouvé assis auprès d’elle et tout de suite, j’ai engagé la conversation et lui ai demandé qui elle était.

    Elle est allée en Argentine et a vécu dix huit ans là-bas. Au bout de dix huit ans, elle est venue en France pour entrer dans un cloître. Elle y est restée trente ans et puis au bout de trente ans, elle s’est rendue compte que ce n’était pas sa tasse de thé- elle m’a dit cela comme ça. Donc, elle a rendu son tablier, elle a quitté le cloître et elle est allée ensuite dans les collines de Grèce. Et là, elle s’est déplacée de petite chapelle en petite chapelle pendant quelques années puis elle a senti l’appel de la Terre sainte et s’est rendue dans le désert, en Israël.

    Elle a vécu quelque temps dans une grotte, loin de tout. Et puis un jour, Cela est arrivé. Elle a dit :  » A ce moment là, je n’ai plus vu de différence entre dire une prière et éplucher une orange. Et à partir de ce moment là, il y a des tas de gens qui sont venus me voir pour me demander ce qu’il fallait faire pour s’approcher de Dieu et, évidemment, je ne pouvais pas leur dire « éplucher des oranges », alors je leur ai dit de dire des prières !

    Eric Edelmann, Plus on est de sages, plus on rit, Le Relié, 2005, pp. 151-152.

  • Aveuglement et ignorance

    (…) » Cette civilisation moderne a conduit l’ humanité à deux guerres mondiales, mais la leçon n’ a servi à aucun politicien…
    La politique ne se préoccupe que des apparences et ne tient aucun compte des réalités profondes.
    Seule la conscience de leur nature spirituelle commune peut unir les hommes. Le sens de leur individualisme les condamne à l’ égoïsme et aux conflits. C’est dans la vision même de l’ homme et du sens de sa vie que se trouve la racine de tous les « problèmes ».
    Tant que l’ aveuglement et l’ ignorance prévaudront, tout problème résolu fera immédiatement place à un autre, dans un déséquilibre permanent.
    L’ intérêt pour la politique tient aujourd’hui la place que tenait autrefois l’ intérêt pour la religion. Moins les gens ont l’ intention de se diriger et de se réformer eux-mêmes, plus ils se préoccupent de la façon dont il faudrait diriger ou réformer la société.
    En fait, les « problèmes » politiques, économiques et sociaux ne sont qu’ une façade qui masque le véritable problème, lequel est spirituel et psychologique.
    Aucune mesure ne sauvera la situation, qui ne tiendra pas compte de la réalité spirituelle, de la vraie nature de l’ Homme.
    Pour le moment, l’humanité tourne le dos à cette vérité fondamentale. L ‘existence devient sans cesse plus complexe à tous égards et interdit de plus en plus aux hommes et aux femmes toute velléité de vie intérieure.
    Le véritable bonheur ne peut se trouver que dans la « réalisation » ou la prise de conscience de la Nature profonde, du Soi, mais jeunes et vieux cherchent désespérément des plaisirs et des satisfactions qui ne peuvent pas durer.
    C’est, par excellence, le fruit de ce que tous les enseignements initiatiques ont appelé l’ aveuglement et l’ ignorance.(…)

    Arnaud Desjardins , Monde moderne et Sagesse ancienne, la Table Ronde, 1986
  • Monsieur Gurdjieff (4)

    – » Lorsque le savoir l’emporte sur l’être, l’homme sait, mais il n’a pas le pouvoir de faire. C’est un savoir inutile. Inversement, lorsque l’être l’emporte sur le savoir, l’homme a le pouvoir de faire, mais il ne sait pas quoi faire. Ainsi, l’être qu’il a acquis ne peut lui servir à rien, et tous ses efforts ont été inutiles.

    •  » Dans l’histoire de l’humanité, nous trouvons de nombreux exemples de civilisations entières qui périrent soit parce que leur savoir surclassait leur être, soit que leur être surclassait leur savoir.
    • A quoi aboutissent un développement unilatéral du savoir et un développement unilatéral de l’être? demanda l’un des auditeurs.
    •  » le développement de la ligne du savoir sans un développement correspondant de la ligne de l’être, répondit G. donne un faible yogi, je veux dire un homme qui sait beaucoup, mais ne peut rien faire, un homme qui ne comprend pas (il accentua ses mots) ce qu’il sait, un homme sans appréciation, je veux dire : incapable d’évaluer les différences entre un genre de savoir et un autre.
    • Et le développement de la ligne de l’être sans un développement correspondant du savoir donne le stupide saint. C’est un homme qui peut faire beaucoup, mais il ne sait pas quoi faire, ni avec quoi ; et s’il fait quelque chose, il agit en esclave de ses sentiments subjectifs qui peuvent l’égarer et lui faire commettre de graves erreurs, c’est-à-dire, en fait, le contraire ce ce qu’il veut. Dans l’un et l’autre cas, par conséquent, tant le faible yogi que le stupide saint arrivent à un point mort. Ils sont devenus incapables de tout développement ultérieur.
    •  » Pour saisir cette distinction et, d’une manière générale, la différence de nature entre le savoir et l’être, et leur interdépendance, il est indispensable de comprendre le rapport du savoir et de l’être, pris ensemble, avec la compréhension. Le savoir est une chose, la compréhension en est une autre. Mais les gens confondent souvent ces deux idées, ou bien ils ne voient pas nettement où est la différence.
    •  » Le savoir par lui-même ne donne pas de compréhension. Et la compréhension ne saurait être augmentée par un accroissement du seul savoir. La compréhension résulte de la conjonction du savoir et de l’être. Par conséquent, l’être et le savoir ne doivent pas trop diverger, autrement la compréhension s’avérerait très éloignée de l’un et de l’autre. Nous l’avons dit, la relation du savoir à l’être ne change pas du fait du simple accroissement du savoir. Elle change seulement lorsque l’être grandit parallèlement au savoir. En d’autres termes, la compréhension ne grandit qu’en fonction du développement de l’être.
    •  » Avec leur pensée ordinaire, les gens ne distinguent pas entre savoir et compréhension. Ils pensent que si l’on sait davantage, on doit comprendre davantage. C’est pourquoi ils accumulent le savoir ou ce qu’ils appellent ainsi, mais ils ne savent pas comment on accumule la compréhension et ils ne s’en soucient pas. »

    Roger LIPSEY  : « GURDJIEFF, Sa Vie, son œuvre, sa transmission ». Pages 98-99


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  • ASCENSION

    Maintenant, maintenant, et toujours maintenant

    Chaque jour qui passe, nous rapproche de notre plénitude

    Chaque nuit nous emmène dans un sommeil profond

    Clin d’œil de la Libération

    Miroir de l’illumination

    Non, non rien jamais ne dure

    Sauf Cela qui est

    Cela qui permet tout

    Et tous nos souvenirs balayés par le vent

    Ne font qu’accroître notre cruelle condition

    L’illusion de la séparation

    Et tous nos passés aussi différents soient-il

    Nous maintiennent au cœur de la prison

     

    Seulement voilà, seulement voilà

    La Vie, être en vie est un miracle sans cesse renouvelé

    Un festival illimité de nouveauté

     

    L’indicible silence

    L’insaisissable présent

    Conduisent vers les cimes

     

    Aussi abyssale que soit la souffrance

    L’épaisseur du mirage de l’ignorance

    Les blessures, les épreuves et les deuils

    Laissons-nous porter par le courant de la Conscience

     

    N’oublions jamais

    Souvenons-nous ; rappelons-nous

    Au cœur de l’être

    L’éclat immaculé de notre intrinsèque dignité

     

    Maintenant, maintenant, et toujours maintenant

    Relever le défi de l’impermanence

    Voilà bien Le pari le plus, le plus sage

    Mettre un terme à notre aliénation

    Sortir de la prison

     

    Respirés par le souffle de l’Esprit

    Portés par la Foi et L’Espérance

    Avec courage, patience et persévérance

    Armés d’une détermination immense

    Puissions-nous réaliser le plus noble des buts

    Actualiser notre vraie condition d’homme

    Humain et divin

     

  • Monsieur Gurdjieff (3)

     » Une telle prépondérance du savoir sur l’être peut être constatée dans la culture actuelle. L’idée de la valeur et de l’importance du niveau de l’être a été complètement oublié. On ne sait plus que le niveau du savoir est déterminé par le niveau de l’être. En fait, à chaque niveau d’être correspondent certaines possibilités bien définies. Dans les limites d’un « être » donné, la qualité du savoir ne peut pas être changée, et l’accumulation des informations d’une seule et même nature, à l’intérieur de ces limites, demeure la seule possibilité. Un changement dans la nature du savoir est impossible sans un changement dans la nature de l’être.

    Pris en soi, l’être d’un homme présente de multiples aspects. Celui de l’homme moderne se caractérise surtout par l’absence d’unité en lui-même et de la moindre de ces propriétés qu’il lui plaît spécialement de s’attribuer : la « conscience lucide » , la « libre volonté », un « Ego permanent » ou « Moi », et la « capacité de faire ». Oui, si étonnant que cela puisse vous paraître, je vous dirai que le trait principal de l’être d’un homme moderne, celui qui explique tout ce qui lui manque, c’est le sommeil.

    •  » L’homme moderne vit dans le sommeil. Né dans le sommeil, il meurt dans le sommeil. Du sommeil, de sa signification et de son rôle dans la vie, nous parlerons plus tard. A présent, réfléchissez seulement  à ceci : que peut savoir un homme qui dort? Si vous y pensez, en vous rappelant en même temps que le sommeil est le trait principal de notre être, aussitôt il deviendra évident pour vous qu’un homme, s’il veut réellement savoir, doit réfléchir avant tout aux façons de s’éveiller, c’est-à-dire de changer son être.
    •  » L’être extérieur de l’homme a beaucoup de côtés différents : activité ou passivité ; véracité ou mauvaise foi ; sincérité ou fausseté ; lâcheté, contrôle de soi, dévergondage ; irritabilité, égoïsme, disposition au sacrifice, orgueil, vanité, suffisance, assiduité, paresse, sens moral, dépravation ; tous ces traits et beaucoup d’autres, composent l’être d’un homme.
    • Mais tout cela chez l’homme est entièrement mécanique. S’il ment, cela signifie qu’il ne peut pas s’empêcher de mentir. S’il dit la vérité, cela signifie qu’il ne peut pas s’empêcher de dire la vérité- et il en est ainsi de tout.
    • Il y a cependant des limites. En règle générale, l’être d’un homme moderne est d’une qualité très inferieure. D’une qualité si inferieure parfois qu’il n’y a pas de changement possible pour lui. Il faut ne jamais l’oublier. Ceux dont l’être peut encore changer peuvent s’estimer heureux. Il y en a tant qui sont définitivement des malades, des machines cassées dont il n’y a plus rien à faire. C’est l’énorme majorité. Rares sont les hommes qui peuvent recevoir le vrai savoir ; si vous y réfléchissez, vous comprendrez pourquoi les autres ne le peuvent pas : leur être s’y oppose.
    • En général, l’équilibre de l’être et du savoir est même plus important qu’un développement séparé de l’un ou de l’autre. Car un développement séparé de l’être ou du savoir n’est désirable en aucune façon. Bien que ce soit précisément ce développement unilatéral qui semble attirer plus spécialement les gens.

    Roger LIPSEY : « GURDJIEFF », Pages 96-97


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  • Monsieur Gurdjieff (2)

    LE COEUR DE SA PENSEE

    •  » Le développement de l’homme, disait-il, s’opère selon deux lignes :  » savoir et être ». Pour que l’évolution se fasse correctement, les eux lignes doivent s’avancer ensemble, parallèles l’une à l’autre et se soutenant l’une l’autre. Si la ligne du savoir dépasse trop celle de l’être, ou si la ligne de l’être dépasse trop celle u savoir, le développement de l’homme ne peut se faire régulièrement; tôt ou tard, il doit s’arrêter.

     

    •  » Les gens saisissent ce qu’il faut entendre par « savoir ». Ils reconnaissent la possibilité de différents niveaux de savoir : ils comprennent que le savoir peut être plus ou moins élevé, c’est-à-dire de plus ou moins bonne qualité. Mais cette compréhension, ils ne l’appliquent pas à l’être. Pour eux, l’être désigne seulement « l’existence » , qu’ils opposent à la « non-existence ». Ils ne comprennent pas que l’être peut se situer à des niveaux très différents et comporter diverses catégories. Prenez par exemple, l’être d’un minéral et l’être d’une plante. Ce sont deux êtres différents. L’être d’une plante et celui d’un animal, ce sont aussi deux êtres différents. L’être d’un animal et celui d’un homme, également. Mais deux hommes peuvent différer dans leur être plus encore qu’un minéral et un animal. C’est exactement ce que les gens ne saisissent pas. Ils ne comprennent pas que le savoir dépend de l’être. Et non seulement ils ne le comprennent pas,  mais ils ne veulent pas le comprendre. Dans la civilisation occidentale particulièrement, il est admis qu’un homme peut posséder un vaste savoir, qu’il peut être par exemple un savant éminent, l’auteur de grandes découvertes, un homme qui fait progresser la science, et qu’en même temps il peut être, et a le droit d’être, un pauvre petit homme égoïste, ergoteur, mesquin, envieux, vaniteux, naïf et distrait. On semble considérer ici qu’un professeur doit oublier partout son parapluie. Et cependant, c’est là son être. Mais on estime en occident que le savoir d’un homme ne dépend pas de son être. Les gens accordent la plus grande valeur au savoir, mais ils ne savent pas accorder à l’être une valeur égale, et ils n’ont pas honte du niveau inférieur de leur être. Ils ne comprennent  même pas ce que cela veut dire. Personne ne comprend que le degré du savoir d’un homme est fonction du degré de son être.

     

    •  » lorsque le savoir surclasse l’être par trop, il devient théorique, abstrait, inapplicable à la vie ; il peut même devenir nocif parce que, au lieu de servir la vie et d’aider les gens dans leur lutte contre les difficultés qui les assaillent, un tel savoir commence à tout compliquer ; dès lors, il ne peut plus apporter que de nouvelles difficultés, de nouveaux troubles et toutes sortes de calamités, qui n’existaient pas auparavant. la raison en est que le savoir qui n’est pas en harmonie avec l’être ne peut jamais être assez grand ou, pour mieux dire, suffisamment qualifié pour les besoins de l’homme. Ce sera le savoir d’une chose lié à l’ignorance d’une autre ; ce sera le savoir du détail lié à l’ignorance du tout : le savoir de la forme, ignorant de l’essence »(…)

     

    Roger LIPSEY : « GURDJIEFF » pages 94-95

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  • GURDJIEFF : Un regard nouveau, sa vie, son oeuvre, sa transmission, par Roger Lipsey

    Préface de Gilles Farcet :

    (…)  » Je me sens encore, écrivait Desjardins en 1992, de plus en plus proche de cet homme que je n’ai pourtant pas connu au sens habituel du mot et de plus en plus admiratif des idées ou des vérités qu’il nous a transmises… Les années passent et j’oserai dire que dans mon existence Gurdjieff est toujours aussi présent…Chaque fois que j’ai eu l’occasion de lire (ou de relire et relire encore) un document, qu’il soit en français ou en anglais, témoignant du message de George I. Gurdjieff, j’y ai toujours trouvé un aspect ou un autre d’une extraordinaire somme particulièrement cohérente de connaissances à mettre en œuvre pour cette structuration qui est garante de liberté… Parmi les photos des maîtres et des sages dont la rencontre a jalonné et orienté mon existence, il y aura toujours deux ou trois portraits de Gurdjieff. Il m’arrive de les regarder longuement comme si je voulais, au-delà du temps, approfondir encore ma relation avec un homme dont je n’ai jamais été le disciple direct et qui, cependant, a tant compté pour moi. « 
    ( « Hommage à Gurdjieff »,  »  Les dossiers H, l’Age d’Homme)
    pages 10-11

    (…) Si l’on n’avait pas la certitude documentée que Swami Prajnanpad n’a appris l’existence de Monsieur Gurdjieff et n’a eu accès à certains de ses textes qu’au soir de sa vie, par plusieurs de ses élèves français passés par les Groupes, on pourrait presque par moments croire au plagiat, tant, sur certaines notions, les formulations sont proches, quasi identiques.
    La  » mécanicité » de l’homme qui croit faire alors qu’en lui « tout arrive » ; le fait que toutes ses pensées, sentiments, convictions, opinions, habitudes sont les résultats des influences extérieures ; la nécessité de la connaissance de soi comme condition d’une possible liberté ( » quand une machine se connait, elle a cessé dès cet instant d’être une machine… »), la nécessité de faire cristalliser en soi un « agissant »; la distinction entre la ligne du savoir et celle de l’être ; celle entre « essence et personnalité » ( « l’essence dans l’homme est ce qui est lui. La personnalité dans l’homme est ce qui n’est pas lui »), dont découle l’impératif de ce que Swamiji appelle la « dés éducation »…
    Ces fondements sont communs et souvent exprimés dans les mêmes termes. Au point que Swami Prajnanpad lui-même manifesta pour Gurdjieff une curiosité de sa part fort rare et peu caractéristique. Sur le point de venir à Paris séjourner auprès de ses élèves français, il confia à l’un d’eux que si Monsieur Gurdjieff avait été encore vivant, il aurait souhaité qu’une rencontre soit organisée…
    page 12 

    (…) » Enfin et surtout, Lipsey fait vivre Gurdjieff sous nos yeux au fil des pages. Le tour de force de l’auteur est qu’il parvient à mettre l’érudition, l’abondance des citations, la rigueur de l’universitaire, au service dune évocation, je dirais même plus d’une invocation. Car la présence de Monsieur Gurdjieff imprègne ses pages du début à la fin, donnant l’impression d’une nouvelle rencontre avec lui. Aussi ce livre, tout en constituant une manière de somme, peut-il très bien servir d’introduction à l’enseignement de Gurdjieff…
    page 17 

  • Osons, Osons OUI

    Please, Oh Please

    Monsieur l’imposteur

    Joue un autre air

    Je commence à craquer

     

    A force d’entendre la même chanson

    J’suis prêt de péter les plombs

    Please, Oh Please

    Monsieur l’hypnotiseur

    Cesse donc de nous bercer

    Dans ton sommeil de plomb

    Au moment de partir

    Tout se met à vaciller

    Pas facile de mesurer

    L’aube d’un dernier voyage

    A moins de vouloir de toutes ses forces

    Dépasser les frontières

    Défaire les liens

    Dénouer les nœuds

    Brûler le mental

    Brûler le mental

    Jusqu’à la moelle

    Libération libération

     

     

    Osez, osez

    Osez oui

    La lumière brille dans la nuit

     

    Au plus profond de l’être

    Des ombres et des lumières

    En paix ou en colère

    Des fées et des monstres

    Dansent le bal de l’illusion

    Au cœur de l’univers

    Au plus profond d’être

    L’ego n’existe pas

    Vouloir toucher les étoiles

    Sans jamais vraiment se rendre

    Continuer à rêver encore et encore

    C’est croire au père Noel

    Brûler le mental

    Brûler le mental

    Jusqu’à la moelle

    Libération, libération

    Osez osez

    Osez Oui

    La lumière brille dans la nuit

  • Mathieu Ricard : Plaidoyer pour le bonheur

    (…) Mon troisième livre, « Plaidoyer pour le bonheur », naquit lui aussi d’un concours de circonstances lié à ce qui me semblait relever d’un malentendu sur la notion de bonheur. En effet, « l’Art du bonheur », dialogue entre le Dalai Lama et Howard Cutler particulièrement éclairant qui connut un succès mondial, fut ignoré par la critique française et quelque peu malmené par certains penseurs par ailleurs brillants et cultivés. La notion de bonheur ne semblait guère avoir les faveurs des intellectuels de l’Hexagone…

    Le bonheur, tout le monde ou presque s’y intéresse. Mais qui s’intéresse à l’Eveil? Ce mot semble bien exotique, vague et lointain. Pourtant, le seul bonheur véritable est celui qui accompagne l’éradication de l’ignorance, donc de la souffrance. Le bouddhisme appelle Eveil un état de liberté ultime qui va de pair avec une connaissance parfaite de la nature de l’esprit et celle du monde des phénomènes. Le voyageur fourbu s’est éveillé du sommeil léthargique de l’ignorance et les déformations du mental ont laissé la place à une vision juste de la réalité. Le clivage entre un sujet et un objet doté d’existence propre s’est évanoui dans la compréhension de l’interdépendance des phénomènes.

    (…) Le sage se rend compte que tous les êtres ont le pouvoir de s’émanciper de l’ignorance et du malheur, mais qu’ils l’ignorent. Comment n’éprouverait-il pas alors une compassion infinie et spontanée pour tous ceux qui ; trompés par les sortilèges de l’ignorance errent dans les tourments du samsara?

    Bien que cet état puisse paraître très éloigné de nos préoccupations ordinaires, il n’est assurément pas hors d’atteinte… Le lait est l’origine du beurre, mais il ne produit pas de beurre si on l’abandonne simplement à son sort ; il faut en baratter la crème. Les qualités de l’Eveil se manifestent au terme de la longue transformation que constitue le chemin spirituel. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille souffrir le martyre jusqu’à ce qu’un jour lointain et improbable on atteigne soudain la béatitude de la terre promise. En vérité, chaque étape est une avancée vers la plénitude et la satisfaction profonde. Le voyage spirituel revient à voyager d’une vallée à l’autre : le passage de chaque col dévoile un paysage plus magnifique que le précédent… Au sein de l’Eveil, au-delà de l’espoir et du doute, le mot « bonheur » lui-même n’a plus aucun sens. Les ombres des concepts se sont évanouies au lever du jour de la non-dualité…

    Celui qui a réalisé la nature ultime des choses est comme le navigateur qui aborde une île entièrement faite d’or fin ; même s’il cherche des cailloux ordinaires, il n’en trouve pas.

    Mathieu Ricard : Carnets d’un moine errant : Mémoires

    Chapitre 53, pages 667, 668

     

     

  • Rencontre avec Niralamba Swâmi (2)

    …Nous en étions restés à la question de Yogeshvar : Quel est le chemin de la délivrance?

    Niralamba Swâmi : Il n’y a rien à faire, ou plutôt fais deux choses seulement… Deux choses si tu peux. Et alors tu seras libre.

    Yogeshvar : Quelles sont -elles ?

    D’abord, essaie de distinguer entre ce qui est permanent et ce qui est impermanent. Ensuite essaie de discerner entre le Soi et le non-Soi. Si tu peux discerner de manière continue, vigoureusement, ces deux aspects, alors tu seras libre

    (…) Yogeshvar commença par buter sur une difficulté, car pour lui la distinction entre Soi et non-Soi, entre ce qui est permanent et ce qui est impermanent, manquait de clarté. Pour distinguer le Soi et le non-Soi, il faut connaître le Soi. Or Yogeshvar qui n’était pas encore Swâmi Prajnanpad  constatait qu’il ne connaissait que le non-Soi. Il se posa alors cette question, typique de son approche scientifique  fondée sur l’expérience : qu’est-ce qui prouve que le Soi existe?

     » Il faut partir des faits. Pourquoi devrais-je supposer qu’il existe quelque chose de permanent? Pourquoi devrais-je supposer qu’il y a quelque chose comme le Soi? Pas de jugement à priori. Pour un esprit scientifique,  pas de jugement à priori. Je dois partir des faits. Qu’est-ce que je vois? Voyons, ceci est-il permanent? Non. Et cela? Non. Ainsi tout ce que je connais …Qu’est-ce qui est permanent? Rien de permanent »

    Il retourne alors auprès de Niralamba Swâmi :

    Yogeshvar :  » Swâmiji, voici comment je vois les choses. Rien n’est permanent. De même pour le Soi et le non-Soi. Le Soi est impérissable, inaltérable, absolu. Je ne le connais pas. Je ne le trouve pas. Alors pourquoi devrais-je supposer son existence? Je vois que tout est destructible, que tout est relatif. Comment peut-on dire que tout est absolu? Où est l’absolu? Non, il n’y a d’absolu nulle part. Je ne comprends pas »

    Niralamba Swâmi :  » Pour un esprit scientifique comme le tien, c’est le chemin pratique. Très bien, continue ainsi. » Au lieu de distinguer entre Soi et non-Soi, entre ce qui est permanent et ce qui ne l’est pas, Yogeshvar suit une nouvelle piste : réaliser que tout est impermanent, que tout est le non-Soi. Cette approche ne contredit pas la précédente. C’est plutôt une reformulation dont les effets sont loin d’être négligeables.

    (…) Et cette vision est déjà acceptation de ce monde tel qu’il est. Vouloir que les choses ne changent pas est vain. L’erreur est d’attendre une permanence de ce qui n’en possède aucune. Comprendre cela aide à se réconcilier avec le changement, la perte, le deuil.

    Dernier point, c’est cette acceptation de l’impermanence qui ouvre une voie vers la découverte de l’Absolu et du Soi. Supprimons tout ce qui est changeant, que reste-il? Ce qui est permanent. A force de regarder la réalité relative dans son impermanence, on perd toute fascination, toute complaisance, toute illusion vis à vis d’elle et l’Absolu peut se révéler. C’est un aspect essentiel de ce qui sera plus tard son enseignement : qui cherche le silence doit d’abord s’intéresser au bruit. Faire disparaître le bruit et le silence se révélera; qui cherche le bonheur doit d’abord s’intéresser à la souffrance; le bonheur se révélera par la disparition de la souffrance. Et ainsi de suite.

    Emmanuel Desjardins : VIVRE – La guérison spirituelle selon SWÂMI PRAJNANPAD

  • Rencontre de Swâmi Prajnanpad avec Niralamba Swâmi (1)

     » Swâmi Prajnanpad a reçu de Niralamba Swâmi trois enseignements trois seulement. A partir de la là le jeune homme (32 ans) se mit au travail et tout le reste s’ensuivit. D’abord il lui demanda :

    Le maître de Swâmiji : Niralamba Swâmi (1877-1930)

    Swâmiji, qu’est-ce que la liberté?

    Niralamba sourit et dit :

    La délivrance n’est rien d’autre que d’être libre des samskaras…

     » La signification exacte de samskara est : préjugé mental, jugement de valeur. Aussitôt le jeune homme se dit :  » Qu’est-ce que ceci? Délivrance des jugements de valeur, c’est-à-dire du bien et du mal? On doit donc renoncer non seulement au mal, mais au bien également. Comment peut-on renoncer au bien? Pourtant Niralamba Swâmi a bien dit : être libre de toutes les valeurs mentales! Voyons. Il n’y a donc rien de bien, rien de mal, rien d’agréable, rien de désagréable… il en est ainsi pour tout. C’est la même chose qui est considérée comme agréable par l’un et désagréable par l’autre. La chose est ce qu’elle est en elle-même. Le monde, le monde objectif est considéré comme agréable, comme une source de gloire, etc, pour celui qui s’intéresse à la vie mondaine, qui recherche les biens de ce monde…la prospérité. Il apparaît comme désagréable et pénible pour celui qui sent la vanité de la vie mondaine. Il n’y a donc rien de bien, rien de mal. Cela ne fait qu’apparaître ainsi ».

    Niralamba n’en dit pas davantage. Et le jeune homme ne lui demanda aucune explication supplémentaire. Il se mit au travail et continua encore et encore.

    – En est-il bien ainsi Swâmiji? Il n’y a donc rien de bien, rien de mal?

    – Tout à fait, répondit Niralamba Swâmi. Cela apparaît comme bien…

    Ce fut tout. Ce fut le deuxième enseignement.

    La troisième question du jeune homme fut :

    – Quel est le chemin de la délivrance?

    (A suivre….)

     

  • Mathieu Ricard : Carnets d’un moine errant(2) Mémoires

    Au service des plus démunis : Karuna-Shéchen

    En l’an 2000, les droits d’auteur du Moine et le Philosophe coécrit avec mon père et la rencontre d’un philanthrope me permettent d’entreprendre une quarantaine de projets humanitaires au Tibet, au Népal et en Inde. Ces actions nous mènent, en 2004, à la fondation de l’association Karuna-Shéchen

    (…) Durant les quatre premières années de nos activités, nous pûmes ainsi réaliser quarante projets au Tibet : la construction de vingt dispensaires et autant d’écoles. En revanche, nous ne nous attendions pas à devoir construire des ponts, rôle dévolu normalement au gouvernement. Cependant, face aux demandes répétées et insistantes des villageois, qui revenaient vers nous année après année, nous en édifiâmes dix-huit ! Les ponts améliorent considérablement la vie quotidienne des populations locales. En 2005, par exemple, nous construisîmes un pont suspendu de quatre-vingts mètres de long sur le Yang Tsé (qui s’appelle Drichou au Tibet) dans une région où il n’y avait aucun franchissement possible du fleuve sur près de soixante kilomètres. L’été, les riverains traversaient ses flots tumultueux sur de frêles embarcations et, chaque année, des vies humaines étaient ainsi emportées. Un groupe de villageois nous apprit que trois enfants avaient trouvé la mort l’hiver précédent, lorsque la glace qui recouvrait la rivière devant leur village s’était rompue sous leur poids. Trois ponts suspendus sur le Dzachou (Mékong) furent également érigés ainsi que de nombreux ouvrages plus modestes qui enjambaient des ravines et des gorges périlleuses. Pour arriver, à pied, au monastère de Tsédron, par exemple, où nous avons construit une école et une clinique à vingt kilomètres à vol d’oiseau de la route principale, un petit chemin serpentait dans des gorges abruptes qu’enjambaient neuf passerelles et petits ponts en bois. Plusieurs d’entre eux menaçaient de s’effondrer, et ce malgré les efforts répétés des populations locales pour les solidifier. Sans ces ponts, il fallait marcher une journée entière par les crêtes pour arriver à Tsédron, un itinéraire périlleux qui ne pouvait être emprunté ni par les chevaux ni par les yaks qui transportent les marchandises. Nous avons donc construit cinq ponts dont les tabliers de bois reposent sur de solides piliers de béton, la population locale se chargeant d’aménager le chemin. Aujourd’hui, il ne faut que quatre heures de route à  cheval ou en moto pour rejoindre Tsédron depuis la route principale située au nord du fleuve Drichou.

    Au Tibet, les trajets sont évalués en heures et non en kilomètres, car tout dépend de l’état des routes. Celles-ci ont été améliorées au fil des ans, mais bien souvent encore, on ne peut parcourir plus de trente kilomètres par heure, sur des pistes chaotiques ou des routes sommairement goudronnées, criblées d’ornières.

    (…) Au Népal, outre la clinique qui soigna pendant vingt ans près de 40.000 patients chaque année, nous entreprîmes une multitude de projets parmi lesquels la création de neuf écoles entièrement construites en bambou, capables d’accueillir mille à mille cinq cents enfants chacune, et placées sous l’égide d’Uttam Sanjel, un personnage ingénieux, débrouillard et passionné. Le coût de la scolarité défiait toute concurrence : les parents pauvres ne payaient qu’un euro par mois et par enfant.

    (…) En Inde, les projets se développèrent considérablement sous la conduite experte et créative de Shamsul Aktar, et continuent de se diversifier dans les deux états les plus pauvres du pays, le Bihar et le Jharkhand. Nous établîmes des centres médicaux à partir desquels des cliniques mobiles rayonnent dans des villages éloignés où viennent se faire soigner des patients de plusieurs centaines de villages voisins. En 2019, plus de cent mille patients bénéficièrent de ces services. En 2020 et 2021, nous vînmes en aide à plusieurs dizaines de milliers de personnes fragilisées par la pandémie du Covid 19, personnes âgées, handicapées ou en situation de pénurie alimentaire…

    Matthieu Ricard – Memoires – Carnets d’un moine errant – Chapitre 50. Au service des plus démunis

  • MATHIEU RICARD Carnets d’un moine errant (1)

    J’ai reçu à Noel en cadeau ce livre de Mathieu Ricard . C’est un pavé qui fait 7oo pages plus le glossaire et les notes. Ce livre est d’une richesse inouïe et témoigne d’un parcours remarquable, exceptionnel. Je me suis dit je vais certainement écrire des posts pour le blog. Mais comment faire, comment choisir?

    Une courte présentation

    Pendant trois décennies, la vie à la fois simple et extraordinaire de Mathieu Ricard alterne retraites méditatives dans les lieux les plus inaccessibles et voyages fascinants au Bhoutan, au Népal et au Tibet. Puis, en 1997, le Moine et le philosophe, coécrit avec son père, le philosophe Jean-François Revel, paraît. Son succès international inattendu plonge le paisible moine dans un maelstrom d’interviews et de conférences à travers le monde. De livre en livre, il met alors son travail d’auteur et ses talents de photographe au service de son message d’amour altruiste.

    Ses carnets racontent une vie de moine errant, sans attache matérielle ou géographique, toujours en chemin vers la liberté intérieure et le bien d’autrui.

    (…) A un moment, mon maître Khyensé Rinpoché baissa les yeux vers moi et me demanda :  » As-tu appréhendé rigpa, le présence éveillée? » Je répondis timidement que oui, j’entrevoyais parfois cette présence éveillée, la conscience pure. Je n’étais évidement pas en position de pouvoir affirmer que j’avais vraiment et pleinement réalisé le caractère lumineux de l’esprit, mais pour répondre sincèrement à mon maître, je ne pouvais pas non plus prétendre ne pas savoir du tout de quoi il s’agissait. Khyensé Rinpoché fit ce commentaire :  » C’est bien cela. Tu n’as pas à chercher autre chose. » Selon ma modeste compréhension de cet épisode, Khyensé Rinpoché tenait à me montrer que rigpa était d’une extrême simplicité, toujours présente, même si on l’oublie, derrière l’écran des pensées, comme le soleil et le ciel immaculé restent présents, inaltérés, derrière les nuages qui les voilent momentanément. Si le méditant l’appréhende dans un moment d’ouverture intérieure, il ne doit pas chercher « ailleurs », ou s’attendre à « autre chose » que cette nature inaltérable de son propre esprit, la conscience pure libre de toute fabrication mentale. Khyensé Rinpoché exprime ce point de manière lumineuse dans ses explications du Trésor du cœur des êtres éveillés :

    « L’esprit n’a ni forme, ni couleur, ni substance ; voilà pour son aspect vide. Mais il peut connaître les choses et percevoir une variété infinie de phénomènes ; c’est son aspect lumineux, c’est-à-dire connaissant. L’union inséparable de ces deux aspects -vacuité et luminosité- constitue ce que l’on appelle l’esprit originel immuable.

    Pour le moment, la carté naturelle de votre esprit est voilée par vos égarements. Mais au fur et à mesure que ces voiles se dissiperont, vous commencerez à découvrir la radiance de la conscience éveillée, jusqu’au moment où vos pensées se libéreront à l’instant même où elles apparaîtront, comme un trait sur l’eau disparaît dès qu’on le trace. Quand on reconnaît directement la nature de l’esprit, c’est ce que l’on appelle le nirvana. Quand elle est voilée par la méprise, c’est ce que l’on appelle le samsara. Mais le samsara comme le nirvana n’ont jamais été distincts du continuum de la nature absolue. Quand la conscience éveillée atteint son degré de plénitude, les remparts de la confusion mentale s’écroulent et la citadelle de l’absolu, au-delà de la méditation, peut être conquise une fois pour toutes ».

    Mémoires : Allary Editions – Chapitre 23 : Au quotidien auprès de mon maître page 238, 239

  • Happy – JOYEUX NOEL

    Je voyage loin en rêve

    J’ouvre la porte du ciel

    Une troupe de comédiens joue à merveille

    Toutes les facettes de la vie

    Quand le maître fait son entrée

    Je me retrouve en plein banquet

    Avec des anges qui rient, des enfants qui dansent

    Au son d’une musique hypnotique, enivrante

     

    Je ne me suis jamais autant senti, aimé, ébloui

    Je ne me suis jamais autant senti, aimé, ébloui

    Toute peur s’est évanouie

    Tout brille d’un éclat surnaturel

    Je n’en crois pas mes yeux

    J’ai peur que ça s’arrête

    Je prie de tout mon cœur

    La joie, au cœur de l’être

    Une musique joue dans ma tête

    Je me rappelle les paroles du maître

    Je les sais vraies, authentiques

    Je me rappelle les paroles du maître

    Je les sais vraies, authentiques

     

    Je me réveille en sursaut au milieu de l’océan

    Avec le chant des mouettes et des goélands

    Les comédiens, les anges, jouent, crient ensemble, au milieu des vagues

    Je n’ai jamais vu, ressenti, une telle beauté

    Nue, incandescente, irréelle

    Nous ne cessons jamais d’être digne d’une telle invitation

    Nous ne cessons jamais d’être digne d’une telle invitation

    A condition d’entretenir le feu Foi-Esperance

    Jusqu’à se consumer

    Et au moment de partir

    Cela, dévoilé

    Dans des trous de Lumière

    Brûlera l’identité

     

     

  • Question : Comment vais-je atteindre le Soi?

     

     

    Ramana Maharshi 29 septembre 1936

    T. 251

    (…) On n’atteint pas le Soi. S’il fallait l’atteindre, cela voudrait dire que le Soi n’est pas toujours ici et maintenant, mais qu’il doit être obtenu comme quelque chose de nouveau. Ce que l’on obtient comme quelque chose de nouveau sera aussi perdu ; ce sera donc impermanent. Ce  qui n’est pas permanent ne mérite pas d’être recherché. C’est pourquoi je dis que l’on atteint pas le Soi. Vous êtes le Soi. Vous êtes déjà Cela. Le fait est que vous ignorez votre état de Félicité. L’ignorance survient et étend un voile sur la pure Félicité. Les efforts servent uniquement à dissiper cette ignorance. L’ignorance consiste en une fausse identification du Soi avec le corps, le mental… Cette fausse identification doit disparaître. Il ne restera alors plus que le Soi.

    Extrait de l’enseignement de Ramana Maharshi, nouvelle édition intégrale, trad. de Talks with Shri Ramana Maharshi par Eleonore Braitenberg, Paris (Albin Michel), 2005