Auteur/autrice : Georges Morant

  • Photos de la seconde journée d’hommage à Arnaud.

    Comme que nous vous l’avions annoncé par mail et article précédent, La Bertais a rendu également un hommage au départ d’Arnaud ce samedi 10 aout.
    Lors de cette belle journée estivale, 23 participants ont ainsi donné de leur temps et de leurs bras,  ont médité sur des enregistrements d’Arnaud et ont partagé leurs ressentis à partir de lectures de passages de livres d’Arnaud « tirés au hasard ».

    Voici quelques photos de cette journée spéciale (prises par Alain Silvert):

    dans la grande salle où l'on pouvait venir méditer à tout moment.

     

     

    seva herbes – (un air de "déjà vu"?)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    repas en silence
    la cuisine bien remplie
    le "hasard" parmi 23 livres d'Arnaud
    parfois le retour aux fondamentaux – "les chemins de la sagesse"
    la Bertais estivale
    le thé sous le chêne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • L’Ombre

    Aspiré par l’ombre, submergé de négativités
    Parler me devient un terrible effort
    Communiquer devient souffrance
    Je me sens glacé, enfermé

    Hypnotisé par les forces puissantes de l’ombre,
    les souvenirs douloureux inconscients
    J’ai parfois beaucoup de mal à vivre
    Je ne me sens plus heureux

    Je deviens emporté, nerveux, agressif, négatif, nihiliste, coincé
    L’air est devenu vicié, vicieux, mélancolique
    Je baigne dans une sauce amère, triste, paralysante

    Englué dans une sale ambiance, je vogue à la dérive lancinante
    Embourbé dans une grande lassitude, je flotte dans des eaux troubles
    Saisi par un ennui profond, je me perds
    L’horizon est bouché

    Engagé sur un chemin spirituel, j’ai envie d’arrêter
    Je suis un imposteur
    Qui veut disparaître

    L’ombre n’a t’elle jamais de cesse ?


    The Cure – Apart

  • Eckhart Tolle : Nouvelle Terre 4

     

    Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité

    (…) la cause première du malheur n’est jamais la situation, mais toujours les pensées qui concernent celle-ci. Soyez donc conscients des pensées qui vous viennent et dissociez-les de la situation qui est toujours neutre, qui est toujours telle qu’elle est.
    Il y a la situation et il y a mes pensées à son sujet . Par exemple , si vous dites :  » je suis ruiné », c’est une fiction qui vous limite et vous empêche de passer effectivement à l’action. Si vous dites :  » il me reste cinquante cents sur mon compte en banque » , vous énoncez un fait . Affronter les faits redonne toujours du pouvoir. Soyez conscients que vos pensées créent dans une large mesure les émotions que vous ressentez. Établissez le lien entre pensées et émotions. Au lieu d’être vos pensées et émotions, soyez la conscience derrière elles.

    Ne cherchez pas le bonheur, vous ne le trouverez pas. Pourquoi ? Parce que chercher est l’antithèse même du bonheur. Le bonheur est toujours insaisissable, alors que la libération de la misère intérieure est possible tout de suite, en affrontant ce qui est plutôt qu’en inventant des histoires à son sujet. La misère intérieure dissimule votre état naturel de bien être et de paix intérieure, qui sont la source naturelle du vrai bonheur .

  • J’ai rencontré

    J’ai rencontré…

    Séjour Toussaint 2012

    (…) comme chaque jour, j’écris sur un tableau une phrase qui est supposée nous donner une certaine inspiration pour notre mise en pratique.
    Cette semaine, j’ai déposé mardi sur le tableau la citation suivante :

     » Intégrez à la méditation tout ce que vous rencontrerez »
    Jamgon Kongtrul

    C’est une phrase tirée du livre de Yongey Mingyour Rinpotché :
    « Bonheur de la méditation »

    Ça a bien marché pour moi, j’ai fait beaucoup de rencontres. J’avais très envie de partager avec vous

    Allons y!

     

    J’ai rencontré que j’étais un peu tendu ce matin là.
    Responsable de l’alimentation du feu, j’ai rencontré des bûches qui ne me convenaient pas. Certaines étaient beaucoup trop grosses et ne rentraient pas dans le poêle.
    J’ai rencontré trop tard que j’avais mis une banane dans le muesli et que cette banane était réservée pour un dessert.
    J’ai rencontré la sonnette de la chambre d’un ami qui sonnait en continu de très bon matin.
    J’ai rencontré la chatte ( oui, il y a maintenant une chatte tigrée à la Bertais) toujours dans mes pattes

     

    J’ai rencontré un beau matin d’hiver classique froid et sec avec clarté.
    J’ai rencontré au milieu de la route un son stéréo inégalable. J’étais au centre de bruits de voitures et de chants d’oiseaux tonitruants, un grand moment.
    J’ai rencontré le son des secondes qui s’écoulent dans l’horloge du bureau.
    J’ai rencontré la minutie d’un travail que Yann m’a demandé de faire et qui consiste à insérer des mini étiquettes.
    J’ai rencontré que j’avais de grosses mains.

    J’ai rencontré l’impression, le sentiment de légèreté tranquille.
    J’ai rencontré le bonheur d’être créatif, inventif.
    J’ai rencontré mon souffle court en faisant des OM et la pensée de la mort pour déficit respiratoire sur un terrain de fond asthmatique .
    J’ai rencontré la satisfaction d’un séva  fait avec précision.

    J’ai rencontré le délicieux quinoa courgette chèvre aux couleurs si automnales même s’il manquait du rouge (la couleur, pas le pinard).
    J’ai rencontré un dessert dont je ne connais pas le nom, une crème onctueuse et qui surtout était recouverte, tapissée de mystérieux flocons aux couleurs jaunes qui m’ont donné l’impression d’être au bord de la mer.
    J’ai rencontré la cuisson si délicate de la semoule d’Anne Marie dont chaque grain s’égrène dans une pleine harmonie.

    J’ai rencontré une qualité de vie qui s’affranchissait des limites habituelles.
    J’ai rencontré la conviction que dans ma vie normale , quotidienne, j’étais la plupart du temps volé par le mental.
    J’ai rencontré la possibilité de stopper net une pensée parasite.
    J’ai rencontré un espace très ouvert, comme si le temps s’arrêtait !

     

    J’ai beaucoup rencontré les visages des Amis présents en ce séjour.
    J’ai rencontré beaucoup de goûts, de sons, de couleurs au cours de ce séjour.

    J’ai rencontré le silence qui se passe de tout commentaire
    Et si j’avais rencontré le  » Bonheur de la méditation  » !

    A coup sûr, je suis sous l’évidente influence merveilleuse du livre cité au début de l’article!

     

  • Eckhart Tolle : Nouvelle Terre 3

    Chapitre trois : Au cœur de l’ego

    (…) La réalisation spirituelle,  c’est voir clairement que ce dont je fais l’expérience, ce que je pense, perçois ou sens n’est pas finalement qui je suis. C’est voir clairement que je ne peux me trouver dans toutes ces choses qui passent et disparaissent. Bouddha fut certainement le premier être humain à le voir clairement. C’est ainsi qu’anata ( l’absence de moi) devint un des points centraux de son enseignement. Et lorsque Jésus a dit  » Renie toi toi-même » il voulait dire « détruis » (donc défais) l’illusion du moi. Si le moi, l’ego était vraiment ce que je suis, il serait absurde de le renier.

    Tout ce qui reste, c’est la lumière de la conscience sous laquelle les perceptions, les expériences, les pensées et les émotions vont et viennent. C’est l’Être, c’est le moi vrai et profond. Quand je me connais comme tel, tout ce qui arrive dans ma vie n’a plus une importance absolue, seulement une importance relative. J’honore ce qui se produit, mais il n’y a plus de sérieux, de lourdeur. La seule chose qui compte finalement est la suivante : est-ce que je peux sentir mon essence en tant qu’Être, le Je suis en arrière plan de ma vie en tout temps ? Ou pour être plus précis, est ce que je peux sentir le Je suis que Je suis en ce moment ? Est-ce que  je peux sentir mon identité essentielle comme étant la conscience elle même ? Ou bien est ce que je me perds dans les évènements, le mental, le monde ?

  • Eckhart Tolle : Nouvelle Terre 2

    Chapitre deux.
    État actuel de l’humanité : ego

    (…) Quand les formes auxquelles vous étiez identifiés s’effondrent ou vous sont reprises, il y a effondrement de l’égo étant donné que l’ego est identification à la forme. Alors, quand il n’y a plus rien à quoi s’identifier, qui êtes vous ?
    Quand les formes autour de vous meurent ou que la mort approche, le sentiment de l’Être, du Je suis, est libéré de son association à la forme : l’esprit est libéré de son emprisonnement dans la matière. Vous réalisez alors que votre identité essentielle est sans forme, qu’elle est une présence omniprésente, qu’elle est l’Être précédant toutes les formes et toutes les identifications.
    Vous réalisez que votre véritable identité est la conscience elle-même plutôt que ce à quoi la conscience s’était identifiée.
    Ceci est la paix de Dieu.
    La vérité ultime, c’est que vous n’êtes pas ceci ou cela, vous êtes.

  • Eckhart Tolle Nouvelle Terre 1

    Bonjour,

    Je me propose de relire ce livre remarquable et de mettre une citation par chapitre, illustrée par une photo choisie par Mireille.



    Chapitre un : l’avènement de la conscience humaine.

    (…) En fait, au cœur de la nouvelle conscience se trouve la transcendance de la pensée, l’habileté nouvellement trouvée de s’élever au dessus de la pensée et de réaliser une dimension en soi infiniment plus vaste que la pensée. Le sens de votre identité ne vient alors plus de l’incessant flot de pensées que vous preniez pour vous dans l’état de l’ancienne conscience. Quelle libération de réaliser que la « voix dans ma tête » n’est pas ce que je suis ! Mais alors , qui suis -je ? Je suis celui qui voit ceci. Je suis celui qui est là avant la pensée. Je suis la présence dans laquelle la pensée, l’émotion ou la perception se produisent.

    L’égo n’est rien d’autre qu’une identification à la forme, principalement aux formes pensées. Si le diable est un tant soi peu une réalité (pas une réalité dans l’absolu, mais quelque chose d’apparenté), cette définition lui convient bien aussi : complète identification à la forme, qu’il s’agisse de formes physiques, de formes pensées, de formes émotionnelles. Cette identification se traduit par une inconscience totale de mon lien avec le Tout, avec tout autre être et avec la Source. Cet oubli, c’est le péché originel, la souffrance, l’illusion. Quand cette illusion de division sous tend et gouverne tout ce que je pense, dis et fais, quelle sorte de monde puis -je créer ? Pour trouver la réponse à cette question, il suffit d’observer la façon dont les humains agissent les uns envers les autres, de lire un livre d’histoire ou de simplement regarder les nouvelles à la télévision le soir.

    Si les structures du mental humain restent telles qu’elles sont, nous finirons toujours par fondamentalement recréer le même monde, les mêmes démons, le même dysfonctionnement. »

  • Sentez sentez la vraie Vie

    Chaleur d’un feu indestructible
    Nous, les humains, simples mortels
    Recherchons l’absolu

    Mourir , il nous faut
    Perdre ses os
    Laisser toutes ses peaux

    Chaleur d’un feu indestructible
    Qui ne veux plus se voiler la face
    Qui veux se consumer sur place
    Au delà du miroir
    Royaume du septième sens
    Retrouver l’essence

    Je suis descendu au fond de la cave
    L’inconscient bien remonté
    Je me suis retrouvé tout en haut de la falaise
    Fallait bien sauter
    L’espoir de l’impossible

    Sentez, sentez la vraie vie
    Sentez, sentez la vraie vie
    Celle que l’on oublie
    Celle que l’on sacrifie

    L’aspiration à la lumière
    Être la joie du mystère
    Divine invitation

    Sentez, sentez la vraie vie
    Sentez, sentez la vraie vie
    Celle que l’on oublie
    Celle que l’on sacrifie

    Qui ne veut plus faire la sourde d’oreille
    Répondre à l’appel
    Sentez, sentez la vraie vie
    Sentez, sentez la vraie vie


    « Osez joséphine » – Alain Bashung – album « Osez Joséphine » – 1992

  • Laughing

    Laughing

    Tu as beau faire le malin
    Tu as beau te la jouer sereine
    Ça se lézarde, ça s’effrite

    Sentimental, fragile, émotif, vulnérable
    Tu trembles devant le miroir

    Rien n’empêche jamais la vérité de jaillir
    Quel orgueil si stupide de vouloir se masquer sa vérité

    N’oublie jamais, tu reviens de loin
    Tu es normal, vivant

    N’aies pas peur de tes larmes
    N’aies pas peur de tomber

    Les faiblesses les plus béantes sont les meilleures alliées
    L’ombre la plus noire n’empêchera jamais le ciel

    N’oublie jamais, tu reviens de loin
    Tu es normal, vivant
    Continue à marcher avec ombres et lumière

    L’espoir invincible au cœur
    N’écris-tu pas à la frontière de deux mondes
    Pas question de laisser tomber
    Prends ton courage à deux mains

    Quand souffle le vent glacial
    Jamais rien à vrai dire n’empêche l’être de se tenir debout

    N’oublie jamais, tu reviens de loin
    Tu es normal, vivant
    Continue à marcher avec ombres et lumière

    Les feuilles tombent en automne
    Grâce à l’hiver, vient le printemps

    Qui veut disparaître ?
    Naître à nouveau
    Tranquille au milieu des tempêtes
    Serein au cœur de l’infamie

    Délivré de toute contrainte

    L’acceptation sans limite

     » La paix toujours présente »

    « Laughing » par The Stranglers – Aural Sclupture – 1984

  • Julia

    27 décembre 2011 , cinq heures trente, nous avons changé de statut et sommes passés  de … à grand …

    Grâce au mystère de la grande vie
    Grâce à Mathieu, grâce à Marie

    Julia
    Julia

    Bienvenue
    Aimée

    Je te dédie ces mots d’amour
    Julia
    Julia

    Pour toujours
    A jamais
    Merci

    Je te dédie ces mots d’amour
    Julia
    Julia
    Source de joie
    L’infini
    Te tend les bras

    Julia
    Julia

    Oui, oui
    Chérie

    Je te dédie ces mots d’amour
    Julia
    Julia

    Prends tout ton temps pour grandir
    Laisse la Vie t’épanouir

    Julia
    Julia

    Welcome
    Love one
    Chérie

    Je te dédie ces mots d’amour
    Julia
    Julia

  • Enjoy

    Combien de temps pour s’affranchir de l’illusion
    Combien de vies pour dénouer les liens erronés
    Combien de doutes à dissiper pour s’échapper du rêve insensé
    Combien de vêtements nous faudra t’ il ôter
    Combien d’obstacles à dépasser
    Combien d’épreuves à surmonter
    Combien de deuils à accepter

    Avant de se retrouver nu
    Devant la source éternelle
    Heureux, délivré

    Rendons nous
    Délions toute tension
    Échappons nous de la prison
    Nageons en eaux nouvelles

    Réjouissons nous, réjouissons nous
    Tout est possible au cœur ouvert
    Réjouissons nous, réjouissons nous
    Nous sommes tous frères

    Combien de soleils se lèveront dans le ciel
    Avant une terre nouvelle
    Combien de larmes faudra t’ il essuyer
    Combien de murs faudra t’ il casser
    Combien de frontières faudra t’ il défaire
    Combien de mirages à dissiper
    Combien d’opinions à pourfendre
    Combien de croyances à oublier

    Avant de se retrouver nu
    Devant la source éternelle
    Heureux, délivré

    Rendons nous
    Délions toute tension
    Échappons nous de la prison
    Nageons en eaux nouvelles

    Réjouissons nous, réjouissons nous
    Tout est possible au cœur ouvert
    Réjouissons nous, réjouissons nous
    Nous sommes tous frères

  • Chemin

    Faut il boire la coupe jusqu’à la lie avant de ne plus avoir soif

    Découvrir le secret

    Jusqu’où faut il aller pour se retrouver nu à l’aube d’une vie nouvelle

    Combien de mers à traverser avant l’éternel

    Combien de cols à franchir avant l’ultime sommet

    Combien de routes à parcourir avant de s’affranchir du temps

    Combien de mots à écrire avant le silence

     

    Faut il se dépenser sans compter, sans nul espoir de récompense

    Faut il  en finir avec l’idée d’atteindre quelque chose

    Faut il se mettre en chemin coûte que coûte

     

    Oui !

     

    Pourquoi ?

    Pour Rien!

  • Comme un oiseau

    Mireille et moi sommes depuis plusieurs jours très étonnés par une scène de notre vie  quotidienne.

    C’est souvent le matin, mais même aussi l’après midi ou le soir que la scène se joue. Nous sommes dans la cuisine devant la fenêtre.Un oiseau vient systématiquement se cogner contre cette fenêtre. Pendant quelques jours, nous ne comprenions pas pourquoi

    Ce matin, Mireille a compris (les femmes ont souvent un grand train d’avance sur nous les hommes;enfin bon!) L’oiseau voit, perçoit à travers la vitre les arbres reflétés. Il ne voit pas la vitre. Il voit les arbres reflétés. Il veut donc aller dans les arbres et se cogne contre la fenêtre.

    Ce matin, j’ai eu comme un flash, tant cette situation illustre  notre condition d’homme décrite à la presque unanimité par tant de sages, maîtres et enseignements authentiques

    Nous ne voyons pas la réalité. Non seulement, nous ne la voyons pas mais nous percevons à travers des reflets. En plus, nous nous cognons, à l’image de cet oiseau, c’est à dire que nous nous faisons mal, nous souffrons  à cause d’une fausse vision. Mireille a suspendu un torchon à l’endroit ou l’oiseau se cognait. Résultat, l’oiseau ne vient plus se cogner.

    Arrêtons nous de nous cogner ; cessons de voir à travers ; allons là ou c’est réel…

  • La question bouddhiste majeure

    La question bouddhiste majeure

    Toute personne intéressée par le bouddhisme est confrontée à la manière dont cette tradition pense la mort. Alors que chez nous, la mort est quasiment devenue un tabou et est vécue comme l’extrême échec, pour le bouddhisme la mort est une aventure que chaque être humain doit se préparer à vivre. Il n’existe pas même de possibilité de vivre véritablement sans se relier au fait que nous soyons mortels.

    La chose est si ample, que l’on a coutume de dire qu’au Japon on se marie shinto et on meurt bouddhiste. Partout, dans toute l’Asie, le bouddhisme s’est consacré à penser la mort et à aider ceux qui meurent à mourir.

    En Occident, l’idéal pour la plupart serait de disparaître sans s’en rendre compte, par exemple foudroyé sur le coup ou dans son sommeil. Pour le bouddhisme, l’idéal est de mourir en pleine conscience, en étant à même de faire de cette expérience un moment d’ouverture et d’éveil. Une façon d’apprendre à abandonner toute stratégie et de faire de ce moment une occasion d’un enseignement pour chacun.

    Le divertissement

    Le problème majeur est que faute de tout rapport à la mort, notre société n’est plus porteuse de grandeur et ne sait plus nous aider à mieux vivre.

    Chögyam Trungpa souligne ainsi que la perspective nihiliste qu’il nomme la vision du Soleil Couchant « vise à écarter l’idée de la mort, à échapper à la mort. Le point de vue du soleil couchant naît de la peur » là où ce qu’il nomme la vision du Soleil du Grand Est réside dans la célébration de la vie. Cette perspective déconcerte souvent. Pour nous, célébrer la vie implique de ne surtout pas évoquer la mort. Mais Chögyam Trungpa, comme tout bouddhiste, pense exactement l’inverse. Nous savons tous que nous allons mourir, et que cela peut survenir à n’importe quel moment ; en être effrayé, faire semblant de ne pas le savoir, vivre dans l’ignorance de ce fait — c’est entraver l’ampleur de la vie et se résigner à demeurer dans une forme de peur. Au fond, le problème n’est pas d’avoir ou non peur de la mort — mais de ne pas refuser notre peur. Ne pas avoir peur d’avoir peur. Contrairement à ce que l’on dit souvent, ce qui nous étouffe, ce qui nous fait agir en dépit de tout bon sens, ce n’est pas la peur, la peur des autres ou de soi — mais la peur de la peur. Le refus de se relier à la peur. Penser à la mort, donner droit à la mort, nous ancre immédiatement dans l’essentiel.
    Il n’y a là rien de morbide.

    Ce qui est morbide c’est non pas de parler et de penser à la mort, mais de s’abrutir de divertissement qui nous font croire que la mort ne nous concerne pas.
    En fait, d’un certain point de vue, il est légitime de considérer que toute forme de divertissement trouve sa raison d’être dans la peur non assumée et non reconnue de la mort, et symétriquement que toute peur de la mort donne naissance au divertissement. A notre époque, où un français regarde en moyenne la télévision 3h32 par jour (record historique selon l’étude Médiamétrie du 24/2/2011, soit 7 minutes de plus qu’en 2009 !) on est en droit de se demander quelle latitude chaque français a pour penser, pour vivre sa vie à lui.

    D’une façon qui force l’admiration, Rainer Maria Rilke rejoint cette analyse offrant une méditation de la mort d’une grande ampleur. En un sens, toute l’œuvre de Rilke des Cahiers de Malte Laurids Brigge jusqu’aux Elégies de Duino est un effort pour penser la mort non comme une puissance ennemie de la vie mais comme cet autre côté de la vie, qui n’est pas tourné vers nous. Notre tâche est de le faire devenir nôtre au point où il devient une présence familière — et donne ainsi figure à notre existence. Une vie qui renie la mort manque à l’illimité qui est le sien. La vie et la mort ne sont plus deux entités qui s’opposent, elles sont les deux pôles d’une même ligne. Rilke insiste lui aussi sur l’importance de se préparer à la mort, non au sens des sagesses antiques pour tenter d’y être insensible à l’aide de quelques exercices, mais en advenant à sa hauteur propre. Pour Rilke, une mort manquée est une mort qui vient surprendre l’homme dans une attitude qui ne le signifie pas. La grande mort est celle qui est personnelle, protégée, aimée, attendue parce que l’œuvre suprême, la dernière signification, l’ouverture sur les racines et les faîtes du temps, de l’être vrai :

    Seigneur, donne à chacun sa propre mort
    qui soit vraiment issue de cette vie
    où il trouvera l’amour, un sens et sa détresse
    (Le Livre de la pauvreté et de la mort)

    Fabrice Midal(extrait de la newsletter l’école occidentale de la méditation mars 2011

  • Bhoga

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    Je  suis sûr de  mourir, tout laisser derrière moi,  ma famille,  mes amis ..

    C’est bon de se  lever la matin en bonne santé, méditer, prendre mon petit déjeuner, travailler ou non, me promener, écrire, sentir le chaud ou le froid et le vent dehors, la pluie ou le soleil…

    Bhoga est  intimement lié à une  dimension de  pure joie d’être (ananda), celle qui ne dépend de rien de spécial, de rien de particulier. La joie du fait même d’être en vie, ce qui finalement constitue  un mystère dont je jouis bien trop souvent sans m’en apercevoir.

    L’égo, c’est : « je veux toujours plus. Je ne me contente jamais tout à fait de ce que j’ai, de ce que je suis ». Voilà bien là un des moteurs de l’insatisfaction.

    Grâce à l’ego du chercheur spirituel qui crie avec raison : « Je ne serai pleinement satisfait que quand j’aurai supprimé toute séparation », le chemin est alors tout grand ouvert…

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    Ce qui nous est proposé dans un endroit comme la Bertais c’est de changer de manière radicale, de nous transformer jusqu’à ne plus nous identifier en tant que petit moi étriqué, séparé de Dieu.

    Si le terme Dieu vous gêne, cela n’a aucune espèce d’importance, remplacez  le par le mot, l’expression qui vous touche le plus…