A mon premier retour d’Inde, j’ai pris l’avion et dans la salle d’embarquement à l’aéroport de Dehli, il y avait une vielle sœur ermite qui avait une apparence merveilleuse et j’ai souhaité très vivement être assis à ses côtés dans l’avion pour pouvoir parler avec elle. Je me suis retrouvé assis auprès d’elle et tout de suite, j’ai engagé la conversation et lui ai demandé qui elle était.
Elle est allée en Argentine et a vécu dix huit ans là-bas. Au bout de dix huit ans, elle est venue en France pour entrer dans un cloître. Elle y est restée trente ans et puis au bout de trente ans, elle s’est rendue compte que ce n’était pas sa tasse de thé- elle m’a dit cela comme ça. Donc, elle a rendu son tablier, elle a quitté le cloître et elle est allée ensuite dans les collines de Grèce. Et là, elle s’est déplacée de petite chapelle en petite chapelle pendant quelques années puis elle a senti l’appel de la Terre sainte et s’est rendue dans le désert, en Israël.
Elle a vécu quelque temps dans une grotte, loin de tout. Et puis un jour, Cela est arrivé. Elle a dit : » A ce moment là, je n’ai plus vu de différence entre dire une prière et éplucher une orange. Et à partir de ce moment là, il y a des tas de gens qui sont venus me voir pour me demander ce qu’il fallait faire pour s’approcher de Dieu et, évidemment, je ne pouvais pas leur dire « éplucher des oranges », alors je leur ai dit de dire des prières !
Eric Edelmann, Plus on est de sages, plus on rit, Le Relié, 2005, pp. 151-152.





















